vendredi 24 novembre 2023

Qimmik de Michel Jean

 

Publié chez Libre Expression le 18 octobre

224 pages

Lu en format papier

4e de couverture

« Depuis cinq mille ans, l'inuktitut et le jappement des qimmiit résonnent dans le Nunavik. La vie y est cruelle. Mais c'est ce qui la rend belle. Précieuse. » Entre la taïga et la toundra, un jeune couple inuit du Nunavik se découvre et apprend à s'aimer. Accompagnés de leurs chiens, les qimmiit, Saullu et Ulaajuk parcourent un continent encore sauvage, tous libres et solidaires. Quelques décennies plus tard, une avocate est dépêchée sur la Côte-Nord pour défendre un meurtrier inuk dont les victimes sont d'anciens policiers de la Sécurité du Québec. Sa quête de justice l'emmènera au-delà de ce qu'elle avait imaginé.

Mon avis

C’est le deuxième livre que j’ai lu de cet auteur. J’avais aimé Kukum que j’avais découvert lorsque je voulais apprendre davantage sur la culture autochtone. Cette fois-ci, il s’agit d’une histoire à deux voix : Celle d’Ève, une avocate de Montréal qui est liée à une cause qui se déroule dans la Côte-Nord et celle de Saullu qui décrit son périple dans le nord avec son conjoint et qui vivent de chasse et de pêche et qui survivent grâce à leurs chiens qui les transportent où ils souhaitent aller.

Bien que j’apprécie les deux protagonistes puisqu'elles sont deux femmes fortes qui doivent affronter des défis complètement différents, j’ai une préférence pour Ève. J'ai noté que j'avais plus de points en commun avec elle. Pourtant, sa situation n'est pas de tout repos et je crois que c’est ce qui m'a le plus marqué dans le bouquin. Toutefois, le récit Saullu est tout aussi fascinant et m’a permis d’apprendre des aspects d’un style de vie qui diffère du mien et qu’on retrouve peu dans les œuvres québécoises. D’ailleurs, j’en profite pour remercier l’auteur d’ouvrir de nouvelles pistes de réflexion.

Les chapitres sont courts et vont directement au but et contiennent assez de description pour que le lecteur puisse aisément s’imaginer l’univers dans lequel les protagonistes évoluent. J’étais curieuse de découvrir ce livre, car les chiens ont toujours fait partie de ma vie et que le thème abordé me touchait. Je craignais avoir la larme à l’œil du début à la fin, mais l’auteur mentionne surtout l’importance que les qimmiit avaient dans la vie des Inuit.

Je vous avoue que je suis sortie de ma zone de confort, mais tout comme lorsque j’ai lu Kukum, j’ai appris des éléments qui m’a permis de mieux comprendre l’humain que cela soit dans ses beaux et ses mauvais côtés. Si vous cherchez une lecture qui vous permettra d’affiner votre point de vue, je vous le recommande.

Extraits

Depuis cinq mille ans, l’inuktitut et le jappement des qimmit résonnent dans le Nunavik. La vie y est cruelle, Mais c’est ce qui la rend belle. Précieuse. (p.14)

Un chien est considéré au même titre qu’un humain, il appartient au clan comme un frère, mais il ne nous viendrait pas à l’idée de le faire entrer dans la tente ou l’igloo. Qimmiit et humains s’entraident. Chacun a son rôle et sa place. (p.26)

Demander à un chien d’arrêter de te lécher donne l’habitude le résultat inverse, et Qimmik pose ses grosses pattes sur mes épaules. Je réfugie ma tête dans sa fourrure pendant qu’il me lèche de plus belle. (p.62)

Le feu nous éclaire dans l’obscurité. Les parfums de viande grillée se répandent. La chair du poisson a un goût fumé. Nous nous couchons, le ventre plein. Ulaajuk serre mon corps contre le sien. Sa peau est d’une douceur infinie et ses caresses chassent les incertitudes qui guettent nos vies. Est-ce cela, ce qu’on appelle le bonheur ? (p.110)

 


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