mercredi 30 mars 2022

Aller presque simple pour le Costa Rica d’Alexandra Roy

 

Publié chez les éditeurs Réunis le 9 mars 2022

382 pages

4e de couverture

Critique hôtelière pour un magazine de tourisme de luxe, Alexia Roberge, trente-quatre ans, aspire à trouver le grand amour. Désillusionnée après deux échecs cuisants, elle décide de s’envoler vers le Costa Rica afin de changer de vie et de donner un coup de main à sa meilleure amie, qui désire y organiser une retraite de yoga. En chemin, elle a la mauvaise surprise de croiser « ouragan Samuel », un tombeur rencontré à l’université et de qui elle a jadis été éprise, mais qu’elle aurait préféré ne jamais revoir. Surtout qu’il vient de se fiancer à une superbe femme de l’endroit et qu’il est sur le point de décrocher LE poste d’envoyé spécial qu’elle convoite. Quelle horreur !

Mon avis

Je remercie Julie Roch pour le service presse. Bien que j’aie déjà lu des ouvrages de l’auteure, c’est son premier roman adulte qui figure dans ma pile. J’ai adoré sa trilogie Gang de filles et j’avais hâte de la découvrir dans un autre genre littéraire.

Normalement, je préfère les livres plus psychologiques, mais parfois un livre léger fait rire. C’est mission accomplie pour celui-ci. Alexia se trouve dans des situations pas possibles. Mon moment favori est celui avec les singes. Je crois que les voyageurs vont faire plus attention après avoir lu ce passage. Comme j’aime les voyages, j’ai apprécié l’univers. J’ai remarqué que l’auteure voyage et elle connaît son sujet. Plusieurs endroits clés au Costa Rica sont nommés et vous risquez de vouloir visiter. J’aurais souhaité pouvoir voir des photos, mais on peut facilement imaginer. Le roman contient assez de détails pour qu’on embarque dans l'environnement.

L’écriture est rythmée et humoristique. Le lecteur va poursuivre sa lecture d’un chapitre à l’autre. J'ai noté aucun temps mort et vous allez fermer le livre avec le sourire aux lèvres.  Je dirais que le bouquin conviendrait à partir de 15 ans à cause du vocabulaire et de certains sujets abordés.

J’ai hésité à déterminer à quel personnage je donnerais mon étoile. J’ai aimé autant Alexia, Samuel et Emma. J’ai une préférence pour les personnages secondaires, alors j'ai choisi Emma à cause de son humour, son intérêt pour le yoga et son amitié avec Alexia. J’ai aussi connecté avec Alexia à cause de sa passion des mots et des voyages ainsi que son désir que son blogue devienne lucratif. J’admire quand les protagonistes sont déterminés. Je dirais que c’est aussi le cas de Samuel qui bien qu'Alexia eût coupé les ponts pendant 10 ans, il a persévéré pour rétablir une relation avec elle.

Si vous aimez la chicklit, je vous le recommande chaudement. Vous allez passer un bon moment. J’ai vu quelques ressemblances avec la série Ce qui se passe à reste à d’Amélie Dubois. Si vous avez déjà parcouru les 4 romans, vous allez adorer les aventures d’Alexia au Costa Rica.

Extraits

J’avais fait le choix de devenir pigiste en rédaction, un terme qui rime plus souvent avec précarité qu’avec richesse. Mais aussi avec liberté. J’en avais marre de ma vie rangée neuf à cinq ennuyante à mourir dans une tour à bureaux, et j’avais eu besoin de changement. (p.21)

Je ferais mieux d’aller me rhabiller avec mes trois mille deux abonnées tout juste sonnées. Là-dessus, il doit y avoir au moins dix robots qui vont se désabonner de mon compte d’ici demain matin, ce qui me fera repasser sous la barre des trois mille. De quoi aurai-je l’air ? D’ailleurs, à partir de combien d’abonnées peut-on avoir le droit de s’octroyer le titre d’influenceur sur Instagram ? (p.77) 

Mon entrevue avec l'auteure 


Entrevue avec Daniel Gélinas

 


Crédits : Communications du Salon international du livre de Québec 

Questions

D’où vous vient votre amour pour la littérature ?

J’ai vraiment découvert la lecture autour de la vingtaine. C’est avec « Le cercle bleu des Matarèse » de Robert Ludlum que j’ai vraiment compris comment un roman peut te faire voyager, rêver et décrocher complètement de la réalité quotidienne.  La littérature possède cette magie et depuis ce temps je continue à rechercher cette sensation à travers toutes les œuvres que je parcours.

Selon vous, quelles sont les qualités d’un bon directeur-général d’un Salon du livre ?

Les qualités d’un bon directeur général pour la gestion d’un événement sont sensiblement les mêmes pour l’ensemble de cette « industrie ». Pour avoir dirigé un festival de cinéma (Festival de cinéma des 3 Amériques), des festivals de musique dont le Festival d’été de Québec et les fêtes du 400e anniversaire de la ville de Québec, les principales qualités sont :

-          Bonne connaissance du produit,

-          Bonne capacité de planification,

-          Avoir une bonne sensibilité pour les attentes du client,

-          Bonne capacité de rassembleur,

-          Être novateur et créatif,

-          Et surtout, obtenir le succès de l’événement comme seule option…

Quel est votre parcours avant de devenir directeur général du Salon international du livre de Québec ?

Toute ma vie professionnelle a, étrangement, été marquée par le fait que j’ai toujours été DG, tout comme les initiales de mon nom. Les voici :

DG, Corporation de Développement économique de la région de Maskinongé

DG, Orchestre symphonique de Trois-Rivières,

DG, Festival de Trois-Rivières

DG, Festival de cinéma des 3 Amériques

DG, Festival international d’été de Québec

DG, 400e anniversaire de la ville de Québec

DG, finalement du SILQ!!!

Quels défis avez-vous rencontrés avec cette édition après une longue pause ?

Ouf, beaucoup de réflexions, de recherches, d’analyses et de consultations. Le défi a été de visualiser quelles seraient les meilleures options pour revenir en force. Pas facile avec une pandémie qui ne cessait de nous apporter des obstacles, mais nous les avons affrontés.

Le défi de cette édition a été de convaincre l’industrie de revenir et de réaliser cette édition dans un laps de temps hors du commun.

Pour l’instant la réussite à cet égard est palpable, maintenant nous attendons notre public !!!

Quels sont vos souhaits pour le salon de cette année ?

Un public satisfait, heureux et souriant. C’est pour cela que nous le faisons.

Que notre nouvelle innovation « Auteur.e Studio » soit couronnée de succès par la qualité du produit et des auteurs et autrices qui en feront partie.

Et notre souhait le plus cher est que la RENCONTRE entre les auteurs-autrices et le public se concrétise comme deux âmes se retrouvant après une séparation douloureuse. 

Quelle est votre vision pour le SILQ 2023 ?

Un SILQ qui réunit, non seulement les artisans d’ici, mais aussi les auteurs et autrices venant de l’international, marque importante de son ADN.

Quelles sont vos suggestions littéraires pour un lecteur qui désire découvrir la littérature québécoise ?

Il y en aurait beaucoup, mais s’il y a encore des gens qui n’ont pas découvert David Goudeault et bien lisez « La bête intégrale », mon coup de cœur des dernières années.

À mes yeux c’est exceptionnel ! Une œuvre coup de point truffée d’expressions et d’images renversantes.

 

 


mercredi 23 mars 2022

Lili-la-lune – La chute du monarque d’Amélie Bibeau

 

Publié chez Victor et Anaïs en février 2022

192 pages

4e de couverture

Un an après la conclusion du procès, Coralie, alias Lili-la-Lune, file toujours le parfait bonheur avec son chum. Les remous provoqués par l’agression dont elle a été victime sont loin derrière. L’avenir est plus que prometteur. Rien ne laisse présager que la jeune fille vivra de nouveau un événement dramatique... Un texto de trop et la vie de Lili et de ses amis bascule. Entre les chicanes de Pierrick et Évelyne, les problèmes de cœur de Benjamin, puis ceux de Sandrine, Lili fait tout ce qu’elle peut pour ne pas sombrer de nouveau...

Mon avis

Je remercie l’auteure pour sa confiance renouvelée. Je n’arrive pas à croire que c’est déjà le 5e tome. Chaque fois, je me dis que ma lecture se déroule trop rapidement. J’ai dévoré le livre en une heure seulement. Cela confirme que Amélie Bibeau a le don d’écrire des chapitres qui donne envie de poursuivre sa lecture jusqu’à la fin. En moins de 200 pages, j’ai passé du rire aux larmes et j’ai fermé le bouquin avec un regard interrogatif puisque je dois patienter jusqu'au tome 6 pour obtenir une réponse à une de mes questions.

À chaque livre, je donne une étoile à un différent personnage. Cette fois-ci, c’est Coralie qui se démarque. J’ai aimé qu'elle demeure forte malgré les circonstances. Je m’attendais à ce qu’elle baisse les bras, mais elle persiste. Reste à voir si cela va porter ses fruits.

L’événement m’a bouleversé, car l’écrivaine a réussi à rendre cela réaliste. Sans faire la leçon, je crois que ce roman pourra faire réfléchir plusieurs personnes comme quoi la vie ne tient qu’à un fil (ou à un texto). Bien que Lili aille maintenant 18 ans, je recommanderais ce bouquin dès le début du secondaire. L’auteure a le don d’aller chercher une fibre chez le lecteur qui ne fermera pas le livre sans en être transformé.

Il y a aussi un retour d’un personnage dont je ne m’attendais pas du tout après le 5e tome, mais j’étais heureuse de le revoir. Je garde son identité secrète, mais je l'apprécie, car il aide Lili à traverser cette terrible épreuve. Disons que mon opinion à propos de lui à changé quelques fois depuis le premier Lili-la-lune.

Si vous cherchez une bonne série jeunesse, je vous la recommande chaudement, mais c’est préférable de commencer par le premier livre pour bien comprendre la complexité de chacun des personnages.

Extrait

Ben…j’aurais aimé ça, vivre ma vie de jeunesse. C’est là que ça se passe. Lili. Je veux pas me réveiller à quarante ans et me dire que je suis passé à côté. (p30)

Ma chronique du tome 1

Entrevue avec l'auteure 


Ma théorie du p’tit mardi de Claudia Lupien

 


Publié chez Andara le 2 mars 2022

384 pages

4e de couverture

Je suis conscient de la chance que j’ai. On pourrait dire qu’elle me colle au cul. Je vis de ma passion en animant une émission de voyage à la télévision, je suis en santé, j’ai des amis, une famille aimante… J’ai tout, quoi ! Et pourtant, à trente-quatre ans, je remets ma carrière et mes priorités en question. Ben quoi, un gars a le droit de changer !

Chacun de mes voyages transforme un peu ma vie, mais jamais je n’aurais prévu que le plus marquant d’entre eux allait être un séjour « chez nous »… Une enquête inusitée et une rencontre fulgurante avec une belle rousse dans un kiosque de fleurs me feront voir toute ma vie sous un nouvel angle.

Mon avis

Je remercie Catherine Lafrance pour le service presse.  J’avais déjà lu 3 romans de l’auteure, alors je souhaitais découvrir sa nouvelle œuvre. J’ai remarqué des similarités dans l’écriture, donc si vous avez aimé ses bouquins précédents, vous allez apprécier celui-ci.

La différence des autres chicklit est que le protagoniste est un homme. J’ai trouvé l’idée intéressante et on croit à sa quête. Effectivement, la romance prend une place importante, mais il tient aussi à découvrir le secret que son grand-père gardait. L’intrigue est rafraîchissante et sort du contexte du genre habituel. Plusieurs personnes auraient changé d'emploi avec Matthias à cause de son travail. Pourtant ce n’est pas mon cas et ce n'est pas ce que je retiens de lui. C’est à sa personnalité qui m'a le plus marquée. La famille est importante pour lui et vous allez découvrir la raison au fil des chapitres.

J’ai bien aimé Lila aussi. J’ai apprécié son côté audacieux et elle tente de prendre les meilleures décisions par rapport à ses enfants. Tout comme pour Matthias, la famille est une valeur prioritaire. D’ailleurs, on retrouve rarement des fleuristes dans les livres, je donne une étoile à l’écrivaine pour cette raison.

Le récit est raconté à la première personne du point de vue de Matthias et l’auteure a fait du bon travail. S’il y a une suite, j’aimerais connaître le point de vue de Lila. Le seul problème que j’ai noté est qu’il y a des prénoms semblables comme Lila et Lili ou je mélangeais parfois Edouard et Edmond. Je devais relire ma phrase pour comprendre de qui il s’agissait.

Si vous souhaitez tenter l’expérience de lire une romance d’un point de vue masculin, je vous le recommande. Je crois que vous allez passer un bon moment.

Extraits

Peu importe, j’ai toujours cru en la « théorie du p’tit mardi » selon laquelle aucune journée n’ait la vocation d’être ordinaire. (p.34)

Tu as tout le temps, Matt. Tu sais ce que je ferais si on me donnait cinq jours pour abattre un arbre?

Je le regarde en me demandant où il veut en venir.

J’en prendrais quatre pour aiguiser ma hache. (p.91)

Je me sens comme un de ces employés de bureau, le lundi matin. Ceux qui sont blasés de leur emploi, qui doivent encore plonger tête la première dans les bouchons de circulation routiniers. (p.243)

 Mon entrevue avec l'auteure 


mardi 22 mars 2022

Entrevue avec Stéphane Dompierre

 


Biographie

Stéphane Dompierre est auteur et éditeur. Depuis 2004, il cumule les succès littéraires, tant auprès de la critique que du public, avec plus de 100 000 exemplaires vendus de ses romans et de ses recueils de chroniques. Portant un regard incisif sur la société contemporaine, il aime explorer nos travers et nos contradictions, mais toujours avec humour et bienveillance.

Crédit pour la biographie et la photo : Stéphane Dompierre - Québec Amérique (quebec-amerique.com)

Questions

Quelles sont les différences dans votre processus d’écriture lorsque vous écrivez un roman et lorsque vous écrivez une nouvelle?

Mon processus est toujours un peu différent d’un livre à l’autre, déjà. Certains livres partent d’un sujet, d’autres d’une idée d’histoire, d’autres de personnages que j’ai envie de voir évoluer dans un contexte précis. Je crois qu’une idée devient une nouvelle si je vois mal comment elle pourrait se développer à grande échelle. Un exemple concret : ma nouvelle « Animal social » dans le recueil érotique Nu se déroule dans une futur proche, dans une société hypersexualisée, et c’est écrit de façon à être essoufflant à lire. Sur vingt pages, c’était parfait, mais je n’avais pas envie de passer trois ans à explorer le sujet ni de le décliner sur trois cent pages. Il y a des histoires qui appellent le format court et d’autres le format long.

Lequel de vos livres suggériez-vous à un lecteur qui souhaite découvrir vos œuvres?

Mon dernier roman, évidemment! Je crois qu’il a le potentiel de me faire découvrir à un nouveau public, plus jeune que celui qui me suit depuis mon premier roman.

Votre roman Novice a des aspects de film de suspense (horreur), est-ce que vous aimez ce genre de film? Si oui, lequel est votre préféré?

Sans être un fin connaisseur, j’aime certains films d’horreur, surtout ceux des années 80, à petit budgets, qui avaient un côté glauque que les films récents peinent à recréer. Cela dit, j’aime les comédies d’horreur comme Cabin in the woods ou Happy death day, qui réussissent à déjouer les attentes, à surprendre. Ce ne sont pas des influences pour mon roman mais j’ai aussi beaucoup aimé Us, Get out, The Lodge, The Witch, Hereditary, Midsommar… Il n’y en a pas un que je préfère plus particulièrement, simplement parce que je ne suis pas le genre de personne qui va regarder 50 fois le même films. (Bon, OK, sauf peut-être The Shining.)

Quels conseils donneriez-vous à un nouvel auteur?

Très bonne question! Je pourrais sans doute écrire un livre là-dessus, mais un conseil qui pourrait aider une personne pourrait très bien ne pas aider du tout quelqu’un d’autre. Je crois qu’il faut écrire pour soi, d’abord. Parce que cet art vous fait du bien, ou vous procure du plaisir. Certaines personnes semblent écrire « pour publier », et ont une idée très erronée de l’industrie du livre. Vous n’êtes peut-être pas le génie que vous imaginez. Votre saga de science-fiction en dix-huit tomes est peut-être un investissement trop risqué pour un éditeur. C’est exactement comme pour la musique : tout le monde devrait en faire, mais est-ce que tout le monde a le talent pour devenir musicien professionnel? Non.

L’idée n’est pas de briser des rêves, mais de rappeler que sans doute moins d’un manuscrit sur cent est publié.

Quelles sont vos sources d’inspiration?

J’écris pour m’aider à comprendre le monde dans lequel je vis alors c’est ce qui m’inspire : le monde contemporain et ses bouleversements sociaux.

Quels sont vos prochains projets?

Difficile d’en parler à ce stade. J’ai des projets en cours mais aucun qui a pris le dessus sur les autres pour le moment. Ce sera peut-être un roman qui explorera les phénomènes paranormaux et le charlatanisme. Ou un recueil de chroniques comme Marcher sur un Lego et Fâché noir.

Ma chronique de Novice 


Entrevue avec Claude Champagne

 


Biographie

Diplômé en écriture dramatique de l'École nationale de théâtre du Canada, Claude Champagne détient une maîtrise en études littéraires de l'UQAM. Il a cofondé Dramaturges Éditeurs, où il a été éditeur pendant huit ans. Auteur pour la scène et la radio, il a signé plusieurs romans jeunesse en plus d'enseigner l'écriture dramatique à l'UQAR. Avec Rita enquête (Stanké, 2022), Claude Champagne poursuit le parcours de son quartier natal de l'est de Montréal, entrepris avec La dernière fois qu'on l'a vu, c'est au Perrette (Stanké, 2020).

Crédit : Claude Champagne : écrivain, auteur | Stanké (editions-stanke.com) Claude Champagne : écrivain, auteur | Stanké (editions-stanke.com)

Questions

Quelles sont vos sources d’inspiration lorsque vous écrivez?

Ça dépend des projets, mais pour mes deux derniers romans, le quartier où j’ai grandi a joué un grand rôle. J’ai toujours voulu inscrire ce coin méconnu de la ville et ses habitants dans notre littérature, une façon de rendre hommage à mes racines. Je suis un ti-gars de l’Est et je ne peux rien y changer.

Quels conseils donneriez-vous à un nouvel écrivain?

Lire beaucoup. De tout. Essayer de saisir comment les auteurs travaillent un texte pour arriver à transmettre les émotions. Ne pas avoir peur de faire des expériences. Écrire et réécrire. Être attentif à ce qui se passe autour de nous. S’exercer à décrire dans sa tête les moments, les gens qu’on rencontre.

Selon vous, quelles sont les différences entre écrire des romans jeunesse et des romans adultes?

C’est surtout une question de point de vue et de vocabulaire. On ne raconte pas une histoire, peu importe laquelle, de la même manière à un enfant qu’à un adulte.

Quelle a été votre inspiration pour le personnage de Rita?

Ma mère, dont le prénom est aussi Rita. Son humour surtout. Sa vision des choses, de la vie, du siècle qu’elle a traversé. C’est une femme très lucide et souvent drôle. Elle a déjà été jurée sur un procès pour meurtre. Mais elle n’a jamais voulu me dévoiler le contenu des discussions que les membres du jury avaient. Et ma mère à toujours été très curieuse. C’est ce qui m’a inspiré cette histoire de vieille femme qui jette un regard sur notre société et sur son existence. Rita enquête sur plus d’une chose…

Quelles sont les qualités d’un bon éditeur?

Quelqu’un qui nous accompagne tout au long du processus de réécriture et qui est à l’écoute.

Est-ce qu’il y a un genre littéraire que vous n’aimeriez pas écrire?

Peut-être de l’horreur. Je suis super peureux. Je passerais mon temps à faire des cauchemars et à dormir la lumière allumée!

Quels sont vos prochains projets?

J’ai toujours plusieurs idées en chantier. Il faut que je choisisse la meilleure idée pour moi, celle avec laquelle j’ai envie de vivre pendant les prochains mois. Je ne vous livrerai pas de scoop, mais disons que je m’inspire cette fois de ma vie de jeune adulte et de mes voyages avec mon meilleur ami.

Ma chronique de Rita enquête

dimanche 20 mars 2022

Rita enquête de Claude Champagne

 

Publié le 14 février 2022 chez les éditions Stanke

4e de couverture

« Après, j'ai vu la date au milieu de la feuille : 29 janvier 2020. Ça m'a frappée parce que c'était le même jour que mon rendez-vous chez le notaire. Ça m'adonnait pas pantoute. Pis là, plus bas, c'était mentionné que c'était un procès pour meurtre ! “Sont malades.” C'est ça que j'ai pensé. “Voyons donc, faire ça à une femme de mon âge.” » Rita Deschamps, vieille mais curieuse, amochée mais sorteuse, ne sera pas choisie comme jurée. Pourtant, elle commencera à fréquenter les salles d'audience au palais de justice en compagnie d'un trio d'habitués, puis à enquêter avec des résidents de son immeuble sur des activités louches dans le stationnement du McDonald's près de chez eux. Les procès auxquels elle assiste lui donneront l'occasion de réfléchir à sa vie de femme ordinaire, aux joies passagères et aux indignités trop coutumières qui l'ont rythmée.

Mon avis

Je remercie Véronique Déry de m’avoir fait découvrir cet auteur. J’ai vu ce roman passé à plusieurs reprises depuis sa parution et j’étais curieuse de découvrir les aventures de Rita. C’est la première fois que je lis un livre dont la protagoniste à 82 ans et j'ai apprécié l'expérience. J’ai adoré son sens de l’humour et je pense qu’il plaira aussi aux parents et aux grands-parents. C’est un bouquin qui se parcourt rapidement et les chapitres sont bien rythmés. On croit à l’histoire comme si notre grand-mère nous la racontait.

Rita se plaint de ses douleurs à quelques reprises, mais c’est normal d’en avoir à son âge. Elle tente du mieux qu’elle peut de maintenant une vie active. Elle s’est même fait des amis en allant au palais de justice. Assister à des procès est peut-être un passe-temps hors du commun, mais je trouvais l’idée intéressante. En plus de l’histoire avec ce qui se déroule dans le stationnement du McDonald, les intrigues motivent le lecteur à poursuivre sa lecture. Je vous confirme que Rita est attachante à sa façon. Toutefois, je donne mon étoile à Nicole, Nicole Savard. J’ai rarement rencontré un personnage aussi persévérant. Je vous laisse lire l’œuvre pour en connaître la raison. Après Rita, c’est le second personnage qui m’a fait le plus rire.

Je doutais un peu de Rita au commencement lorsqu’elle élabore sa théorie avec les gens habitant son bloc. Je souhaitais quand même savoir si elle avait raison ou tort. Ce n’est pas un livre policier, mais l’auteur garde le suspense jusqu’à la fin.  

Si vous voulez passer un bon moment de lecture, je vous le recommande chaudement.

Extrait

Excusez, madame Deschamps. Je suis là à vous placoter. J’ai oublié que vous aviez enlevé vos appareils pour le shampoing.

C’est correct. D’habitude, j’arrive à lire sur les lèvres. Mais là, je te vois la face à l’envers. (p.69)

 


samedi 19 mars 2022

Entrevue avec Frédérique Dufort


Biographie

Frédérique Dufort est comédienne depuis l’âge de sept ans. Connue pour ses rôles dans des séries marquantes comme Tactik et Unité 9, elle caresse le projet d’écrire un livre depuis le début de son adolescence. C'est maintenant chose faite depuis la parution de Fais-le pour toi et de sa toute première série de romans « Miss Parfaite » .

Crédit : Frédérique Dufort – Boomerang Éditeur Jeunesse (boomerangjeunesse.com)

Questions

As-tu utilisé des acquis que tu as développés comme comédienne dans ta carrière d’auteure? Si oui, lesquels?

Absolument. Je suis certaine que le fait d'être capable de «jouer» les histoires en tant que comédienne m'aide à rendre les interactions entre mes personnages encore plus réelles et dynamiques. Quand j'écris, je vois les scènes dans ma tête, j'imagine les didascalies, je considère chaque déplacement, chaque émotion. L'écriture est un exercice qui me ramène au jeu, au plaisir de créer.

Quelles sont tes inspirations pour le personnage de Maya?

À la base, ce personnage était vraiment inspiré de moi : on m'a toujours considéré comme une jeune fille «parfaite» et rapidement, j'ai réalisé que cela avait un énorme impact sur mon anxiété. J'avais l'impression de toujours devoir correspondre à des attentes irréalistes, de ne jamais être « assez », et en rencontrant les jeunes lors de la sortie de fais-le pour toi, j'ai réalisé que nous étions plusieurs à subir cette pression de perfection. J'ai ré inventé plusieurs situations qui me sont arrivées à l'adolescence, puis tranquillement je me suis éloignée de la réalité. Elle a un cerveau en ébullition et est très intense, ce qui pourrait tomber sur les nerfs de certain, mais pour moi, c'est la Frédérique intense, drôle et assumée que je n'ai jamais osé être en public (mais ça s'en vient, ça s'en vient ! )

Est-ce que tu écrivais un journal intime comme ton protagoniste pendant ton adolescence? Est-ce cela qui t’a donné la piqûre de l’écriture?

Non, et comme dirais Maya, ce n'est pas un journal intime, c'est son histoire à elle. Car lorsque des adultes parlent de leur parcours, on dit qu'il s'agit d'une biographie et non pas d'un journal de vie ;).

En fait, j'ai toujours été incapable de tenir un journal car je trouvais cela trop exigeant : je me sentais forcée d'y écrire à tous les jours, alors que je préférais écrire des histoires pour le plaisir, quand j'en avais envie.

Pour ça, Maya et moi on est très similaires : on a de la difficulté avec l'écriture forcée.

Je dirais que c'est ma mamie qui m'a donné les outils nécessaires pour poursuivre cette passion : elle adorait me lire et m'encourageait toujours à lui présenter de nouvelles histoires en me donnant des thèmes différents.

Quels défis as-tu rencontrés lors de l’écriture du premier tome de Miss Parfaite?

La peur de l'échec ainsi que les trop nombreuses relectures. Je ne me faisais pas encore confiance, puisqu'il s'agissait de mon tout premier roman, alors je faisais l'erreur de beaucoup trop me relire et de rester «piégée» dans les premiers chapitres. Je voulais tellement suivre le plan que je m'étais fait que cela m'empêchait de laisser libre cours à mon imagination. Alors j'ai tranquillement découvert quelle approche fonctionnait le mieux pour moi : je me fais de courts résumés et je me laisse surprendre par mes personnages. C'est un peu comme le jeu : c'est le comédien qui donne une vie au texte, le joue, l'interprète et nous le livre à sa façon. Quand j'écris, j'aime voir comment chaque personnage apportera sa couleur et son ton aux mots que j'emploie.

Quels conseils donnerais-tu à une personne qui aimerait devenir comédien?

Plus jeune, j'aurais dit de simplement y croire. Maintenant que je suis adulte, je dirais aussi que ça prend un réseau solide de gens qui nous aiment malgré les hauts et les bas qui viennent avec ce métier. Par exemple, les auditions qui nous font tout annuler à la dernière minute, les grandes déceptions vécues lors de réponses négatives et les horaires atypiques d'un travailleur autonome (qui dépendent toujours des opportunités). 

Et par rapport à soi, je dirais que ça prend une force de caractère assez grande (peut-être un soupçon de folie aussi ?haha), car c'est un métier incertain qui fait vivre la plus belle adrénaline du monde, mais aussi grand nombre de déceptions.

Quels sont tes prochains projets ?

- Je suis présentement à l'animation de « Mémoire Collective » sur les ondes de TVBL.

- Je continue mes chroniques bouquineries à Salut Bonjour Weekend. 

- Miss Parfaite 6, qui porte sur la santé mentale du personnage principal, est sorti en novembre dernier, alors je ferai la tournée des salons du livre ce printemps avec celui-ci (et les 4 tomes précédents qui n'ont pu être présentés à cause de la pandémie). 

- Je fais actuellement énormément de doublage et de surimpression vocale (Dino Ranch, Wipeout, Pikwik Pack et autres projets que je ne peux révéler pour le moment) , en plus d'être la narratrice de quelques livres audio, dont les miens (Miss Parfaite 1-2-3, disponible sur Audible et Fais-le pour toi, disponible sur Audible et Vues & Voix) .

À titre de comédienne, j'espère un retour télévisuel ou cinématographique prochainement.

Pour ce qui est de l'écriture, j'ai pris une petite pause cet hiver afin de me concentrer sur tous mes autres projets, mais je compte m'y remettre sous peu. Miss Parfaite 7, un dérivé, une toute nouvelle série... À voir ! J'aime me laisser surprendre ;) 

Ma chronique du tome 1 de Miss Parfaite 

jeudi 17 mars 2022

Au-delà des convenances de Suzanne Roy

 


Publié chez les éditions Monarque le 8 février 2022

632 pages

4e de couverture

Angleterre, 1843.

À la mort de ses parents, Abby s’est installée chez sa tante afin d’obtenir une éducation à la hauteur de la noblesse de son rang, mais voilà qu’elle revient enfin à Londres pour la saison des bals ! Tout lui a manqué : la ville, son frère et surtout… sa meilleure amie.

Imprimeur sans noblesse, William organise des salons littéraires dans son appartement une fois par mois. Quand Abby y assiste, il se doit d’admettre que la petite fille de son souvenir a bien changé. Elle est non seulement devenue une magnifique jeune femme, mais aussi une charmante interlocutrice. Lors de son premier bal, Abby attire l’attention. Vu sa beauté et sa noblesse, cela n’est guère surprenant ....

Mon avis

Tout d’abord, je tiens à remercier l’auteure pour le bon moment de lecture. J’avoue que je ne m’attendais pas à lire cette brique aussi rapidement. Je vous rassure bien qu’il contienne plus de 600 pages, les chapitres sont courts et on y trouve peu de temps morts. L’écrivaine a le don de captiver l’attention jusqu’à la fin.

Pour ceux qui n’aiment pas les romans avec beaucoup de détails historiques, vous allez apprécier celui-ci. Les personnages parlent et agissent comme au 19e siècle, mais vous ne ressentiez pas la pression d’un cours d’histoire. J’ai noté assez d’éléments pour qu’on se sente dans cette période sans alourdir la psychologie. Le bouquin est surtout porté sur les relations des protagonistes. Je le mentionne au pluriel, car l’amitié et la famille sont aussi importantes que l’amour dans ce livre et je trouve que cela est un avantage. Cela est rafraîchissant de lire un récit dont l’héroïne ne pense pas seulement à l’homme de sa vie.  

On s'attache aux protagonistes, mais je donne mon étoile à Emma qui ajoute une pointe d’humour et qui est plus audacieuse que sa meilleure amie. D’ailleurs sans elle, je doute qu’Abby s'aurait ouverte à William. Abby et William arrivent en deuxième place. J’ai adoré retrouver l’ambiance des salons littéraires qui ne diffèrent pas de celles de nos jours. Bien que presque 200 ans nous séparent, je me suis reconnue en Abby pour son amour des mots et percer dans ce domaine n’est pas plus évident.

Pour une première romance historique, je trouve que l’auteure a fait un merveilleux travail. Les thèmes sont bien dosés, on entre facilement dans le bouquin, on peut imaginer l’ambiance comme si on y était et le texte contient assez d’intrigue pour vouloir poursuivre sa lecture. Bien que le livre porte majoritairement sur l'amour, il y a aussi du suspense. Le seul bémol, je souhaiterais que l’antagoniste soit un plus présent pour que l’on comprenne ses raisons. Je m’en suis méfiée dès sa première apparition, mais il manque un petit quelque chose pour que j’adore le détester.

Je le recommande si vous appréciez la romance et même si vous n’avez pas encore lu un ouvrage de cette auteure, c’est un bon moyen de la découvrir.

Extraits

Écrire est un bien grand mot, rétorqua-t-elle. Disons simplement que j’aime bien noter certaines choses dans mes carnets. (p.30)

C’est la vérité, mais Abby n’avait jamais cru que la littérature prendrait une aussi grande place, ces dernières années. Pour contrer son éloignement et sa solitude, elle avait plongé dans de nombreux romans et recueils de poésie, ce qui l’avait menée à prendre la plume. (p.55)

Bien sûr, oui, mais je préférais qu’il ait….plus que ça, vous comprenez? Il passe plus de temps avec ses livres qu’avec des gens. S’il n’avait pas ce travail et ces salons littéraires, je crois qu’il en oublierait comment parler. (p.118)

 Entrevue avec l'auteure 

lundi 14 mars 2022

Promets-moi le bonheur de Sandra Verilli

 


Publié chez Andara publié en février 2022

377 pages

4e de couverture

Cameron Taylor est un joueur de hockey populaire. Il y a sept ans, sa vie a basculé lorsque son épouse est morte, le laissant seul avec leur fille. Aujourd’hui âgée de treize ans, Hayley éprouve des difficultés scolaires, et Cameron peine à naviguer à travers ses diverses responsabilités. Alexandra Delcourt, quant à elle, a vu sa vie transformée le jour où son fiancé l’a quittée. Trois ans plus tard, elle en est encore à servir des déjeuners dans le restaurant de l’oncle de sa meilleure amie plutôt que d’exercer son métier d’enseignante, qu’elle a délaissé à la suite de sa rupture amoureuse.

Mon avis

Je remercie Catherine Lafrance pour le service presse. J’ai souvent vu les romans de cette auteure passés dans mon fil d'actualité et j’en avais lu 3 d’entre eux. Je souhaitais donner une chance à ces nouveaux personnages et je n’ai pas été déçue. Parmi les 4 bouquins que j’ai parcourus, c’est mon préféré de Sandra Verilli. Ils sont un peu plus matures et j’ai pu me connaître davantage en Alexandra dans son désir de changer de vie. Elle a dû passer à travers diverses étapes pour y arriver et je crois que cela ajoute du réalisme à l’histoire.

Pendant mon adolescence, j’avais un faible pour les joueurs de hockey, alors j’ai trouvé intéressant que Cameron joue pour la LHN. C’est certain que les chances qu’une rencontre comme celle de Cameron et Alexandra se produit dans la réalité sont minimes, mais on peut toujours rêver et c’est le premier but de cette histoire. Cela m’a fait du bien et j’ai terminé le livre avec un sourire aux lèvres.

J’aime que les deux protagonistes ne soient pas parfaits, cela ne les rend que plus attachants. L’héroïne doute souvent dans ce genre de roman à un point que cela énerve le lecteur, ce n’est pas le cas pour Alexandra. Du mois, je comprenais pourquoi elle ne se lançait pas sans objection lorsque cela se produisait. Même chose pour Cameron, on compatit avec lui au fil des chapitres. Si vous n’aimez pas le hockey, je vous rassure que cela n’est pas le thème principal et si vous êtes adepte de ce sport, vous allez encore plus l’apprécier.

C’est un livre qui se parcourt rapidement et on découvre seulement le point de vue d’Alexandre. Reste à voir s’il va y avoir une suite, mais que Cameron raconterait son histoire. J’ai longtemps hésité à choisir mon personnage favori et je dirais que c’est Hayley, la fille du protagoniste. Elle a joué un rôle important même si elle est un personnage secondaire. Je me suis attachée et je me suis reconnue aussi en elle, lorsqu’elle vivait des crises d’anxiété.

Si vous aimez la romance, je vous le recommande. Si vous ne connaissiez pas l’auteure, c’est un bon livre pour la découvrir.

Extraits

Vas-y pour au moins voir de qui il s’agit, insista Lena. Pis arrive habillée comme Britney Spears dans le vidéoclip de Baby One More Time ! Pis là, dis-lui : « Vous avez demandé une prof privée ? » (p.33)

….Elle a raison. De toute façon, vous savez tout ! Avant, j’adorais peindre. Quand j’ai quitté l’enseignement et que j’ai vécu ma peine d’amour, c’est un peu comme si j’avais arrêté de vivre. Et la peinture a malheureusement aussi été mise en pause. (p.113)

-         Je faisais découvrir le répertoire des Backstreet Boys à Hayley, lui apprit Alexandra. Chorégraphie incluse !

-        Et ces gâteaux ? C’est le beau blond des Backstreet Boys qui vous a dit de les cuisiner ? questionna-t-il d’un ton moqueur. (p.163

M  Mon entrevue avec l'auteure 

samedi 12 mars 2022

Novice de Stéphane Dompierre

 


Publié chez Québec Amérique le 2 mars 2022

292 pages

4e de couverture

Quand onze personnes s'inscrivent dans un camp de débranchement, elles sont loin de réaliser l’ampleur du deuil auquel elles devront faire face. Rien ne les a préparées au régime de sevrage aux appareils électroniques qu’elles devront suivre durant une semaine. Face à un environnement hostile et un tueur anonyme, trouveront-elles la débrouillardise nécessaire pour survivre?

Avec Novice, Stéphane Dompierre détourne les codes du cinéma d’horreur pour produire une comédie aussi finement articulée qu’impitoyable envers notre époque.

Mon avis

C’est le premier livre que je lis de cet auteur, alors je ne savais pas à quoi m’attendre avant de parcourir cette œuvre. En découvrant la 4e de couverture, je croyais que l’histoire ressemblerait à La guêpe de Marie-Ève Bourassa, mais Stéphane Dompierre a réussi à m’étonner.

Si vous avez aimé les films de la série Vendredi 13, vous risquerez de trouver des points communs avec une pointe d’originalité. J’ai souvent pensé que je devrais décrocher plus longtemps des réseaux sociaux, alors l’idée d’un camp pour prendre une pause complète était intéressante. Toutefois, les trois jours que passeront les adolescents sur place seront très sanglants.

L’auteur réussit à garder le suspense jusqu’au dernier chapitre. Pendant ma lecture, j’ai tenté de deviner le coupable et je n’ai pas remarqué d’indices. J’ai dû attendre la fin pour obtenir des réponses à mes questions. Il y a quelques événements comme celui du drumstick qui me faisait penser à des scènes humoristiques qu’on voit généralement dans les films d’horreur. D’ailleurs, les lecteurs qui aiment rire d’eux-mêmes vont apprécier certains chapitres qui décrivent les travers de ma génération (et les plus jeunes).

Contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, on connaît peu les personnalités des protagonistes à part le fait qu’ils sont accros à la technologie et des chicanes de famille. C’est vraiment à la fin, qu’on apprend plus sur le passé de l’antagoniste principal.

Les chapitres sont courts et se terminent souvent avec une phrase qui nous motive à poursuivre notre lecture. Il se parcourt rapidement puisque vous n’allez pas vouloir déposer le livre. Si vous appréciez le suspense, vous allez passer un bon moment.

Extraits

Pire, aucun d’entre eux ne pourra se prendre en photo pour immortaliser les expériences qu’il vivra. Comment un moment peut-il être inoubliable si on ne le prend pas en photo pour se le rappeler? Comment pourront-ils s’en souvenir? (p.18)

Daphné lui demande si elle fait de la chick lit et Marion lève les yeux en l’air, avec son drôle d’accent vaguement français elle dit qu’on la compare plus souvent à Françoise Sagan qu’à Amélie Dubois, même si personne ne l’a jamais comparée à l’une ni à l’autre. Daphné réagit en entendant ce nom, elle en lit parfois du Amélie Dubois, elle adore ça. (p.56)

Et puis, yoga. Avec la nuit mouvementée qu’elle a passée, la Brute considère qu’elle n’a pas volé cette heure de détente. (p.180)


dimanche 6 mars 2022

Ana sur Insta – Mon meilleur ennemi de Stéphanie Duchesne

 



Publié chez Andara le 2 mars 2022

349 pages

4e de couverture

Et dire que c’est grâce à un éléphantesque bouton que je suis devenue HYPER POPULAIRE sur Insta... Si on m’avait annoncé qu’un jour, je serais contente qu’un troisième oeil me pousse en plein milieu du front, je ne l’aurais pas cru ! C’est fou comme des événements qui, au départ, nous semblent catastrophiques peuvent se métamorphoser en bénédictions si on sait comment les accueillir. Eh bien voilà, c’est ce que j’ai fait la fois où je me suis retrouvée avec cette protubérance sur le visage. Mon super bouton est devenu une vedette du NET. Je m’appelle ANA, je suis passionnée (dans le sens de super intense), impliquée et unique en mon genre. J’adore parler, communiquer, raconter.

Mon avis

Je remercie l’auteure pour sa confiance, j’avais hâte de découvrir davantage Ana inspiré de celle qui apparaît dans Bulles de filles. Je me suis rapidement attachée à elle. Toutefois, je donne mon étoile à Rose. J’ai eu un coup de cœur pour elle pour sa passion pour la littérature. Comme elle, j’ai hésité longtemps avant de commencer ma chaîne Youtube, même mon blogue, car je craignais y devoir passer de nombreuses heures. Je ne sais pas si l’auteure va écrire un roman dédié à ce personnage, mais j’aimerais bien voir l’évolution de son compte TikTok.

Le livre se parcourt rapidement et tient en haleine le lecteur jusqu’à la fin. J’avoue qu’Ana dramatise parfois beaucoup surtout au sujet de son nouveau colocataire, mais cela m’a fait réaliser qu’avec mon anxiété, je sens la tension montée lorsqu’il y a des changements dans mon quotidien. Si j’avais son âge, j’aurais probablement agi comme elle. Je vous laisse découvrir si elle donne une chance à Édouard, mon second personnage favori. J’aime quand ils sont mystérieux et c’est son cas. Ana en parle à mainte reprise sans qu’on le connaisse en profondeur. Le suspense dure jusqu’à la fin et c’est ce qui rend l’histoire intéressante.

Je le recommande pour les 10 ans et plus puisque Ana étudie au secondaire, les adolescentes vont pouvoir s’identifier soit à elle ou à son entourage. Le thème abordé (ne pas juger trop rapidement) est important et je crois que plusieurs jeunes filles vont se poser des questions en fermant le livre sans que ça soit un roman qui donne une leçon. Les conversations sont fluides et l’entourage d’Ana aide à lui faire réaliser un nouveau point de vue.

Bien que j’ai deux fois son âge, je me suis reconnue en elle pour sa passion pour le journalisme et une partie de moi souhaite que je l'aille découvert à l'adolescence au lieu des dernières années. C’est la deuxième œuvre que je lis de cette auteure, je l’ai mis dans ma liste d’écrivain à suivre. Les deux romans m’ont réconforté et j’ai le sentiment que ce n’est que le début.

Extraits

Maman est sur le gros nerf. Elle me bombarde de tâches à faire afin que la maison soit impeccable pour notre invité. Nous ne recevons pas le prince William, quand même ! Je déteste avoir à l’endurer quand elle se métamorphose de cette manière. (p.97)

Il y a d’autres raisons qui me poussent à être bourrue, mais je les garde pour moi. Être privée de minutes précieuses en compagnie de mes amies en est une, mais je suis également impatiente de revoir mon beau Romain. (p.130)

Tu sais, je suis passionnée par les bouquins. Je lis chaque fois que j’en ai l’occasion. Comme tu m’inspires à fond avec tes publications sur Insta, je me demandais si mon idée t’apparaîtrait intéressante. Je désire t’imiter, mais en publiant des appréciations littéraires. Tu vois le genre ? Je voudrais devenir une booktubeuse, à la manière de Maya avec ses vidéos sur le net. Je voudrais conseiller des romans et partager mon avis sur mes lectures. (p.225)

Mon entrevue avec l'auteure 

Ma chronique de Bulles de filles- Complots et bulle mystère 

samedi 5 mars 2022

Entrevue avec Catherine Voyer-Léger

 


Biographie

Catherine Voyer-Léger a signé plusieurs ouvrages dont Métier critique, un essai sur l’état de la critique culturelle au Québec, et Prendre corps, un recueil de microrécits qui lui a valu en 2019 le Prix littéraire Jacques-Poirier–Outaouais.

Elle collabore à plusieurs projets collectifs et à certaines revues, et est très active sur les médias sociaux. Mère monoparentale, femme de cœur et femme de tête, elle est directrice générale du Conseil québécois du théâtre.

Crédit pour la photo et biographie : Catherine Voyer-Léger - Québec Amérique (quebec-amerique.com)

Questions

Quelles sont tes inspirations pour tes projets d’écriture?

Ça dépend vraiment des projets. Parfois c’est un sujet qui s’impose (je savais que je voulais parler de la critique, je savais que je voulais parler du corps). Je reçois des commandes aussi – c’est le cas de Nouées - que j’accepte uniquement si elles épousent d’assez près quelque chose qui m’habite. Les livres naissent un peu comme des rêves je dirais : je vois, un peu flou, le type de résultat auquel je voudrais arriver et le travail concret commence, quitte à ce que ça m’éloigne de la chimère initiale.

Quels défis as-tu rencontrés lors de la rédaction de ton premier essai Métier critique?

J’ai l’habitude d’écrire dans des formes brèves (chroniques, fragments, microrécits), c’était donc la première fois que j’avais le projet d’une forme plus continue, celle de l’essai plus traditionnel. C’est difficile pour moi de savoir comment rentrer dans un tel texte. J’ai un peu tourné en rond au départ avant de trouver la bonne organisation de la table des matières qui m’a alors permis de prendre ça un chapitre à la fois pour que ce soit plus digeste.

Est-ce que Nouées est inspirée d’une expérience personnelle?

La collection III, dirigée par Danielle Laurin, demande à l’autrice de baser son récit sur trois souvenirs et la part de fiction est laissée à la discrétion de chacun. Nouées est un texte autobiographique. On parle parfois d’autofiction et je ne serai pas rigide au point de refuser ce terme, mais on est quand même beaucoup plus proche de l’autobiographie dans le sens qu’outre quelques petits détails, tel un prénom qui a été changé, tout est lié à mon expérience.

Mes trois souvenirs sont les suivants : le jour où j’ai vu pour la première fois ma fille adoptive, le jour où j’ai visité ma mère qui était en cure de désintoxication quand j’avais quatre ans et demi et un épisode dépressif que j’ai vécu au début de la vingtaine. Ces souvenirs sont tissés autour des thèmes de la maternité et de la culpabilité et me permettent aussi de revisiter mon parcours : là d’où je viens. Par je veux dire le milieu, mais aussi l’époque. À certains égards, la société a beaucoup changé en 40 ans.

Combien de temps consacres-tu à un projet du moment où tu as l’idée jusqu’à la version finale? Est-ce que tu dois faire de la recherche?

Ça dépend vraiment des projets. Nouées a été écrit en environ huit mois. Mais c’est un court récit autobiographique qui justement ne demande pas de recherche (si ce n’est fouiller dans de vieilles photos) et que j’ai pu écrire en fragments sans avoir constamment le besoin de me relire.

Mouvements, qui paraît aussi ces jours-ci, a été écrit sur trois périodes différentes en presque dix ans.

Prendre corps était d’abord un projet Web qui a duré environ 16 mois. 365 fragments ont été écrits sur cette période et ensuite nous avons passé environ 4 ou 5 mois à travailler sur une version pour le livre.

Les essais sont souvent un peu plus exigeants sur la durée parce qu’ils demandent de la recherche et dans mon cas, beaucoup de lectures, et lire, on le sait, est une activité passionnante, mais lente.

Il faut comprendre aussi qu’une fois que nous avons une première version du manuscrit, c’est le travail éditorial qui commence et pour avoir travaillé avec plusieurs maisons d’édition, je peux vous assurer qu’aucune ne travaille de la même façon et sur le même rythme. Il faut aussi s’y adapter.

Quel essai suggérais-tu à un lecteur qui souhaite découvrir ce genre littéraire?

Il y en a tant…

Je suggère souvent Les filles en série de Martine Delvaux qui pour moi a été une grande découverte à plusieurs égards : les thèmes, mais aussi la forme m’ont profondément marquée.

Sur la maternité, je suggérerais Cicatrices : Carnets de conversion de Sara Danièle Michaud qui vient de paraître et qui recoupe plusieurs thèmes de Nouées. (J’espère tellement qu’on nous invitera à en jaser ensemble dans un événement littéraire!).

Je suggère aussi souvent Raconter et mourir de Thierry Hentsch, grand intellectuel maintenant décédé. C’est un livre plus épais, qui peut faire peur un peu, mais faut lui aussi le prendre un chapitre à la fois. Il interroge les grands récits fondateurs de l’Occident et on a vraiment le sentiment de devenir plus intelligent en le lisant.

Quels sont tes prochains projets?

Je mets la touche finale ces jours-ci à mon deuxième album jeunesse, celui-ci portant sur la question de l’adoption. J’ai surtout des projets d’essais dans les prochaines années. Je n’ose pas trop en dire sur les thèmes que j’aborderai, mais j’ai trois projets d’essai sur le feu, plus ou moins avancés. Reste à trouver le temps d’écrire !

Lien de ma chronique de Nouées

jeudi 3 mars 2022

Princesse promise – les épines d’une rose tome 2 de Naomi Chauret

 


Publié chez Scarab le 24 septembre 2021

4e de couverture

Déjà deux royaumes sont tombés aux mains de l’affreux roi Allan de Fleurelle. Naythan et Mila ont été séparés et leurs chemins ne cessent de diverger. Le prince devra renforcir sa coquille pour ne pas céder à la manipulation et la princesse n’aura d’autres choix que de se forger une toute nouvelle identité pour survivre. Les temps seront difficiles et les malheurs s’accumuleront. Les Vagabonds, un groupe de fugitifs cachés en forêt, pourraient bien représenter le seul espoir de sauver le continent d’Aldoria de la menace d’un empire tyrannique.

Malmenée par la tempête, la rose doit développer ses épines.

Mon avis

Est-ce que vous vous êtes déjà demandé ce qui s’est vraiment passé lorsque Blanche-Neige était perdue en forêt ? C’est ce qui s’est produit avec Mila qui va rencontrer un groupe de Vagabonds et l’aider à survivre loin de chez elle. Lorsque Blanche-Neige s’est fait avoir à 3 reprises, Mila est beaucoup plus débrouillarde. Je ne croyais pas cela possible, mais je me suis encore plus attachée à elle. Je ne veux pas dénigrer les princesses de mon enfance, mais je trouve que Mila est un meilleur modèle pour les jeunes filles.

Si je devais donner une étole à un de personnage, je choisirais Vieux-Jean qui est demeuré aux côtés de Mila lors des moments difficiles. Celle que j’ai le moins appréciée est Victoria. Je ne l’aimais pas durant le tome 1, mais j’ai encore plus un mauvais pressentiment à son sujet. Par contre, elle ajoute du piquant à l’histoire et je crois que sa présence est importante.

J’aurais souhaité que Naythan soit davantage dans le roman, mais il m’a fait vivre des émotions intenses tout comme Mila. J’apprécie qu’il soit plus qu’un prince qui vient à la rescousse de la princesse. Bien qu’il n'apparait que dans quelques chapitres, je croise les doigts qu’il prenne davantage d’importance dans les deux prochains bouquins. Il n’est pas un homme parfait, mais au moins il a une forte personnalité.

J’ai une préférence pour ce roman puisqu’il contient davantage d’action, mais je recommande de commencer par le tome un pour connaître les personnages et comprendre le dénouement de l’histoire. J’ai découvert que le public cible était de 13 à 99 ans et je pense que c’est effectivement le cas. J’en ai 36 et j’ai dévoré chacune des lignes.  Les événements qui se produisent dans ce livre sont plus sombres que dans le premier, alors je le suggérais à partir de 13 ans, peut-être 10, si l’enfant possède un excellent niveau de lecture. 

 Ma chronique du tome 1 

Entrevue avec l'auteure 

 


mardi 1 mars 2022

Fuis-le si tu m’aimes- Un triangle amoureux déchirant de Sylvie G.

 

Publié chez Andara le 25 janvier 2022

384 pages

4e de couverture

Bailey entretient depuis de nombreuses années une grande amitié avec Vincent, un aspirant pharmacien brillant et inhibé. Leur relation est mise à rude épreuve quand la jeune universitaire s’éprend de Sean, un étudiant en médecine fort séduisant. Jaloux, Vincent tente alors d’avouer à Bailey qu’il est amoureux d’elle et met tout en œuvre pour discréditer Sean, qu’il considère comme un bad boy manipulateur.

 Au fil des événements qui fragilisent sa nouvelle liaison amoureuse, Bailey s’inquiète des changements qu’elle observe chez son meilleur ami Pourquoi réagit-il autant ? Pourrait-il avoir raison au sujet de Sean? Ce dernier trouve pour sa part les agissements de Vincent excessifs, voire agressifs. Qui dit vrai? Déchirée, Bailey se voit contrainte à choisir entre une amitié précieuse devenue suffocante et un amour enivrant possiblement éphémère. Or, sa décision aura des répercussions bouleversantes.

Mon avis

Pour avoir lu plusieurs romans de l’auteure, celui-ci est un de mes préférés que cela soit pour l’intrigue, la romance, les relations entre les personnages, tous ces éléments m’ont gardé en haleine jusqu’à la fin. Bien qu’il contienne plus de 400 pages et que j’assistais à des conférences dans le cadre du salon du livre de l’Outaouais, j’ai éprouvé de la difficulté à déposer le bouquin. Je me suis attachée à Bailey. Elle a tout un caractère, mais je l’apprécie avec ses qualités et ses défauts. Sean est un mélange parfait de méchant garçon et du parfait petit ami. Par contre, Vincent s’est vraiment le plus démarqué et je lui donne mon étoile pour cette raison.

J’ai souvent entendu de mauvais commentaires à propos des triangles amoureux et je vous confirme que l’auteure a réussi à me faire passer par toute une gamme d’émotion. À certains moments, je craignais pour la vie de certains personnages. Si vous regardez Investigation, vous allez noter certains points en commun avec l’antagoniste. Je tremblais en pensant qu’il y a déjà eu des cas similaires dans la réalité.

J’adore la romance en général, mais j’avais tendance à me tenir loin des histoires à trois de peur d’être déçue. C’est souvent prévisible, la fille choisit l’homme qui demeure à ses côtés depuis toujours au lieu du nouveau venu. Comme Sylvie G. m’étonne à chacun de ses livres, je souhaitais lui donner une chance et elle m'a surprise. Je craignais aussi que Sean devienne un cliché, mais il suit de près Vincent dans ma liste de personnage favori. J’espère qu’il vous fera rêver autant que moi.

Ce que j’ai le plus apprécié est l’évolution psychologique des trois protagonistes. On ressent facilement leurs émotions, on comprend leur point de vue et on peut s’imaginer à leur place même si on ne l’échangerait pour rien au monde dans certains cas.

Les chapitres expriment les points de vue des trois personnages, mais de deux en particulier. Je croyais que cela aiderait à deviner le dénouement de l’histoire, l’auteure a réussi à brouiller les pistes.

Si vous avez aimé sa série Kelly McDade bien que je le suggère pour les 18 ans et plus ou que vous aimez les livres de Judith Bannon, je pense que vous allez dévorer ce roman-ci.

Extraits

Elle se contente donc de hausser le volume de la musique, et nous nous réfugions dans le silence pendant que la voix de Miley Cyrus emplit l’habitacle. Je déteste cette artiste. Elle n’est pas mauvaise. Au contraire, je pense qu’elle a beaucoup de talent, mais justement pourquoi se foutre à poil pour vendre des albums quand on sait chanter ? Elle représente la sexytude-pas certain que ce soit un mot- qui me fait chier. (p.65)

L’amour passionnel, le vrai, celui qui confirme le sentiment d’être uni à la bonne personne physiquement, mentalement et émotionnellement, est rare. Il faut parfois du temps pour le trouver, et quand on le tient enfin, on doit en prendre soin comme de la chose la plus précieuse au monde..(p.333)

Lien de mon entrevue avec l'auteure 

Le grand Da Silva -Tome 1 de Frédérique Dufort

  Publié chez les éditions Boomerang le 12 novembre 2024 352 pages Lu en format papier 4 e de couverture Un jeune joueur de soccer ...