jeudi 11 novembre 2021

Entrevue avec Fanie Demeule

 


Crédit : Fanie Demeule | Facebook

Biographie

Fanie Demeule est née en 1990 à Longueuil (Québec). Elle est titulaire d'un diplôme de doctorat en études littéraire de l’UQAM, où elle est chargée de cours. Elle travaille aussi à titre de responsable éditoriale pour les éditions Tête première et Hamac, et à titre de directrice littéraire pour la collection théâtrale des éditions Somme toute. Elle a signé les romans Déterrer les os (2016), Roux clair naturel (2019), Mukbang (2021) et Highlands (2021), le livre illustré Bagels (2021), ainsi que plusieurs nouvelles dans des revues et collectifs. Ses oeuvres interrogent les enjeux de santé mentale, les rapports au corps et à l’identité, la porosité des frontières entre réel et fiction. 

Crédit : Accueil | Auteure (faniedemeule.com)

Questions

Selon vous quelles sont les principales qualités d’une responsable éditoriale?

Je crois que la qualité primordiale est l’écoute. L’écoute sur plusieurs plans : de notre instinct, du texte et de l’autrice avec qui on travaille. Je crois qu’on doit aussi faire preuve d’une certaine confiance en soi et en nos capacités littéraires, afin de ne pas douter constamment de nos choix et décisions, de nos suggestions éditoriales. Il est aussi essentiel à mes yeux de faire preuve d’assertivité et de sincérité bienveillante (AKA la capacité à exprimer un avis critique de manière à motiver l’autrice ou auteur en question). Enfin, j’ai l’impression qu’il faut être doté d’un drôle de mélange de perfectionnisme (on veut amener le texte à son plein potentiel) et de lâcher prise (savoir quand s’arrêter, car on peut potentiellement travailler un texte à l’infini) – un équilibre pas évident, mais à mon sens, ça se développe.

Préférez-vous l’écriture ou l’édition? Pourquoi?

L’écriture donne un sens à ma vie et c’est l’une des choses en lesquelles j’ai une entière certitude : je sais que je suis ici pour créer et raconter des histoires. Je pourrais me passer d’éditer, mais certainement pas d’écrire. Quand je me présente, je dis d’abord que je suis autrice.

Quelles sont vos sources d’inspiration lorsque vous écrivez?

Beaucoup de choses, pratiquement tout peut me devenir source d’inspiration. Cependant, je crois que certains aspects me stimulent davantage : ma vie et ses aléas ; mes rêves, mes hontes, mes inquiétudes et mes peurs ; mes voyages ; la nature ; les phénomènes culturels ; les folklores ; le cinéma ; la musique (j’écris toujours en écoutant de la musique en lien avec ce que je créé) ; les arts visuels ; et bien sûr, la littérature, les mots des autres.

Quelles sont vos astuces pour publier trois livres en un an? Avez-vous une solution au syndrome de la page blanche?

Que ces trois livres aient été publié la même année est plutôt de l’ordre d’un concours de circonstance, je ne pense pas que j’écris particulièrement vite : j’ai commencé à écrire Mukbang en 2017, Bagels a été écrit entre mars 2019 et mars 2020, et Highlands entre octobre 2020 et janvier 2021. Ce qui a fait en sorte qu’ils ont eu des sorties rapprochés eest qu’avec le ralentissement lié au confinement, j’ai simplement eu plus de temps pour les écrire et les finaliser. J Je n’ai donc malheureusement pas d’astuces à divulguer. Pour le syndrome de la page blanche, je suggère de faire un plan de travail avec des idées et à faire des listes d’éléments à inclure dans notre texte : quand on a une carte de route, ça aide à avancer et c’est sécurisant. Je crois qu’un autre bon remède à la page blanche est de ne pas avoir peur de se planter en écrivant, s’enlever la pression de bien faire du premier coup (je sais que ce n’est pas facile à cultiver comme disposition mentale, mais ça change tout).

Pourquoi avoir choisi l’Écosse comme lieu dans votre roman Highlands?

Parce que j’adore l’Écosse ! Je suis très attachée à ce pays, particulièrement la région des Highlands, qui ne cesse de me fasciner davantage à mesure que je la découvre. J’y ai voyagé deux fois (et prépare un troisième voyage) et je me gave de documentation à son sujet. J’aime tout : le territoire, la culture, la musique, les gens, l’Histoire. En pleine pandémie, c’était un bonheur d’y plonger tête première pour l’écriture de Highlands – je dirais même que c’était ma motivation première derrière la création de ce roman.

Quels sont vos prochains projets?

Un roman qui se déroule dans les années 1930 entre les Îles-de-la-Madeleine et Montréal, et qui s’inspire librement de l’histoire de mes arrière-grands-parents maternels. Un recueil de nouvelles regroupées sous la thématique de la mort. Un roman de high fantasy que je traine depuis au moins une décennie. Et l’écriture de quatre scénarios : adaptations en long métrage de mes romans Déterrer les os et Roux clair naturel, adaptation en série de mon roman Mukbang, et un projet de scénario de long métrage original.

Ma chronique de Highlands : Une lectrice compulsive: Highlands de Fanie Demeule


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