jeudi 30 novembre 2023

Mont Mirador de Myriam Beaudoin

 

Publié chez Leméac le 4 octobre 2023

176 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Tandis qu’un véritable tsunami de boue balaie une partie du territoire, une femme, secourant de justesse un frêle enfant, entreprend de sauver sa peau en se dirigeant vers la seule colline des environs assez élevée pour servir de refuge. Mais il se trouve que, non loin de ce mirador, un ermite vit en loup solitaire depuis des décennies : protégeant jalousement le havre de paix qu’il s’y est construit en secret, il craint plus que tout la présence humaine, par essence destructrice.

Mon avis

On suit le périple de Marie, Noé et François dans un univers post-apocalyptique qui donne froid dans le dos. On est loin de l’horreur, mais quelques éléments mentionnés par l’auteure portent à réfléchir sur l’avenir de la planète. Heureusement, il y a quelques passages où les personnages se remémorent des événements avant la fin du monde ce qui donne la chance au lecteur de sourire et de se reconnaître davantage à Marie.

Je sépare mon étoile du match en deux. Marie en mérite une pour sa détermination et sa persévérance à continuer son chemin vers le Mont Mirador tout en prenant soin d’un enfant qui ne dit pas un mot. La deuxième irait à Noé tout simplement parce qu’il apporte un peu de douceur à l’histoire. Il ne fait que quelques apparitions, mais j’ai trouvé ses scènes avec Marie touchantes.

L’auteure a un talent pour les descriptions sans trop en mettre pour décourager le lecteur et j’apprécie la diversité du vocabulaire qu’on retrouve dans ce roman. On peut remarquer le travail qui se trouve derrière chaque mot. Si vous aimez les histoires de résilience qui vous feront réfléchir, je vous le recommande.

Extraits 

Moment parfait pour allumer le cierge de Marie sur lequel brillerait jusqu’à l’aube la dorure des mots : Love, pray and hope. (p.61)

Soudain, fixant le dôme formé par le large corps retourné de Marie, il repense à la charpente de fer et de tissu édifiée près de l’autel un soir de Noel. Faiblement éclairée, cette tente arrondie abritait des enfants censés être figés pour la cérémonie. Il s’agissait de la dernière crèche vivante qu’avait vu François, sa dernière fois à l’église aussi, parce que, dans une des rangées, l’une des voisines avait confié, son petit à Lison Beauchêne, « qui fait chambre à part depuis très longtemps parce que sa femme est trop folle pour remplir son devoir martial, couche avec la veuve à Joseph. ». Ce scandale du 25 décembre s’était répandu comme le feu dans une grange. (p.124)

Laisse -toi aller, souffle Marie. Fais comme eux autres qui ne se cachent pas pour pleurer. (p.140)


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