mardi 5 décembre 2023

Entrevue avec Caroline Côté

 

Biographie

Caroline Côté est une cinéaste d’aventure et athlète de longue distance. Filmer dans des lieux naturels, éloignés et aux particularité environnementales complexes est non seulement une passion, mais aussi sa spécialité. Par le biais de son travail, l’aventurière souhaite conscientiser les gens au sujet de la conservation de la nature et du dépassement de soi. Elle a également suivi une formation en publicité et a complété des études dans le domaine du cinéma et de la communication.

Questions

D’où vous vient votre passion pour le cinéma ?

Mes études étaient en cinéma donc j’ai commencé à faire du cinéma lorsque j’étais au cégep Édouard Montpetit. Ça vient de mon envie de changer les choses avec une caméra, d’amener le monde à devenir meilleur avec des petits gestes. Je trouve que je suis une personne créative, alors le cinéma m’a toujours intéressée, c’est une forme d’art qui me rejoint, qui n’est pas très directe, qui laisse rêver. J’ai toujours eu une attirance pour les contes, les histoires, les légendes parce que les meilleurs moments que je me rappelle de ma jeunesse, c’est lorsqu’on s’assoyait autour du feu avec ma petite sœur et qu’on partageait tout cela. Je crois que c’est venu de là le goût de raconter les histoires qui m’arrivaient sur la route.

Pourquoi avoir décidé d’aller en Antarctique ?

J’ai décidé d’aller en Antarctique parce que cela représente pour moi la solitude et j’avais envie de découvrir mes limites. C’est l’endroit le plus froid, le plus sec, le plus venteux du monde et ça laisse de la place à la créativité. C’est du blanc partout, on ne peut pas s’en échapper, on doit passer sur nous-mêmes et réfléchir. Qui dans la vie va avoir 30 jours pour être seule ? C’est un des rares endroits où on peut l’être pendant aussi longtemps. J’y suis déjà allée en 2014 et 2019 lors de deux autres expéditions.

Quels conseils donneriez-vous à une personne qui souhaiterait organiser une expédition dans cette région ?

Pas facile d’organiser une expédition dans cette région, c’est vraiment d’y aller étape par étape, faire des petits pas, s’entourer d’experts et ne jamais se décourager lorsqu’on a l’impression que le projet n’avance pas. C’est comme cela qu’on va se rendre à faire une expédition d’envergure. C’est rempli de petits détails, alors il faut penser à chaque petite chose avant de partir. En gros si on n’y va petit pas par petit pas on peut arriver à créer notre grand projet. Je suggère d’aller faire des microaventures au Québec avant de passer en milieu froid comme ça. C’est important de se sentir à l’aise de dormir dans une tente et préparer sa nourriture. Voilà ce que je donnerais comme conseils.

Quels défis avez-vous rencontrés pendant votre voyage ?

Pendant mon voyage, j’ai rencontré quelques défis. Mon ski s’est détaché de la fixation. Il a fallu que je le répare avec de la colle. Je n’avais aucune manière de savoir si je pouvais finir mon expédition. Mon panneau solaire qui recharge mes appareils électroniques qui a cassé. C’était difficile à gérer, très stressant parce qu’on amène juste une paire de skis. On est très léger, c’est ce qui est difficile de voir son équipement brisé. Cela veut dire que je vais peut-être devoir être secourue.

Qu’est-ce que vous souhaiteriez que les lecteurs retiennent en terminant votre livre ?

Ce que je voudrais que les gens retiennent en finissant mon livre, c’est de ne pas penser que je suis quelqu’un qui sort de l’ordinaire. Je viens de la banlieue de Montréal, je n’ai pas commencé à faire du sport très jeune, je n’étais pas dans une famille d’aventurier, j’ai quand même réussi à aller jusqu’au bout. C’est peut-être juste de dire quand on a un grand rêve, qui n’a pas nécessairement un lien avec le plein air, on peut se rendre là, on peut y arriver. Si on a un projet de passion qu’on veut rendre réel.  On a tous les moyens de pouvoir y arriver, je n’étais pas la personne la plus outillée à la base pour faire ce défi-là et j’y suis arrivée.

Quels sont vos prochains projets ?

Je vais accompagner Vincent qui va faire la même expédition que moi en décembre et ensuite je vais allée dans le nord de la Norvège pour faire un documentaire sur la culture Sami et sur la Laponie. J’ai envie d’apprendre sur cette culture-là pour comprendre comment il gère le froid. C’est un peuple qui vit avec les rennes, donc c’est des gens qui sont assez nomades.


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