Biographie
C’est à la suite
d’un diagnostic de maladie grave que la beauté des mots s’est avérée
libératrice pour Andrée-Ann. L’écriture a graduellement pris une place
importante dans sa vie et lui a permis de s’engager dans diverses réflexions
sur le rapport au corps, le rapport à l’autre et à l’image.
L’auteure
souhaite maintenant se consacrer davantage à cet art, par amour pour ce bel
espace où se côtoient allègrement création et réflexions.
Crédit : Andrée-Ann Dufour – Andara Éditeur
Questions
Pourquoi avoir choisi un sujet aussi intime que la
maladie pour ton roman La vie ne m’écrit plus en rose?
La maladie m’a heurtée de plein fouet lorsque j’ai eu l’âge de vingt-six
ans. Après quatre ans d’importantes douleurs, j’ai subi une intervention
chirurgicale qui a modifié mon corps, tout comme pour mon personnage. S’en est
suivi pour moi d’importantes réflexions sur le rapport au corps, à l’image et à
la féminité. C’en était presque une obsession. J’ai lu tous les romans de Nelly
Arcan, je voulais comprendre ce rapport à la beauté que nous entretenons. Je
traversais certes une crise existentielle puisque j’étais régulièrement dans la
douleur.
Est-ce que tu considères La vie ne m’écrit plus en rose
comme une œuvre d’autofiction ou de fiction?
C’est une œuvre d’autofiction. Mon personnage n’a pas la même vie que moi
et beaucoup d’éléments sont inventés. J’ai trouvé particulièrement intéressant
d’aborder comme sujet l’utilisation des services d’escorte à des fins
thérapeutiques dans le roman. Mon personnage est célibataire et c’est une jeune
femme complètement inhibée face à sa différence corporelle. De montrer un
aspect positif concernant la prostitution a représenté un défi important,
considérant que je craignais les jugements, mais sans doute sont-ils moindres
lorsqu’il s’agit d’une femme qui requiert les services sexuels d’un homme. Les
rapports de forces hommes/femmes ne sont effectivement pas les mêmes dans la
société.
Quels défis as-tu rencontrés lors de l’écriture de ton
premier roman?
J’écris depuis longtemps, mais le défi rencontré lors de l’écriture de
mon premier roman (qui dort sur mes tablettes) a été de traduire les émotions.
Ce n’est jamais facile à faire et je considère qu’écrire est la traduction des
émotions. La beauté de l’écriture est de faire voyager les lecteurs dans toutes
sortes de thématiques et de les laisser ressentir les histoires, sans qu’ils
aient à les vivre.
Quels conseils
donnerais-tu à un nouvel auteur ?
Un nouvel auteur doit prendre son temps pour parfaire sa plume. Il doit trouver ce qui fait l’originalité de son texte, avoir un bon rythme et donner un sens à ce qu’il fait. Il doit toujours se relire plusieurs fois et bien attentivement avant de soumettre son travail à des maisons d’éditions.
Quel genre
littéraire préfères-tu lire et pourquoi ?
J’aime tous les genres, sauf le fantastique. J’ai une préférence pour
lire quelque chose qui me pousse à me questionner sur la nature humaine.
Quels sont tes
prochains projets ?
J’écris présentement un roman sur un personnage se questionnant sur les
orientations relationnelles. J’entends beaucoup de discussions autour de moi où
les gens se demandent s’ils sont polyamoureux, non-monogames etc. C’est un
rapport à l’autre que je trouve intéressant.
Ma chronique : Une
lectrice compulsive: La vie ne m’écrit plus en rose d’Andrée-Anne Dufour
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire