mardi 30 novembre 2021

Entrevue avec Mishka Lavigne

 

Crédit :  Marianne Duval

Biographie

Mishka Lavigne (elle) est autrice dramatique, scénariste et traductrice littéraire. Elle a écrit Cinéma, pièce co-produite par le Théâtre la Catapulte et le Théâtre Belvédère en 2015. En mars 2017, on a pu voir Vigile, écrit pour le Théâtre Rouge Écarlate d’Ottawa.

Elle a aussi écrit Havre, créée à la Troupe du Jour de Saskatoon en septembre 2018 au POCHE/GVE de Genève en janvier 2019. Le texte, publié aux Éditions l’Interligne, est lauréat du Prix du Gouverneur Général 2019 plus d’avoir été finaliste au Prix Michel-Tremblay. La pièce a été traduite en anglais par Neil Blackadder (Haven) et en allemand par Frank Weigand (Hafen). Plus récemment, son texte Copeaux, produit à Ottawa en mars 2020 et publié aux Éditions l’Interligne, a remporté le Prix Jacques-Poirier. Copeaux est récemment finaliste aux Pris littéraire du Gouverneur Général 2021 et était aussi finaliste au Prix Marcel-Dubé.

Mishka écrit aussi en anglais. Sa pièce Albumen a été créée à Ottawa en mars 2019 puis en Australie en juillet 2019 dans le cadre du No Intermission Festival à Sydney. Le texte est récipiendaire du QWF Playwriting Prize en novembre 2020. Son nouveau texte, Shorelines, sera publié chez Playwrights’ Canada Press.

Mishka travaille présentement sur deux nouveaux projets pour le théâtre : Calcaire, une nouvelle création, et sur une adaptation pour la scène du roman Faunes de Christiane Vadnais en collaboration avec l’artiste de bande-dessinée Christian Quesnel. Mishka travaille présentement aussi à l’écriture d’un livret d’opéra avec le compositeur montréalais Tim Brady (Bradyworks). De plus, on pourra prochainement voir une production de son texte Murs à Ottawa et Caraquet (Créations In Vivo et Théâtre populaire d’Acadie).

Mishka est aussi traductrice, autant vers le français que vers l’anglais et signe près d’une vingtaine de traductions de théâtre, de prose et de poésie.

Mishka est membre du CEAD, de la Playwrights' Guild of Canada et est une NNPN Alumni Playwright (É-U).

Crédit : Miska Lavigne

Qu’est-ce qui vous a poussé vers le théâtre?

Je crois que j’ai toujours aimé l’idée de performance, l’idée de vivre quelque chose avec des gens sur scène d’abord, puisque j’ai été formée comme comédienne, mais aussi l’idée de vivre quelque chose avec les gens dans la salle, en tant que public. Il y a d’ailleurs plusieurs études scientifiques qui prouvent que les battements de cœur des membres d’un public qui voit une œuvre d’art vivant, que ce soit du théâtre, de la danse, de la musique ou même un show de heavy metal, s’accordent, battent à l’unisson. Il y a quelque chose de très beau dans cette idée de collectivité, dans cette communauté qui s’inscrit dans la cité. Le théâtre est un art très ancien et universel à toutes les cultures parce qu’il vient chercher cet aspect collectif qui est si essentiel à l’expérience humaine.

En tant qu’artiste, ce que j’aime encore toujours profondément du théâtre est l’idée de pouvoir travailler en communauté, de pouvoir travailler en collaboration. On ne fait pas de théâtre seul et c’est ça qui est extraordinaire.

Prévoyez-vous d'écrire un autre genre littéraire?

Pourquoi pas? Peut-être un jour. J’écris de la poésie, parfois, mais je n’ai rien publié. J’aime dire que j’ai une idée de roman, mais il n’existe pas sur papier encore.

Quelles sont vos sources d’inspiration?

En tant qu’autrice, je gravite vers les personnages féminins et ce qu’on pourrait appeler le théâtre de l’intime. Il y a eu une époque dans les années 1990, peut-être jusqu’au début des années 2000, où cette expression était utilisée de façon péjorative pour parler du travail des autrices de théâtre (et des auteur.trice.s LGBTQIA2+, jusqu’à un certain point), mais je crois que cette expression est récupérée. Je crois qu’il est absolument possible d’explorer des thématiques plus « universelles » par le spectre de l’intime et de thématiques plus « personnelles ». Le théâtre parle des humains et est destiné aux humains, et c’est une chose à laquelle je reviens souvent quand je parle de mon écriture.

Quelles pièces recommanderiez-vous à une personne qui vient de découvrir le théâtre?

Je crois qu’il faut aller voir du théâtre pour apprécier le théâtre. Le théâtre, c’est fait pour être dit, reçu, partagé. Il n’y a rien de tel que de voir du théâtre sur scène. La pandémie a amené son lot de théâtre offert via différents formats, à la radio, à la télévision, et je trouve que ceci a contribué à démocratiser l’accès au théâtre, si on pense aux communautés à l’extérieur des grandes villes, aux gens qui n’ont pas les moyens d’avoir accès aux salles ou aux personnes en situation de handicap. Je crois que c’est une des belles choses à sortir de cette pandémie, et j’aimerais que certains de ces aspects puissent rester. Peut-être que plus de gens ont découvert le théâtre de cette façon. Je le souhaite.

Je ne recommanderai donc pas de pièces spécifiques pour cette question. Je recommanderai simplement de faire l’expérience du théâtre, que ce soit en salle, dehors ou d’une autre façon.

Selon vous, quelles sont les qualités d’une bonne œuvre théâtrale?

Je crois qu’une bonne œuvre théâtrale devrait toucher le public, lui faire vivre quelque chose. Une bonne œuvre peut aussi faire réfléchir, amener le questionnement, avoir envie de pousser plus loin. Peut-être qu’une très bonne œuvre fait les deux? De toute façon, c’est très subjectif.

Quels sont vos prochains projets?

Je travaille présentement sur un nouveau texte de théâtre qui s’intitule Calcaire. En ce moment, c’est une immense fresque pas d’allure qui dure plus de trois heures. À suivre, donc… Je travaille aussi sur une adaptation multidisciplinaire pour la scène du roman Faunes de Christiane Vadnais avec l’auteur de bande-dessinée Christian Quesnel. Nous voulons faire dialoguer le théâtre, la pratique des arts vivants, et la bande-dessinée, la pratique des arts plastiques, sur la scène. Nous travaillons avec le metteur en scène Éric Jean. Je termine aussi mon travail sur mon premier livret d’opéra avec le compositeur Tim Brady. Nous entrons prochainement en laboratoire avec la musique et j’avoue que je ne sais pas du tout à quoi m’attendre et c’est très excitant. Je planche aussi sur quelques traductions de théâtre et de prose et sur quelques projets audios.


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