jeudi 11 novembre 2021

Entrevue avec Andrée-Anne Dufour

 


Crédit : Andrée-Anne Dufour - auteure | Facebook

Biographie

C’est à la suite d’un diagnostic de maladie grave que la beauté des mots s’est avérée libératrice pour Andrée-Ann. L’écriture a graduellement pris une place importante dans sa vie et lui a permis de s’engager dans diverses réflexions sur le rapport au corps, le rapport à l’autre et à l’image.

L’auteure souhaite maintenant se consacrer davantage à cet art, par amour pour ce bel espace où se côtoient allègrement création et réflexions.

Crédit : Andrée-Ann Dufour – Andara Éditeur

Questions

Pourquoi avoir choisi un sujet aussi intime que la maladie pour ton roman La vie ne m’écrit plus en rose?

La maladie m’a heurtée de plein fouet lorsque j’ai eu l’âge de vingt-six ans. Après quatre ans d’importantes douleurs, j’ai subi une intervention chirurgicale qui a modifié mon corps, tout comme pour mon personnage. S’en est suivi pour moi d’importantes réflexions sur le rapport au corps, à l’image et à la féminité. C’en était presque une obsession. J’ai lu tous les romans de Nelly Arcan, je voulais comprendre ce rapport à la beauté que nous entretenons. Je traversais certes une crise existentielle puisque j’étais régulièrement dans la douleur.

Est-ce que tu considères La vie ne m’écrit plus en rose comme une œuvre d’autofiction ou de fiction?

C’est une œuvre d’autofiction. Mon personnage n’a pas la même vie que moi et beaucoup d’éléments sont inventés. J’ai trouvé particulièrement intéressant d’aborder comme sujet l’utilisation des services d’escorte à des fins thérapeutiques dans le roman. Mon personnage est célibataire et c’est une jeune femme complètement inhibée face à sa différence corporelle. De montrer un aspect positif concernant la prostitution a représenté un défi important, considérant que je craignais les jugements, mais sans doute sont-ils moindres lorsqu’il s’agit d’une femme qui requiert les services sexuels d’un homme. Les rapports de forces hommes/femmes ne sont effectivement pas les mêmes dans la société. 

Quels défis as-tu rencontrés lors de l’écriture de ton premier roman?

J’écris depuis longtemps, mais le défi rencontré lors de l’écriture de mon premier roman (qui dort sur mes tablettes) a été de traduire les émotions. Ce n’est jamais facile à faire et je considère qu’écrire est la traduction des émotions. La beauté de l’écriture est de faire voyager les lecteurs dans toutes sortes de thématiques et de les laisser ressentir les histoires, sans qu’ils aient à les vivre.

Quels conseils donnerais-tu à un nouvel auteur ?

Un nouvel auteur doit prendre son temps pour parfaire sa plume. Il doit trouver ce qui fait l’originalité de son texte, avoir un bon rythme et donner un sens à ce qu’il fait. Il doit toujours se relire plusieurs fois et bien attentivement avant de soumettre son travail à des maisons d’éditions.

Quel genre littéraire préfères-tu lire et pourquoi ?

J’aime tous les genres, sauf le fantastique. J’ai une préférence pour lire quelque chose qui me pousse à me questionner sur la nature humaine.

Quels sont tes prochains projets ?

J’écris présentement un roman sur un personnage se questionnant sur les orientations relationnelles. J’entends beaucoup de discussions autour de moi où les gens se demandent s’ils sont polyamoureux, non-monogames etc. C’est un rapport à l’autre que je trouve intéressant.

Ma chronique : Une lectrice compulsive: La vie ne m’écrit plus en rose d’Andrée-Anne Dufour


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