mardi 30 novembre 2021

Entrevue avec Mishka Lavigne

 

Crédit :  Marianne Duval

Biographie

Mishka Lavigne (elle) est autrice dramatique, scénariste et traductrice littéraire. Elle a écrit Cinéma, pièce co-produite par le Théâtre la Catapulte et le Théâtre Belvédère en 2015. En mars 2017, on a pu voir Vigile, écrit pour le Théâtre Rouge Écarlate d’Ottawa.

Elle a aussi écrit Havre, créée à la Troupe du Jour de Saskatoon en septembre 2018 au POCHE/GVE de Genève en janvier 2019. Le texte, publié aux Éditions l’Interligne, est lauréat du Prix du Gouverneur Général 2019 plus d’avoir été finaliste au Prix Michel-Tremblay. La pièce a été traduite en anglais par Neil Blackadder (Haven) et en allemand par Frank Weigand (Hafen). Plus récemment, son texte Copeaux, produit à Ottawa en mars 2020 et publié aux Éditions l’Interligne, a remporté le Prix Jacques-Poirier. Copeaux est récemment finaliste aux Pris littéraire du Gouverneur Général 2021 et était aussi finaliste au Prix Marcel-Dubé.

Mishka écrit aussi en anglais. Sa pièce Albumen a été créée à Ottawa en mars 2019 puis en Australie en juillet 2019 dans le cadre du No Intermission Festival à Sydney. Le texte est récipiendaire du QWF Playwriting Prize en novembre 2020. Son nouveau texte, Shorelines, sera publié chez Playwrights’ Canada Press.

Mishka travaille présentement sur deux nouveaux projets pour le théâtre : Calcaire, une nouvelle création, et sur une adaptation pour la scène du roman Faunes de Christiane Vadnais en collaboration avec l’artiste de bande-dessinée Christian Quesnel. Mishka travaille présentement aussi à l’écriture d’un livret d’opéra avec le compositeur montréalais Tim Brady (Bradyworks). De plus, on pourra prochainement voir une production de son texte Murs à Ottawa et Caraquet (Créations In Vivo et Théâtre populaire d’Acadie).

Mishka est aussi traductrice, autant vers le français que vers l’anglais et signe près d’une vingtaine de traductions de théâtre, de prose et de poésie.

Mishka est membre du CEAD, de la Playwrights' Guild of Canada et est une NNPN Alumni Playwright (É-U).

Crédit : Miska Lavigne

Qu’est-ce qui vous a poussé vers le théâtre?

Je crois que j’ai toujours aimé l’idée de performance, l’idée de vivre quelque chose avec des gens sur scène d’abord, puisque j’ai été formée comme comédienne, mais aussi l’idée de vivre quelque chose avec les gens dans la salle, en tant que public. Il y a d’ailleurs plusieurs études scientifiques qui prouvent que les battements de cœur des membres d’un public qui voit une œuvre d’art vivant, que ce soit du théâtre, de la danse, de la musique ou même un show de heavy metal, s’accordent, battent à l’unisson. Il y a quelque chose de très beau dans cette idée de collectivité, dans cette communauté qui s’inscrit dans la cité. Le théâtre est un art très ancien et universel à toutes les cultures parce qu’il vient chercher cet aspect collectif qui est si essentiel à l’expérience humaine.

En tant qu’artiste, ce que j’aime encore toujours profondément du théâtre est l’idée de pouvoir travailler en communauté, de pouvoir travailler en collaboration. On ne fait pas de théâtre seul et c’est ça qui est extraordinaire.

Prévoyez-vous d'écrire un autre genre littéraire?

Pourquoi pas? Peut-être un jour. J’écris de la poésie, parfois, mais je n’ai rien publié. J’aime dire que j’ai une idée de roman, mais il n’existe pas sur papier encore.

Quelles sont vos sources d’inspiration?

En tant qu’autrice, je gravite vers les personnages féminins et ce qu’on pourrait appeler le théâtre de l’intime. Il y a eu une époque dans les années 1990, peut-être jusqu’au début des années 2000, où cette expression était utilisée de façon péjorative pour parler du travail des autrices de théâtre (et des auteur.trice.s LGBTQIA2+, jusqu’à un certain point), mais je crois que cette expression est récupérée. Je crois qu’il est absolument possible d’explorer des thématiques plus « universelles » par le spectre de l’intime et de thématiques plus « personnelles ». Le théâtre parle des humains et est destiné aux humains, et c’est une chose à laquelle je reviens souvent quand je parle de mon écriture.

Quelles pièces recommanderiez-vous à une personne qui vient de découvrir le théâtre?

Je crois qu’il faut aller voir du théâtre pour apprécier le théâtre. Le théâtre, c’est fait pour être dit, reçu, partagé. Il n’y a rien de tel que de voir du théâtre sur scène. La pandémie a amené son lot de théâtre offert via différents formats, à la radio, à la télévision, et je trouve que ceci a contribué à démocratiser l’accès au théâtre, si on pense aux communautés à l’extérieur des grandes villes, aux gens qui n’ont pas les moyens d’avoir accès aux salles ou aux personnes en situation de handicap. Je crois que c’est une des belles choses à sortir de cette pandémie, et j’aimerais que certains de ces aspects puissent rester. Peut-être que plus de gens ont découvert le théâtre de cette façon. Je le souhaite.

Je ne recommanderai donc pas de pièces spécifiques pour cette question. Je recommanderai simplement de faire l’expérience du théâtre, que ce soit en salle, dehors ou d’une autre façon.

Selon vous, quelles sont les qualités d’une bonne œuvre théâtrale?

Je crois qu’une bonne œuvre théâtrale devrait toucher le public, lui faire vivre quelque chose. Une bonne œuvre peut aussi faire réfléchir, amener le questionnement, avoir envie de pousser plus loin. Peut-être qu’une très bonne œuvre fait les deux? De toute façon, c’est très subjectif.

Quels sont vos prochains projets?

Je travaille présentement sur un nouveau texte de théâtre qui s’intitule Calcaire. En ce moment, c’est une immense fresque pas d’allure qui dure plus de trois heures. À suivre, donc… Je travaille aussi sur une adaptation multidisciplinaire pour la scène du roman Faunes de Christiane Vadnais avec l’auteur de bande-dessinée Christian Quesnel. Nous voulons faire dialoguer le théâtre, la pratique des arts vivants, et la bande-dessinée, la pratique des arts plastiques, sur la scène. Nous travaillons avec le metteur en scène Éric Jean. Je termine aussi mon travail sur mon premier livret d’opéra avec le compositeur Tim Brady. Nous entrons prochainement en laboratoire avec la musique et j’avoue que je ne sais pas du tout à quoi m’attendre et c’est très excitant. Je planche aussi sur quelques traductions de théâtre et de prose et sur quelques projets audios.


Entrevue avec Martine Labonté-Chartrand


Biographie

Martine Labonté-Chartrand est enseignante de français dans une école secondaire de Gatineau. Depuis le début de sa carrière d’auteure, elle a publié plus d’une vingtaine de romans, autant pour les adultes que pour les enfants. Elle est dotée d’une imagination débordante, d’un sens de la répartie aiguisé ainsi que d’un humour rafraîchissant, qualités qu’elle se fait un plaisir de mettre en valeur dans chacune de ses œuvres.

Crédit : Martine Labonté-Chartrand - Les Éditeurs réunis (lesediteursreunis.com)

Questions

Pourquoi avoir choisi d’écrire de la chicklit?

J’ai choisi d’écrire de la chicklit parce que c’est le genre de roman que j’aime lire. J’écris donc ce que j’aimerais lire! En plus, il s’agit d’un style facile qui ne demande pas trop de recherche et qui correspond à la personne que je suis, c’est-à-dire une fille qui a beaucoup d’humour et à qui il arrive souvent des aventures hors du commun.

Est-ce que tu aimerais essayer un autre genre littéraire pour un prochain projet?

Je carbure aux idées qu’on me soumet et je m’adapte à tous les genres littéraires. Si on me soumettait un projet de roman policier, j’embarquerais à fond dans l’aventure. Je suis ouverte à essayer toutes sortes d’avenues.

Quelles sont tes sources d’inspiration?

Je lisais beaucoup quand j’étais jeune et je regardais aussi des films. J’ai une excellente mémoire des détails inutiles et je les réinvestis dans mes romans. J’écoute aussi attentivement les histoires des gens autour de moi qui me servent de point d’inspiration. Comme j’ai dit plus haut, il m’arrive aussi souvent des aventures que je peux amplifier et utiliser dans mes livres.

Selon toi, quelles sont les différences entre écrire pour les adolescents et un public adulte?

Je crois que le défi le plus difficile pour s’adapter aux adolescents consiste à trouver le niveau de vocabulaire adéquat pour les interpeller ainsi qu’identifier les situations auxquelles ils peuvent s’identifier. Les problèmes des jeunes ne sont pas les mêmes que ceux des adultes. Je pense que le fait d’enseigner au secondaire m’a grandement aidée à m’adapter à ce public.

Quels conseils donnerais-tu à un nouvel auteur?

Je donnerais les trois conseils suivants :

Pour arriver à terminer l’œuvre, il faut s’asseoir tous les jours et écrire un peu, même si l’inspiration n’est pas nécessairement au rendez-vous. Écrire est une discipline, comme un sport, et il faut la pratiquer chaque jour.

Avant de commencer à penser à la suite d’un livre, terminer le premier manuscrit est judicieux. Il n’est pas nécessaire de s’éparpiller dans plusieurs projets à la fois.

Ne pas se décourager lorsqu’on essuie le refus d’une maison d’éditions. Moi-même, j’ai été refusée à deux endroits avant que les Éditeurs réunis me donnent ma chance. C’est démoralisant, mais il faut persister quand on croie en son œuvre.

Lequel de tes romans, conseillerais-tu à un lecteur qui vient de te découvrir?

Mon roman préféré reste Fantasmes d’une femme mariée, mais ça ne convient pas à tous les lecteurs. Comme je trouve que j’ai peaufiné mon style avec le temps, je recommanderais une œuvre plus récente. J’aime particulièrement Party de bulles et Le retour à la terre de Marie-Ève Casgrain. Pour une lecture différente, Sous la neige de décembre est parfait, surtout pour se mettre dans l’ambiance des Fêtes.

Quels sont tes prochains projets?

Je travaille sur deux autres romans de chicklit qui sortiront en 2022. Tant que l’inspiration est au rendez-vous et que je m’amuse, je continuerai à écrire.

Ma chronique : Sous la neige de décembre 

Bérénice ou la fois où j’ai failli mourir sur scène de Catherine Trudeau et Cyril Doisneau

 

Publié chez les éditions de la bagnole le 25 octobre 2021

151 pages

4e de couverture

Dans Bérénice, Bérénice ou la fois où j'ai failli mourir sur scène, Catherine Trudeau explore un univers qu'elle connaît et affectionne tout particulièrement : le théâtre. Dans cette nouvelle histoire, la jeune Bérénice découvrira ce monde fascinant, comme l'a fait Catherine Trudeau à son âge. Sa muse, cette fois, sera Clémence Desrochers, comme Réjean Ducharme l'a été pour le tome précédent. Un roman que son complice Cyril Doisneau a délicieusement mis en images.

Mon avis

Je ne le ressens pas si souvent lorsque je ferme un bouquin, mais mon cœur s’est serré lorsque j'ai terminé celui-ci. J’en aurais pris pour un autre 200 pages, ma lecture fut trop rapide. Le public cible est les adolescents, mais je vous confirme que les adultes vont passer un excellent moment en compagnie de Bérénice.

J’ai découvert le premier tome de cette série (que je n’ai pas encore lu) lors du salon du livre de l’Outaouais 2020 et je trouvais le sujet amusant. J’ai décidé de me lancer quand j’ai vu le communiqué du deuxième. Vous n’avez pas besoin de vous procurer le premier pour embarquer dans l’histoire. Toutefois, je vous recommanderais de commencer par Bérénice, la fois où j’ai presque fait la grève de tout.

Je me suis reconnu en Bérénice dans ce tome-ci, je comprenais sa difficulté à parler devant les gens et encore plus celle de jouer un rôle. Je l’admire d’avoir trouvé une solution à son problème et elle n’a pas choisi la voie facile. Je vous laisse le découvrir, mais j’ai bien aimé que Clémence Desrochers joue un rôle important dans l’histoire. Je la connaissais peu. J’ai déjà entendu son nom. Par contre, Bérénice m’a appris davantage à son sujet. Avant de commencer cette histoire, je me questionnais sur si je devais m’ouvrir sur le théâtre et je crois que j’ai obtenu quelques réponses. J’ai vécu une mauvaise expérience à cause des lectures obligatoires au collège, mais j’ai réalisé que cela n’est pas aussi ennuyeux que cela y paraît. J’aime les arts en général, alors cela apporterait qu’une corde de plus à mon arc. Sans que cela soit un livre scolaire, Bérénice aide à ouvrir les horizons avec une touche d’humour. Cela faisait un moment que je n’avais pas ri autant. J’espère que cela sera votre cas.

Au début, je m’attendais à une bande dessinée, mais c’est un roman graphique. C’est d’ailleurs le premier que je lis et je vais sûrement renouer l’expérience bientôt. Les dessins représentent très bien l’histoire et ajoutent une touche à l’humour de Bérénice. Que vous ayez 7 ou 77 ans, je confirme que vous allez vous attacher à cette petite fille qui malgré son anxiété, est touchante. Un autre point qui m’a surprise, c’est l’intérêt de Bérénice pour les quilles. J’y allais lorsque j’avais 5 ans avec ma mère, mais j’ai vite décroché. Cette mention m’a rappelé de bons souvenirs, mais j’ai trouvé cela rafraîchissant de le voir dans cet ouvrage.


jeudi 25 novembre 2021

Entrevue avec Sylvie G.


Biographie

D’abord intervenante auprès des jeunes en difficulté, Sylvie G., toujours aussi fascinée par la psychologie et les relations humaines, met sa plume à profit en imaginant des personnages attachants qui nous chavirent à tout coup. Son lectorat fidèle reconnaîtra toujours les intrigues, la romance et un brin d’humour qui donnent toute la saveur à ses romans actuels. Parmi les livres publiés durant ces six dernières années, vous découvrirez des comédies romantiques, des romances à saveur policière et des intrigues pour jeunes adultes. Vous trouverez ses bouquins sous les pseudonymes Sylvie G. ou Sylvie Grey.

Crédit : Sylvie G. (Grey) — Sylvie G.

Questions

Est-ce qu’il y a un genre littéraire dans lequel tu n’as pas encore écrit, mais que tu aimerais essayer pour un prochain projet ?

Absolument ! Ce qui m’attire énormément, c’est la dark romance. J’aimerais vraiment me pencher sur le côté sombre des individus et de la société. C’est sans doute la psy latente en moi qui a envie de fouiller plus loin que la surface. Bien sûr, ça demeurerait de la romance, mais contrairement à ce que j’écris en général, tout ne serait pas rose. Comme je le fais pour la comédie où j’ai tendance à exagérer et rendre un peu caricaturales les situations pour qu’elles soient plus belles, je voudrais que les thèmes abordés soient intenses et éloignés de la réalité de la majorité des individus. Le but étant de ne pas tomber dans la morosité du quotidien ou le drame trop familier, mais plutôt de pousser les limites de l’interdit. Non pas pour en faire des romans graphiques, mais pour approfondir la psychologie et les raisons derrière les gestes, les pulsions, les perversions dans certains cas. Je suis et demeurerai une romantique, alors si j’écris de la « dark » romance l’amour sera au rendez-vous, même en avant-plan, mais il sera plus intense et passionnel, puisque les personnalités et le vécu des protagonistes teinteraient forcément leurs émotions.

Selon toi, quelles sont les différences entre écrire pour les adolescents et pour les adultes ?

La principale distinction pour moi se situe dans les limites à ne pas franchir. J’ai cette fâcheuse tendance à vouloir faire réfléchir, voire réagir. Ce qui bien sûr doit être dosé dans les histoires pour adolescents. Par ailleurs, j’aime de plus en plus inclure des moments intimes dans mes récits. De nouveau, selon la tranche d’âge à laquelle s’adresse le livre, nous ne pouvons pas toujours aller aussi loin dans ces scènes… du moins, il est souhaitable de les aborder autrement. C’est d’ailleurs à cause des balises qu’impose le fait de s’adresser à des jeunes que depuis quelques années, je tends davantage vers un lectorat adulte ou jeune adulte (18 et 21 ans). Pour le reste, que ce soit pour les adolescents ou pour les adultes, j’aime utiliser exactement les mêmes mots parce que je vise que mes romans soient faciles à lire pour tous. Il faut savoir que j’ai commencé à écrire pour rendre la lecture accessible à ceux pour qui ce n’est pas si aisé.

Quelles sont tes sources d’inspiration ?

Comme c’est le cas de la plupart des auteurs, je m’inspire de tout ce qui m’entoure ; les gens, le quotidien, l’actualité, les événements qui me marquent, la musique, le cinéma, l’art en général, bref la vie. Étant donné que j’écris surtout des livres humoristiques, c’est certain que des individus à fortes personnalités ou aux caractéristiques flamboyantes retiendront forcément mon attention… et risquent bien de se retrouver dans un de mes romans. Cela dit, comme c’est aussi le cas de beaucoup d’écrivains, je pars de mes intérêts. C’est donc pour cette raison que mes personnages voyagent souvent. Si je visite un nouveau pays, ou même une nouvelle ville, il y a fort à parier que mon prochain récit sera campé à cet endroit. À l’inverse, j’ai peu d’intérêts pour la politique et l’histoire, alors vous en retrouverez rarement dans mes bouquins.

Quelles sont tes astuces pour écrire autant de romans en si peu de temps ?

Il faut savoir que dans la vie en général, j’adore avoir beaucoup de projets en même temps ; je me sens motivée quand ça va vite. Sans quoi, je m’ennuie. Néanmoins, sans doute que la discipline et le fait que j’écris à temps plein m’aident. Aussi, étant donné que je publie souvent de la chick-lit, genre littéraire qui requiert en général peu de recherche, c’est plus facile d’écrire rapidement. Par ailleurs, je mets en moyenne deux fois, parfois trois fois moins de temps pour une romance humoristique qu’un roman dans lequel il y a une intrigue policière. Je publierais sans doute davantage de romans si je ne faisais que des romances humoristiques. Finalement, j’ignore si ça contribue à aller plus vite, mais contrairement à d’autres écrivains, j’écris d’un seul jet, sans me relire ou m’arrêter à la grammaire ni à l’orthographe. Ce n’est qu’une fois le premier jet finalisé que je me relis. Pour ma part, m’interroger sur la structure des phrases ou la syntaxe, nuit à mon inspiration. Donc, le brouillon d’un manuscrit de 100 000 mots est terminé en environ 6 semaines. Par contre, c’est là que commence réellement le travail : la révision ! En général, j’effectue une vingtaine de relectures avant de l’envoyer à l’éditeur.

Lequel de tes livres conseillerais-tu à un lecteur qui vient de te découvrir ?

Voilà une question difficile. Puisque j’écris des livres différents, c’est embêtant d’en suggérer un en particulier parce qu’aucun n’est représentatif de tout ce que je fais. En plus du genre littéraire qui varie d’un roman à un autre, il y a également la perspective. La plupart du temps, j’emploie la narration homodiégétique, la première personne, le fameux « je » si vous préférez, mais il y a quelques exceptions. Cela dit, pour le besoin de l’exercice, je dirai « Pistolet et talons hauts ». Pourquoi ? Parce que dans cette comédie romantique, selon moi, il y a le bon dosage de tous les ingrédients que j’utilise la plupart du temps, soit l’amour, l’humour et un brin d’intrigue. Par contre, Pistolet et talons hauts est justement une des exceptions de la narration qui est extérieure au héros. Si mes ingrédients vous plaisent, mais que vous préférez la narration à la première personne, le roman « Les échangistes » pourrait sans doute vous intéresser davantage.

Quels conseils donnerais-tu à un nouvel auteur ?

Lire, lire et encore lire. Aussi, n’essayez pas d’imiter un autre auteur, créez votre propre style. Ensuite, je dirais que vous devez écrire pour le plaisir et non dans le but que votre histoire soit publiée. De plus, il ne faut surtout pas avoir peur de réécrire son texte. Il n’est pas rare que je supprime un chapitre en entier parce que je considère qu’il est mauvais ou que le rythme n’est pas celui qui convient au récit. Par ailleurs, j’ai retiré 60 pages à mon dernier roman, car il aurait été trop volumineux. Oui, parfois ça fait un pincement au cœur, mais l’important est que le résultat soit satisfaisant. Je parle souvent à des gens qui espèrent que leur manuscrit soit publié, mais n’ose pas changer une virgule à leur texte. Il est essentiel de savoir faire preuve d’humilité et de s’avouer que tout n’est pas toujours pertinent.

Quels sont tes prochains projets ?

À paraître ou à écrire ? À paraître, en 2022, il y a « Fuis-le si tu m’aimes », une romance un brin plus dramatique, mais pas sombre pour autant. Il n’en demeure pas moins que ce n’est pas non plus une chick-lit où l’humour est mis en premier plan. Il y aura également la sortie d’Objection, votre honneur ! au Québec, un livre déjà paru en Europe. Cette fois, il s’agit bel et bien d’une comédie romantique. Et puis, il y aura une romance sensuelle à saveur policière à l’automne. À saveur policière, signifie que l’enquête n’est pas aussi importante que dans Les Red Velvet, à titre d’exemple. C'est plutôt un contexte de rencontre entre les personnages. Le titre de celui-là reste à déterminer. Quant à l’écriture, je planche sur deux comédies romantiques ; un livre unique et une série (possiblement une duologie). Ceux-là ne devraient pas être publiés avant 2023. Mais sait-on jamais ?

Ma chronique de Je préfère qu'on soit amants

Ma chronique Chaos - Mensonges et trahison 

Ma chronique Évasion - tome 1 

Ma chronique L'appât- tome 1 

Lili-la-Lune – À vol d’elle d’Amélie Bibeau

 

Publié chez Victor et Anaïs le 13 septembre 2021

186 pages

4e de couverture

Depuis son retour de voyage en Floride, les problèmes s’accumulent pour Coralie, surnommée Lili-la-Lune. Elle savait qu’en portant plainte contre son agresseur, elle vivrait des moments difficiles. Ses amis ne sont pas toujours à l’écoute de ses préoccupations. Évelyne et Léa n’en ont que pour leur chum, alors que Benjamin a déménagé à Montréal. Aussi, P-A est plus froid que jamais et sa relation avec Guillaume se complique. Lili ne sait plus vers qui se tourner.

Elle n’aura pas d’autre solution que d’apprendre à compter sur elle-même. Elle doit désormais s’assumer et faire les choix qui sont bons pour elle, même ceux qui lui font peur…

Mon avis

En temps normal, je préfère de loin les trilogies, mais ce roman complète bien les autres. Est-ce qu’il est aussi bouleversant?  Je dirais autant, mais pas davantage. Un moment en particulier m’a touchée. Comme il s’agit d’un événement important et qui découle des trois premiers tomes, je vous laisse le découvrir.

Est-ce qu’il y a eu des surprises? Pas de mon côté, l’histoire est fluide, mais je m’attendais à ce dénouement sauf pour la scène mentionnée précédemment. Autant que j’aimais P-A avant, maintenant mon coup de cœur est Guillaume. Au début, je le trouvais un peu trop mauvais garçon à mon goût, mais mon avis sur lui a évolué depuis le début. Il est attachant et beaucoup plus présent pour Coralie que les autres personnages. Il a presque réussi à me faire verser une larme. P-A possède aussi de bons côtés, mais la situation diffère et j’ai dû me mettre dans ses souliers pour comprendre ses réactions.

J’aime toujours autant Coralie, elle prend de l’assurance et elle sort tranquillement de la noirceur. Ce n’est pas sans embûche, mais j’admire son entêtement. On en apprend plus sur sa famille, un autre moment émotif du livre. Il contient moins de 200 pages, mais préparez-vous à réfléchir et une boite de mouchoir si vous êtes sensibles.

Est-ce que je le recommanderais à une amie qui a vécu la même chose que Coralie? Si elle se sent prête à affronter la situation oui, car il peut donner des pistes de solutions. C’est assez difficile à parcourir même pour une personne qui n'a pas été agressée.

Si jamais l’auteure poursuit sa série, je vais être la première à me le procurer, mais j’aimerais davantage lire une réédition de l’histoire de Guillaume. Ce garçon possède beaucoup de secrets et je crois qu’on en sait que peu après ses 4 tomes.

Extraits

Ma sœur aussi est la cible des potins. Certains de ses amis l’ignorent. Pourtant, elle garde la tête haute. Je suis surprise de tant de courage de sa part. J’en suis même très émue (p.32)

Dans les livres, ces moments ennuyeux passent rapidement, on ne les voit même pas. J’ai souvent l’impression que les héroïnes de roman ne doivent pas trouver leur vie si palpitante qu’on la décrit. Si je lisais le récit e ma vie, je passerais tout de suite au chapitre suivant. Parfois, l’angoisse me prend si fort au ventre que je me demande comment je vais supporter la minute suivante. (p.50)  

Ma chronique du tome 1 

Ma chronique du tome 2

Ma chronique du tome 3 

Mon entrevue avec l'auteure 

dimanche 21 novembre 2021

Un homme, tout simplement de Janette Bertrand

 


Publié chez Libre Expression le 1 novembre 2021

188 pages

4e de couverture

Laurent, accusé d'agression sexuelle par Léa, son ex-amoureuse, est en attente des procédures judiciaires. Depuis un an, l'eau a coulé sous les ponts et Laurent a peu à peu compris ses torts, pourtant il refuse encore le terme « viol » accolé à son geste. Il souhaite changer, devenir un meilleur homme, sans savoir comment. Sa rencontre avec Sébastien, qui dirige un petit groupe de parole et d'écoute entre hommes, l'aidera à atteindre son but. Son cheminement apportera aussi de grandes réflexions chez ses parents, Julie et Paul. Laurent voudrait bien reconquérir sa Léa. Mais la route ne sera pas de tout repos.

Mon avis

Au début, j’avais reçu ce livre en cadeau et j’hésitais à le lire. Ce n’est pas mon genre littéraire habituel, mais quand j’ai regardé l’entrevue de l’auteure à télévision, j’ai décidé de me lancer. Avec tout ce qui se passe en ce moment, je trouvais qu’il s’agissait d’un sujet sensible, mais important à discuter. Vu mon intérêt pour la psychologie, vous devez vous douter que je désirais connaître Laurent davantage.

On parle souvent des victimes aux nouvelles et c’est compréhensible. Toutefois, je trouvais cela intéressant de découvrir une seconde opinion. Je vous rassure, l'auteure ne va pas dans les détails du viol. L’histoire se déroule un an après les événements. On le mentionne parce qu'il s'agit de l’élément déclencheur, mais on voit plus les conséquences sur les deux protagonistes. C’est principalement le récit de Laurent et Léa ajoute son grain de sel. Vous allez vivre les émotions des deux côtés de la médaille et je trouve que c’est le point fort de l’œuvre. Julie et Paul sont des personnages secondaires qui démontrent les points de vue du couple d’une autre génération.

Est-ce que j’ai détesté Laurent ? Pas du tout, on assiste à son évolution et il fait son possible pour devenir un meilleur homme malgré la situation. Je vous laisse découvrir si Léa lui pardonne. Pour une fois, je dois vous dire que les deux côtés mentionnent d'excellents points et que je me suis aussi attachée à Léa. Par contre, mon personnage favori est Julie. C’est elle qui ajoute du soleil dans cette histoire assez sombre. C’est une femme forte comme j’aime retrouver dans les bouquins et même si c’est un personnage secondaire, elle m’a plus marquée que les autres.

Ce n’est pas une lecture légère, mais ce n’est pas un roman difficile à parcourir non plus. Je dirais qu’il se situe entre les deux. Vous allez rire autant que réfléchir. J'ai noté une petite pointe d’humour dans les discussions des groupes d’homme. D’ailleurs, je ne savais pas qu’ils existaient avant de découvrir ce livre. Si votre conjoint ou votre frère aime la littérature, c'est une bonne idée cadeau.

Extraits

Moi, jamais personne me fera mettre du parfum, je mets même pas d’after-shave, affirme Michel. J’utilise un savon non parfumé. Je veux sentir l’homme. Les femmes que j’ai eues-et j’en ai eu quelques-unes-, ce qu’elles aiment, c’est mon odeur. (p.22)

Je t’admire, Marie-Fleur, on dirait que t’as pas vu les mêmes films, que t’as pas lu les mêmes  livres que moi… T’es tellement moins romantique. (p.102)


samedi 20 novembre 2021

Premier baiser de Karine Glorieux

 

Publié chez Québec Amérique le 2 novembre 2021

64 pages

4e de couverture

Quand elle a commandé un croque-monsieur sans fromage avec mayonnaise on the side, sans s’il vous plaît et le plus rapidement possible, j’ai plutôt noté extra fromage, extra mayonnaise et, paf !, extra bacon. La vengeance est un plat qui se mange gras.

Mon avis

Je remercie la maison d’édition pour le service presse et l’auteure de m’avoir fait passer un superbe moment. Je m’ennuyais d’Elsa, à un point que j’aurais souhaité que cela soit un nouveau roman. J’avais gagné la trilogie grâce à Samedi de lire et c’était une des premières séries de chicklit que j’ai lu. Je ne connaissais pas le terme è l’époque. J’ai l’impression d’avoir retourné en arrière lorsque la vie était plus simple.

Cette nouvelle se déroule avant le premier tome de la trilogie Mademoiselle Tic Tac et vous n’avez pas besoin de vous la procurer pour comprendre l’histoire. Quand j’ai vu dans la liste des nouveautés cet été, je n’ai pas attendu longtemps pour démontrer mon intérêt. C’est la nostalgie qui m’a gagnée ! J’ai besoin de rire en ce moment et cela m’a fait du bien de retrouver l’humour de Karine Glorieux. Parfois, je trouve certaines chicklit un peu simplistes à ce sujet, mais pas Elsa, j'adore sa personnalité.

Une seule chose qui m’a effrayée dans ce court texte, c'est la mention de Believe de Cher ! J’ai eu des frissons en me souvenant de l’époque ou j’écoutais la radio pour enregistrer mes chansons préférées et peu importe quel poste je syntonisais, je l'entendais. Je crois que c’était une chanson qu’on aimait ou que l’on détestait. Je faisais partie du deuxième clan.

C’est une belle nouvelle à lire en décembre puisqu’elle se déroule pendant l’hiver. J'envisage de tourner une vidéo à ce sujet, alors je ne voulais pas attendre trop longtemps pour vous en parler. Le style est simple et humoristique. Je l’ai parcouru en deux heures seulement et j’en aurais pris le double.

Extrait

C’est trop top ici ! Ah ouais ! Putain, tu m’étonnes ! Ma cabane au Canada ! Mais où est cette fameuse ville souterraine ? Et mate-moi le beau mec ! (p.54)


mercredi 17 novembre 2021

Entrevue avec Marilou Addison

 

Biographie


Originaire de la région de Montréal, Marilou Addison a grandi entre une mère écrivaine et un père enseignant de français. Aimer les livres n’était pas optionnel ! Depuis plusieurs années, elle a décidé de plonger sans retenue dans le monde du livre. Elle écrit donc à temps plein des romans pour tous les groupes d’âge. Active dans les divers salons du livre du Québec, l’auteure adore rencontrer ses lecteurs. C’est pourquoi elle visite régulièrement les écoles afin de communiquer sa passion à tous ceux qui sont prêts à l’entendre. 

Crédit : Marilou Addison – Boomerang Éditeur Jeunesse (boomerangjeunesse.com)

Questions

Quelles sont les différences entre écrire pour les adolescents et les adultes ?

En fait, ça se ressemble beaucoup. Le travail de recherche est le même. Évidemment, certains sujets ne peuvent être abordés avec autant de liberté quand on s’adresse aux jeunes. On doit faire attention à ce qu’on écrit, mais on ne doit pas non plus les prendre pour des idiots. Ils sont beaucoup allumés qu’on peut le croire. Là où je vois une plus grande différence, c’est dans la réception du roman. Le public adulte est plus exigeant et intransigeant que le public jeunesse. Mais outre cela, j’aime autant écrire pour l’un que pour l’autre.

Quelles sont tes astuces pour écrire autant de livres sans manquer d’imagination ?

Pour être honnête, j’ai davantage d’idées que de temps pour les écrire. Je suis chanceuse, car la peur de la page blanche ne m’est pas arrivée souvent. Ceci dit, si je fais face à un blocage, je vais marcher avec mes chiens, je vais lire, je me détends et la plupart du temps, l’idée me vient sans que je m’y attende. L’important, c’est surtout de ne pas en faire une fixation. Il faut laisser le temps à notre imagination de trouver la solution ou la nouvelle idée qui sera parfaite pour continuer notre histoire. 

Est-ce que tu crées une ambiance spéciale lorsque tu écris une histoire d’horreur ?

Avant de débuter mon écriture, je vais à la bibliothèque et j’emprunte tout un tas de romans d’horreur, que je lis dans les semaines précédentes. Ce qui fait en sorte que lorsque je me sens prête à écrire, je suis vraiment immergée dans ce type de récits. En ce qui a trait à la période d’écriture en tant que tel, il n’y a pas vraiment de différences. J’aime être dans le silence de ma maison. Je bois un bon café pour débuter ma journée et voilà, je suis prête à écrire.

Est-ce que tu fais beaucoup de recherche lorsque tu écris un roman jeunesse ?

Ça dépend du thème de mon histoire. Si j’écris sur un sujet que je connais moins, évidemment, la recherche sera plus importante. Mais j’ai la chance d’avoir trois adolescents à la maison. Ils m’inspirent de tout un tas de façons, et je peux aussi les questionner si j’ai des doutes.

Quels conseils donnerais-tu à un nouvel écrivain ?

Certainement celui de lire !!! C’est d’abord par la lecture, selon moi, que l’écriture se développe. Plus on lit, plus notre vocabulaire élargit, plus notre imaginaire se forme, et plus on acquiert un sens critique face à nos propres récits. Puis, je dirais aussi de ne pas abandonner. Nos doutes nous font souvent mettre nos textes de côté, et c’est bien dommage.

Quel genre littéraire aimes-tu lire ?

Mes lectures sont très diversifiées. Je lis de l’horreur, des romans historiques, des romances, beaucoup de jeunesse, des bandes dessinées et des romans graphiques. En gros, j’aime presque tout. Et je lis environ 4 à 5 romans par semaine. Mon amoureux dirait que j’ai constamment un livre dans les mains, et il n’aurait pas tort.

Quels sont tes prochains projets ?

Je suis en plein processus d’écriture d’un roman pour les adolescents (14 ans et plus) sur un thème assez dur. Je ne peux pas vraiment en dire plus pour le moment, car il s’agit d’une toute nouvelle collection qui verra le jour l’an prochain. C’est un projet très emballant, alors j’ai hâte de pouvoir présenter le résultat à mes lecteurs et lectrices. J’ai aussi deux autres romans pour adultes qui m’attendent : une romance et un roman d’horreur. Bref, j’ai un agenda d’écriture bien chargé !

Ma chronique de Hockey Mom 

Ma chronique du tome 1 de BFF

Ma chronique de Éclipse 

Ma chronique de Post-Mortem

Rubis – Gemme tome 3 de Geneviève Boucher

 

Publié chez Andara en septembre 2021

384 pages

4e de couverture

De retour d’Argentine, Caroline tente de regagner l’estime des Suédois. En effet, la relation naissante entre Jeremy, qui est un des leurs, et la jeune Émeraude semble mal en point depuis le procès de Logan.

Les deux Gemme ne sont pas au bout de leur peine : tout se met en travers de leur route, à commencer par le dangereux et mystérieux criminel qui souhaite toujours s’emparer de l’aleph de Caroline.

Puis, l’arrivée au pays du promis de la jeune fille vient causer d’énormes complications entre les deux Halv, mettant leur amour à l’épreuve. Déterminé à aider Caroline, son ami Nik conçoit un plan très téméraire pour arrêter l’homme qui la harcèle.

Malgré toutes ces épreuves, la plus difficile reste à venir pour la jeune Émeraude. Entre sa sécurité, les sentiments que lui porte Elias et son attirance irrépressible pour Jeremy, elle devra faire des choix déchirants. Il se pourrait que plusieurs cœurs soient écorchés au passage…

Les risques pour Caroline sont si grands qu’elle pourrait perdre bien plus que sa lumière !

Mon avis

Comme j’avais lu les deux premiers tomes, je m’étais dit que je devrais terminer la série. Je recommande de vous procurer les deux premiers avant de vous lancer dans ce tome-ci. Est-ce que je suis triste que c’est terminé? La fin était prévisible puisqu’il s’agit d’une romance, mais je vous avoue que quand j’ai commencé e roman, je me demandais comment l’auteure allait tourner l’histoire. Je ne vous cacherais pas que les nombreuses déclarations d'amour m’ont un peu découragée. Toutefois, il ne faut pas oublier que les protagonistes n’ont que 16 – 17 ans. Les adolescents sont aussi le public cible, alors c’est normal que l’écriture diffère d’un roman adulte.  D’ailleurs, l’auteure laisse peu de temps pour reprendre son souffle et chaque chapitre apporte une action ou un questionnement supplémentaire concernant l’histoire.

Je l’ai déjà mentionné lors du tome 1 pour ce qui est des phrases en suédois. Je pouvais deviner quelques mots, mais je devais attendre à la fin du chapitre pour voir la traduction. Heureusement, je pouvais imaginer le ton du personnage en poursuivant le dialogue. Souvent, Caroline répondait en français ou Jérémy selon la situation. Je trouve l’idée originale de lire une conversion dans une autre langue que le français ou l’anglais.

L’auteure a réussi à me surprendre. Bien que je m’attendais à une fin comme celle-ci, on rencontre un nouveau personnage qui ajoute du suspense. Je ne vous dévoilerais pas plus, je vous invite à le découvrir. C’est lui qui m’a le plus étonnée en dehors de Logan dans le tome 1.

J’aime qu’on utilise les pierres précieuses comme sujet d’un livre. J’ai grandi avec Sailor Moon et elles étaient le centre de la première saison, alors cette série m’a rappelé de bons souvenirs. Une autre belle surprise, on mentionne ma chanson préférée de Within Temptation. Je vous laisse deviner laquelle, mais je crois que l’auteure va savoir laquelle il s’agit. J’ai dû relire les paroles pour confirmer que c'était bien un titre d'eux.

Je trouve que Caroline prend de l’assurance dans ce tome-ci. Elle semblait peu sûre d’elle-même au début de l’aventure, cela change drastiquement avec les événements du second livre. Je me suis encore plus attachée à elle, après les premiers chapitres. Si vous cherchez une belle trilogie à donner à votre adolescente pour le temps des fêtes, je vous recommande celle-ci.

 Ma chronique du tome 1 

Ma chronique du tome 2 

Mon entrevue avec l'auteure

mardi 16 novembre 2021

Sous la neige de décembre de Martine Labonté-Chartrand

 


Publié chez Goélette le 6 octobre 2021

192 pages

4e de couverture


Pour Sophie, Noël est une véritable malédiction. Tous les ans, elle s’enfuit dans le Sud pour éviter les festivités et les souvenirs douloureux qu’elles lui évoquent. Ses plans habituels sont toutefois changés lorsque sa grand-tante Maggie lui demande de venir lui tenir compagnie. Comment peut-elle refuser ? La femme se fait de plus en plus vieille et, cette année, ne peut pas compter sur la personne qui l’aide normalement. Sophie se retrouve donc au centre de la magie de Noël de Fair Haven, une petite ville bucolique du Vermont, en plein décembre.


Faisant contre mauvaise fortune bon coeur, la trentenaire décide de profiter du calme de l’endroit pour terminer l’écriture de son premier roman. Elle sera d’ailleurs plus inspirée qu’elle n’aurait pu le croire, mais pas uniquement par le décor idyllique : Milo, l’homme à tout faire de sa grand-tante, a tout pour la charmer…


Entre la pose des décorations, un saut au marché de Noël et une promenade dans une sapinière, la complicité s’installe. Le vrai bonheur serait-il à Fair Haven ? Parions que Milo saura au moins faire voir à Sophie le temps des fêtes sous un meilleur jour !

 

Mon avis 

C’est un roman que je ne m’attendais pas à recevoir dans ma boîte aux lettres, mais comme il s’agit d’une auteure de ma région, je voulais lui donner une chance. Tout comme Sophie, je ne suis pas amatrice du temps des fêtes, alors c’est rare que je lise des livres parlant de ce sujet. Même si c’est une lecture légère, je suis sortie de ma zone de confort en le parcourant.

Je me suis reconnue en Sophie pour cette raison et plus j’avançais, plus je m’attachais à elle. Nous avons aussi l’écriture en commun. Tout comme elle, j'ai commencé à écrire un roman et il attend que je le termine. Il y a quelques phrases qui m’ont marquée. Je vous invite à deviner si elle a atteint son but.  Est-ce que cette œuvre m’a aidé avec cette période ? J'ai encore du travail à faire, mais c’est une histoire qui m’a fait du bien. L’écriture est fluide et on entre facilement dans la tête de la protagoniste. Si vous aimez les films de Noël, ne vous attendez pas à un grand changement. On peut prévoir facilement la relation, mais Maggie ajoute une touche originale. Je trouve qu’on ne rencontre pas assez de personnages âgés dans les bouquins.

Stella est mon second personnage préféré. Je vous laisse découvrir qui elle est, mais elle est attendrissante et elle fut mon coup de cœur. Je ne dirais pas que Milo est mon bookboyfriend par excellence. Toutefois, j’aime qu’il admette ses erreurs et il souhaite sincèrement que Sophie lui pardonne. Ma scène préférée est lorsqu’ils vont faire de l’équitation. J’ai une crainte de chevaux, mais ils font partie de mon top 5 de mes animaux favoris surtout si on ajoute de la romance à ce merveilleux mixte.

Je le recommande si vous avez une âme romantique et que vous voulez vous réconcilier avec le temps des fêtes. Je n'ai plus la même opinion concernant la neige. Ce livre vous aidera à traverser la déprime de la fin d’année.

Extrait

Alors, je me suis dit que si moi, j’y suis arrivé, tu le peux toi aussi. Tu vas être capable de finir ton roman, j’en suis convaincu. Il ne faut pas lâcher prise quand on est si près de la fin. (p.123)


dimanche 14 novembre 2021

Entrevue avec Madeleine Arcand

 


Biographie

Madeleine Arcand, maman de quatre amours, pratique la méditation et le yoga ­depuis plus de 20 ans. Elle a complété le cours Buddhism Through Its Scriptures à ­Harvard et a suivi l'enseignement de sommités, tels Jon Kabat-Zinn, Pema ­Chodron et Nicole ­Bordeleau, pour ensuite compléter la certification d'instructeur de ­méditation avec ­Deepak Chopra.

Elle est cofondatrice de la marque Rose Buddha, conceptrice de l'application ­bilingue ­Méditations Rose Buddha ainsi que du cours en ligne À 10 minutes du bonheur, et coautrice du livre à succès À go, on ralentit aux Éditions de l'Homme (2019).

Crédit pour la photo et la biographie : Madeleine Arcand : écrivain, auteur | Les Éditions de l'Homme (editions-homme.com)

Questions

D’où t’es venue l’idée de la création de Rose Budha?

 En étant deux maman et professeures de yoga, nous avons eu envie de créer des vêtements de yoga et d’intérieur qui seraient, à nos yeux, parfaits! C’est-à-dire fait dans le total respect de l’environnement et des gens. C’est comme ça que Rose buddha est né!

Selon toi, quelles sont les qualités d’un bon entrepreneur?

La plus grande qualité d’un bon entrepreneur c’est le respect. C’est de traiter les gens comme on aimerait être traité. Et de valoriser tous ceux qui collabore au projet. Tout le monde a une importance égale, on est une équipe, on fait partie d’un tout!

Est-ce que À 10 minutes du bonheur est un complément à À go, on ralentit?

Le premier livre, c’était vraiment axé sur le fait de ralentir et de profiter de la vie. Le deuxième comprend 45 enseignements tirés du bouddhisme pour apprendre à lâcher prise, à revenir dans le moment présent, mieux gérer ses émotions et réactions. On va plus profondément!

Quels autres livres recommanderais-tu suite à la lecture de À 10 minutes du bonheur?

Tous les livres de Nicole Bordeleau, Matthieu Ricard et Pema Chodron!

Quels conseils donnerais-tu à une personne qui souhaite commencer à méditer?

 Je lui conseillerais de télécharger l’application Méditations Rose Buddha. Pour être guidé, pour suivre les étapes doucement et intégrer la méditation dans son quotidien. Pour partir du bon pied quoi!

Quels sont tes prochains projets?

Je vais donner une retraite au Monastère des augustines au printemps prochain. D’ici là je me concentre sur créer de nouveaux produits écologiques pour Rose Buddha et être une maman présente.

Ma chronique de À go, on ralentit 

Ma chronique À 10 minutes du bonheur 


L’appât – Kelly McDade tome 1 de Sylvie G.

 

Publié chez boomerang

377 pages

4e de couverture

Kelly McDade, une adolescente de 17 ans, prévoyait une année scolaire excitante, mais la réalité est bien différente de ce qu’elle avait imaginé. Depuis la rentrée, la jeune fille tente de comprendre ce qui se cache derrière l’étrange métamorphose de son amie Jasmine, mais cette préoccupation est repoussée au second plan quand elle apprend que le corps d’une ancienne étudiante de son école a été repêché dans la rivière près de l’établissement. Accident ? Suicide ? Meurtre ?

En cherchant à découvrir la vérité, Kelly se retrouvera impliquée dans une enquête criminelle et devra faire face à de dangereux cyberprédateurs. Heureusement, un séduisant enquêteur sera là pour la protéger…

Mon avis

Sylvie G. fait partie de mes autrices préférées depuis quelques années et je suis étonnée chaque fois que j’ouvre un de ses livres. Les 4 premiers tomes sont plutôt destinés aux adolescents, mais les adultes apprécieront aussi surtout si vous aimez l’écriture de Sylvie G.

En lisant la 4e de couverture, je m’attendais à une histoire qui ressemblait à la saison un de Riverdale quand Cheryl venait de perdre son frère jumeau. L’auteure a créé son propre univers, d’ailleurs, j’ai rarement vu un récit semblable dans les livres québécois dans la littérature jeunesse.  Si vous n’appréciez pas les romans policiers, est-ce que je vous le recommande quand même? Oui, parce que les aventures de Kelly ne tournent pas seulement autour de l’enquête et ce n’est pas aussi sombre que les bouquins adressés aux adultes.  Même chose, si vous n’êtes pas amateur de romance, la relation entre Kelly et son amoureux n’est qu’une infime partie. Par contre, je ne vous cacherais pas que c’est ce que j’ai le plus apprécié. Je vous rassure, il n’y a rien d’explicite. Après avoir terminé un livre érotique, cela m’a fait du bien de changer un peu d’air.

J’espère que vous aimez rencontrer plusieurs personnages, car Kelly est bien entourée. Je crois que c’est ce qui la rend attachante. Elle a une personnalité qui donne envie de devenir son amie. Par contre, ce n’est pas toujours évident de se souvenir de chacun des membres de son entourage. J’ai déjà vu pire, mais je vous conseillerais de ne pas sauter de ligne pour éviter de manquer de l'information.

L’écriture convient autant à une adolescente de 13 ans qu’aux adultes. Ce n’est pas écrit en format textos et le vocabulaire est simple à comprendre. C’est un livre que j’aurais aimé lire au secondaire. Un roman plus mature avec Kelly vient de sortir, mais j’ai décidé de les lire dans l’ordre pour suivre l’évolution de la future détective. J’ai pensé à Betty Cooper, mais pour les plus vieux (comme moi), Kelly a quelques points en commun avec Veronica Mars sauf que Kelly est moins ironique. Toutefois, elle ne manque pas de mordant.

Extrait

J’étais mal dans ma peau, je n’arrivais pas à voir que j’avais de la valeur. Je ne voyais que mes défauts. Plutôt que d’exploiter mes forces, je tentais de changer la perception que les gens avaient de moi. Puisque la première chose qu’on voit, c’est notre look, c’est ce que j’ai modifié. (p.332)

Chronique Je préfère qu'on soit amants

Chronique Chaos - Mensonges 

Chronique : Évasion - Tome 1

jeudi 11 novembre 2021

Entrevue avec Manon Donaldson

 

Biographie

Manon Donaldson est une auteure de romance à suspense. Originaire du Canada, elle avait déjà enfant, une imagination débordante... Chevaliers, princesses, sorcières, vilains... Elle adorait inventer ses propres histoires dont elle était l'héroïne. Puis, la lecture arriva à elle d'abord sous forme de suspenses, puis de romances qu'elle dévora sans modération. Elle n'avait jamais envisagé écrire jusqu'à ce qu'un simple défi lancé la convainque de tenter le coup.

C'est comme ça qu'en 2015 elle termine son premier suspense romantique qui aura attiré l'oeil de Black Ink Édition, une maison d'édition française. L'année suivante, les deux tomes de Steel Brothers seront nommés best-sellers en Europe. Ainsi, la Québécoise d'origine, désormais adulte, réussit à s'évader dans des mondes où les princes sont des bikers, les princesses, des héroïnes bad ass et les vilains, des mafieux endurcis.

Crédit : Manon Donaldson - Livres, Biographie, Extraits et Photos | Booknode

Questions

Quelles sont tes sources d’inspirations lorsque tu écris des romans à propos de bikers?

Coucou ! Tout d’abord, merci d’avoir pensé à moi pour cette entrevue !

Alors, déjà, il faut savoir que les bikers m’ont toujours fasciné. Le côté Bad boys et loyal avec des codes et des règles au travers du concept même de l’illégalité. Donc, dès le départ, je lisais et me documentais par plaisir sur les motards et plus particulièrement les Hell’s Angel. Il était donc logique que mon histoire soit issue de leur monde, même si elle est, au final, bien loin du concept de départ.

Quels conseils donnerais-tu à un nouvel auteur?

De foncer ! De laisser tomber les codes, de faire abstraction des autres et d’écrire l’histoire qu’il aurait envie de lire. Aimer ce qu'on écrit se ressent à la lecture ! De ne pas toujours revenir en arrière et de continuer d’avancer dans l'écriture pour reprendre juste à la fin, une fois bien imprégné de son histoire et de ses personnages.

Pourquoi avoir choisi la romance comme genre principal?

Parce que je ne sais pas faire sans romance hihihi J’écris du romantic suspense, et c’est ce style qui m’a choisi et non pas le contraire… Même quand j’essaie autre chose, ma nature me ramène aussitôt vers ces deux thèmes que j’affectionne. Donc, ça reste ma base même si je joue avec d’autres nuances comme la dystopie, le contemporain et l’historique.

Lequel de tes romans conseillerais-tu à un nouveau lecteur?

Probablement les Steel Brothers… Quoique, je les conseillerais tous. Mes bikers étant les tout premiers et la série qui m’a offert mon tout premier contrat d’édition, il est logique que ce soit à eux que je pense en tout premier. Et bon, Dante et Chris ont, il faut le dire, de très bons arguments…

As-tu remarqué une différence entre envoyer un manuscrit à une maison d’édition québécoise et à une maison d’édition française?

Ok, ne me lancez pas de roche svp, mais… Je n’ai pas eu à envoyer à une maison d’édition. Je sais, je vous entends d’ici : mais c’est quoi cette arnaque ! Nan, en vrai, j’ai vécu un conte de fée livresque dès le tout début puisque Black Ink Édition m’a approché sur une plateforme d’écriture. (Et elle en rajoute en plus !) Je rêve tout de même d’être présente chez moi au Québec et ce sera chose faite en 2022 chez Éditions Lux&Nox avec ma dystopie Black Haters déjà publiée en Europe, mais qui changera de nom dans sa nouvelle maison.

Quels sont tes prochains projets?

J’ai combien de pages pour cette question ? Bon OK OK, je vais me contenter de parler de 2022 ! Premier trimestre 2022 (si le planning ne bouge pas) Injustice verra le jour chez Black ink Édition. Un romantic suspense, vous l’aurez deviné, qui traite de justice réparatrice, de règlement de comptes et de jusqu’où nous sommes prêts à aller pour les nôtres. C’est le premier d’une saga sur trois frères qui se lira indépendamment d’un livre à l’autre. Le second tome concernant l’aîné de la fratrie verra lui aussi le jour en 2022 et il y a projet x, (c’est le nom de code) dont je ne peux rien révéler pour le moment, mais qui surprendra à n’en pas douter.

Merci encore pour cette entrevue et n’hésitez pas à me rejoindre sur les réseaux ou à tout simplement venir me parler ! Promis, malgré ce que j’écris, en vrai je suis gentille !


Entrevue avec Fanie Demeule

 


Crédit : Fanie Demeule | Facebook

Biographie

Fanie Demeule est née en 1990 à Longueuil (Québec). Elle est titulaire d'un diplôme de doctorat en études littéraire de l’UQAM, où elle est chargée de cours. Elle travaille aussi à titre de responsable éditoriale pour les éditions Tête première et Hamac, et à titre de directrice littéraire pour la collection théâtrale des éditions Somme toute. Elle a signé les romans Déterrer les os (2016), Roux clair naturel (2019), Mukbang (2021) et Highlands (2021), le livre illustré Bagels (2021), ainsi que plusieurs nouvelles dans des revues et collectifs. Ses oeuvres interrogent les enjeux de santé mentale, les rapports au corps et à l’identité, la porosité des frontières entre réel et fiction. 

Crédit : Accueil | Auteure (faniedemeule.com)

Questions

Selon vous quelles sont les principales qualités d’une responsable éditoriale?

Je crois que la qualité primordiale est l’écoute. L’écoute sur plusieurs plans : de notre instinct, du texte et de l’autrice avec qui on travaille. Je crois qu’on doit aussi faire preuve d’une certaine confiance en soi et en nos capacités littéraires, afin de ne pas douter constamment de nos choix et décisions, de nos suggestions éditoriales. Il est aussi essentiel à mes yeux de faire preuve d’assertivité et de sincérité bienveillante (AKA la capacité à exprimer un avis critique de manière à motiver l’autrice ou auteur en question). Enfin, j’ai l’impression qu’il faut être doté d’un drôle de mélange de perfectionnisme (on veut amener le texte à son plein potentiel) et de lâcher prise (savoir quand s’arrêter, car on peut potentiellement travailler un texte à l’infini) – un équilibre pas évident, mais à mon sens, ça se développe.

Préférez-vous l’écriture ou l’édition? Pourquoi?

L’écriture donne un sens à ma vie et c’est l’une des choses en lesquelles j’ai une entière certitude : je sais que je suis ici pour créer et raconter des histoires. Je pourrais me passer d’éditer, mais certainement pas d’écrire. Quand je me présente, je dis d’abord que je suis autrice.

Quelles sont vos sources d’inspiration lorsque vous écrivez?

Beaucoup de choses, pratiquement tout peut me devenir source d’inspiration. Cependant, je crois que certains aspects me stimulent davantage : ma vie et ses aléas ; mes rêves, mes hontes, mes inquiétudes et mes peurs ; mes voyages ; la nature ; les phénomènes culturels ; les folklores ; le cinéma ; la musique (j’écris toujours en écoutant de la musique en lien avec ce que je créé) ; les arts visuels ; et bien sûr, la littérature, les mots des autres.

Quelles sont vos astuces pour publier trois livres en un an? Avez-vous une solution au syndrome de la page blanche?

Que ces trois livres aient été publié la même année est plutôt de l’ordre d’un concours de circonstance, je ne pense pas que j’écris particulièrement vite : j’ai commencé à écrire Mukbang en 2017, Bagels a été écrit entre mars 2019 et mars 2020, et Highlands entre octobre 2020 et janvier 2021. Ce qui a fait en sorte qu’ils ont eu des sorties rapprochés eest qu’avec le ralentissement lié au confinement, j’ai simplement eu plus de temps pour les écrire et les finaliser. J Je n’ai donc malheureusement pas d’astuces à divulguer. Pour le syndrome de la page blanche, je suggère de faire un plan de travail avec des idées et à faire des listes d’éléments à inclure dans notre texte : quand on a une carte de route, ça aide à avancer et c’est sécurisant. Je crois qu’un autre bon remède à la page blanche est de ne pas avoir peur de se planter en écrivant, s’enlever la pression de bien faire du premier coup (je sais que ce n’est pas facile à cultiver comme disposition mentale, mais ça change tout).

Pourquoi avoir choisi l’Écosse comme lieu dans votre roman Highlands?

Parce que j’adore l’Écosse ! Je suis très attachée à ce pays, particulièrement la région des Highlands, qui ne cesse de me fasciner davantage à mesure que je la découvre. J’y ai voyagé deux fois (et prépare un troisième voyage) et je me gave de documentation à son sujet. J’aime tout : le territoire, la culture, la musique, les gens, l’Histoire. En pleine pandémie, c’était un bonheur d’y plonger tête première pour l’écriture de Highlands – je dirais même que c’était ma motivation première derrière la création de ce roman.

Quels sont vos prochains projets?

Un roman qui se déroule dans les années 1930 entre les Îles-de-la-Madeleine et Montréal, et qui s’inspire librement de l’histoire de mes arrière-grands-parents maternels. Un recueil de nouvelles regroupées sous la thématique de la mort. Un roman de high fantasy que je traine depuis au moins une décennie. Et l’écriture de quatre scénarios : adaptations en long métrage de mes romans Déterrer les os et Roux clair naturel, adaptation en série de mon roman Mukbang, et un projet de scénario de long métrage original.

Ma chronique de Highlands : Une lectrice compulsive: Highlands de Fanie Demeule


Entrevue avec Andrée-Anne Dufour

 


Crédit : Andrée-Anne Dufour - auteure | Facebook

Biographie

C’est à la suite d’un diagnostic de maladie grave que la beauté des mots s’est avérée libératrice pour Andrée-Ann. L’écriture a graduellement pris une place importante dans sa vie et lui a permis de s’engager dans diverses réflexions sur le rapport au corps, le rapport à l’autre et à l’image.

L’auteure souhaite maintenant se consacrer davantage à cet art, par amour pour ce bel espace où se côtoient allègrement création et réflexions.

Crédit : Andrée-Ann Dufour – Andara Éditeur

Questions

Pourquoi avoir choisi un sujet aussi intime que la maladie pour ton roman La vie ne m’écrit plus en rose?

La maladie m’a heurtée de plein fouet lorsque j’ai eu l’âge de vingt-six ans. Après quatre ans d’importantes douleurs, j’ai subi une intervention chirurgicale qui a modifié mon corps, tout comme pour mon personnage. S’en est suivi pour moi d’importantes réflexions sur le rapport au corps, à l’image et à la féminité. C’en était presque une obsession. J’ai lu tous les romans de Nelly Arcan, je voulais comprendre ce rapport à la beauté que nous entretenons. Je traversais certes une crise existentielle puisque j’étais régulièrement dans la douleur.

Est-ce que tu considères La vie ne m’écrit plus en rose comme une œuvre d’autofiction ou de fiction?

C’est une œuvre d’autofiction. Mon personnage n’a pas la même vie que moi et beaucoup d’éléments sont inventés. J’ai trouvé particulièrement intéressant d’aborder comme sujet l’utilisation des services d’escorte à des fins thérapeutiques dans le roman. Mon personnage est célibataire et c’est une jeune femme complètement inhibée face à sa différence corporelle. De montrer un aspect positif concernant la prostitution a représenté un défi important, considérant que je craignais les jugements, mais sans doute sont-ils moindres lorsqu’il s’agit d’une femme qui requiert les services sexuels d’un homme. Les rapports de forces hommes/femmes ne sont effectivement pas les mêmes dans la société. 

Quels défis as-tu rencontrés lors de l’écriture de ton premier roman?

J’écris depuis longtemps, mais le défi rencontré lors de l’écriture de mon premier roman (qui dort sur mes tablettes) a été de traduire les émotions. Ce n’est jamais facile à faire et je considère qu’écrire est la traduction des émotions. La beauté de l’écriture est de faire voyager les lecteurs dans toutes sortes de thématiques et de les laisser ressentir les histoires, sans qu’ils aient à les vivre.

Quels conseils donnerais-tu à un nouvel auteur ?

Un nouvel auteur doit prendre son temps pour parfaire sa plume. Il doit trouver ce qui fait l’originalité de son texte, avoir un bon rythme et donner un sens à ce qu’il fait. Il doit toujours se relire plusieurs fois et bien attentivement avant de soumettre son travail à des maisons d’éditions.

Quel genre littéraire préfères-tu lire et pourquoi ?

J’aime tous les genres, sauf le fantastique. J’ai une préférence pour lire quelque chose qui me pousse à me questionner sur la nature humaine.

Quels sont tes prochains projets ?

J’écris présentement un roman sur un personnage se questionnant sur les orientations relationnelles. J’entends beaucoup de discussions autour de moi où les gens se demandent s’ils sont polyamoureux, non-monogames etc. C’est un rapport à l’autre que je trouve intéressant.

Ma chronique : Une lectrice compulsive: La vie ne m’écrit plus en rose d’Andrée-Anne Dufour


Entrevue avec India Desjardins


Biographie

Passionnée d'écriture, India Desjardins aime varier les histoires, les styles et les personnages au gré de son inspiration. « Le journal d'Aurélie Laflamme », succès phénoménal de l'édition québécoise, s'est écoulé à plus d’un million d'exemplaires dans la francophonie, a été traduit en cinq langues et a donné lieu à deux adaptations cinématographiques.

Crédit : India Desjardins : écrivain, auteur | Les Éditions de l'Homme (editions-homme.com)

Questions

Quelles ont été tes inspirations pour écrire Aurélie Laflamme?

En 2005, j'ai eu une embolie pulmonaire. J'ai failli mourir. À cette époque, j’avais une chatte de 18 ans, elle s'appelait Sybil et, pendant que j'étais à l'hôpital, elle s'est laissée mourir. Je me suis alors beaucoup questionnée sur mes croyances face à la mort.

Et la seule réponse qui m'est venue en tête est: je ne sais pas. Puis, Aurélie Laflamme est apparue dans ma tête. Elle avait quatorze ans, son père était décédé quand elle avait neuf ans et sa mère n'avait pas été capable de lui donner une belle image de la mort. C’est de ce flash que tout est parti. Une prémisse un peu triste, mais je ne voulais pas que l'histoire le soit.

À cette époque, plusieurs histoires mettaient en scène des personnages masculins qui vivaient des aventures. Je voulais créer une héroïne féminine forte, qui vit des aventures mais surtout qui traverse les obstacles de la vie avec force, humour et passion. Une héroïne qui cherche qui elle est, où est sa place dans l’univers et qui trouvera le moyen de s’assumer dans ses différences.

J’ai aussi promis à Sybil de la faire revivre dans une histoire. Et j’ai tenu ma promesse.

Selon toi, quelles sont les différences entre écrire pour les adolescents et les adultes?

C’est le même processus créatif. Mais écrire pour les jeunes ou encore pour les adolescents permet une certaine folie qu’on ne peut se permettre dans l’écriture pour adulte.

Quel a été ton plus grand défi lors de l’écriture de ton premier roman?

Mon premier roman a été écrit avec beaucoup de candeur, avec une histoire romantique moderne que j’avais envie de voir dans les librairies québécoises. Aujourd’hui, j’ai un regard plus critique sur ce que j’ai fait mais il a été écrit avec beaucoup de passion et d’authenticité.

Le plus grand défi a été de le faire publier. J’ai reçu plusieurs refus. Et à chaque fois ça faisait très mal. Mais éventuellement, la chance m’a souri et je serai toujours reconnaissante envers cette petite étincelle qui a tout déclenché.

Qu’est-ce qui t’a motivé à écrire un essai? As-tu eu l’impression de sortir de ta zone de confort?

Depuis plusieurs années, je me questionne sur l’impact de la fiction dans nos vies. J’avais des impressions et je voulais aller confronter mes impressions à des réponses. Mon essai est un peu écrit sous forme d’enquête car je commence avec des questions et j’essaie de trouver les réponses. Certaines concordent à mes pensées de départ, d’autres sont plus nuancées. C’est sûr que je suis sortie de ma zone de confort mais je ne sais pas si j’ai une zone de confort. J’essaie toujours de nouvelles choses et je vais là où mon cœur et mon inspiration me poussent.

Est-ce qu’il y a un genre littéraire que tu ne te verrais pas du tout écrire?

Je ne me mets pas ce genre de barrière. On ne sait jamais quelle idée peut surgir et je reste ouverte à toutes les idées.

Quels sont tes prochains projets?  

Après mon essai Mister Big ou la glorification des amours toxiques, sorti en avril dernier et mon livre de baleines, en collaboration avec l’illustratrice Nathalie Dion, qui est sorti cet automne, je croyais prendre une pause. Puis, finalement, plusieurs choses se sont enchaînées. Donc quelques projets seront annoncés au cours des prochaines semaines et de l’année et je vais remettre ma pause à plus tard!

 Mes chroniques 

 Mister Big ou la glorification des amours toxiques 

Les baleines et nous 

 


L’étrangère de Sonia Alain

  Publié chez les éditeurs Réunis le 20 novembre 2024 344 pages Lu en format papier 4 e de couverture Constantinople, hiver 986. ...