jeudi 30 novembre 2023

Mont Mirador de Myriam Beaudoin

 

Publié chez Leméac le 4 octobre 2023

176 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Tandis qu’un véritable tsunami de boue balaie une partie du territoire, une femme, secourant de justesse un frêle enfant, entreprend de sauver sa peau en se dirigeant vers la seule colline des environs assez élevée pour servir de refuge. Mais il se trouve que, non loin de ce mirador, un ermite vit en loup solitaire depuis des décennies : protégeant jalousement le havre de paix qu’il s’y est construit en secret, il craint plus que tout la présence humaine, par essence destructrice.

Mon avis

On suit le périple de Marie, Noé et François dans un univers post-apocalyptique qui donne froid dans le dos. On est loin de l’horreur, mais quelques éléments mentionnés par l’auteure portent à réfléchir sur l’avenir de la planète. Heureusement, il y a quelques passages où les personnages se remémorent des événements avant la fin du monde ce qui donne la chance au lecteur de sourire et de se reconnaître davantage à Marie.

Je sépare mon étoile du match en deux. Marie en mérite une pour sa détermination et sa persévérance à continuer son chemin vers le Mont Mirador tout en prenant soin d’un enfant qui ne dit pas un mot. La deuxième irait à Noé tout simplement parce qu’il apporte un peu de douceur à l’histoire. Il ne fait que quelques apparitions, mais j’ai trouvé ses scènes avec Marie touchantes.

L’auteure a un talent pour les descriptions sans trop en mettre pour décourager le lecteur et j’apprécie la diversité du vocabulaire qu’on retrouve dans ce roman. On peut remarquer le travail qui se trouve derrière chaque mot. Si vous aimez les histoires de résilience qui vous feront réfléchir, je vous le recommande.

Extraits 

Moment parfait pour allumer le cierge de Marie sur lequel brillerait jusqu’à l’aube la dorure des mots : Love, pray and hope. (p.61)

Soudain, fixant le dôme formé par le large corps retourné de Marie, il repense à la charpente de fer et de tissu édifiée près de l’autel un soir de Noel. Faiblement éclairée, cette tente arrondie abritait des enfants censés être figés pour la cérémonie. Il s’agissait de la dernière crèche vivante qu’avait vu François, sa dernière fois à l’église aussi, parce que, dans une des rangées, l’une des voisines avait confié, son petit à Lison Beauchêne, « qui fait chambre à part depuis très longtemps parce que sa femme est trop folle pour remplir son devoir martial, couche avec la veuve à Joseph. ». Ce scandale du 25 décembre s’était répandu comme le feu dans une grange. (p.124)

Laisse -toi aller, souffle Marie. Fais comme eux autres qui ne se cachent pas pour pleurer. (p.140)


mercredi 29 novembre 2023

Le parfait biscuit de Julie Brassard


 

Publié chez Andara le 3 octobre 2023

240 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Lanie Leblanc ne fête plus Noël. La magie a disparu. Les traditions familiales aussi. La mélancolie a vite remplacé les festivités lorsque sa tante Clary, de qui elle était très proche, est décédée de la leucémie. À 28 ans, la jeune femme ne craint plus la solitude, au contraire. Mais cette année, le mois de décembre promet d’être… différent. D’abord, sa meilleure amie les a inscrites toutes les deux à « L’atelier du parfait biscuit ».

Pourtant, Meg sait très bien que Lanie ne peut pas manier de la farine sans en mettre partout ! Ensuite, l’amour semble cogner à sa porte. Ce n’est pas un, mais deux hommes qui lui démontrent de l’intérêt. Les émotions sont multiples.

Mon avis

Comme je l’avais mentionné dans ma chronique de la dernière romance de Noël, j’ai une opinion semblable à la Lanie des premiers chapitres au sujet de cette période. Bien qu’on aille 10 ans d'écart, je me suis reconnue en la protagoniste et pas seulement à cause de son sentiment envers Noël, mais aussi pour sa passion pour la littérature, son anxiété quand sa routine change et ses craintes quand elle souhaite vivre une relation amoureuse. Les hésitations de Lanie m’énervaient un peu, car je réfléchis de la même façon avant de prendre une décision difficile.

Si vous lisez ce type de romance ou que vous regardez les films, vous n’allez pas découvrir de surprises. Toutefois, l’histoire est simple et fait du bien à l’âme, ce qui est le but lorsqu’on choisit d’ouvrir un bouquin qui se déroule dans cette période de l’année.

J’apprécie que les biscuits soient le thème central, c’est ce qui rapproche les deux protagonistes. Je ne vous dévoilerais pas davantage, mais cela me change de mes lectures habituelles. Comme la 4e de couverture le mentionne, Lanie doit choisir entre deux hommes et l’auteure nous réserve quelques surprises à ce sujet. Mon étoile du match va à Ben, qui représente non seulement la sécurité que Lanie recherche, mais qui possède beaucoup de qualités que plusieurs femmes aiment. Mathieu m’a étonné avec sa détermination. Il me donne l’impression que lorsqu’il veut quelque chose, il persévère tant qu’il n’aura pas atteint son but. Pour cette raison, il se trouve en troisième position.

Avec le rythme effréné de cette période de l’année, je vous le recommande si vous souhaitez ralentir un peu et vous aidez à vous changer les idées. L’auteure a réussi à bien représenter l’esprit des Fêtes en n’allant pas dans de longues descriptions.

Extraits

À l’époque de tante Clary, j’aspirais à voyager et à répéter ses aventures toutes aussi incroyables les unes que les autres. Elle était mon héroïne, mon modèle d’inspiration. Au lieu de ça, j’ai préféré choisir l’option des études en technique en documentation plutôt que d’acheter mon premier billet d’avion. Et au lieu de visiter des contrées éloignées, j’ai développé une réelle obsession pour les livres de toutes sortes. Je ressentais tout de même un grand besoin de m’évader, mais surtout d’oublier. (p.14)

Les livres sont devenus plus qu’un refuge. J’avais enfin la sensation de me remettre à vivre, à espérer et à oublier cette partie terne de mon âme. Tout reprenait vie, mes émotions aussi. Que dire de mes relations amoureuses fictives ! Je me suis entichée de certains personnages masculins..à plusieurs occasions. Quand j’y repense, ça me fait rire. J’étais si heureuse en compagnie de mes livres que j’en ai fait ma vocation. (p.28)

La magie de Noël m’a quittée depuis trop longtemps. Comment pourrais-je renouer avec celle-ci ? Est-ce que j’en ai seulement le désir ? Pour être franche, je ne crois pas. (p.48)

Mon entrevue avec l'auteure 

mardi 28 novembre 2023

L’appel de l’Antarctique de Caroline Côté

 


Publié chez les éditions Goélette le 9 novembre 2023

160 pages

Lu en format papier

4e de couverture

En décembre 2022, Caroline Côté a entrepris le plus grand défi de sa carrière soit de parcourir seule, sans assistance et à skis, les 1100 kilomètres séparant Hercules Inlet du pôle Sud. L’aventurière rêve de fracasser le record du monde détenu depuis 2016 par la Suédoise Johanna Davidsson.

Au terme de 33 jours, 2 heures et 53 minutes, Caroline Côté a pulvérisé le record de vitesse féminin en défiant le parcours dans des conditions polaires extrêmement difficiles. Elle raconte son aventure dans cet ouvrage, de la préparation au spectaculaire dénouement, mais aussi ses sources d’inspiration et de motivation.

Mon avis

En 2022, je m’étais mis comme défi de lire davantage de biographies ou des récits de femmes inspirantes et j’ai continué cette année. Je vous dirais que ce livre fait partie de cette liste. Je ne partirais pas pour l’Antarctique demain matin, mais l’histoire de Caroline pourrait vous motiver à vous dépasser, peu importe, son objectif. Je crois que la vie serait ennuyeuse, si on ne sort jamais de sa zone de confort.

Je suggère de vous le procurer en format papier, car les photos de cette région sont stupéfiantes. Si vous le lisez en hiver, vous allez pouvoir vous réconforter en vous disant que la température n’est pas si pénible finalement et cela pourrait être pratique pour se rafraîchir les idées pendant les canicules l’été.

J’aime que l’auteure détaille les phases avant son périple, ce qui peut faire réaliser au lecteur qu’il y a plusieurs petites étapes à franchir avant d’atteindre un but comme celui-là. Elle mentionne aussi les hauts et les bas qu’elle a vécu et n’hésite pas à être honnête en citant les moments de découragement. En montrant son côté humain, je crois que les lecteurs pourront s’attacher davantage à elle et pourront se reconnaître dans certains points.

Les chapitres sont écrits par date et j’ai été surprise avec la rapidité que le voyage s’est déroulée. J’ai pris des pauses pour respirer. J’ai été impressionnée plus d’une fois par les efforts que l’auteure a mis pour dépasser ses limites. Je pense que peu de gens auraient réussi à en faire autant. Je la remercie de m’avoir fait rêver le temps que je parcours son œuvre et je lui souhaite autant de succès dans ses prochains projets.

Extraits

Contrairement aux histoires de princesses que l’on pouvait lire aux enfants à l’époque, ma sœur nous transportait dans l’univers des coccinelles et des lions ayant élu domicile dans un champ de maïs. L’odeur de brûlé se répandait dans nos narines, nous faisant réaliser que nous étions si absorbés par le conte que nous avions oublié de retourner notre fameuse collation sucrée. (p.8)

J’ai retenu de mes lectures que la capacité à nous adapter à notre environnement peut atténuer l’anxiété. La production de sérotonine dépend beaucoup de notre capacité à agir face à l’adversité et aux conditions extérieures incertaines, mais aussi à donner du sens au changement. À pouvoir se projeter dans l’avenir tout en simulant les conséquences positives de nos actions présentes sur notre futur. (p.41)

Mon partenaire est mon équivalent. Nous traversons la tempête, et ensemble, nous parvenons à nous en sortir. Je n’ai jamais eu de problème à trouver ma place dans le monde de l’aventure. Mon désir caché, au fond, c’est peut-être ça. Arriver à rendre au genre féminin sa juste place. C’est peut-être pour cette raison que je veux aller au bout du monde. (p.70)

Ne pas oublier d’accomplir les épreuves avec plaisir et passion tel un enfant qui s’amuse lors d’un jeu. (p.102)


vendredi 24 novembre 2023

Qimmik de Michel Jean

 

Publié chez Libre Expression le 18 octobre

224 pages

Lu en format papier

4e de couverture

« Depuis cinq mille ans, l'inuktitut et le jappement des qimmiit résonnent dans le Nunavik. La vie y est cruelle. Mais c'est ce qui la rend belle. Précieuse. » Entre la taïga et la toundra, un jeune couple inuit du Nunavik se découvre et apprend à s'aimer. Accompagnés de leurs chiens, les qimmiit, Saullu et Ulaajuk parcourent un continent encore sauvage, tous libres et solidaires. Quelques décennies plus tard, une avocate est dépêchée sur la Côte-Nord pour défendre un meurtrier inuk dont les victimes sont d'anciens policiers de la Sécurité du Québec. Sa quête de justice l'emmènera au-delà de ce qu'elle avait imaginé.

Mon avis

C’est le deuxième livre que j’ai lu de cet auteur. J’avais aimé Kukum que j’avais découvert lorsque je voulais apprendre davantage sur la culture autochtone. Cette fois-ci, il s’agit d’une histoire à deux voix : Celle d’Ève, une avocate de Montréal qui est liée à une cause qui se déroule dans la Côte-Nord et celle de Saullu qui décrit son périple dans le nord avec son conjoint et qui vivent de chasse et de pêche et qui survivent grâce à leurs chiens qui les transportent où ils souhaitent aller.

Bien que j’apprécie les deux protagonistes puisqu'elles sont deux femmes fortes qui doivent affronter des défis complètement différents, j’ai une préférence pour Ève. J'ai noté que j'avais plus de points en commun avec elle. Pourtant, sa situation n'est pas de tout repos et je crois que c’est ce qui m'a le plus marqué dans le bouquin. Toutefois, le récit Saullu est tout aussi fascinant et m’a permis d’apprendre des aspects d’un style de vie qui diffère du mien et qu’on retrouve peu dans les œuvres québécoises. D’ailleurs, j’en profite pour remercier l’auteur d’ouvrir de nouvelles pistes de réflexion.

Les chapitres sont courts et vont directement au but et contiennent assez de description pour que le lecteur puisse aisément s’imaginer l’univers dans lequel les protagonistes évoluent. J’étais curieuse de découvrir ce livre, car les chiens ont toujours fait partie de ma vie et que le thème abordé me touchait. Je craignais avoir la larme à l’œil du début à la fin, mais l’auteur mentionne surtout l’importance que les qimmiit avaient dans la vie des Inuit.

Je vous avoue que je suis sortie de ma zone de confort, mais tout comme lorsque j’ai lu Kukum, j’ai appris des éléments qui m’a permis de mieux comprendre l’humain que cela soit dans ses beaux et ses mauvais côtés. Si vous cherchez une lecture qui vous permettra d’affiner votre point de vue, je vous le recommande.

Extraits

Depuis cinq mille ans, l’inuktitut et le jappement des qimmit résonnent dans le Nunavik. La vie y est cruelle, Mais c’est ce qui la rend belle. Précieuse. (p.14)

Un chien est considéré au même titre qu’un humain, il appartient au clan comme un frère, mais il ne nous viendrait pas à l’idée de le faire entrer dans la tente ou l’igloo. Qimmiit et humains s’entraident. Chacun a son rôle et sa place. (p.26)

Demander à un chien d’arrêter de te lécher donne l’habitude le résultat inverse, et Qimmik pose ses grosses pattes sur mes épaules. Je réfugie ma tête dans sa fourrure pendant qu’il me lèche de plus belle. (p.62)

Le feu nous éclaire dans l’obscurité. Les parfums de viande grillée se répandent. La chair du poisson a un goût fumé. Nous nous couchons, le ventre plein. Ulaajuk serre mon corps contre le sien. Sa peau est d’une douceur infinie et ses caresses chassent les incertitudes qui guettent nos vies. Est-ce cela, ce qu’on appelle le bonheur ? (p.110)

 


mercredi 22 novembre 2023

Il était une fois en décembre – Romane de Marie-Krystel Gendron

 

Publié chez les éditeurs Réunis le 18 octobre 2023

368 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Célibataire endurcie, Romane, 28 ans, n’a jamais connu le grand amour. Celui qui bouleverse et chavire. Depuis toujours concentrée sur ses études, puis sur son travail, elle n’a jamais été suffisamment intéressée par les élans du coeur pour qu’elle s’y attarde sérieusement. Alors que les fêtes de fin d’année approchent, elle reçoit une offre qui ne manquera pas de stimuler la carriériste en elle. Maintenant engagée comme aide-pâtissière par la très réputée Véronique Leclerc, elle mettra tout en oeuvre pour faire ses preuves auprès de sa nouvelle patronne.

Déployant toutes ses énergies sur son nouveau défi, elle se verra cependant ébranlée par l’arrivée d’un mystérieux nouveau livreur à la pâtisserie. Cet homme, qui viendra complètement transformer sa façon de voir la vie, semble toutefois dissimuler un lourd passé, ce qui ne manquera pas de susciter bien des questionnements chez Romane. Pourtant, une attraction singulière l’obligera à tout tenter pour se rapprocher de lui. Le temps serait-il enfin venu pour elle de plonger dans une histoire passionnée qui, assurément, bousculera ses plans… et son existence tout entière ?

Mon avis

Je commence cette chronique en vous avouant que je ne suis pas une grande amatrice du temps des Fêtes (incluant le mois de Décembre), alors ce n’est pas la raison pour laquelle je souhaitais lire cette œuvre.  Effectivement, cela peut faire du bien à l’âme de lire une romance pendant cette période, mais c’est le fait que Romane n’avait jamais ouvert son cœur à qui que ce soit qui m’intriguait.

Je donne mon étoile du match à la protagoniste. J’ai bien aimé son évolution. Elle pouvait paraître froide avec les hommes au commencement, mais en apprenant davantage sur son passé, on finit par la comprendre. Je ne dirais pas que Marie-Krystel Gendron a trouvé une raison hors de l’ordinaire. Toutefois, elle a réussi à tourner le tout d’une manière intéressante qui gardera le lecteur captivé jusqu’à la dernière page.

Je pense que l’auteure a bien décrit cette période de l’année, je pouvais m’imaginer me promener aux mêmes endroits que les personnages et ressentir leurs émotions. Je le recommande si vous aimez les films Hallmark et cela fait du bien de voir ce genre de littérature du côté québécois, alors qu’elle pullule du côté anglophone.

Bien que le roman contienne de nombreux clichés de la romance, j’ai autant ri que pleurer avec Romane et Malcom et j’étais curieuse de connaître le dénouement de leur relation. Je n’ai pas noté de temps mort et je me suis attachée à la majorité des personnages surtout au couple. J’ai eu un faible pour le côté mystérieux de Malcom.

Extraits

Le nez plongé dans leur téléphone cellulaire, les bras chargés de paquets, expliqua Romane, ils avancent sur la chaussée sans même prendre le temps de profiter du beau temps ! On n’en est qu’au premier jour de décembre, et déjà ils semblent angoissés de ne pas arriver à temps à Noël. (p.9)

Bien évidemment qu’elle n’avait pas que son travail en tête ; seulement il lui fallait bien admettre, il s’agissait du volet qu’elle mettait en priorité dans son horaire. Peut-être un peu parce qu’elle était carriériste, beaucoup aussi parce qu’elle n’avait jamais totalement su s’ouvrir et que les relations amoureuses lui semblaient beaucoup trop compliquées pour rien. Les quelques hommes qu’elle avait connus jusqu’ici ne lui avaient jamais suffisamment fait chavirer le cœur pour qu’elle leur accorde une place plus importante dans sa vie.  (p.37)

Moi qui essaie d’oublier que ma jeunesse est maintenant loin derrière, pourrais-tu ne pas me rappeler que j’ai déjà commencé à rider, s’il te plaît ? (p.57)

… j’aime seulement affronter mes peurs ! Si on abandonne à la moindre appréhension, on n’ira pas bien loin ! (p.84)

À vingt-huit ans, tu n’as encore jamais donné ton cœur à qui que ce soit, et ça te réussit plutôt bien, je trouve ! Bon, je sais que tu t’es rapprochée de Malcom, mais reste à voir si tu le laisseras percer ta carapace. (p.142)

Mon entrevue avec l'auteure 

dimanche 19 novembre 2023

Un baiser au goût de solitude de Suzanne Roy

 

Publié chez Andara le 7 novembre 2023

363 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Anéanti par l'abandon de Juliette après la mise en ligne de la photo compromettante d'Alana, Justin songe à quitter le collège. Il est convaincu que c'est son ex qui est à l'origine de ce méfait, mais comment en faire la preuve ? Et à quoi bon se battre pour prouver son innocence si celle qu'il aime n'est pas à ses côtés ? Lorsque Juliette constate que Justin est peut-être innocent, elle se sent honteuse.

Pourquoi a-t-elle tourné le dos à son amoureux sans même lui accorder le bénéfice du doute ? Elle l'a laissé tomber alors qu'il était déjà plus bas que terre et qu'il croulait sous les insultes des autres élèves. Sans compter la peine qu'il vit face à la maladie de sa mère. Déterminée à se tenir aux côtés de Justin, Juliette décide de tout faire pour le soutenir à travers les tempêtes qu'il traverse. Mais celui-ci sera-t-il prêt à accepter ses excuses et son aide ?

Mon avis

Je suggère de lire Un baiser au goût de fin du monde afin de bien comprendre le contexte et l’environnement dans lequel les deux protagonistes évoluent dans ce livre. Je vous avoue que les deux personnages m’ont énervé à quelques reprises. Juliette parce qu’elle s'entête et qu’elle a attendu très longtemps avant de choisir et Justin pour avoir pris de mauvaises décisions qui auraient pu mettre sa vie en danger.

Je n'oublie pas que les deux ont moins de 20 ans, alors j'accepte mieux leurs choix spécialement celui que Juliette qui avait le cœur brisé. Je dirais que Justin m’a davantage touché, il a vécu un moment marquant et l’écrivaine a utilisé les bons mots pour retransmettre sa douleur. Je ne dévoilerais pas le suspense , mais gardez les mouchoirs proches. J’apprécie que le couple ne soit pas parfait, cela donne la chance au lecteur de se reconnaître en eux et ouvrir des pistes de réflexion.

Les termes abordés dans cette œuvre ne sont pas évidents, mais l’auteure ajoute un peu de légèreté avec de l’humour. Heureusement, car les protagonistes vivent énormément d’événements en peu de temps et je ne souhaiterais cela à personne.  L’amour entre Juliette et Justin est le point central du roman et je pense que c’est ce qui apporte de la douceur dans les moments sombres.

Dans le premier tome, on aurait pu croire que cela se déroulait dans une école secondaire, cette fois-ci, on voit qu’il s’agit de deux jeunes adultes. Les épreuves sont davantage complexes et l’intimidation revient à un autre niveau.

Extraits

Tout le monde paraissait soulagé que je veuille bien retourner au collège pour tenter de faire entendre raison à ces gens dont l’opinion m’importait peu. Au moins, je n’étais plus seul. Juliette acceptait de se tenir à mes côtés durant la tempête à venir. C’était là l’appui le plus puissant que je pouvais espérer. Le seul qui comptait à mes yeux. (p.38)

Je voudrais être plus proche de toi, lui confiai-je encore. Qu’on s’embrasse jusqu’à ce que cette voix dans ma tête se taise.

Visiblement intrigué, il demanda :

Quoi ? Quelle voix ?

Celle qui que…je ne suis pas assez bien. Et que tu serais mieux avec une autre. (p.131)

En faisant l’amour avec moi, Juliette, c’est comme si tu me laissais entre dans ton univers. Et que tu acceptais de le partager avec moi. (p.176)

Au passage, je vérifiai constamment dans l’attente et dans l’incertitude. Je tentai de retenir mes sanglots. J’avais envie de lui téléphoner, juste pour lui dire de se battre et de ne pas nous faire ça. J’essayai de l’appeler, mais tombai sur sa boite vocale. Je refermai mon appareil et le rangeai dans mon sac. Il fallait que je me fasse une raison : mes actes étaient inutiles. Justin ne m’entendait plus. (p.251)

Ma chronique d'Un baiser au goût de fin du monde

Mon entrevue avec l'auteure 

vendredi 17 novembre 2023

Entrevue avec Nell Pfeiffer

 

Biographie

Nell Pfeiffer est née à Grenoble, entourée de montagnes et de forêts qui ont nourri sa créativité. Passionnée d’art, Nell est graphiste et photographe, mais l’écriture reste son premier amour. Bercée par Harry Potter, Peter Pan, et Le Monde de Narnia, c’est très vite que Nell s’intéresse aux genres de l’imaginaire jeunesse et young adult. Attirée par l’ailleurs, Nell part vivre à Montréal après le lycée, où elle habite encore aujourd’hui. Résidant au Québec, elle n’oublie cependant pas ses origines françaises et retourne régulièrement en France. Sa présence sur les réseaux sociaux, sous le pseudonyme @lapartdesmots, lui a permis de développer une importante communauté de lecteurs français, avec qui elle partage son quotidien d’autrice, mais aussi de lectrice. L’Engrange-Temps, son premier roman, est né de son amour pour la magie et les aventures.

Crédit pour la biographie et la photo : Nell Pfeiffer | hachette.fr

Questions

Qu’est-ce qui vous a motivé à écrire l’Engrange-Temps?

Ça faisait plusieurs années que je travaillais sur un autre projet La Part de l’Éclair, et j’attendais des retours des maisons d’édition pour ce premier texte. J’avais envie d’écrire une histoire simple, pas prise de tête, en un tome. Au final, il s’est avéré que ce n’était ni simple, ni un tome unique ahaha.

Qu’est-ce qui vous a motivé pour la création de cet univers hors du commun?

Quand j’ai commencé à écrire l’Engrange-Temps, je ne me suis pas dit que j’allais créer un univers différent. Je trouvais l’idée des horloges vraiment bien, mais les bases du monde restent assez classiques. Je me rends vraiment compte de l’originalité que l’on concède à ce roman depuis les retours que j’en ai des lecteurs. J’ai toujours beaucoup aimé les horloges et j’aimais la possibilité qu’offrait la personnification des objets.

Est-ce que vous avez dû faire de la recherche avant de vous lancer dans l’écriture? Si oui, sur quel sujet en particulier?

Je me suis penchée surtout sur les termes d’horlogerie. J’ai regardé sur internet et quelques vidéos sur YouTube d’horlogers ou de personnes qui réparent des horloges.

Quels défis avez-vous rencontrés pendant la création de votre œuvre?

Il s’agit d’un voyage dans le temps, alors j’ai dû faire face à des paradoxes et trouver des moyens pour les contrer, ou les contourner en créant mes propres règles.

Quels conseils donneriez-vous à un nouvel auteur?

Ne pas se précipiter. Écrire une histoire peut prendre des années de réflexion et d’écriture. Il faut aussi beaucoup lire pour améliorer sa plume !

Quels conseils donneriez-vous à un jeune qui ne s’intéresse pas à la lecture?

C’est difficile de rivaliser avec les écrans aujourd’hui. Moi-même je ne lisais pas beaucoup quand j’étais jeune. Le truc c’est qu’on ne nous met pas les bons livres entre les mains quand on est à l’école. Faut sortir la tête des classiques et regarder des lectures abordables et surtout prenantes. C’est en découvrant que la lecture peut être addictive qui va nous pousser à consommer plus de livres.

Quels sont vos projets prochains?

Je suis en train de travailler sur un one shot de fantasy/dystopie, ça me donne du fil à retordre, mais j’aime beaucoup le concept de cette histoire. Et ensuite, j’aimerais soit reprendre mon premier roman La Part de l’Éclair ou écrire un prequel à L’Engrange-Temps.


Ces épreuves qui nous façonnent – Comment développer nos facteurs de résilience de Sabrina Poulin

 

Publié chez Édito le 13 septembre 2023

320 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Au cours de leur vie, 9 personnes sur 10 expérimenteront au moins un évènement grave ou traumatisant. Chacune et chacun réagit de façon différente, car nous n’avons pas le même bagage ni les mêmes outils pour faire face au choc de l’adversité et le surmonter. Or, bien que les épreuves blessent et laissent parfois des traces profondes, elles ont aussi le potentiel de marquer des tournants dans notre parcours, ouvrant des perspectives dont nous ne pouvons imaginer ni la portée ni l’issue..

Dans cet ouvrage, Sabrina Poulin définit et clarifie le concept de résilience. Elle dévoile des ressources internes et externes souvent utilisées par les individus qui ont développé la capacité de rebondir et de se reconstruire après le malheur. Elle partage également les avis de spécialistes et nous raconte les histoires de personnes inspirantes qui ont surmonté des difficultés significatives : rupture amoureuse, maladie grave, toxicomanie, dépression et trouble de santé mentale, épuisement professionnel, deuil ou assassinat d’un proche, faillite personnelle….

AVEC LA PARTICIPATION DE 16 PERSONNALITÉS : • Jasmin Bergeron • Daniel Blouin • Josée Boudreault • France Gauthier. • Mélanie Ghanimé • Érik Giasson • Florence K • Jean-François Lacasse. • Jean-Marie Lapointe • Jean-François Latendresse • Martin Latulippe. • Sonia Lupien • Serge Marquis • Christine Michaud. • Robert Savoie • Rémi Tremblay.

Mon avis

C’est un livre plus complexe que ce que je lis habituellement, mais il m’a réconforté. Je connaissais déjà les histoires de Josée Boudreault, Florence K et Christine Michaud, mais c’est toujours un plaisir d’en apprendre davantage et de découvrir de nouvelles pistes pour améliorer ma vie.

J’aime le fait que chaque chapitre mentionne un thème différent et vous n’avez à avoir vécu le même type d’événement pour connecter avec l’auteur (e). Le vocabulaire utilisé est accessible, mais j'apprécie d’avoir quelques bases en psychologie pour bien comprendre les thèmes abordés. Vous n’avez pas besoin d’un diplôme universitaire en psychologie pour vous, mais cela aide si c’est un de vos champs d’intérêt, car c’est assez complexe et c’est un ouvrage qui demande un minimum de concentration si vous ne souhaitez pas manquer de l’information importante.

Les histoires racontées sont terre à terre et plusieurs lecteurs pourront s’y reconnaître et vous pouvez utiliser la table des matières si vous voulez relire certains textes. La bonne nouvelle est que vous pouvez facilement y retourner si vous vous sentez submergé par des émotions profondes, car certains mots risquent de vous toucher et de vous faire réfléchir.

J’en profite pour remercier l’auteure et ses collaborateurs d’avoir abordé la résilience qui est importante dans ce monde qui va à cent mille à l’heure. 

Extraits

Chaque processus résilient est hautement personnel et unique, puisqu’il n’y a pas deux êtres humains qui possèdent exactement les mêmes composantes neuro-bio-psychologiques, qui sont exposés précisément aux mêmes variables affectives et sociales ou qui expérimentent des parcours de vie identiques. (p.14)

Elle n’est pas réservée aux personnes ayant des caractéristiques exceptionnelles, rares, des forces surnaturelles ou des ressources hors du commun. Ce n’est pas un pouvoir de « super-héros » qui se manifeste dans la solitude ni un exploit spectaculaire, même si elle génère souvent stupéfaction et admiration. (p.31)

Le développement de ses compétences ainsi que la capacité à mieux se connaître (et à mieux s’observer) semblent accélérés dans ces tournants, car on explore de nouvelles facettes de soi-même, on active de nouvelles habiletés ou l’on parvient à de nouveaux succès. (p.53)

« Il y a des moments où l’on peut avoir l’impression de patauger dans une boue solide, presque opaque, à travers laquelle la lumière peine à passer. Et pourtant, lorsqu’on s’y attarde un peu, combien de fois tirons-nous nos initiatives les plus courageuses, nos créations les plus belles, nos décisions les plus sages au moment où nous sommes nous-mêmes couvert de boue, lorsque nous retrouvons dans la merde jusqu’au cou ? » (p.146)


mercredi 15 novembre 2023

Les collisions de Marie Paquet

 

Publié chez Goélette le 17 octobre 2023

287 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Et si la meilleure façon de renaître était de puiser sa force dans la présence des autres ? De les laisser agir sur nous comme autant de petits pansements qui réussiraient à recoller les pièces de notre cœur en morceaux ? Encore faudrait-il ouvrir les yeux assez grands pour les voir tels qu’ils sont… Les collègues de Catherine sont unanimes : l’assistante juridique est hautaine et cynique; un vrai cube de glace. Être tenue à l’écart convient parfaitement à la jeune femme, jusqu’à ce qu’elle se découvre un nouveau passe-temps favori : défier son patron.

Malheureusement pour elle, maître Adam Courchesne a tout ce qu’il faut pour l’affronter : de la répartie, de la curiosité, et du charme à revendre… Catherine arrivera-t-elle à maintenir le mur qu’elle a érigé autour d’elle ? Et surtout, en a-t-elle vraiment envie ? « La dernière fois que vous avez pris cet air, c’était hier soir et vous m’avez renvoyée, se permit-elle de lui dire, provocatrice. »

Mon avis

C’est le troisième livre que je lis de cette auteure et elle a le don de trouver les mots qui vont toucher le lecteur. J’ai autant ri que pleurer en parcourant ce roman. Catherine m’a surprise à plusieurs reprises. J’ai souvent dit qu’il ne faut pas se fier aux apparences et de donner une chance aux gens de montrer qui ils sont vraiment et la protagoniste en ait le parfait exemple. On pourrait penser qu’elle est une femme froide et sans émotion dans les premiers chapitres, mais elle se dévoile peu à peu au fil des pages et je crois que plusieurs lecteurs se reconnaîtront en elle-même si la raison de s’enfermer dans un mutisme diffère d’une personne à l’autre.

J’avais aussi la même opinion à propos de son employeur au début lorsqu’il s’appelait par son nom de famille et ne semblait pas avoir de sens de l’humour. Pourtant, il tente sa chance avec Catherine et il a ouvert une porte que personne n'avait réussi à ouvrir. Il n’est peut-être pas parfait, mais il est présent pour son entourage et on a l’impression qu’il est plus doux qu’il souhaite le montrer. J’ai bien aimé que l’auteure créer cette scène pendant les fêtes de famille, cela donne l'opportunité de le voir sous un autre jour.

Le roman ne manque pas d’action et j’ai éprouvé de la difficulté à le fermer tellement il était captivant et fort en émotion. Je vous recommande d’avoir des mouchoirs proches de vous vers le milieu du livre, car le témoignage de Catherine risque d’en faire pleurer plus d’une. L’auteure est capable de mettre le bon mot au bon endroit et d’écrire une romance qui se tient du début jusqu’à la fin sans aller dans les clichés. Si vous connaissez une personne qui a certaines réticences envers la romance, cela peut être une belle suggestion pour la convaincre de donner une chance à ce genre littéraire.

Extraits

Catherine était certaine que les procès-verbaux de ses échanges en cour étaient truffés de ce genre d’intervention cinglante. Il excellait sans l’ombre d’un doute dans le domaine du droit. Dans le domaine des relations humaines, en revanche, ses lacunes étaient flagrantes. (p.11)

Cette fille-là l’intriguait ; il aurait souhaité la connaitre davantage. Mais il ne fit aucun geste, aucun commentaire qui aurait pu lui laisser croire qu’il l’appréciait, son instinct lui dictant qu’elle se fermerait comme une huître. Elle avait une clôture en barbelés autour d’elle. Mais quelle était donc cette prison dans laquelle elle s’enfermait ? (p.78)

On était le soir et la situation ne s’était pas améliorée, c’est pourquoi la jeune femme avait décidé d’aller prendre l’air. Les rues parsemées de décorations lumineuses et le rire des passants éméchés s’étaient chargés de lui rappeler à quel point elle était seule et invisible. (p.203)

Mon entrevue avec l'auteure 

dimanche 12 novembre 2023

La doudou sur le pot de Claudia Larochelle et illustré par Maira Chiodi

 

Publié chez la Bagnole le 28 octobre

24 pages

Lu en format papier

4e de couverture

La doudou n'a pas envie d'aller sur le pot. Elle aimerait plutôt faire comme ses amis les animaux. Fera-t-elle caca du haut des airs, dans l'eau ou directement sur le trottoir ? Et s'il y avait un meilleur endroit pour ça ?

Mon avis

C’est un livre pour les 18 mois et plus et j’adore offrir cette série mon neveu et ma nièce. Ce livre fait partie de la collection tout carton qui convient aux très jeunes enfants et qui est difficile à abîmé. Chaque image est accompagnée d’une phrase qui va droit au but et cela aide les enfants à comprendre ce qui arrive à Doudou.

Cette fois-ci, le lecteur pourra découvrir davantage sur des animaux qu’il côtoie quotidiennement avec une touche d’humour. Les dessins sont magnifiques et plairont aux lecteurs même les plus exigeants. C’est un merveilleux cadeau à offrir à un enfant qui est rendu à l’étape d’aller sur le pot peut-être qu’il se laissera convaincre comme Doudou.

 Mon entrevue avec Claudia Larochelle

 Mon entrevue avec Maira Chiodi 

 Ma chronique de La doudou qui avait attrapé des poux 

samedi 11 novembre 2023

Ru - Édition de luxe de Kim Thúy

 

Publié chez Libre Expression le 8 novembre 2023

176 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Avec une couverture et une mise en pages réinventées, cette édition spéciale de Ru accompagne la sortie en salle du film éponyme de Charles-Olivier Michaud. On y trouve, en dessous des textes qui composent le récit, des observations manuscrites dans lesquelles l’auteure apporte une nouvelle compréhension des événements racontés à la lumière du regard qu’elle porte aujourd’hui sur sa propre écriture depuis la parution de l’édition originale en 2009. Un cahier photo présente des images tirées du film et du petit carnet dans lequel Kim a tout consigné, genèse de cette œuvre littéraire majeure.

Mon avis

Même si vous possédez déjà la version précédente dans votre bibliothèque, cela vaut la peine de vous procurer cette version de luxe, car vous allez y voir des photographies et des notes de Kim Thúy de quelques passages en lien avec la sortie prochaine du film. Vous allez remarquer que les notes de l’auteure sont manuscrites, je vous avouerais qu’à cause de l’encre, j’éprouvais parfois de la difficulté à lire. Heureusement, vous pouvez regarder la retranscription en bas de page pour la majorité d’entre elles.

L’histoire n’est pas très rose en sachant que la protagoniste arrive au Québec après un pénible périple après avoir quitté le Vietnam dans les années 1970. Cela reste un récit familial, car elle parle de ses oncles, de ses tantes, de sa mère, de son père et de ses enfants. Vous allez trouver des moments attendrissants malgré la noirceur et j’ai été touchée par le courage Nguyen qui a dû s’adapter à une nouvelle vie alors qu’elle n’était qu’une enfant.  Je donne mon étoile du match à l’auteure, car elle a un don pour transmettre en peu de mots les émotions des personnages.

Si vous manquez de temps (ou éprouver des difficultés à vous concentrer pendant de longues périodes) , c’est une belle suggestion de cadeau. Presque chaque page aborde un sujet distinct. Vous pouvez lire quelques paragraphes et y retourner plus tard sans perdre le fil. Préparez-vous à passer à travers plusieurs émotions, mais le fait que Nguyen mentionne les différents aspects de sa vie que cela soit son enfance au Vietnam, sa relation avec les membres de sa famille, sa vie au Québec ou même son présent avec ses enfants, cela vous donne la chance de déguster l’œuvre.

Extraits               

Je suis née à l’ombre de ces vieux ornés de feux d’artifice, décorés de guirlandes lumineuses, transversées de roquettes et de fusées. Ma naissance a eu pour mission de remplacer les vies perdues. Ma vie avait le devoir de continuer celle de ma mère. (p.17)

Depuis, j’ai même appris le vocabulaire communiste de nos anciens assaillants parce que le mur de Berlin est tombé, parce que le rideau de fer a été levé, parce que je suis encore trop jeune pour rester accablée par le passé. Seulement, il n’y aura jamais de mure de brique dans ma maison. Je ne partage toujours pas l’amour qu’ont les gens autour de moi pour les murs de brique. Ils disent qu’ils réchauffent la pièce. (p.56)

Ma mère se fâchait souvent de me voir aussi effacée. Elle me disait que je devais sortir de l’ombre, travailler sur mes reliefs pour que la lumière puisse s’y refléter. Chaque fois qu’elle essayait de me sortir de l’ombre, de mon ombre, je me noyais dans les pleurs jusqu’è l’épuisement, jusqu’à ce qu’elle m’abandonne sur la banquette de la voiture, endormie dans la chaleur torride de Saigon. (p.78)


jeudi 9 novembre 2023

Tennessee – La passion ou la raison d’Audrée McNicoll


 

Publié chez les éditions De Mortagne le 25 octobre 2023

360 pages

Lu en format papier

4e de couverture

1870 Alors que la guerre est terminée, un fantôme du passé de Tennessee refait surface. Son mari, qu’elle croyait mort au combat, revient pour la chercher. Un choix déchirant s’impose à elle : rester auprès de Jeffrey, son impétueux et séduisant cowboy, ou le quitter. Poussée par le devoir, elle tire un trait sur leur relation passionnelle.

Ce n’est que des années plus tard que leurs routes se recroisent, alors que la vie de Tennessee est chamboulée par l’annonce du décès de son père. Elle apprend qu’elle héritera du ranch à une seule condition : cohabiter avec son ancien amant. Mais Jeffrey acceptera-t-il de la revoir, elle, la femme qui l’a brisé ? La rejettera-t-il lorsqu’il découvrira le lourd secret qu’elle cache ? C’est avec le cœur fébrile que Tennessee reprend la route du Montana..

Mon avis

Je commence cette chronique en vous mentionnant qu’il est important de lire le premier tome avant celui-ci. Il continue après la fin du bouquin précédent. Vous risquerez de ne pas comprendre certains éléments.  Si le premier livre est loin dans votre mémoire, l’auteure fait des retours assez détaillés pour vous la rafraîchir et bien embarquer dans cette nouvelle aventure. Toutefois, vous risquez de vouloir relire la série au complet tellement le roman est palpitant.

Je crois que plusieurs lectrices attendaient la suite avec impatience, car le premier tome nous a laissés sur notre faim et plusieurs questions restaient sans réponse. La bonne nouvelle est que je les ai obtenues dès les premiers chapitres. Je ne vous en dévoilerais pas davantage, mais comme vous pouvez le lire dans le résumé, la romance entre Montana et Cowboy est loin d’être terminée pour notre grand bonheur. Comme son habitude, l’auteure nous réserve des surprises, alors il y a une possibilité que Tennnesse parte avec son mari.

J’aurai donné mon étoile du match à trois personnages, j’ai décidé d’y aller avec Tennesse, car elle a vécu plus que son lot d’émotions. Elle doit faire des choix déchirants (j'avoue que je n’échangerais pas ma place avec elle, mais j’apprécie trouver ce type de conflit dans les livres. Je vous rassure, ce n’est pas tout en fait en lien avec le triangle amoureux. Je dirais même que c’est en second plan. J’ai bien aimé Jeffrey qui bien qu’il est loin d’être parfait, s’améliore aux côtés de la protagoniste et il y a aussi Junior, un nouveau personnage tout à fait adorable.

Si vous aimez la romance historique et que vous avez été conquis par Winchester, je vous le recommande chaudement. Vous pouvez découvrir la plume de l’auteure en commençant par cette série. Le troisième devrait sortir ce printemps.

Extraits

Au début, nous étions comme chien et chat, Une vraie furie que je me plaisais à faire enrager. Puis, en quelques jours seulement, j’ai cessé de lutter contre ma raison. Nous avons renoncé à batailler contre l’évidence même, contre notre attirance mutuelle. (p.52)

Elle se doutait fort bien que ses mots seraient insuffisants et qu’après avoir lu sa lettre, Richard sauterait dans le premier train pour le Montana afin d’exiger des explications, ou encore pour la forcer à rentrer à la maison. (p.151)

Je n’avais jamais éprouvé cette sensation au creux de mon ventre, cette envolée de papillons que seul ton regard fait naitre. La chaleur dans ma poitrine, le désir qui pulse entre mes jambes et que seuls tes baisers et tes caresses peuvent apaiser. (p.188)

Ma chronique du premier tome 

Mon entrevue avec l'auteure 

 

mercredi 8 novembre 2023

Une semaine pour tout changer – Maryse de France Rochon

 

Publié chez Édiligne le 28 août 2023

350 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Je suis Maryse, d'origine indienne, et… ex-tôlarde. Mais non, je te niaise, je suis policière ; c'était juste pour attirer ton attention ! Je ne pensais pas te raconter mon histoire, mais tout comme plusieurs, j'ai traversé des épreuves qui m'ont mise K. O. J'ai dû vivre avec la mort de mes parents et le suicide de mon ami. Outre ça, mon célibat n'est guère glorieux ; je saute d'une relation à l'autre, sans attache.

 Mais la vie a décidé qu'il était temps que je grandisse émotionnellement, et elle n'y est pas allée de main morte pour me le faire comprendre, je te jure ! C'est ainsi que je me suis retrouvée au camping de Brianna afin de faire le vide – ou le plein ! Je suis allée me terrer dans ce trou, remplie de volonté, pour me ressourcer, sans savoir à quoi m'attendre. Et ç'a bien commencé ! Mais à un moment donné, je me suis vraiment demandé quelle idée stupide m'était passée par la tête d'aller là. Entre Phil et… Ah, puis viens donc le découvrir toi-même !

Mon avis

C’est le premier livre que je lis de cette auteure bien qu’il s’agit de son deuxième roman. C’est une histoire indépendante de celle de Brianna, mais on y trouve quelques références. Je vous recommande de vous procurer le premier tome pour bien comprendre l’univers, mais vous pouvez très bien y aller avec uniquement le récit de Maryse qui m’a fait passer par des montagnes russes d’émotion.

Sans que cela soit un roman policier, le fait que Maryse soit une policière apporte du suspense à l’intrigue. J’étais curieuse de découvrir qui était le coupable et l’auteure a réussi à me surprendre et seulement pour cette raison, ce livre vaut la peine d’être lu.

C’est surtout un mélange de chicklit et de romance. Du début jusqu’à la fin, je me questionnais pour savoir si Maryse allait ouvrir son cœur à quelqu’un. Je vous laisse deviner si cela est le cas, mais je vous avise que la protagoniste possède toute une carapace. Elle semble une excellente amie, toutefois, c’est une autre histoire pour sa vie amoureuse.

J’ai bien ri surtout pendant le mariage. D’ailleurs, je souhaiterais lire l’histoire Nataly, comme elle est écrivaine, je sens que j’aurai davantage d’affinité avec ce personnage. J’ai apprécié le message en lien avec les réseaux sociaux, je crois que c’est un livre que les adolescentes et jeunes adultes devraient lire en espérant que ce message subtil fasse réfléchir à ce que l’on publie en ligne.

Si vous aimez la chicklit, je vous le recommande. Je trouve le roman bien structuré, la plume de l’auteure est fluide et intelligente.

Extraits

 Vois-tu, la dernière fois, ce n’était pas l’idée du siècle d’aller me faire maquiller. Sans vouloir dénigrer leur travail en général, c’était quand même juste la vendeuse du comptoir cosmétique d’une pharmacie qui m’avait maquillée ; j’avais l’air d’un raton laveur et j’avais acheté des lingettes démaquillantes avant de quitter le commerce ; ça te donne une idée de mon niveau de satisfaction ! (p.71)

C’est un bijou traditionnel irlandais qui renferme plusieurs légendes dont on ignore la provenance exacte. Il est formé de deux mains tenant un cœur en émeraude surmonté d’une couronne, qui symbolise l’amour pour le cœur, l’amitié pour les mains et la loyauté pour la couronne. (p.92)

Je constate que moi, eh bien, je suis au même point qu’au début de l’été. Et que celui d’avant, ou celui qu’il y a cinq ans. Tout à coup, je me trouve pathétique. Tout le monde évolue dans sa vie personnelle, à part moi. C’est quoi mon problème ? (p.215)

Je ne comprends pas comment font les gens pour ingurgiter de la pizza froide. J’ai beau être très gourmande, j’ai un minimum de standards. (p.277)

Mon entrevue avec l'auteure  


mardi 7 novembre 2023

Entrevue avec Yohann Morin


 Crédit : Yohann Morin - Livres, Biographie, Extraits et Photos | Booknode

Biographie

Yohann Morin est né à Chandler et vit à Québec. Après quelques années dans les pages de Safarir, Yohann s’est lancé dans l’édition avec les albums Les Québécois. Puis il a lancé la série BD Biodôme avec Fred Antoine, pour ensuite toucher aux romans jeunesse avec la série Manik. Depuis quelques années, il collabore régulièrement à divers magazines, autant au Québec qu’en Europe. Aux Éditions de la Bagnole, il illustre les séries Trucs de peur et Clochat veut ses neuf vies.

Crédit : Yohann Morin - Salon du livre de Montréal (salondulivredemontreal.com)

Questions

Qu’est-ce qui vous a motivé à devenir illustrateur ?

J'ai toujours dessiné dès que j'ai pu tenir un crayon. Au primaire je dessinais pour mes amis, et c'est au secondaire que j'ai commencé à être payé pour le faire, notamment dans le journal étudiant. Ma motivation vient surtout du fait que c'est le seul de mes talents que j'ai su mettre à profit !

Quels conseils donneriez-vous à une personne qui souhaite se lancer dans ce domaine ?

Il faut d'abord montrer ce qu'on sait faire, le plus possible, sur tous les réseaux où c'est pertinent. Il ne faut pas non plus hésiter à se monter un portfolio et le proposer aux différentes maisons d'édition. Personnellement j'ai eu de la chance, un bon ami à moi était auteur chez La Bagnole et m'a référé quand il a su qu'ils cherchaient un.e artiste pour de nouveaux projets. Comme quoi un réseau de contacts est aussi important que tout le reste !

Quels défis avez-vous rencontrés lorsque vous avez dessiné votre première œuvre ?

J'ai pas réellement rencontré de défi lors de mon premier mandat de roman jeunesse (Manik). J'avais énormément de dessins à faire, tout en couleurs, mais on m'avait laissé le temps nécessaire. Avec Trucs de peur ou Clochat, c'était un peu l'inverse ; le ratio texte/dessin était beaucoup plus équilibré, les illustrations étaient en noir et blanc, mais le deadline était plus serré !

Qu’est-ce que vous aimez le plus lorsque vous devez travailler avec un auteur ?

Chez La Bagnole j'ai travaillé avec deux excellentes auteures, et ce que j'aimais le plus c'était de recevoir le texte final du prochain livre à illustrer ! À chaque fois elles arrivaient toujours à m'étonner, elles ont tellement d'imagination ! J'ai adoré travaillé avec elles, et c'est réciproque.

Qu’est-ce qui vous inspire le plus lorsque vous dessinez ?

Un peu tout. Aujourd'hui avec les réseaux, les jeux, les plateformes de streaming, on nage dans une mer de création et de références en tout genres. Pour Trucs de peur et Clochat, je voulais changer un peu de mon style habituel, et je me suis laissé inspirer par un genre plus enfantin, tout en restant moderne

samedi 4 novembre 2023

À go, On mange slow – Recettes de saison inspirées des pays scandinaves de Madeleine Arcand et Maxime Morin

 

Publié chez les éditions de l’Homme le 4 octobre 2023

192 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Pour Madeleine Arcand et Maxime Morin, le bonheur au quotidien se trouve particulièrement dans les repas préparés avec amour et dégustés en prenant son temps. Elles vous invitent à multiplier ces moments de réconfort en mode slow living et slow food avec une grande variété de plats pesco-végétariens d'inspiration scandinave, écoresponsables, nutritifs et tout simplement savoureux.

Des repas de semaine avec les enfants aux apéros avec les amis, du smørrebrød réinventé selon les saisons aux salades croquantes, en passant par des boulettes véganes et des danoise moelleuses, il est toujours temps de cuisiner et de manger de façon plus consciente... en bas de laine de préférence.

Mon avis

Je suis dans un moment de ma vie ou j’ai envie d’essayé des nouvelles choses que cela soit des activités ou des nouveaux plats culinaires. Comme j’aime bien les œuvres précédentes des deux auteures et que je n’ai jamais goûté des plats inspirés de la cuisine des pays scandinaves, je me suis dit que c’était l’occasion de me lancer.

Les recettes sont séparées par saison et sont introduites avec des courtes astuces pour passer à travers les différentes températures. Les images sont magnifiques, je ne peux pas tout vous montrer, mais j’ai sélectionné les recettes que j’ai bien hâte de découvrir.

Printemps


One pot hygge (p.30) 


Gratin de pommes de terre croustillantes (p.45)


Mini-fudges choco-noisettes (p.61) 

Été 

Saft et son sirop de canneberges (p.70) 


Gâteau fauxmage et petits fruits locaux (p.94) 


Entremets aux camerises et à la lime (p.101)

Automne


Soupe nordique aux tomates et au sarrasin (p.115)


Barres choco-caramel et chanvre (p.139) 

Hiver

Labskovs, le ragoût d'hiver scandinave (p.158) 


Grilled cheese, oignon caramélisé, mayonnaise maison (p.165) 


roulés à la cannelle (p.177) 



Sexy Zen Happy – Bien dans son corps, l’esprit en paix, le cœur en joie de Christine Michaud

 

Publié chez Édito le 27 septembre 2023

192 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Et si le temps qui passe nous invitait à une connexion à la fois plus intense et plus profonde à l’existence ? Christine Michaud a vécu une renaissance intérieure et est convaincue de ses bienfaits. Dans cette nouvelle édition d’un livre qui a déjà séduit plus de 20 000 lectrices, elle nous propose de l’accompagner pour explorer les chemins qui mènent au Sexy Zen Happy. Un art de vivre pour celles qui ont envie d’être bien dans leur corps, l’esprit en paix et le coeur en joie.

Mon avis

Heureuse coïncidence, l’auteure mentionne une anecdote quand elle hésitait à porter des shorts pendant l'été et c’est le premier livre que je lis avec ma première paire de lunettes. Je me suis reconnue dans ce passage qui parle de s’accepter lorsqu’on vieillit. 

Si vous avez lu la première version et que vous l’avez appréciée, je vous suggère de vous procurer aussi celle-ci, car elle contient une mise à jour et elle est plus complète. La majorité des thèmes reviennent, mais elle raconte des anecdotes qui se sont déroulées depuis la publication du premier livre et certaines personnes risquent de s'identifier davantage.

Certains chapitres m’ont plus rejoint que d’autres. Je me suis moins reconnue dans celui sur la spiritualité, car j’ai un avis qui diffère à ce sujet. Toutefois, quelques phrases m’ont fait réfléchir surtout quand elle mentionnait sa relation avec sa grand-mère, j’ai vu quelques similarités avec la mienne.

Si vous vivez une période de questionnement comme lorsque j’ai rencontré l’auteure, vous allez vous sentir moins seule en parcourant cette oeuvre. Je crois qu’on a tous vécu de bons et de mauvais moments dans notre vie et certains nous ont plus marqués que d’autres sans savoir comment s’en sortir. L’autre nous donne quelques pistes et je pense que le lecteur peut choisir ce qui lui convient davantage. Chaque chapitre aborde un thème différent, alors on peut y revenir plus tard, selon ses besoins.

Extraits

D’ailleurs, quand j’y pense, les humains que je trouve les plus beaux ne sont pas nécessairement les « physiquement parfaits » , mais plutôt ceux qui se sont affranchis de la peur ou du regard des autres, les assumés, les authentiques et vulnérables, les passionnés et les pleinement vivants ! (p.9)

Je pense que je suis en transformation. Ma vie va bien, mais je sens qu’elle pourrait aller mieux. J’ai souvent le sentiment d’un vide intérieur, comme s’il me manquait un élément, quelque chose que je n’aurais pas encore saisi. (p.32)

Dans ce processus d’évolution et de changement, je me découvrais un intérêt grandissant pour tout ce qui a trait au domaine spirituel. Ainsi, j’avais tendance à avoir le nez plongé dans mes livres pendant de longues heures et j’en oubliais de prendre soin de mon corps physique. (p.50)

Se libérer, ne pas lutter, laisser aller… J’avais l’impression d’appliquer cela dans ma vie, mais on aurait dit qu’un effort supplémentaire m’était demandé. Et si j’étais totalement honnête avec moi-même, je devais avouer qu’effectivement, j’avais accumulé quelques lourdeurs dont je devais me dépouiller. (p.60)

J’avais souvent cette impression d’être trop petite, « pas assez », en quelque sorte. J’ai souvent souffert du syndrome de l’imposteur, d’ailleurs. Inconsciemment, j’avais enregistré cette pensée qu’il est préférable de ne pas être vue. (p.114)

Mon entrevue avec l'auteure 

Nightshade – Book 3 – Night Hunt by Carey Decevito

  Published on 2020, November 10 th 206 pages I read the papierback version Backcover Two disappearances… Lives forever altered… ...