dimanche 4 juin 2023

Yogi stripper de Marie-Claude Renaud

 

Publié chez les éditions La mèche dans la collection Flammèches le 17 mai 2023

252 pages

Lu en format papier

4e de couverture

De ses débuts dans les bars de danseuses en région jusqu’à son succès dans les plus grands clubs de Montréal, Marie-Claude Renaud dévoile les coulisses de cet univers sulfureux dans une langue franche et sans jugement. Avec la même spontanéité, elle raconte ses explorations houleuses des drogues psychédéliques, et se livre sur son rapport difficile avec les dépendances, l’alimentation et son image corporelle. Enfin, ayant trouvé dans le yoga une paix relative, elle y a également découvert une certaine hypocrisie, qu’elle ne manque pas de dénoncer !

Mon avis

S’il y a un livre qui risque de vous sortir de votre zone de confort cette année, c’est bien celui-ci. L’auteure entre en détail dans sa vie de stripteaseuse du début en 2009 jusqu’à aujourd’hui. Elle explique comment elle a commencé ce métier et pourquoi elle continue. Je souhaitais découvrir comment ce mode de vie allait la mener au yoga, alors que si on ne s’y connaît pas, on pourrait croire qu’ils sont opposés. Elle aborde comment elle est devenue enseignante vers la fin et je me questionne presque pour savoir lequel des deux chemins a été le plus destructeur. Ce n’est pas parce qu’on dit que les yogis ont un style de vie sain que c’est toujours le cas.

C’est son rapport décomplexé avec la drogue et son honnêteté qui m’ont le plus marqué dans ce livre et surtout quand elle mentionne que se manquer de respect est de faire ce que l’on n’a pas envie. Je crois que cette phrase va me suivre pendant un très long moment. J’admire comment l’auteure s’adresse à son public sans censure et elle ne tourne pas autour du pot. Elle ne cache pas les mésaventures qu’elle a vécues ni ses opinions. Elle risque de choquer certaines personnes, mais je dirais que c’est un bouquin qu'on doit lire au moins une fois dans sa vie. Cela peut vous ouvrir à d'autres horizons sans aller dans l'extrême.

Quant aux chapitres sur le yoga, je vous avouerais que cela ne m'a pas étonnée. C’est comme dans n’importe quel domaine, certaines personnes sont dignes de confiance et vous aideront à aller vers le haut et d’autres vont nous rabaisser. Je me le dis chaque fois que j’assiste à une conférence sur le développement personnel ou que je lis sur le sujet, je prends ce qui me convient et je laisse partir le reste. Ce n’est pas toujours évident surtout si on reçoit des commentaires semblables à l’auteure, mais je la félicite d’avoir continué malgré les embûches.

Extraits

J’ai même eu droit à Toi, tu méritais pas que je te traite de grosse !  A priori, j’avais trouvé ça gentil. Mais en y repensant, qui mérite de se faire traiter de grosse ? (p.26)

En voyageant, je me suis rendu compte que la culture et l’éducation influencent le comportement des gars vis-à-vis des filles. (p.26)

Toute mon adolescence, quand on allait vers Mercier, je passais devant le Paradise. Un club de danseuses. J’étais donc intriguée de savoir ce qui se passait là. J’imaginais des soirées très glamour dans des ambiances feutrés, avec les plus belles filles dans les plus beaux costumes en train d’onduler comme des serpents et de charmer comme des sirènes. (p.39)

Souvent la nuit quand je prenais une marche en fumant un joint pour décompresser, je regardais le lien de Kingston et je disais God, send me someone like me with the opposite set of genitals. Je vivais tellement en anglais que je priais en anglais. Je cherchais quelqu’un comme moi. J’ai été une loner toute ma vie. J’ai vraiment l’impression de bien m’entendre avec moi-même. En tout cas, je savais qu’avec quelqu’un comme moi, je m’ennuierais pas. (p.91)

Je faisais du Vinyasa, une forme de yoga tellement dansant ! Une gymnastique lente, rythmée par le souffle. Ça touchait ma fibre artistique. J’adorais. Le yoga, comme d’autres activités physiques, ça rend stone. C’était pile dans mes cordes ! Avez-vous déjà entendu parler du yoga buzz ou du yoga brain ? C’est le jargon pour décrire comment on se sent après une classe, (p.129)


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