mercredi 28 juin 2023

Représailles – Inébranlable Katherine de Mylène Bossé

 

Publié chez Édiligne le 24 avril 2023

347 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Ce ne devait être qu'un simple mandat d’infiltration. Je devais m’assurer que le chef des entreprises Tinman ne trempe pas dans l’illégalité. Je m’allie donc au frère de ma meilleure amie pour tenter de démanteler cette possible organisation ignoble de trafic humain.

Vince. Cet homme aux yeux émeraude me chamboule complètement, mais je m’interdis de le fréquenter. Chose difficile lorsqu’il s’amuse constamment à me rappeler à quel point je peux me sentir vulnérable en sa présence. Les émotions qu’il éveille en moi pourraient faire tomber mon masque inébranlable. Peut-être que succomber me donnerait l’occasion de passer à autre chose...

Alors que je m’inquiète pour la sécurité de ma mère, je dois en faire abstraction le temps d’accomplir ma mission. Tandis que mes sentiments divergents risquent de provoquer ma perte, seule une confiance aveugle envers mon équipe pourra me permettre d’atteindre ma cible. Et si la solution était de mettre Victoria dans la confidence ?

Mon avis

Mylène Bossé m’avait recommandé de commencer par le premier roman avant celui-ci pour bien comprendre l’histoire et après l’avoir terminé, je donnerais le même conseil.  La meilleure amie de Katherine est de retour et elle est la narratrice de quelques chapitres, alors je crois que c'est important de connaître son récit pour embarquer dans cet univers.

Les thèmes abordés ne sont pas joyeux, mais ce n’est pas aussi sombre à ce que je m’attendais en lisant l’avertissement au début du livre. Vous allez trouver des scènes de batailles sanglantes et certains moments qui viennent me chercher, mais j’ai apprécié de vivre ces émotions. Je souhaite oublier ma vie quotidienne lorsque je lis et l’auteure a réussi à atteindre ce but.

Le roman est majoritairement à deux voix, mais j’ai une préférence pour Katherine qui n’hésite pas à botter des fesses pour aider ceux qu’elle aime. C’est un point qu’elle a en commun avec Victoria. Toutefois, je dirais qu’elle est un niveau moins combatif que son amie. Dans le premier tome, Victoria s’entraînait énormément et participait à des combats illégaux, alors que Kate ne se bat pas. J’aime que ses amis soient importants pour elle, d’ailleurs elle tombe amoureuse du frère de Victoria. Elle peut sembler froide au commencement, mais on lui découvre un côté attendrissant.

Vincent a un caractère semblable à Nate. Les deux demeurent aux côtés de leurs conjointes et les aident à traverser les épreuves, c’est ce que j’aime retrouver dans les bouquins. Kate ne laisse pas sa place, mais Vincent se défend bien aussi.

Certains passages ont ébranlé une fibre en moi et certains m’ont fait sourire. Il y a quelques scènes intimes, mais elles servent à l’histoire. Ceux qui ne sont pas amateurs de romans érotiques ne décrocheront pas avant d’atteindre la dernière page. J’aime chacun des personnages et c’est une série qui vous donne envie d’aller jusqu’à la fin.

Extraits

Je dois maintenant faire disparaitre toute trace de tristesse avant de passer le pas de la porte. Je déteste lorsque mes sentiments prennent le dessus de façon, lorsqu’ils deviennent ingérables. (p.7)

Même si elle refuse que je l’aide, l’inquiétude ne part jamais. Elle est toujours là quelque part au fond de mon ventre, attendant que mon téléphone sonne pour m’annoncer la mauvaise nouvelle qui détruira ma vie. Entre temps, il faut que je la vive, cette vie de merde ! (p.99)

Quelques heures plus tard, nous sommes toujours assis dans la bibliothèque. Le seul endroit qui a un effet apaisant sur ma sœur et qui promet de nous assurer l’intimité nécessaire pour discuter tranquillement. (p.127)

J’ai choisi d’être dans l’ombre. Tout gérer dans l’obscurité est beaucoup plus sécuritaire qu’être à l’avant-scène. (p.301)

Ma chronique du premier tome

Mon entrevue avec l'auteure 

samedi 24 juin 2023

Entrevue avec Christina Fournier Pedneault alias Cosplaytinafit

 


(Crédit photo) g_ray__ 

Biographie :

Cosplaytinafit (compte cosplay)

Ta_bouk (compte booktagram)

Cosplayer depuis octobre 2018

Personnages principaux : Harley Quinn, Pennywise et Himoko toga

J’adore l’univers de Gotham, les personnages de film d’horreur et séries iconic et certains animes spécifiques.

Je suis une geek passionnée et créative.

Questions

D’où te vient l’intérêt pour le cosplay ?

J’ai toujours été une personne artistique, créative et geek. J’ai fait de la comédie musicale pendant cinq ans en raison de trois soirs semaines, lors d’un théâtre d’été dans ma ville natale. J’ai toujours aimé interpréter et rentrer dans la peau d’un personnage. Donc, le cosplay m’a toujours intrigué, tout ces gens passionnés qui se réunissent pour partager les mêmes intérêts le temps d’une convention. Dès ma première convention, j’ai eu la piqure. Plusieurs personnes venaient me parler, même si on ne se connaissait pas, puisqu’ils aimaient le même fandom soit gotham et que je cosplayais Harley Quinn.

Quels conseils donnerais-tu à une personne qui travaille actuellement sur son premier cosplay ?

Je lui conseillerais de choisir un personnage qu’il aime vraiment peu importe s’il est connu et peu importe s’il est populaire présentement. Tu seras beaucoup plus motivé à travailler sur un projet cosplay si tu as un fort intérêt pour le fandom et pour le personnage. Également, il ne faut pas se mettre trop de pression pour son premier cosplay, on ne devrait jamais se mettre trop de pression, mais encore moins à notre premier cosplay. Je crois qu’il est rare de commencer dans cette passion en sachant coudre, faire du crafting, se maquiller, styler une perruque, etc. Donc, je crois qu’il ne faut pas hésiter à demander de l’aide à nos amis.es/connaissances dans la communauté. Sinon, avec l’aide de Youtube, on peut toujours trouver des tutoriels pour nous aider. Ça n’a pas n’importance pour moi que le cosplay soit acheté, donné en commission ou fabriqué. L’Important c’est de commencer quelque part, s’améliorer et surtout s’amuser. Une première version d’un cosplay peut toujours être améliorée par la suite, il n’est pas obligé de toujours présenter de nouveaux cosplays, ça peut être une version modifiée ou améliorée d’un cosplay qu’on a déjà fait.

Parmi tous les personnages que tu as personnifiés, lequel est ton préféré et pourquoi ?

C’est une question très difficile parce qu’il y a tellement de personnages que j’ai aimé personnifiés dont ceux de Gotham, de la famille Addams, différents mashups que j’ai fait et des personnages d’horreur. Je dirais que mes deux personnages égaux préférés sont Harley Quinn et Pennywise. Je me reconnais dans Harley Quinn puisqu’à la base elle est une psychiatre et que la psychologie m’a toujours intéressé, c’est pour cette raison que j’ai fait un certificat en santé sexuel. Également, elle a une belle folie et elle est totalement elle-même. Finalement, elle a un amour incommensurable pour le joker. Pennywise m’a réconcilié avec l’horreur, après avoir arrêté d’écouter ce genre de film pendant des années. En ce qui concerne mes passions, je suis du style toute ou pantoute. Mon copain est un grand amateur de film d’horreur et lorsqu’on a emménagé ensemble, il m’a fait écouter les deux films de IT, j’ai eu un immense coup de cœur pour le personnage, l’acteur qu’il l’interprète est incroyable.

Selon toi, qu’est-ce qu’un cosplay réussi ?

Ma définition d’un cosplay réussie est d’être heureux du résultat de notre cosplay qu’il soit comme mentionné précédemment acheté, donné en commission, en partie fabriqué ou entièrement fabriqué, qu’il soit la parfaite représentation d’un personnage ou qu’il soit un mixte de plusieurs personnages. Je crois que dans l’univers du cosplay, il y a place à la créativité afin de donner notre couleur à nos personnages, qu’on les crée de toute pièce ou qu’ils sont déjà connus de tous. Je préfère donner ma couleur à mes cosplays et que les gens reconnaissent que c’est ma version du personnage.

Quels conseils donnerais-tu à une personne qui va à sa première convention ?

Mon premier conseil serait d’être totalement à l’aise d’y aller en cosplay, même si vous n’être pas satisfait à 100% de votre cosplay, on s’améliore tous d’une convention à l’autre. Également, il ne faut pas hésiter d’aller demander la permission aux cosplayers pour prendre des photos avec eux ou de leur donner vos bons mots si vous aimez leur cosplay. Les cosplayers sont en grand majorité social et heureux quand on leur mentionne qu’on aime leur cosplay. L’important est seulement de toujours demander la permission avant de prendre un cosplayer en photo, d’un pour être respectueux et de deux pour avoir une belle photo du cosplay, au lieu d’avoir une photo semi-flou prise sur le vif.  Également, avant de toucher un cosplayer lors d’une photo, comme par exemple de mettre votre bras autour de la personne, il est important de demander la permission. Aussi, il est important de demander la permission avant de toucher un accessoire d’un cosplayer, certains ont passés plusieurs heures à les confectionner et ne veulent pas les laisser dans les mains de d’autres personnes. Un autre conseil serait de faire attention au cosplay des autres cosplayers quand on circule, de faire attention de ne pas piler sur une cape, une robe, etc. et de faire attention de ne pas bousculer les accessoires des cosplayers pour les raisons mentionnées précédemment. Je dirais que l’important est d’avoir du plaisir et de ne pas hésitez d’aller discuter avec les gens qui participent à la convention et aux marchands. Finalement, je vous conseillerais d’acheter vos billets d’avance surtout pour les grosses conventions puisque ça se peut que l’évènement devienne sold out et d’arriver tôt si vous voulez éviter les longues files d’attendre.

Quels mangas ou animés recommanderais-tu à un néophyte ?

Mon premier animé qui fut un grand coup de cœur fut Death Note. Death Note est un manga et un animés populaire qui suit un lycéen nommé Light Yagami qui trouve un cahier surnaturel capable de tuer n’importe qui dont le nom est écrit à l’intérieur. Après avoir commencé à utiliser le cahier pour punir les criminels, il se trouve en conflit avec L, un détective prodige qui tente de le capturer. Le scénario explore des thèmes tels que la justice, la morale et la nature humaine, et est connu pour ses retournements de situation et son suspense. Je ne vous conseil pas du tout le film, je trouve qu’il ne rend vraiment pas hommage au manga et à l’anime, je l’ai trouvé très décevant. Sinon, les autres animes que j’adore sont avatar, my hero academia et arcane. Pour les personnes qui n’ont pas peur de se lancer dans de très longue série, je vous conseille Naruto et Dragon Ball qui sont de grand classique du genre.

Quels sont tes prochains projets ?

Pour mes prochains projets, j’ai le goût de rester dans l’univers de l’horreur en continuant de personnifier Pennywise et M3gan, mais je vais également cosplayer Freddy Kruger et un genderbend de Chucky. Également, cet été je vais faire partie d’un groupe de DC Bombshells lors du Comiccon de Montréal et d’un groupe de Shaman King lors de l’Otakuthon. Aussi, je vais continuer à interpréter des personnages de l’univers de Gotham, de la famille Addams, de my hero academia et de stranger things. Éventuellement, j’aimerais cosplayer des personnages de Game of thrones qui est ma série favorite.


Au-delà de la musique de Geneviève Boucher


Publié chez La maison rose le 14 novembre 2022

432 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Joshua et Jasper sont deux amis d’enfance qui ont réalisé leur rêve de musique. Avec Penta-J, ils parcourent le monde et partagent leur passion devant des foules de fans. Inséparables, les deux hommes ont toujours eu une relation très intense, une amitié fusionnelle que leur nouvelle réalité de stars met maintenant à l’épreuve.

En effet, dans le tourbillon de la vie de tournées : entre les fêtes, le sexe et l’alcool, Joshua semble s’être égaré… Le talentueux bassiste n’est plus le même et sa consommation commence à prendre le contrôle de sa vie.

Un soir, alors que Jasper essaye de mettre un Josh intoxiqué au lit, celui-ci l’embrasse.  Ce baiser, dont Josh ne reniera pas l’existence, arrivera-t-il remettre en question le statu quo des bases de leur amitié ? Se pourrait-il qu’après toutes ces années, qu’après tous les secrets partagés entre eux, l’affection ait franchi une limite qu’ils ignoraient ?

Mon avis

En tant qu’amatrice de musique, je n’ai pas attendu longtemps pour parcourir le premier livre de cette série. Je lis peu de romance homosexuelle, mais l’univers m’intriguait à un point que j’ai décidé de sortir de ma zone de confort. Honnêtement, je n’ai pas noté de différence avec mes lectures habituelles. Les conflits que vivent Josh et Jasper pourraient se retrouver dans un autre bouquin. Je trouve que l’auteure a ajouté une touche de réalisme dans l’histoire bien que les protagonistes jouent dans un groupe de musique reconnue mondialement. J’ai été marqué par les commentaires mentionnés par certains membres de leur entourage. Certains l’acceptaient et d’autres auraient dû tourner leur langue 7 fois avant de parler. Je crois que c’est important de commencer ce roman avec un esprit ouvert pour bien l’apprécier.

J’adore autant Joshua que Jasper, mais j’ai décidé de donner mon étoile du match à Jasper parce que c’est avec lui que je connectais davantage. Il demeure aux côtés de Josh, alors qu’il vivait des épreuves peu évidentes. S’il n’avait pas été présent, je me questionne sur l'avis de Josh. En même temps, si Josuha n’avait pas été là, Jasper n’aurait pas évolué de la même façon et n’aurait sûrement pas trouvé le grand amour. Il l’a aidé à ouvrir les yeux et je crois que chacun d’entre eux a son importance.

C’est un récit que j’ai lu rapidement, car j’ai embarqué dans l’univers de Penta-J. J’ai aussi apprécié les autres membres qui apportent une touche d’humour dans l’histoire même si les protagonistes m’ont fait sourire à quelques occasions. Chaque chapitre débute avec un couplet qui pourrait devenir un succès radiophonique. Le seul bémol que j’ai trouvé est qu’il n’y a aucun extrait en français. Comme c'est un groupe québécois, j’aurais souhaité voir au moins une chanson en français. On valorise tellement l’anglais quand on vise une carrière internationale qu’on laisse peu de place à notre belle langue.

Si vous aimez la musique et la romance contemporaine, je vous le recommande. C’est une magnifique histoire qui vous fera vivre de multiples émotions. Je vous assure que l’auteure vous réserve quelques surprises pendant votre lecture.

Extraits  

Malgré notre amitié, Josh a tendance à faire à sa tête. Le lien qui nous unit peut-il être suffisant pour le convaincre d’effectuer ce sacrifice, pour lui, pour moi, pour le band? Je l’ignore..Il me faut toutefois tenter le coup. (p.17)

Il dit être amoureux d’un seul gars, moi, donc ce n’est clairement pas physique, son affaire. Il m’aime, moi, ma personnalité, parce qu’on se connaît si bien. Mais est-ce vraiment ce sentiment qui le harcèle? Ou est-ce une amitié si intense que ça lui fait croire ça ? Ou est-ce moi qui suis dans le champ, aveuglé par les stéréotypes? Est-ce possible que deux amis, deux meilleurs amis, soient tellement compatibles qu’au bout du compte, ils ne deviennent qu’un? (p.76)

Depuis les dernières années, nous avons côtoyé la crème de la communauté artistique, mais ce soir frôle le summum. Nous sortons de cette cérémonie comme ses plus grands gagnants, pourtant, je me sens comme un enfant à Noël. Je suis une vraie groupie! Ils sont tous là. Mes plus belles inspirations. (p.124)

J’ai été idiot de croire que ces sentiments que j’ai toujours éprouvés pour Josh n’étaient que de l’amitié. Il a seulement réalisé bien avant moi que c’était plus que ça. Je n’arrive plus à démêler le vrai du faux dans ma tête. (p.175)

Mon entrevue avec l'auteure 

vendredi 23 juin 2023

Entrevue avec Amélie Riopel

 


Biographie

Habitée depuis toujours par la passion des mots, Amélie Riopel nous offre un tout premier roman qui va droit au cœur. Quête identitaire, affirmation de soi et amour parsèment une histoire riche en émotions et en rebondissements.

Crédit : Communiqué de presse des éditeurs Réunis

Questions

Quelles sont tes sources d’inspiration lorsque tu écris ?

Pour Partir de nulle part, je me suis beaucoup inspiré des femmes de mon entourage. D’ailleurs, plusieurs aventures d’Alice sont tirées d’anecdotes et de faits vécus. J’aime bien aussi observer le monde qui m’entoure, écouter comment les gens parlent. Être attentive aux façons dont les gens s’expriment m’aide énormément à alimenter mes dialogues. Finalement, quand je suis en panne d’inspiration, j’aime bien fouiller Internet à la recherche de bouts de phrases ou d’images qui me servent de point de départ pour débuter ou faire avancer une histoire.

Qu’est-ce qui t'a motivé à te lancer dans l’écriture ?

Plus jeune, on me disait souvent que j’avais un talent pour inventer des histoires. Pour être honnête, je me suis assise sur ce talent pendant longtemps sans mettre les efforts pour le développer et surtout en pensant que ça ne se perdrait pas avec le temps. J’avais tort ! Durant une bonne partie de mon adolescence et de ma vie adulte, j’ai arrêté de lire et d’écrire, pensant que ça ne mènerait… nulle part.

Il a fallu que je m’établisse un peu plus dans la vie et que j’apprenne à me faire confiance pour oser recommencer à écrire. Bref, ce goût pour l’écriture a toujours été ancré en moi, il n’est jamais vraiment parti, je l’ai simplement délaissé pour vivre autre chose.

Quels conseils donnerais-tu à un nouvel auteur ?

Lire et écrire. Tous les jours si possible. Si c’est important pour toi, c’est important de faire de la place dans ta vie et de trouver du temps pour te consacrer à cette passion, même si ce n’est pas toujours évident.

L’autre conseil que j’aimerais donner aux nouveaux auteurs et que je me rappelle à moi-même par la même occasion : écris sans penser au jugement des autres. Si tu arrives à éteindre la voix critique dans ta tête pendant que tu couches ton premier jet sur papier, c’est le meilleur cadeau que tu puisses te faire. Si à chaque phrase, tu t’arrêtes pour te demander « est-ce que c’est bon ? », « est-ce qu’une maison d’édition publierait ça ? », « est-ce que ma mère, ma sœur, mon beau-frère, mon ami et alouette vont aimer ça ? » tu n’arriveras jamais au bout d’un projet. Écrit d’abord pour toi, le reste suivra.

Quels défis as-tu rencontrés pendant l’écriture de ton roman ?

Un des premiers défis pour moi a été d’arriver à décrire avec justesse des scènes que je voyais avec précision dans ma tête. En fait, c’était tellement précis dans ma tête que ça devenait difficile de trouver les bons mots pour emmener le lecteur à voir ce que moi je voyais. Il y a certaines scènes que j’ai imaginées tellement de fois, que j’avais hâte d’écrire et qu’au moment fatidique, je me suis retrouvée bloquée. La scène au karaoké est un parfait exemple de moment cathartique que j’ai eu de la difficulté à écrire.

Un autre défi que j’ai rencontré c’est de conserver une cohérence avec l’évolution de mes personnages. Pour ce roman, j’ai travaillé avec un plan, une grille de personnage. J’étais organisée ! Sauf qu’au fil de l’écriture, les personnages prennent vie à un tel point que le plan, la tournure initiale du roman n’avait plus de sens. En somme, les personnages refusaient d’aller de l’avant avec les grands projets que j’avais pour eux. Je pense que beaucoup d’auteurs se retrouvent dans cette situation. Dans ce temps-là, il n’y a pas 36 mille solutions, il faut revoir le plan. C’est parfois décourageant, mais ça peut aussi être une très belle chose que de se laisser surprendre par sa propre histoire.

Est-ce que tu écris avec de la musique, si oui, quelle est ta chanson fétiche ?

J’écris parfois avec de la musique, mais pas toujours. Pendant l’écriture de Partir de nulle part, j’ai écouté beaucoup de musique qui date de la fin des années 90/début des années 2000. Si je devais nommer une seule chanson, ce serait Hit me baby one more time de Britney Spears. Je trouvais cette chanson très à propos pour mon personnage principal.

Quelle est ta destination favorite pour écrire ?

Généralement sur mon sofa avec une table d’appoint ou sur mon balcon lorsque la température le permet.

Quels sont tes prochains projets ?

L’histoire d’Alice me trotte toujours en tête. J’aimerais bien écrire une suite où l’on rencontrerait une Alice plus adulte, plus mature, mais qui devra décider si elle est prête à faire confiance à l’amour.

Également, je suis une grande fan de thriller et de roman d’horreur. C’est un genre que je me suis donné comme défi d’explorer dans mon écriture.


mercredi 21 juin 2023

Le trip d’une vie de Caroline Langevin


 

Publié chez les éditions de Mortagne le 7 juin 2023

280 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Ma situation actuelle : trentenaire, sans emploi, privée de ma coloc à cause de l’amour. Constat : rien ne me retient au Québec ! Alors, j’ai accepté de partir en road trip avec des quasi-inconnus. Selon Éloïse, ma meilleure amie, j’ai pris ma décision sur un coup de tête. Je dirais plutôt que je réfléchis plus vite que les autres ! J’espère juste qu’entre mes partners de voyage et moi, la chimie opérera. Surtout avec le séduisant Olivier…

Agrippée au volant d’un autobus transformé en maison sur roues, mes rêves et mes doutes en poche, je prends la direction des Rocheuses canadiennes. Je sens que ce sera le trip d’une vie, et j’ai bien hâte de voir ce qu’il me réserve !

Mon avis

Si vous avez lu la trilogie Sœurs désespérées, vous reverrez Sandrine qui est la protagoniste de ce roman-ci et Éloise va apparaitre à quelques reprises. J’étais triste de quitter ces personnages après le dernier tome, alors cela me fait plaisir de les retrouver dans un tout nouvel univers.

C’est une chicklit parfaite pour l’été surtout si vous espérez partir à l’aventure en laissant tout derrière vous. C’est plus facile à dire qu’à faire, mais au moins ce roman permet de rêver d'autant plus que j’ai longtemps souhaité de visiter les rocheuses.

Si vous vous attendiez à une romance, ce n’est pas tout à fait le cas. On peut remarquer l’évolution de la relation entre Sandrine et Olivier, mais c’est vraiment le voyage, expérimenter de nouvelles choses et l’amitié qui sont les thèmes principaux de l’histoire. C’est exactement ce que je cherchais lorsque j’ai ouvert ce livre. Vous allez trouver quelques aspects que vous allez voir dans les autres romans du même genre. Sandrine fête un peu trop et qu’elle se met les pieds dans les plats, mais c’est ce qui fait son charme. Certaines personnes vont peut-être noter une redondance, ce qui n’est pas mon cas. J’avais envie de rire en parcourant ces pages et l’auteure a atteint son but.

Je donne mon étoile du match à Olivier pour avoir eu l’idée de ce voyage et comme il devait photographier des paysages jusqu'aux rocheuses, le périple n'aurait pas eu lieu sans lui. Je l’ai trouvé distant par moment, mais il m’a fait sourire à plus d’une reprise. J’aime le fait qu’il soit un photographe, j’ai une appréciation particulière pour les artistes.

Sandrine vient en deuxième. Je crois qu’elle cherchait à donner une direction à sa vie et je vis encore des périodes semblables. J’ai pu me reconnaître en elle pour cette partie. Je l’admire d’avoir eu le courage de partir à l’autre bout du pays avec un homme qu’elle connaissait à peine et elle a réussi à en profiter de chaque seconde. J’aime toujours autant son sens de l’humour, d’ailleurs les mignons sont de retour. C’est la blague qui m’avait le plus marqué dans Sœurs désespérées.

Extraits

Anyways, ne dit-on pas que dans la vie, rien n’arrive pour rien ? Ma vie tournait un peu en rond, alors pourquoi ne pas lui donner une direction ? Si ce n’était pas censé se faire, quelque chose se serait mis en travers de mes projets. (p.15)

De mon côté, j’ai été élevé par des parents hyper stricts qui croyaient savoir mieux que leurs enfants comment ils pouvaient être heureux. J’ai deux frères qui ont fait tout ce que mes parents voulaient, soit des études menant à un travail de bureau de neuf à cinq. Je suis donc le mouton noir de la famille, le pauvre artiste perdu. (p.49)

Au moins, tes choix te reviennent. Ça doit être quand même chouette de sentir qu’ils sont approuvés par nos parents, ajoute Jules, un peu perdu dans ses pensées. Les miens considèrent que si on ne travaille pas de neuf à cinq du lundi au vendredi, ce n’est pas un emploi.

Ceux d’Oli sont pareils, renchérit Flavie. Et là on parle d’art ! Ouh là là ! On les perd grave. J’te laisse imaginer ce qu’il pense de son « hobby ». Ça d’l’air que son père lui répète encore que même si ça paye les factures pour le moment, ça ne construit pas une vie et qu’il lui faudra bientôt revenir les deux pieds sur terre. Franchement, c’est moche. Ce serait bien si la valeur de l’air était reconnue dans notre société. (p.126)

Qu’est-ce qu’il fait encore ici, celui-là ? Après ça, on vient se plaindre que ça ne parle pas assez français dans les autres provinces canadiennes. Fallait que je tombe sur le seul abruti de la noce qui sait aligner deux ou trois mots. (p.134)

Mon entrevue avec l'auteure 

 

dimanche 18 juin 2023

Entrevue avec Anne-Marie Lobbe


Crédit : Anne-Marie Lobbe - Auteur - Éditions Hurtubise (editionshurtubise.com)

Biographie

En plus de signer une chronique de littérature jeunesse au Journal de Montréal, Anne-Marie Lobbe est journaliste et rédactrice pour le magazine Cool !, ainsi que plusieurs sites Web. La tête toujours pleine d’idées et d’histoires, son inspiration lui vient surtout en faisant du jogging ou sous la douche. Elle adore la randonnée, les chats, les films d’horreur, les olives, le vin orange et le punk-rock, et elle connaît pratiquement tous les épisodes de Friends par cœur. Quand elle visite des gens, elle aime discrètement déplacer leurs objets ou ajouter le mot « paprika » à leur liste d’épicerie qui traine. À deux sur mon paddle board est son quatrième roman, son premier aux Éditions de La Bagnole.

Crédit : communiqué de presse de La Bagnole

Questions

Quelles ont été vos inspirations pour À deux sur mon paddle board ?

J’avais envie d’une histoire d’été qui regroupe plusieurs de mes « indispensables » d’été, comme passer du temps dans la nature et dans un chalet, faire du paddle board et jaser avec des amies en ouvrant une bouteille de vin orange! Je désirais également mettre à l’avant-plan une amitié forte et les obstacles, en quelque sorte, qu’un tel lien amical peut vivre et surmonter… Puis, je voulais aborder l’anxiété généralisée, mais sans que ce soit trop lourd. Ensuite, je trouvais intéressant de « forcer » la rencontre de deux personnes qui, sans le savoir, peuvent énormément s’apporter l’une à l’autre. J’ai agrémenté le récit de quelques anecdotes personnelles ou qui sont arrivées à des amies.   

Qu’est-ce que vous appréciez le plus à propos de l’écriture ?

La liberté d’explorer et de repousser les limites de l’imagination. Créer des univers qui peuvent divertir, faire du bien et rassembler.

Quels défis avez-vous rencontrés lors de l’écriture de votre premier roman ?

Je dirais que je ne me faisais peut-être pas suffisamment confiance? Je remettais sans cesse en question ce que j’écrivais, je me disais que dans le fond, c’était nul… Puisque je signe une chronique de littérature jeunesse depuis des années, je vois énormément de livres passer et je voulais trouver une façon de me démarquer. Quand j’ai décidé de m’écouter en ne me mettant aucun frein, toute cette pression est tombée!

Quels conseils donneriez-vous à un nouvel auteur ?

Écris. Continuellement. Note toutes les idées qui te passent par la tête, même si elles semblent bizarres ou même s’il est 3 heures du matin. Écris et laisse vraiment libre cours à ton inspiration sans passer ton temps à te relire. Ça, fais-le à la fin. Puis, n’essaie pas d’imiter le style des autres en te basant sur ce qui « pogne » en littérature en ce moment. Écris, tout simplement. Sois authentique à ce que tu as réellement envie d’écrire. Ton style personnel se dévoilera par lui-même.

Le magazine Cool ! est un des rares magazines jeunesse qui perdure dans le temps, selon vous quel est le secret de sa longévité ?

Son contenu recherché et sélectionné avec soin. Des articles qui abordent autant les grandes tendances du moment que des sujets intemporels. Par exemple, le bal des finissants, la mode, le féminisme, l’écoanxiété, etc. Un des points positifs des réseaux sociaux, c’est de pouvoir échanger avec les jeunes, de leur demander ce qui les intéresse réellement, qui ils ont envie de voir sur la couverture du magazine, etc. Le magazine COOL!, c’est une belle et grande communauté! Puis, répondre à une foule de tests, par exemple dans les éditions spéciales « Spécial Tests », c’est tellement le fun, peu importe notre âge!

Quels sont vos prochains projets ?

À court terme, la rédaction de la suite de mon plus récent roman À deux sur mon paddle board. En plus de tous mes articles et toutes mes piges habituelles. Ensuite, je travaillerai à d’autres projets d’écriture pour des nouveaux romans ou, qui sait, pour la télé!

Ma chronique À deux sur mon paddle board 

Représailles – Audacieuse Victoria de Mylène Bossé

 

Publié chez Édiligne le 18 octobre 2021

Lu en format papier

4e de couverture

Me venger, c’est tout ce qui m’importe. Et pour y arriver, j’ai besoin de l’aide de ma famille. Le problème? C’est que j’ai disparu il y a près de deux ans, sans donner aucun signe de vie. Les raisons qui m’ont poussé à faire profil bas sont lourdes à porter…

Ma priorité devait être la destruction des hommes qui me tourmentent. Mais celui à qui on donne l’ordre de me protéger brouille toutes les cartes. Celui qui me fait peur, autant qu’il m’attire. Alors que je fais face à mes démons avec mes poings, je ne sais pas comment réagir face à lui. Mais mon temps est compté. Pour protéger les gens que j’aime, je me battrai jusqu’à la fin.

Mon avis

J’hésitais avant de me lancer dans cette série puisque le résumé me disait qu'il s'agissait d'un récit hors de ma zone de confort. Toutefois, comme j’avais adoré la série Virage, j’ai décidé de découvrir cette auteure dans un autre genre littéraire. Si vous avez apprécié Vengeance, je vous recommande ce livre. C’est une histoire un peu sombre, mais qui contient de la romance et de l’amitié.

Je donne mon étoile du match à Kate, la meilleure amie de Victoria qui ajoute de la luminosité et de l’humour dans le roman. Bien que j’ai bien aimé les deux protagonistes, j’ai une préférence pour cette femme que je souhaiterais avoir dans mon entourage. Elle n’a pas vu Victoria pendant une longue période et pourtant rien n'a changé entre elles.  

Victoria vient en deuxième position. Elle ne se laisse pas marcher sur les pieds et elle va tout faire pour atteindre ses objectifs. Je me questionnais sur la scène de bataille dans le premier chapitre, il faut poursuivre pour comprendre le lien. L’auteure a un don pour garder le lecteur captivé jusqu’à la dernière ligne.

J’aime les romans à deux voix et c’est le cas de celui-ci. Cela aide à entrer dans la tête du personnage masculin et savoir comment il vit la situation. Nate est le narrateur de seulement quelques chapitres , mais on s'attache à lui. Il gére mal sa colère, mais il demeure aux côtés de Victoria à travers les épreuves hors du commun.  

Si vous ne connaissez pas cette auteure, c’est un excellent bouquin pour la découvrir si vous appréciez les romans de suspense et d’action et qui contient un peu de douceur.

Extraits

Miss Chipie..tu sais très bien que je ne peux pas parler sans perdre ma concentration.

Ah oui ? C’est nouveau ? Avant, tu étais excellent pour accomplir plusieurs tâches en même temps. Mais si c’est ton excuse.. (p.46)

Si tu promets de ne dire à personne où j’habite. Sinon, je devrai te tuer..et aucun combat n’est autorisé à la maison, blagué-je. (p.106)

Plus seule…Ce simple rappel fait tomber toutes mes défenses. Les larmes coulent sur mes joues et je me sens apaisée. C’est comme si une partie du poids qui pesait sur mes épaules disparaissait subitement. Me tournant vers lui, mes lèvres s’étirent. Le sourire qu’il me renvoie est sincère, sans arrière-pensée. Et la tension qui régnait s’évapore, laissant la place à un silence paisible.  (p. 142)

Ça me fait tellement du bien de retrouver mon autre moitié, celle qui m’accepte telle que je suis. Si j’étais Meredith Grey, elle serait Christina Yang. (p.209)

Entrevue avec l'auteure 

mercredi 14 juin 2023

Partir de nulle part d’Amélie Riopel


Publié chez les éditeurs réunis le 17 mai 2023

334 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Alors qu’elle achève ses études universitaires, Alice vit sa première peine d’amour. Celle qui nous fait tout remettre en question. Dans son cas, son malheur la conduit surtout à enchaîner une série de mauvaises décisions. Aventures d’une nuit, sites de rencontres et soirées trop arrosées: tous les moyens sont bons pour tenter d’oublier son ex. Peine perdue, car Charles lui colle encore à la peau.

Épuisée de vivre mille et une déceptions et ne trouvant pas de réconfort auprès de sa coloc, elle abandonne ses cours sur un coup de tête et part rejoindre sa mère au Mexique. C’est pendant ce séjour qu’Alice réalise que, pour être heureuse, elle devra faire du ménage dans sa vie. Son retour chez elle est donc marqué par un ardent désir de se reprendre en main.

Les choses se compliquent quand elle rencontre Thomas, un garçon charmant qui a tout de l’homme idéal. Mais est-ce vraiment ce dont Alice a besoin? Parfois, il vaut mieux arrêter de suivre le plan établi… surtout lorsque celui-ci ne mène nulle part !

Mon avis

Pour un premier roman, je trouve que l’auteure a fait un magnifique travail. Je m’attendais à ce que la protagoniste évolue grâce à son voyage au Mexique, mais ce n’est pas le cas à 100%. Toutefois, le résumé mentionne qu’elle réalise qu’elle doit faire du ménage dans sa vie et c’est effectivement après ce voyage qu’elle prendra les décisions qui l'aideront ou pas. Je vais vous laisser le découvrir puisque c’est ce qui créer la beauté du récit.

Normalement, je n’apprécie pas les personnages qui passent leur temps à boire et à fêter et qui ignorent ce qui va mal. Je m’y étais préparé et Alice est dans la vingtaine, c’est l'occasion d'expérimenter. J’ai bien aimé son évolution, sa relation avec Charles la rendue plus mature et mon avis sur elle n’était plus le même au début du livre qu’à la fin. Pour cette raison, je suis heureuse d'avoir continué ma lecture.

Je donne mon étoile du match à Steph, la meilleure amied’Alice. Bien que la science ne soit pas un de mes intérêts, je me suis reconnue en elle pour son côté sérieux et qui travaille trop fort pour atteindre ses buts. Elle peut sembler fade en premier lieu, mais elle cache un côté festif que l’on découvre surtout vers la fin.

Bien que la relation entre Charles et Alice prend une place importante, plusieurs thèmes sont abordés comme l’amitié et la vie professionnelle. Je crois qu’on a tous vécu des passages à vide semblables et plusieurs lecteurs pourront s’y reconnaître.

Mon second personnage favori est Thomas, il ne prend pas la place que je souhaiterais dans la vie de la protagoniste, mais c’est le personnage masculin qui a le plus de charme. Disons que je l’ai apprécié autant que j’ai aimé détester Charles.

D’ailleurs, j’ai ri un peu quand Alice rencontre les parents de ce dernier. Il y a quelques mentions de noms de la famille royale et avec le recul, je trouve que l’auteure a bien choisi.

Si vous vivez une période de changement ou que vous souhaitez passer un bon moment de lecture, je vous le recommande surtout pour l’humour. Je vous avise que vous allez voir quelques phrases en anglais dans le livre spécialement dans le chapitre où elle travaille dans un bar. Cela ajoute une touche de réalisme puisque cela risque de se produire dans ce secteur de Montréal.

Extraits

On a toujours dit de moi que j’étais une personne passionnée et déterminée. Le problème, c’est qu’en ce moment, je ne suis pas certaine de savoir ce que je veux dans ma vie. Résultat, j’ai l’impression d’aller nulle part, mais j’y vais avec passion et détermination. (p.18)

Si je n’étais pas autant rebutée par les piscines publiques, j’irais nager au parc. Sauf que tremper dans les microbes et l’urine de je ne sais qui, non merci. Je vous l’ai dit, il y a trop de monde au pied carré, Aussi je pense qu’elles sont déjà fermées en septembre. C’est quoi l’idée d’avoir encore des canicules à ce temps-ci de l’année? (p.25)

Ça me prend toutes mes forces, mais j’arrive à la supprimer. Ça ne me sert pas à grand-chose de la garder. Juste ressasser des souvenirs qui font mal. Je pense que le pire, c’est de ne pas savoir. Ne pas savoir pourquoi ça ne fonctionnait pas pour lui. Pourquoi il n’a pas réussi à m’aimer comme moi je l’ai aimé? (p.140)

Chaque moment passé avec lui, je devais me surveiller. Me retenir d’être trop ou pas assez. C’est maintenant que je me rends compte à quel point c’était épuisant. Si c’était épuisant aussi épuisant pour moi, ça l’était peut-être autant pour Charles. Si j’avais pu me permettre d’être imparfaite avec lui, peut-être serait-on encore ensemble, aujourd’hui (p.175)

Je pense qu’on est brisées à cause des comédies romantiques et des films de Disney (p.190)

 

 

lundi 12 juin 2023

Entrevue avec Marie-Pier Haineault


 

Biographie

Diplômée en communication, Marie-Pier a toujours eu du plaisir à jouer avec les mots. Cette habileté lui est d’ailleurs très utile dans le cadre de son travail en marketing. Sa créativité et son désir de raconter des histoires l’ont par ailleurs poussée à écrire d’abord de courts récits, puis ce premier roman. Avec un horaire bien chargé, ce n’est pas les idées qui lui manquaient, mais le temps ! Et quoi de mieux qu’un confinement pour se lancer dans de nouveaux projets !

Crédit : 4e de couverture de Quand tout ne se passe pas comme prévu.

Questions

Pourquoi avoir choisi la rénovation comme thème pour votre premier roman ?

Pendant la pandémie, plusieurs personnes se sont donné comme projet de rénover leurs demeures, sans nécessairement avoir de l’expérience dans le domaine. Mes réseaux sociaux débordaient de femmes s’attaquant à des idées de grandeur, et j’étais vraiment impressionnée. Ceci m’a donc inspiré, et ça m’a mené à l’écriture de mon premier roman.

Qu’est-ce qui vous a motivé à vous lancer dans l’écriture ?

J’ai toujours été très créative, et la création littéraire était dans mes plans depuis le secondaire. J’avais plusieurs idées, des plans d’écriture qui s’accumulaient sur mon ordinateur, mais le manque de temps me limitait dans la concrétisation d’un roman. Le dernier confinement de janvier 2022 m’a poussé à me lancer dans de nouveaux projets, et je me suis lancé le défi d’écrire un livre en 30 jours.

Quels défis avez-vous rencontrés lors de la création de votre œuvre ?

Travaillant dans un univers très bilingue, j’avais parfois de la difficulté à exprimer les pensées d’un personnage exclusivement en français. La traduction d’expressions que j’utilise couramment ne signifiant pas tout à fait ce que je voulais dire, cela a représenté un obstacle.

Le fait aussi que ce soit un premier roman, je n’avais pas d’indicateur quant à ce qui était requis pour une publication en termes de longueur par exemple. Je me suis beaucoup interrogé pendant l’écriture, pour finalement décider de l’écrire en suivant mon instinct. Cela aura finalement porté ses fruits !

Est-ce qu’il y a d’autres auteurs de chicklit que vous admirez ?

J’aime beaucoup les romans de Sylvie G et de Judith Bannon. Par contre, mon coup de cœur indélogeable depuis plusieurs années, demeure le roman Soutien-gorge rose et veston noir de Raphaëlle Germain.

Quels conseils donneriez-vous à un nouvel auteur ?

De suivre son instinct et simplement commencer ! Il ne faut aussi pas s’arrêter au jugement de votre entourage, qui pourrait être perplexe face à votre nouveau projet. 

Quelles sont vos principales sources d’inspiration ?

Les discussions que j’ai avec mon entourage sont une de mes principales sources d’inspirations, particulièrement lors de la création de mes personnages. Bien évidemment, les petites péripéties qui s’invitent dans ma vie m’inspirent également beaucoup.

Quels sont vos prochains projets ?

J’ai déjà un deuxième roman d’écrit et je ne compte pas m’y limiter. J’ai environ une dizaine de plans d’écriture dans mon ordinateur que je compte bien concrétiser.

 


Les quatre filles du notaire Hart de Diane Lacombe

 


Publié chez Québec Amérique le 23 mai 2023

276 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Lorsque l’épouse du notaire Hart planifie l’avenir de ses quatre filles en âge de convoler, elle ignore l’ampleur du défi qui l’attend. De Jacinthe, au caractère austère, à Léonie, l’érudite, en passant par la libertine Nora et la timide Pauline, aucune ne se déclare prête à se marier.

Membres de la haute société de leur village, les époux Hart décident qu’une saison de bals tenue à leur domicile, et où seraient invités les jeunes hommes bien nés de leur entourage, offrirait à leurs filles la perspective de dénicher un fiancé. Mais rapidement, des difficultés soulevées par les sœurs Hart menacent de faire échouer le projet de leurs parents.

Mon avis

C’est une magnifique romance dans le genre de Jane Austen. J’ai bien aimé ma lecture en général, cela m’a fait du bien de lire une histoire qui se déroule au 19e siècles. J’ai noté quelques ressemblances avec Les filles du Dr. March. Si vous avez aimé ce livre (ou le film), je vous recommande celui-ci. Vous ne trouverez pas de scène intimes et tout se passe au niveau sentimental. C’est différent des romans modernes dans le bon sens, car l’auteur a réussi à rendre le récit intriguant.

Je donne mon étoile à deux personnages : La première à Léonie, c’est la sœur avec qui j’ai le plus d’affinité. J’aime bien tous les personnages avec leurs qualités et leurs défauts, mais c’est elle que j’ai appréciée davantage que cela soit pour sa vision de l’amour ou son intérêt pour la lecture. La deuxième va à sa tante Rose Hart qui apporte une touche d’humour et elle partage ses avis avec franchise avec Léonie dans leur échange épistolaire.

La correspondance est la partie que j’ai appréciée le plus dans le livre. Elle m’a fait sourire et cela ajoutait un plus au lieu de tourner le roman seulement autour des bals qui se déroulent chaque mois.

C’est le premier bouquin que je lis de cette auteure et j’ai appris son décès récemment, c’est ce qui m’a donné envie de découvrir son écriture. Je n’ai pas été déçue et je crois que le public cible et les amateurs de romance apprécieront ce livre. J’ai passé un beau moment et cela m’a ouvert les yeux davantage sur la romance contemporaine.

Extraits

Évidemment, avec votre tignasse noire et raide, vous n’avez pas énormément de soins à accorder à votre tête. Léonie, vous avez passé l’âge de tresser vos cheveux, franchement ! Il y a un moment déjà que vous auriez dû opter pour le chignon mou. Ma pauvre, vous avez si peu de goût pour la coiffure. Ni pour cela ni pour le reste. (p,21)

Je suis ravie que les romans que vous m’avez empruntés avant de partir vous aient tant plu et je partage vos commentaires si pertinents sur le Delphine de Madame de Staël. Vous faites bien de ne pas montrer les livres à votre mère. Comme vous, je crois que ses goûts en matière de littérature, féminine surtout, ou ses convictions religieuses réprouvent ce genre d’ouvrages. De plus, cela pourrait alimenter ses récriminations sur mon mode et mes choix de vie. (p.34)

La première fois que je me suis trouvé devant cette bibliothèque, j’ai cru que les livres allaient m’engloutir ou s’emparer de moi. Bref, sa dimension m’est apparue incroyablement énorme. Il est vrai que je n’atteignais pas la quatrième étagère, à cette époque. Je devais avoir dix ans. Je ne possédais aucun livre et les seuls qu’on me donnait à lire en classe étaient tous d’une minceur décevante. Voyant la vitesse avec laquelle je les dévorais, le frère Benoît m’a amené ici pour me faire découvrir ce trésor. Pour moi, ça été comme un coup de foudre. Une porte grande ouverte sur l’univers. Sur l’univers tel qu’il est, observable, mesurable, justifiable. J’ai été conquis immédiatement par ce mode inédit. (p.111)


samedi 10 juin 2023

Entrevue avec Marie-Claude Renaud

 

Biographie

Marie-Claude Renaud est née à St-Isidore en 1980. Après des études interrompues en arts plastiques, sciences humaines, soins infirmiers, théâtre et scénarisation, elle choisit en 2009 une carrière de danseuse nue. En 2015, elle commence à pratiquer intensivement le yoga, et entreprend une formation pour l’enseigner. À ce jour, elle écrit, est toujours danseuse nue, et heureuse de l’être.

Crédit pour la biographie et photo: La Mèche | Marie-Claude Renaud (groupecourteechelle.com)

Questions

Quelles ont été vos inspirations pour la création de votre livre ?

Ma vie. C’est une œuvre autobiographique, mais aussi mes réflexions sur les clichés, les stéréotypes, les tabous et tout ce genre de demi-vérités qui forment une culture.

Quels défis avez-vous rencontrés lors de l’écriture de Yogi Stripper ?

Celui de ne pas me positionner en victime et de ne faire de procès à personne. J’ai voulu écrire une histoire où j’analyse davantage mes torts, les conséquences de mes actes et mes responsabilités face à mon vécu. 

Selon vous, qui est son public cible ?

Honnêtement, je ne sais pas, mais je crois que mon livre peut parler à n’importe qui, qui est en quête de sens.  

 

Ma maison d’édition m’a aussi dit que ce sont majoritairement des femmes qui achètent leurs livres. Moi, j’aimerais que les hommes me lisent. Je crois qu’ils pourraient se sentir concernés par beaucoup de sujets que j’aborde.

Quels sont les commentaires les plus marquants que vous avez reçus concernant votre œuvre ?

Je ne sais pas si c’est le commentaire le plus marquant, mais celui que j’entends le plus souvent c’est que mon œuvre est franche, authentique et sans tabous.

La musique est mentionnée à plusieurs reprises dans le livre, avez-vous une chanson ou un groupe en particulier qui vous a accompagné pendant son écriture ?

Non, quand j’écoute de la musique, je ne peux pas écrire. Ça prend trop de place dans ma tête.

Quels sont vos prochains projets ?

Rester humble, garder la tête hors de l’eau, profiter de la vie…et écrire un autre livre.

 


Tous nos étés de Carley Fortune

 

Publié chez Robert Laffont Canada le 28 avril 2023

358 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Six étés pour s’aimer.
Un instant pour se perdre.
Deux jours pour se donner une seconde chance.

On dit qu’il est impossible de défaire ce qui a été fait. Pour Perséphone Fraser, qui a commis la plus grande erreur de sa vie il y a dix ans, cela semblait vrai. Depuis, elle a dit adieu aux étés lumineux au bord du lac de son enfance. Elle passe désormais tous ses étés dans son appartement en ville, sortant avec des amis et gardant tout le monde à une distance respectable de son cœur.

Jusqu’au jour où elle reçoit un appel qui la renvoie à Barry’s Bay, dans l’orbite de Sam Florek – l’homme qu’elle n’arrive pas à oublier.

Tous nos étés raconte, en alternant entre hier et aujourd’hui, comment Percy et Sam sont devenus inséparables et même plus pour ensuite se séparer. Est-ce que leur attirance mutuelle pourra faire oublier les erreurs de Percy?

Mon avis

Si vous aimez la romance, c’est le livre qu’il faut lire cet été. Bien qu’il contienne plus de 300 pages, je l’ai parcouru en deux jours tellement j’ai embarqué dans l’histoire. Je lis généralement des livres québécois, mais j’encourage aussi les auteurs canadiens. Elle a déjà publié plusieurs bouquins, mais c’est le premier que je lis d’elle et je n’ai pas été déçue.

Les protagonistes sont loin d’être parfaits que cela soit les décisions que Percy a prises ou le manque de communication de la part de Sam. Je crois que certains d'entre vous pourraient être irrités par leurs comportements, mais dans mon cas, c’est ce qui les rends attachants et réalistes. Je ne vous cacherais pas qu’ils m’ont déçue par moment, mais c’est ce qui créer la beauté du récit. Tous les couples rencontrent des bas dans l’histoire et je tiens à connaître comment ils vont s’en sortir. On peut prévoir la fin, mais c’est le chemin sinueux que j’ai adoré découvrir.

J’ai hésité à donner mon étoile du match à Charlie qui est un des rares personnages humoristiques du roman ou à Sam qui bien ne s’exprime pas toujours comme il devrait à su gagner mon affection. J’avoue que certaines blagues de Charles sont salées et pourraient écorcher quelques oreilles, mais c’est ce qui fait son charme. Dans les chapitres qui se déroulent dans le présent, il est plus mature. Quant à Sam, j’admire son côté bourreau de travail. Il a travaillé fort pour devenir médecin en plus d'aider Percy pour sa première traversée du lac et à poursuivre l’écriture de ses nouvelles.

Percy vient en troisième place. J’aime le fait qu’elle écrive.Elle ne choisit pas toujours la bonne option, mais je pense que cela arrive à tous le monde incluant moi. Je souhaiterais avoir un Sam à mes côtés pour commenter mes nouvelles et m’encourager à aller au bout de mon projet. Je crois qu’au fil des années, Percy réalise qu’un ami semblable, c’est très précieux et on en rencontre peu dans une vie. Un autre élément que je me suis reconnue, ce sont ses crises d’anxiété surtout lorsqu’elles se produisent à des moments importants, j’ai ressenti de la compassion pour elle.

Le roman se déroule en deux volets : les étés que Percy et Sam passent à Barry’s Bay et le présent, alors qu’ils se revoient après plus de 10 ans. Chaque chapitre apporte une intrigue et nous donne envie de connaître les personnages davantage.

Extraits

Quand Sebastian est entré dans ma vie j’en étais à considérer que toute adulte sérieuse devait trouver une personne avec qui s’établir. Sebastian cochait toutes les cases : il était beau, cultivé et prospère, et malgré son côté pontifiant, il arrivait à parler avec n’importe qui d’à peu près tous les sujets. Cela dit, j’avais quand même du mal à lui ouvrir mes tiroirs secrets. J’ai appris il y a longtemps à tempérer ma manie de verbaliser sans les filtrer les pensées qui me viennent à l’esprit. Je croyais que j’arrivais plutôt bien à donner sa chance au coureur, mais Sebastian a finalement constaté mon indifférence, avec raison. Il ne m’intéressait pas. (p.10)

J’aimais les films d’horreur, que mes parents avaient depuis longtemps renoncé à censurer, et j’engloutissais les bons vieux romans de R.L. Stine et de Christopher Pike avec le même plaisir que les séries récentes dans lesquelles des ados populaires se transforment en loups-garous à la pleine lune ou celles où ces mêmes ados chassent des fantômes après une séance de cheerleading. (p.18)

Son côté nerd le rendait curieusement sympathique, et son humour sarcastique me faisait mourir de rire. Il lisait avec presque autant de plaisir que moi, quoi qu’il avait davantage un penchant pour les livres sur les génies et les magazines de science et de nature. (p.52)

Je suis passée maître dans l’art d’esquiver le sentiment de solitude qui avait menacé de me faire sombrer au début de la vingtaine. Ma méthode prévoit de travail jusqu’aux yeux, du sexe sans lendemain et des cocktails hors de prix avec Chantal. J’ai mis des années à me perfectionner. (p.59)


mardi 6 juin 2023

Who’s the boss by Anne Lange

 



Published on July 1st, 2017

290 pages

Paperback

Back Cover

Who gets to be the boss when they're both used to being in charge? Frankie Stevens has always preferred dirt and trucks to dresses and dolls. Wear a pair of heels? Never. Construction boots are as comfortable as a pair of slippers. Her dream is to make a name for herself in the construction industry, by running the company she inherited after her father's death. When somebody tries to sabotage her business, she hires a security professional to protect her assets. But how can she be expected to get any work done with the dominant and sinfully handsome Gabe McBride hanging around?

Gabe has some old-fashioned beliefs. After his father passed away he became "man of the house" and now he’s part-owner of The Vault, an upscale BDSM club. He’s always taken his role as protector very seriously. When he meets Frankie, he expects a hard-edged, been-around-the-block-a-few-times construction worker. Instead, he finds himself toe-to-toe with a feisty sprite, who swears like a champ but smells like lilacs and sawdust. She may not fit any of the boxes on his perfect woman checklist, but his head is jammed full of erotic images of her. She’s clearly a woman used to being in charge, but he's determined to protect her while he uncovers who’s out to ruin her. Now he just needs to get this beautiful, fiery woman to submit to him for both her safety and her pleasure...

My review

I like The McBride men books better than the two other ones, even though I enjoyed reading them all. I found out that they are more about what I am looking for in romance. There are a few scenes that are happening at The Vault, but not much as I found in other three books. The main theme of the story is the relationship between Frankie and Gabe. I like the fact that they take the time to know each other and they are both close from their families. I would say that it is the second theme of the novel and some member might surprise you especially at the end.

The author surprised me a few times especially with the last chapters. I thought it was only going to be a romance, but the intrigued about what is happening with Frankie’s company is great too. I did not find any boring moment while I was reading.

Until now, I have to say that Gabe is my favorite McBride bother’s. I do not know much about him, since we are trying to find who is trying to destroy Frankie’s company, but I know enough to get attached to the character and enjoy what he did for the female protagonist.

I also like Frankie, she is one of my favorite protagonist from Anne’s book. She is not the typical girly type and I find that refreshing in romance. She is the one who take in charge of what she wants and it might get her into troubles, but I admire her for that.

The book is well written and it is a fast pace reading. I will recommend it if you are looking for something to read during the summer. It is the perfect weather for that.

Excerpts

Gabe was a firm believer in rules. When people didn’t follow instructions, orders or rules, accidents happened. Expectations had to be clearly articulated and understood. Consequences were a definite possibility. His goal, like the guy dishing out the directive to Jimmy, was to ensure nobody got hurt while under his watch. (p.2)

Gabe wasn’t a chauvinist – far from it. He loved self-confident, self-sufficient, strong women. Hell, to put up with a man like him, she had to be able to hold her own. But he equally cherished the softer side of them. The side that wanted to be with a man like him. A man who liked to show women how special they were. (p.18)

" She may be a foot shorter than me, but she’s got more balls than some men I know, uses more curse words than you do, and she’s not afraid to stand up for herself. " But she was also smart enough to know when to ask for help. And for one who preferred to be in control at all times, stepping back to let somebody else step forward and run the show took courage. (p.62)

Generally, he was a patient man. Even in his role as a Dom, he avoided aggressive behavior. Some Doms liked to bark out orders, took joy in total control. Not him. He’d found over the years women responded better to softly worded commands. (p.179)

My interview with the author 

dimanche 4 juin 2023

Yogi stripper de Marie-Claude Renaud

 

Publié chez les éditions La mèche dans la collection Flammèches le 17 mai 2023

252 pages

Lu en format papier

4e de couverture

De ses débuts dans les bars de danseuses en région jusqu’à son succès dans les plus grands clubs de Montréal, Marie-Claude Renaud dévoile les coulisses de cet univers sulfureux dans une langue franche et sans jugement. Avec la même spontanéité, elle raconte ses explorations houleuses des drogues psychédéliques, et se livre sur son rapport difficile avec les dépendances, l’alimentation et son image corporelle. Enfin, ayant trouvé dans le yoga une paix relative, elle y a également découvert une certaine hypocrisie, qu’elle ne manque pas de dénoncer !

Mon avis

S’il y a un livre qui risque de vous sortir de votre zone de confort cette année, c’est bien celui-ci. L’auteure entre en détail dans sa vie de stripteaseuse du début en 2009 jusqu’à aujourd’hui. Elle explique comment elle a commencé ce métier et pourquoi elle continue. Je souhaitais découvrir comment ce mode de vie allait la mener au yoga, alors que si on ne s’y connaît pas, on pourrait croire qu’ils sont opposés. Elle aborde comment elle est devenue enseignante vers la fin et je me questionne presque pour savoir lequel des deux chemins a été le plus destructeur. Ce n’est pas parce qu’on dit que les yogis ont un style de vie sain que c’est toujours le cas.

C’est son rapport décomplexé avec la drogue et son honnêteté qui m’ont le plus marqué dans ce livre et surtout quand elle mentionne que se manquer de respect est de faire ce que l’on n’a pas envie. Je crois que cette phrase va me suivre pendant un très long moment. J’admire comment l’auteure s’adresse à son public sans censure et elle ne tourne pas autour du pot. Elle ne cache pas les mésaventures qu’elle a vécues ni ses opinions. Elle risque de choquer certaines personnes, mais je dirais que c’est un bouquin qu'on doit lire au moins une fois dans sa vie. Cela peut vous ouvrir à d'autres horizons sans aller dans l'extrême.

Quant aux chapitres sur le yoga, je vous avouerais que cela ne m'a pas étonnée. C’est comme dans n’importe quel domaine, certaines personnes sont dignes de confiance et vous aideront à aller vers le haut et d’autres vont nous rabaisser. Je me le dis chaque fois que j’assiste à une conférence sur le développement personnel ou que je lis sur le sujet, je prends ce qui me convient et je laisse partir le reste. Ce n’est pas toujours évident surtout si on reçoit des commentaires semblables à l’auteure, mais je la félicite d’avoir continué malgré les embûches.

Extraits

J’ai même eu droit à Toi, tu méritais pas que je te traite de grosse !  A priori, j’avais trouvé ça gentil. Mais en y repensant, qui mérite de se faire traiter de grosse ? (p.26)

En voyageant, je me suis rendu compte que la culture et l’éducation influencent le comportement des gars vis-à-vis des filles. (p.26)

Toute mon adolescence, quand on allait vers Mercier, je passais devant le Paradise. Un club de danseuses. J’étais donc intriguée de savoir ce qui se passait là. J’imaginais des soirées très glamour dans des ambiances feutrés, avec les plus belles filles dans les plus beaux costumes en train d’onduler comme des serpents et de charmer comme des sirènes. (p.39)

Souvent la nuit quand je prenais une marche en fumant un joint pour décompresser, je regardais le lien de Kingston et je disais God, send me someone like me with the opposite set of genitals. Je vivais tellement en anglais que je priais en anglais. Je cherchais quelqu’un comme moi. J’ai été une loner toute ma vie. J’ai vraiment l’impression de bien m’entendre avec moi-même. En tout cas, je savais qu’avec quelqu’un comme moi, je m’ennuierais pas. (p.91)

Je faisais du Vinyasa, une forme de yoga tellement dansant ! Une gymnastique lente, rythmée par le souffle. Ça touchait ma fibre artistique. J’adorais. Le yoga, comme d’autres activités physiques, ça rend stone. C’était pile dans mes cordes ! Avez-vous déjà entendu parler du yoga buzz ou du yoga brain ? C’est le jargon pour décrire comment on se sent après une classe, (p.129)


L’étrangère de Sonia Alain

  Publié chez les éditeurs Réunis le 20 novembre 2024 344 pages Lu en format papier 4 e de couverture Constantinople, hiver 986. ...