jeudi 30 mai 2024

Les péchés ordinaires de Hugo Meunier

 

Publié chez Stanké le 15 avril 2024

414 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Une rupture mal digérée. Un voyage en amoureux pour tester si « ça passe ou ça casse ». Un vieux couple qui élargit ses horizons. Un esclave en quête de liberté. Un coup de chance lourd de conséquences. Un policier au bord de l'explosion. Sept influenceurs sur une île déserte.

Orgueil, jalousie, luxure, gourmandise, avarice, colère, paresse : les sept péchés capitaux passent au tordeur dans ce roman choral, sous la plume lucide et incisive d'Hugo Meunier.

Mon avis

C’est la deuxième œuvre que je lis de cet auteur et chaque fois je sors de ma zone de confort. Même si ce n’est pas tout à fait mon genre de lecture habituelle, j’ai bien aimé le livre surtout à cause des mentions de musique ou de séries qui m’ont rappelé de bons souvenirs. Il a aussi un humour hors du commun. Cela ne ressemble pas à ce que je vois dans les autres livres. Vous allez découvrir un léger aperçu dans les extraits que j’ai choisis.

Dans les péchés ordinaires, j’avais l’impression de parcourir des nouvelles qui sont interreliées avec des retours sur les textes précédents. Certains personnages reviennent, mais ils apparaissent que brièvement. Les thèmes abordés ne convient pas nécessairement pour les personnes sensibles. Certains paragraphes risquent de vous rendre inconfortable et vous faire réaliser que votre entourage ne vous énerve peut-être pas autant que vous le pensiez. Chaque aventure explore un péché avec des protagonistes qui ne sont pas attachants. Je ne sais pas si les lecteurs se reconnaîtront, mais cela peut nous ouvrir à accepter nos imperfections.

J’ai aussi ri à quelques reprises surtout à cause des passages sur les influenceurs. Cela aide à réfléchir sur le sujet.C’est une œuvre qui m’a fait vivre toute une gamme d’émotion. Je ne vous cacherais pas que cela m’a fait du bien d’essayer quelque chose de nouveau.

Extraits

Moins fataliste, le philosophe Blaise Pascal relativisait en affirmant que le plaisir d’aimer sans oser le dire avait certes ses peines, mais qu’il avait aussi ses douceurs. (p.7)

Ouais, plein plein de followers pour reach plus loin grâce à mon fame, pis Twitch, avec des reels Tik Yok pis toute, hein ? (41)

Josiane se reconnaît en Mariepier Morin. Elle aussi a snifé ses vingt ans dans les boîtes branchées de Montréal, multiplié les black-out, embrassé de force des petites nouvelles au bar pour montrer c’était qui le boss. Elle l’a fait à plusieurs chums de ses amies, aussi pour leur signifier c’était qui la femelle alpha. Juste pour les faire chier parfois. Aucun gars ne s’est plaint. (p.51)

Tout à commencé avec Fifthy Shades of Grey, un roman dont tout le monde parlait, que Johanne avait lu avec ferveur. L’histoire raconte les aventures érotiques entre une jeune femme un brin naïve et un mystérieux millionnaire avide de chair fraîche pour assouvir ses pulsions sexuelles. (p.138)

À la radio, Destiny’s Child entonne Survivor, Alexandra les accompagne avec fougue. Sa voix résonne fort dans l’usine, enterre le son des machines. (p.284)


mercredi 29 mai 2024

Entrevue avec Michèle B. Tremblay


 

Biographie

Michèle B. Tremblay a travaillé pour la télévision avant d’être journaliste, chargée de cours, formatrice, conférencière et auteure. Sa première série d’époque, L’espoir des Bergeron, dans laquelle elle dépeint avec sensibilité l’héritage d’une famille attachante, a reçu un excellent accueil et a confirmé son talent de romancière. 

Crédit : Michèle B. Tremblay - Les Éditeurs réunis (lesediteursreunis.com)

Questions

Qu’est-ce qui vous a motivé à écrire des romans historiques?

Je suis venue à l’écriture de romans historiques un peu par hasard. Ma mère venait de me raconter que la première fiancée de son père était morte le jour précédent son mariage. J’ai trouvé ça vraiment digne d’un roman. J’ai commencé l’écriture et une fois rendue à la mort d’Angéline, la fiancée, je n’avais pas encore 100 pages. J’ai décidé de poursuivre en lui faisant vivre les mois de consolation et de formation passés au New Hampshire, puis une fois sur ma lancée de le faire rencontrer une fois de retour à Chicoutimi ma grand-mère et, pourquoi pas, de faire naître de leur union ma mère. Mon éditeur m’a demandé si je pouvais envisager une suite et c’est ainsi que j’ai écrit deux autres tomes sur le temps de la crise au Saguenay et le temps de la guerre avec les aviateurs de tous les pays alliés en formation à Bagotville qui courtisaient ma mère au temps de sa jeunesse. J’aime la politique et les faits de société, et j’ai pris plaisir à relater tout le contexte politique et socio-économique de ces années-là. Ensuite, j’ai écrit une seconde saga intitulée Des lueurs de liberté qui relatait l’enfance, l’adolescence et la vie adulte de Lauréanne Harvey, héroïne dans son genre, et de Léonce Desgagnés, architecte réputé. Mon dernier-né porte le titre de Les amours défendues et raconte l’histoire fictive d’une femme et d’un prêtre qui au travers bouleversements et fortes émotions vivent un amour qui vaincra l’adversité.

Préférez-vous écrire une série ou un seul tome et pourquoi?

Les sagas ont ceci d’agréable qu’elles permettent de faire évoluer nos personnages. Avec les délais de parution, cela devient toutefois par moments épuisant à écrire.  Le roman complet est très stimulant car on peut y mettre tous les éléments voulus sur un thème en un seul livre. Toutefois, il faut savoir laisser aller ces personnages auxquels on s’est attaché quand arrive la fin du récit.

Quels conseils donneriez-vous à un nouvel auteur?

Persévérer. Je lui demanderais ensuite s’il a la passion d’écrire. Si oui, je lui dirais qu’il lui sera plus facile de persévérer malgré quelques probables embuches sur son chemin.

Quels défis avez-vous rencontrés pendant l’écriture de votre premier livre?

J’ai écrit mon premier livre comme une autofiction cathartique. C’était une très belle histoire, touchante, émouvante, bien écrite, qu’un éditeur a aussitôt voulu publier. Il m’a signé un contrat qu’il a ensuite déchiré, prétextant un conflit d’autorité. Déboussolée, meurtrie, maladroite, j’ai ensuite été incapable de trouver un second éditeur. J’ai publié ce livre sous le titre Journal d’une femme à son fils à compte d’auteur quelques années plus tard et plusieurs lecteurs, lectrices ne pouvaient comprendre qu’aucun éditeur ne l’ait pas publié. Dès cette première expérience, j’ai compris que le monde de l’édition était un monde très compétitif, à la fois dur et parfois merveilleux.

Avant de vous lancer dans un nouveau projet, devez-vous faire de la recherche? Si oui, combien de temps cela vous prend-il?

Cela dépend. Lorsque c’est historique, il faut savoir exactement les dates, les faits, cela demande du temps. Lorsque c’est fictif mais dans une époque ancienne, il faut connaître tous les détails qui viennent colorer le récit. Certaines recherches se font alors sur le coup.

Écrivez-vous avec de la musique? Si oui, avez-vous une chanson fétiche?

Non, je recherche la solitude et le silence pour écrire. Je me concentre sur mes personnages qui deviennent vivants. Le plus étonnant, c’est lorsque l’un d’entre eux devient si vivant qu’il me dicte sa réplique ou m’indique l’action qu’il va faire.

Quels sont vos prochains projets?

J’ai publié en 2008 chez AdA La sagesse du Yi king que je souhaiterais rééditer en ce temps où l’art divinatoire revient à la mode. J’ai un manuscrit d’un roman d’autofiction, fignolé et terminé, intitulé Les Hôtels de mon père pour lequel je suis à la recherche d’un éditeur. J’ai un synopsis d’un prochain roman qui se passe pendant les années 70, un triller, qui portera le titre de Meurtres à Notre-Dame-du-Saguenay. C’est un nouveau créneau pour lequel je ressens un très stimulant élan d’enthousiasme.

dimanche 26 mai 2024

Ton souvenir dans la peau de Geneviève Boucher


 

Publié chez les éditions La maison rose le 25 mars 2024

256 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Olivier représentait tout pour Osélia : son meilleur ami, son confident, son âme sœur. Jusqu’au jour où il a trahi sa confiance, déchirant du même coup son cœur. Depuis cinq ans, elle poursuit sa vie comme s’il n’en avait jamais fait partie… Elle essaie de passer à autre chose, même s’il l’a rendu méfiante face à l’amour.

Mais le faire-part que la jeune femme reçoit de sa sœur vient tout basculer. Osélia devra collaborer avec Olivier pour l’organisation du mariage. Retourner à Rivière-du-Loup et côtoyer le beau policier fera remonter les souvenirs douloureux qu’il lui inspire, mais également les plus beaux. Parviendra-t-elle à surmonter son ressentiment pour lui ? Après tout, Olivier Simard est gravé dans sa peau….

Mon avis

Je le recommande si vous aimez les histoires de deuxième chance. J’avoue que je trouvais Osélia entêtée dans les premiers chapitres, je me demandais pourquoi elle demeurait si froide avec son ex, alors qu’il était gentil avec elle. La bonne nouvelle est que l’auteure garde le secret jusqu'à la fin du roman. On apprend le passé du couple lorsque Osélia parcourt les pages de ses journaux intimes qu’elle avait écrits plus jeune. Il y a aussi une partie qui se déroule dans le présent puisqu’on assiste à l’organisation du mariage.

Je crois que plusieurs femmes en Osélia puisqu’elle éprouve de la difficulté à accepter ses rondeurs. Je vous assure qu’elle ne se plaint pas à tout bout de champ, mais c’est normal pendant l’adolescence. J’ai vécu une situation semblable. C’est le passage de son cinquième secondaire qui m’a le plus marqué. Tout ce que je peux vous dire est que votre patience va être récompensée. L’auteure a un don pour créer des surprises.

J’hésitais à donner une chance à Olivier au commencement. Je me questionnais s’il regrettait vraiment sa rupture avec Osélia, mais on finit par s’attacher au fil de la lecture. Il est plus sympathique et gentil que je l’imaginais. Je crois qu’il risque d’en faire rêver plus d’une même s’il n’est pas parfait.

J’ai trouvé cela intéressant que les deux protagonistes se connaissent depuis l’enfance. Je n’ai pas lu beaucoup de livres que la rencontre remontre à aussi loin et j’ai apprécié voir les personnages évolués. On remarquait qu’ils devenaient plus matures et que les sentiments prenaient forme avec le temps.

Si vous souhaitez découvrir la plume de l’auteure, c’est un bon ouvrage pour commencer. J’ai lu quelques-uns de ses romans et je dirais qu’il fait partie de mes préférés.

Extraits

Je sais que ma mère accorde beaucoup d’importance à ces retrouvailles. Toutefois, j’ai bien l’intention de manger en silence. Me plonger dans une bulle protectrice me semble une bonne idée. (p.54)

Avec le temps, j’ai appris que mon corps pouvait être attirant pour bon nombre d’hommes, même s’il n’est pas aussi parfait que celui que nous montre l’opinion publique. J’ai perdu du poids depuis mon adolescence, mais je garde quand même des formes qui peuvent être considérées comme aguichantes pour la gent masculine. (p.82)

Je m’impose de me calmer, prends une grande inspiration pour me convaincre que ce n’est qu’une photo. Photo que je déteste toujours autant, même si j’ai appris à accepter ce corps qui s’y retrouve immortalisé. (p.176)

Tu as réussi à sortir de ton cocon. Et le résultat est magnifique. J’ai toujours su que tu deviendrais celle que tu es aujourd’hui et même si à mes yeux, tu es la plus belle depuis le début, tu brilles désormais pour tout le monde. Ne permets jamais à personne de te laisser croire le contraire. (p.186)

Les Backstreet Boyd me crient haut et fort que sans Olivier, je serai toujours incomplète. Mais je ne suis pas la seule à comprendre le message. Mon ancien copain m’observe de ses magnifiques iris qui me rendent faible. (p.194)

Mon entrevue avec l'auteure null

jeudi 23 mai 2024

Solo – Faire le choix de la soloparentalité de Geneviève Breton


 

Publié chez les éditions Trécarré le 24 avril 2024

200 pages

Lu en format papier

4e de couverture

« Les gens voient dans la soloparentalité un acte de courage alors que, pour moi, c'est tout le contraire ; ça aurait été insensé de risquer de ne jamais devenir maman. »

C'est à l'âge de 32 ans que Geneviève Breton plonge de tout son être dans le projet d'avoir un enfant en solo. Elle entreprend alors de tout documenter pour que d'autres puissent s'inspirer de son parcours et, surtout, pour lever le voile sur ce modèle familial à part entière.

Ce livre retrace chacune des étapes de son processus, de ses premiers questionnements jusqu'à aujourd'hui, à l'aube de sa deuxième année avec sa fille Raphaëlle. On y trouve une panoplie d'informations, d'outils et de pistes de réflexion, ainsi que les témoignages de mamans solos aux expériences variées. L'ouvrage incontournable sur la soloparentalité !

Mon avis

Je commence cette chronique en vous annonçant que je n’ai pas lu ce livre parce que j’ai décidé de devenir mère solo, mais parce que les femmes qui sont nées avec le syndrome de Turner comme moi ont peu d’options. Je souhaitais connaître le processus par lequel l’auteure est passée et que les autres personnes qui réfléchissent à l’insémination pourraient s’y reconnaître. J’ai trouvé l'œuvre complète et intéressante.

C’est un mélange d’une biographie (surtout à propos de sa grossesse et les défis des premiers mois avec Raphaëlle. Vous allez aussi découvrir quelques témoignages pour appuyer les faits mentionnés. Pas besoin d’avoir un diplôme en science pour comprendre le texte. Je connaissais quelques aspects puisque je m’étais renseignée, mais j'ai appris davantage d'information sur le sujet. C’est certain que cela ne remplace pas un médecin, mais on peut obtenir quelques pistes vers ou se diriger. D’ailleurs, Geneviève Breton a créé une liste à la fin de l’œuvre.

J’aime lire les histoires de femmes inspirantes et c’est le cas de l’auteure. J’ai été touchée et je crois que plusieurs se reconnaîtront dans son récit. Si vous vouez questionnez si le sujet, je vous le recommande fortement.

Extraits

J’ai eu une enfance assez typique des années 1990 : Backstreet Boys, Spice Girls, chandails bedaine, papillons dans les cheveux, Walkman, VHS, disquettes. Du temps pour jouer dehors, faire cuire des gâteaux dans mon four Easy-Bake ou m’occuper de mon tamagotchi et préparer des spectacles pour le voisinage. (p.15)

Contre toute attente, cette période de mon parcours postuniversitaire a été la partie moins ardue. Je n’ai jamais été aussi disciplinée et mes efforts ont payé, même si, selon certains, j’étais un peu trop zélée : j’avais supprimé Facebook ( Instagram était peu utilisé à l’époque et TikTok n’existait pas encore, ouf !) et je suivais un horaire très strict selon lequel je ne faisais rien d’autre qu’assister à mes cours, étudier et aller au gym. (p.18)

Les gens voient dans la soloparentalité un acte de courage alors que, pour moi, c’est tout le contraire ; ça aurait été insensé de risquer de ne jamais devenir maman. (p.36)

On ne montre bien souvent que le beau sur les réseaux sociaux, et on parle beaucoup plus des bébés faciles..ou bien on ne laisse voir que les beaux moments. Oui, c’est difficile de devenir maman, mais je ne m’attendais pas à ce que ce le soit autant. Quand je pensais à mes amies qui avaient déjà des enfants, il ne me semblait qu’aucune d’entre elles n’en avait arraché à ce point. (p.90)

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lundi 20 mai 2024

Les amours défendues – Juliette et Joseph de Michèle B. Tremblay


 

Publié chez les éditeurs réunis le 10 avril 2024

392 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Chicoutimi, mai 1949. N’ayant jamais pris mari, Juliette Villeneuve vit toujours avec sa mère, dont elle prend soin alors qu’elle est mourante. Quand elle fait appeler un prêtre pour lui administrer les derniers sacrements, la vieille fille reconnaît son amour de jeunesse. Forcé par ses parents à rejoindre les ordres, Joseph Lajoie l’avait quittée vingt ans plus tôt, sans savoir qu’elle portait son enfant et qu’elle s’était vue contrainte de l’abandonner à la naissance.

À la suite de cette rencontre bouleversante, les deux anciens tourtereaux s’aperçoivent que, malgré le passage des années, ils éprouvent encore des sentiments l’un pour l’autre. Mais le statut d’homme d’Église de Joseph continue de se dresser entre eux. Comment Joseph et Juliette peuvent-ils même envisager de raviver leur relation, alors que le premier s’est destiné à la prêtrise et que l’autre demeure profondément blessée après avoir donné leur fille illégitime en adoption ? Et pourtant, l’espoir refuse de se taire en leur coeur, animé par cet amour défendu qui les unit…

Mon avis

Je ne connaissais pas l’auteure avant de lire ce roman, mais si elle en a écrit plusieurs. Comme j’ai bien aimé Les oiseaux se cachent pour mourir, j’étais curieuse de découvrir l’histoire de Juliette et Joseph. Vous allez retrouver quelques points en commun. Je vous laisse deviner lesquels en parcourant cette romance touchante. J’adore les deuxièmes chances, mais celle-ci diffère de celles que je lis habituellement, probablement à cause du contexte.

Je vous rassure, il y a quelques mentions comme Duplessis, les ragots des villageois parce qu’une femme est tombée enceinte sans être mariée, l’omniprésence de la religion, mais ce n’est pas trop chargé. Je trouve que l’auteure a bien dosé la romance et l’historique, exactement comme je l'apprécie.

J’ai bien aimé Juliette et Marie, je donne aux deux mon étoile du match. Juliette est résiliente et forte de faire face aux défis d’être une femme dans les années 1940 – 1950 et qui a dû faire des choix qui ne plairaient pas à son entourage. Marie est tout simplement attachante, je ne peux pas vous en dévoiler davantage, car c’est un personnage qui vous réserve des surprises.

Quant à Joseph, je lui donne la troisième place. J’avoue qu’il m’a fait grincer des dents à quelques reprises au commencement à cause de son indécision, mais j’ai appris à l’apprécier au fil de ma lecture. Son tourment m'a touché. Bien que ce soit la religion qui a causé son questionnement, je crois qu’on est plusieurs à vivre un épisode comme lui dans notre vie.

Si comme moi, vous ne connaissiez pas la plume de l’auteure et que vous aimez les romans historiques, je vous le recommande chaudement. Vous allez passer un bon moment de lecture.

Extraits

À trente-huit ans, ayant vécu un seul grand amour malheureusement sans issue, Juliette ne s’est jamais mariée. Considérée par tout le monde comme une vieille fille, elle s’estime sans fausse modestie l’égale de n’importe quelle femme sur terre. (p.10)

Cet homme assis là, avec elle, dans sa cuisine, en soutane et en col romain, c’est son Joseph. Ça semble irréel. Il a vieilli, bien sûr, mais il est encore aussi séduisant, malgré ses lunettes et ses cheveux coupés très court. (p.22)

En envoyant des scabs, en envoyant la police, leur tirer des bombes, en faisant arrêter cinq pauvres mineurs qui veulent seulement avoir des meilleures conditions dans les mines. Eille » Duplessis, moi là, lance-t-il excédé en frappant l’air avec ses bras. (p.38)

Et elle s’était tellement jurée de ne plus jamais aimer. Mais comment dire non à l’amour, et comment lui dire oui? (p.64)

Que cela tombe sur son anniversaire ne lui cause aucun malaise. Bien au contraire! C’est ce qu’elle souhaite. Elle aime ne pas trop penser ce jour-là, et être dans l’action est le meilleur moyen qu’elle a trouvé pour ça. (p.83)

J’ai droit à ma vie, comprends-tu. Je me la suis fait voler une fois, ça n’arrivera pas deux fois je t’en passe un papier. Y a personne qui a le droit de venir me dire ce qui faut que je fasse, pis ce qui faut que je fasse pas. (p.161)

dimanche 19 mai 2024

Les deux règles du camping de Claudia Lupien et Sandra Verilli

 

Publié chez A éditeur le 19 mars 2024

384 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Quand l'amour n'en fait qu'à sa tête… Frédérique Blanchet est une femme fonceuse et assumée. Photographe à ses heures, la technicienne en laboratoire rêve secrètement du jour où elle pourra vivre de sa passion. Toutefois, la peur de faire de mauvais choix la maintient malgré elle dans une réalité qui ne lui convient plus. Anthony Lemieux est un joueur de tennis professionnel qui, à la suite d'une grave blessure, a dû mettre fin à sa carrière.

Depuis, il n'est plus que l'ombre de lui-même, cherchant sa place dans un monde qui ne lui apporte plus aucun plaisir. Alors que le destin réunit ces deux inconnus au Camping Pratt, une complicité immédiate naît entre eux. Mais s'ils semblent être faits pour être ensemble, les défis auxquels ils doivent respectivement faire face compliquent les choses. Frédérique et Anthony sauront-ils reconnaître l'amour qui frappe à leur porte ? Car entre deux valses de maringouins, rien n'est plus difficile que d'ouvrir son coeur lorsqu'on a peur de se tromper et de se brûler les ailes...

Mon avis

Je vous avoue que j’ai été surprise par la qualité de l’écriture de l’œuvre. C’est exactement le type de romance que j’adore lire sans trop aller dans les clichés. Frédérique m’a énervé un peu vers la fin avec son hésitation, mais c’est un des personnages en lequel je me suis le plus reconnue. Je pense qu’on est plusieurs à vouloir vivre de notre passion et elle m’a motivé à poursuivre. Ce n’est pas évident de se lancer et je crois que c’est pour cette raison pour laquelle elle a une place spéciale dans mon cœur pour les personnages fictifs.

J’ai trouvé Anthony, très intéressant aussi. Au commencement, j’avais peur qu’il soit qu’un vieux grincheux qui se plaint sur son sort, mais il m’a réservé toute une surprise. On risque d'être plusieurs à le mettre dans notre palmarès de BookBoyfriends. Je ne dis pas parce qu’il était un joueur de tennis connu, il a un grand cœur. Il aurait pu refuser l’offre du père de son ami pour enseigner des cours, il a oublié son ego et il est allé de l’avant. C’est quand même un pas en avant.

Celui qui m’a le plus marqué est Guillaume qui m’a aussi appris une leçon. Je ne peux pas vous en dire davantage. Tout ce que je vous donne comme indice est que Anthony ne sera plus le même après l’avoir rencontré.

Certains personnages des autres œuvres des deux auteures reviennent. Ça m’a fait plaisir de les revoir, mais vous n’avez pas besoin de les avoir lues  pour comprendre l’histoire. C’est un livre indépendant. Je garde le secret de ceux qui font un passage éclair.

Si vous ne connaissez pas la plume de Claudia ou de Sandra, je vous le recommande pour le découvrir. Je n’ai pas pu deviner qui a écrit quoi, mais j’ai apprécié.  

Extraits

Moi, je vis au vingt et unième siècle et faire bouillir de l’eau sur le feu pour laver ma vaisselle au grand air, ça ne me dit rien. Pas plus que de regarder les moustiques me piquer pendant que je fais pipi dans le bois, le dos appuyé sur un tronc d’arbre. C’est non merci. (p.7)

Je n’ai aucune, mais aucune envie de reprendre ma raquette de tennis et encore moins pour dispenser des cours à des vacanciers en maillots fleuris. Je sais toutefois que je ne peux jamais rien refuser à Gaëtan. Avec mon père et Yan, ils ont été les seuls à jamais me laisser tomber. Même quand je croyais que je ne passerais pas au travers des moments difficiles, ils ont toujours été là. (p.14)

Nous devions avoir seize ans et pendant que j’essayais d’impressionner les filles avec mon service à milles à l’heure, Yan grattait la guitare en sifflotant les chansons populaires du moment. Faut croire qu’elle préférait les chansonniers tranquilles à mon style flamboyant. (p.28)

Y a rien qui soit trop cool, Frédérique. Tu mérites de réaliser tes rêves. Je crois que ceux-ci se présentent comme des affiches routières qui nous indiquent les itinéraires possibles. (p.96)

Euh..non. Zéro possibilité que tu me voies avec une raquette dans les mains ! Soit j’envoie la balle dans les fenêtres d’une roulotte, soit je passe dans le beurre et dans les deux cas, je vais être morte de honte. (p.123)

Tu ne te donnes pas le droit à l’erreur. Parfois, il faut prendre des risques, sortir de sa zone de confort même si on n’est pas bon en partant. (p.127)

Ne laisse jamais la peur t’’empêcher d’être heureux, mon chum. Jamais. Si Frédérique est la bonne, fonce. Fonce et pense à rien. Laisse le bonheur t’atteindre, pour une fois. (p.199)

Mon entrevue avec Claudia Lupien 

Mon entrevue avec Sandra Verilli 

samedi 18 mai 2024

The Shepard’s Agony -Things in the night book 3 by Mandy Rosko

 



Published on 2014, February 17th

241 pages

I read the paperback version

Back cover

David Shepard thought he'd found the love of his life, the reason to leave behind his career of hunting down paranormal creatures. Gwen is exactly what he needs. Smart and beautiful, and more importantly, in love with him despite his inability to tell her what he does for a living. Until he spots the birthmark on her body that marks her as a born werewolf, forcing him to leave without a word.

It's her pack that he and his family are targeting, and now he must choose between the loyalty he has to his family, or the love of a woman who might very well literally rip his heart out in his sleep. But he can't believe that Gwen is a wild and dangerous werewolf. Not his Gwen, so when his choice is made, David will prepare for a fight that could cost him the lives of everyone he loves, for the sake of sparing the love of his life.

My review

The good news is even though it’s a third book from a series, you do not have to read the two others to understand it. I only read The vampire curse and it was so long ago that I did not remember the story and it doesn’t stop be to enjoy David and Gwen adventure. The second book is called The legend of the werewolf. The only thing they have in common is the main characters are dark creatures.

If you read other werewolves’ novel, you know that family and pack are important for them. It’s also the case for Gwen. For that reason, there is a love triangle because she is supposing to love someone from her pack and not the enemy. Normally, I love enemies to lovers stories and I always tried to guest which one of the protagonist will fall for the other first. Maybe this time, it’s different and Gwen will choose the right person, I will let you discover by reading the novel.

Bitten will always be my favorite books, but this one has potential especially if you do not like story that aren’t dark. There is some friendship that will end, some battles as well, but if you like sweet I can recommend it to you. I told you about family, but friendship is also another important theme in the story.

It’s one of my favorite books from the author. I only have one left in my TBR. I missed seeing her at signing so I could get more books. If you like romance, you should follow her because she tried different type of genre and I am sure you can at least one book you will love.

Excerpts

He was a hunter; he wasn’t supposed to sympathize with vampires, werewolves, whatever, but enough was enough. He couldn’t take watching them pick and poke at Jocob, the vampire who was helping them with their tracking. (p.1)

Shepard didn’t try to touch her again, but he knelt before her and spoke. " Gwen, please understand that I’ve tried. I’ve really tried to get out. I’ve never killed a werewolf that didn’t deserve it since I was a kid. Before then, I never even knew they were people. " (p.50)

In Shepard’s eyes, anyone who wanted to learn it was not to be trusted and he wasn’t about to stop to get to know anyone to find out if their talent was natural. It was all bad news. (p.63)

A chill went up her spine. That book in the wrong hands could hurt so many people, not even her home would be safe. Did David know it was gone? Would he have told her if he did? (p.100)

Though Gwen was ashamed to admit it, she didn’t know who she was more fearful for, her father, who knew how to take care of himself but hadn’t fought for years or David, who was weak, but a trained hunter. (p.154)

My interview with the author 

mardi 14 mai 2024

Les sept femmes d’Adrien de Christine Lamer

 


Publié chez Saint Jean le 19 mars 2024

400 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Un Breton débarque au Québec, le cœur rempli de rêves et de courage... . 1920. Survivant de la Grande Guerre, Adrien Le Cain revient dans sa Bretagne natale bardé de médailles militaires. Ne lui manque que la Légion d’honneur, mais qu’importe, il a une destinée à tracer. Célibataire, il émigre au Québec... à Lac-Bouchette! L’adaptation est difficile pour cet étranger « qu’on r’garde de travers, voleur de job et de fille à marier »… .

Jeune homme sensible mais déterminé, Adrien en a dedans. Il rêve de se poser ici pour toujours et de fonder une famille. Pour y arriver, il devra travailler fort! Pourquoi le destin s’amuse-t-il à placer tant d’obstacles sur son chemin ? .

Les sept femmes d’Adrien, en plus de célébrer le retour de Christine Lamer, est une magnifique histoire de survie, mais aussi d’amour, de réussite professionnelle et d’un bonheur durement gagné..

Mon avis

C’est le premier livre que je lis de cette auteure, mais ma mère m’en avait beaucoup parlé pendant mon enfance, alors je souhaitais découvrir sa plume. Comme j’apprécie déjà les romans historiques, je me doutais que j’allais aimer ma lecture.  C'est Adrien qui raconte, j’ai trouvé cela rafraîchissant de parcourir un récit d’un point de vue masculin. Cela m’a fait sortir de ma zone de confort. Normalement, c’est soit écrit à deux voix ou d’un point de vue féminin.

Bien que les péripéties se déroulent pendant l’entre deux guerres, j’ai pu rire à certains moments surtout lorsqu’Adrien discute avec son ami qu’il a rencontré pendant la traversée. Je dirais que c’est surtout un récit familial puisqu’on voit Adrien parle de sa mère, les femmes qui l'ont marqué et sa famille sur plusieurs années. J’ai aimé son évolution. Le contexte historique y est bien présent, mais pas au point de décourager le lecteur.

Adrien n’est pas parfait, mais il a un côté intriguant qui donne envie au lecteur de poursuivre sa lecture. Il voyage à quelques reprises, alors cela le rend plus intéressant. Comme il se passe plusieurs événements, ce livre demande de la concentration, mais cela en vaut la peine et vous risquez moins de manquer un élément important.

D’habitude, je n’aime pas retrouver des phrases en anglais dans les romans québécois, mais compte tenu du contexte, je trouvais que les conversations en anglais expliquaient le contexte historique. D’ailleurs, j’ai aussi remarqué des dialogues en polonais, car un des personnages était originaire de ce pays.

Extraits

Les exigences sanitaires des compagnies maritimes sont élevées. La moindre fièvre, éruption cutanée ou présence de parasites sonnait la fin du rêve américain. Et ce sera le même manège lors du contrôle médical à l’arrivée. Les autorités du pays hôte obligent les voyageurs malades à la quarantaine ou pire à l’expulsion, ce qui signifie retour à la case départ à la charge du transporteur. (p.14)

Don’t panic, my friends ! Vous affolez pas! Depuis le naufrage du Titanic, les embarcations de sauvetages doivent être suffisamment nombreuses pour le nombre de passagers. (p.35)

À la différence de mon pays, l’affichage est en anglais à bien des endroits, comme l’inscription Quebec District Railway sur les tramways électriques. Je suis plutôt déçu. Plourde ne m’avait jamais mentionné la prédominance anglophone dans sa province. Les vestiges des occupants français et britanniques sont remarquables tant dans l’architecture que le commerce détenu en majorité par les Anglais, alors que la main-d’œuvre est majoritairement canadienne-française. (p.50)

Assis à côté d’une jeune fille, j’amorce la conversation. La chance. Elle est francophone. Habite Hull. De l’autre côté de la rivière des Outaouais. C’est formidable. Je découvre un coin de la capitale canadienne grâce à cette guide providentielle. (p.114)

Le plus troublant est l’émergence d’un politicien du nom d’Adolf Hitler. Une lecture alarmante qui a provoqué en moi un profond malaise en me rappelant la cruauté des Boches. L’idéologie socialisante et xénophobe sur fond d’antisémitisme me donne mal au cœur et fait craindre le pire. (p.245)


samedi 11 mai 2024

Maniac – Somber Jann Saison 2 de Cynthia Havendean


 

Publié chez Édiligne le 25 mars 2024

500 pages

Lu en format papier

4e de couverture

La vie en couple avec un tueur en série se résume à du sexe déviant et des meurtres sordides en guise de preuve d’amour. En m’enfonçant dans l’univers des frères Jann, je vois défiler chaque jour des horreurs plus atroces les unes que les autres. Mes traumatismes me poussent vers une nouvelle version de moi dont je ne soupçonnais pas l’existence. Jaylen est si occupé à savourer ses crimes qu’il ne remarque même pas que son rival, Zach, m’a ciblée. Obsédé, il m’épie dans l’ombre, prenant soin de me laisser savoir que si je ne suis pas à lui, il me tuera… « Attention, Engy… Le seul mec aussi dangereux que Jaylen se trouve près de toi… » — Jonas Somber Jann.

Mon avis

Je vous avoue que je n’avais qu’un vague souvenir de la première version du deuxième tome de cette série avant de lire celui-ci, mais je vous avise qu’elle est très très sombre. Ce roman risque de ne pas convenir à un public sensible, car il explore des thèmes qui  branlent les convictions. Vous allez trouver des actes répréhensibles faits aux enfants, de la torture et des viols. Si comme moi, vous saviez un peu à quoi vous attendre et que vous aimez l’écriture de l’auteure, vous allez vivre toute une gamme d’émotion.

Plus on avance dans la série, plus on voit les côtés sombres de l’humain. Je me questionne sur les raisons qu'Engy a pour ne pas tout quitter pour reprendre une vie normale. À ce stade, on dépasse la limite, ses sentiments envers Jaylen se sont approfondis. J’ai un peu vécu la même chose, je ne l’aimais pas du tout au commencement et plus j’avance dans ma lecture, plus il m’intrigue. On sort complètement du contexte des bookboyfriends que j’ai l’habitude, mais j’ai apprécié mon expérience de sortir de ma zone de confort.

Cette fois-ci, c’est Zack qui m’a fait frissonner et qui m’a coupé le souffle à plus d’une reprise. Il est plus maniaque que dans la première version. On va plus loin que les tueurs qu’on voit dans les films. C’est un personnage bien écrit et vous ne voudriez pas le rencontrer dans un coin la nuit. Toutefois, je me demande s’il est pire que Joanas. C’est le Jann qui me fait le plus trembler et je ne l’ai pas apprécié du tout dans ce tome. Jaylen fait peut-être des psychoses, mais il protège Engy. 

Le roman est à trois voix : celle de Engy qui est la protagoniste, celle de Jaylen, le second personnage principal dans les 4 tomes de la série et celle de Zack. Comme j’aime essayer de comprendre la psychologie des psychopathes, j’ai trouvé ce deuxième tome intéressant.

Extraits

Pourquoi je n’ai pas de petite amie ?  Simple : chaque fois que j’en désire une, je la chéris de tout mon cœur et je suis le mec parfait..mais..elles finissent par découvrir ce que je fais la nuit et que je suis abominable. Alors, elles tentent de me fuir, de me dénoncer, de m’échapper. (p.12)

Étonnamment, depuis la perte de Dustin et les événements avec Jax et Torenti, Engy ne verse aucune larme et ne ressasse pas ce qu’elle a vécu. Je crois que ses traumatismes anesthésient ses émotions. Peu à peu, j’ai modifié ses perceptions. Elle ne discerne plus le bien du mal. (p.21)

Ce que Jaylen ignore, c’est que je n’ai pas peur d’être brutalisée ; plus maintenant. Au contraire, je réclame sa férocité. Parce qu’au quotidien, je ne ressens plus rien et il n’y a que dans mes cauchemars, où je suis soumise à la violence de Jaylen, que j’éprouve enfin des sensations et des émotions.  (p.42)

Sa chevelure d’un blond polaire est écrasée par la capuche de son sweat. Il me fait penser à un personnage de maga, Ken Kaneki, dans Tokyo Ghoul. (p.66)

Ne comprends-tu pas à quel point Je t’aime et que je vis pour te protéger ?! Je tuerais tout le monde et brûlerais une ville en entier pour que personne te touche ! En échange, tu dois rester dans mon ombre ! (p.220)

Ma chronique du premier tome 

mercredi 8 mai 2024

Un chien parmi les loups de Marie-Jeanne Rioux


 

Publié chez A Éditeur le 2 avril 2024

312 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Je suis Oslo, biologiste fasciné par le Grand Nord canadien. Ayant obtenu une bourse pour étudier les loups arctiques, je m'envoie pour un séjour de trois mois dans une base militaire située sur l'île d'Ellesmere, au Nunavut. C'est avec ma cargaison de tisane au gingembre et de colliers émetteurs que je pose les pieds dans ce majestueux territoire que je n'avais jusqu'à maintenant admiré que dans les livres. Mais malgré tous les mois de préparation, rien ne se passe comme prévu. Et ma plus belle découverte n'a rien à voir avec mes loups.

Moi, c'est Alaska, pilote d'hélicoptère dans les Forces armées canadiennes, aussi surnommé l'orphelin d'Elmendorf. Mon contrat pour les trois prochains mois: être le pilote assigné à une équipe de scientifiques. On m'offre un été complet en compagnie de mon grand frère vétérinaire et de mon meilleur ami mécanicien, dans un lieu qui me rappelle mon chez-moi. De magnifiques vacances en vue ! Mais à l'instant où je croise les yeux brumeux de ce biologiste, mes certitudes sont remuées et mon coeur hésite entre préserver une amitié précieuse et laisser germer un amour foudroyant. La brise du Grand Nord chassera le brouillard en même temps que les plans des deux hommes, dévoilant leur douce histoire d'amour.

Mon avis

C’est une belle romance M-M (ou HH), très bien écrite tout comme les autres œuvres de l'auteure. J’ai aimé que cela soit écrit à deux voix, comme cela le lecteur connaît le cheminement d’Oslo et d’Alaska. Vous ne serez pas surpris que malheureusement, il y a un homophobe dans le groupe et même s’il avait un passé sombre, c’est le personnage que j’ai le moins apprécié de l’histoire.

Comme les chaleurs arrivent à grands pas, j’ai trouvé cela rafraîchissant de parcourir un roman qui se déroule dans le Grand Nord. C’est une région que l’on retrouve peu dans la littérature et cela m’a évité de penser aux canicules qui vont arriver trop vite. Comme je travaille avec des biologistes, je crois que l’auteure a écrit une œuvre réaliste, car il y a plusieurs détails que mes collègues me partagent qui se sont retrouvés dans le livre.

Bien que j’aie aimé les deux protagonistes, j’ai une légère préférence pour Oslo, car je me suis reconnue davantage quand il parlait de ses crises d’angoisse. Heureusement, ça n’a jamais été comme il le décrivait, mais j’ai ressenti de la compassion. En même temps, j’aurai souhaité avoir un Alaska dans ma vie. Les deux personnages sont intéressants et vous allez vouloir connaître la suite.

Extraits

Dans cette famille, si tu ne te spécialisais pas en génétique, tu te faisais toiser de haut. Et si tu osais étudier autre chose que les sciences, là, c’était le déshonneur. (p.15)

Ramener des inconnues dans mon lit, ce n’était juste pas mon truc. J’avais eu des fréquentations, des histoires de quelques jours, au plus quelques semaines, mais aucune femme ne m’avait comblé entièrement. Et le plaisir charnel seul ne me rassasiait pas. J’avais peut-être trop d’attentes. (p.22)

En gros, séparer les sexes évitait les tentations et les possibles conflits. Je pouvais comprendre que dans un milieu fermé et hiérarchisé comme l’armée entretenir une relation intime pouvait s’avérer délicat. (p.53)

À garder mes distances avec les inconnus pour éviter qu’ils me refilent un virus qui me ferait vomir. C’était handicapant et épuisant. J’ai appris à vivre avec cette phobie, mais il y avait des périodes et des situations où elle se faisait plus présente et oppressante. (p.61)

Depuis le Groenland, tu passes ton temps à me venir en aide. C’est à croire qu’on t’a engagé pour être ma nounou. C’est presque gênant. (p.74)

Mon entrevue avec l'auteure 

mardi 7 mai 2024

À perpétuité – Approche de Marilou Addison

 

Publié chez les éditions De Mortagne le 24 avril 2024

280 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Sofia a besoin d'argent. De beaucoup d'argent. Et vite. Elle doit sauver sa mère qui s'enfonce de plus en plus dans ses problèmes, sous le joug d'un mari abusif. Une unique issue se présente à la jeune femme. Elle doit accepter l'offre d'Elo, son amie, et vendre son corps. Les termes du contrat sont clairs : Sofia est tenue de se rendre dans un pénitencier et de coucher avec Cash, le prisonnier qui la paie chèrement. Une seule fois. Du moins, c'est ce qui était prévu. Mais dès que leurs regards se croisent, les règles du jeu changent.

Entre eux, la tension est insoutenable et le désir, irrésistible. Sofia s'aventure alors sur un terrain glissant qui lui fait découvrir des plaisirs jusqu'alors insoupçonnés… Je m'apprête à tourner les talons pour ressortir quand une voix grave m'interpelle. Suave et profonde, elle me fait frémir. Me fait trembler jusque dans les os. L'homme qui m'attend se cache dans la noirceur. ? Approche, me souffle-t-il.

Mon avis

Je commence cette chronique en vous mentionnant que je suis sortie de ma zone de confort en parcourant les pages de cette œuvre. Dans le bon sens bien sûr, je dirais que c’est une autre de mes belles découvertes du printemps 2024. Pour une fois, je ne me suis pas reconnue dans la protagoniste et je doute que je puisse faire la même chose, mais Cash m’a fait rêver dès son apparition dans le livre.

Je donne quand même mon étoile du match à Sofia, car elle est allée où peu de femmes iraient pour aider sa famille. Je ne dis pas qu’elle a bien décidé, mais elle tient à sa mère et je l’admire pour cette raison. Élodie est le personnage le plus spécial du bouquin. Toutefois, je vais lui pardonner. Elle n’a peut-être pas bien conseillé Sofia, mais elle reste pendant qu’elle vit une situation que peu envieraient.

Quant à Cash, il donne chaud. J’apprécie ce type d'homme dans ce genre de roman, il pimente l'intrigue et j’ai déjà hâte de le retrouver dans la suite puisque c'est une trilogie. Il est mystérieux, mais il se dévoile plus dans ce roman. Cela ne donne envie que d’en apprendre davantage. On le sait dès le début qu’il n’est pas un ange, mais je ressentais qu’il cachait un côté gentil.

Marilou Addison a fait un merveilleux travail de ne pas mettre trop de scènes intimes et quand elles sont présentes, elles apportent un plus à l’histoire. Chaque chapitre donne envie de poursuivre sa lecture, car plusieurs éléments se produisent en quelques lignes seulement. C’est différent de tout ce que j’ai lu jusqu’à présent, mais je remercie l’auteure de m’avoir fait vivre toutes ses émotions.

Extraits

C’est simple : on va me sortir de cette prison en vitesse, et je n’aurai peut-être plus jamais le courage d’y revenir (p. 9)

Et pour la première fois depuis des mois, j’ai ressenti de l’espoir. Mon plan n’était peut-être pas parfait, et il serait assurément difficile à exécuter, mais au moins, j’avais désormais une solution. Au diable, la fierté ! J’ai un beau corps, autant m’en servir pour sauver la personne qui m’a mise au monde. Je ne devrais pas avoir honte de ce qui se passera entre les murs du pénitencier. (p.20)

Ici, les cris résonnent à toute heure du jour et de la nuit. Étonnant de voir que personne n’a encore essayé de nous venir en aide. À chacun son petit nombril…Ça semble être le mode de pensée de tout le monde, dans le coin. (p.50)

Je sais que c’est presque impossible de percer en tant qu’artiste. Je suis même pas certaine que j’aurais eu le talent pour y parvenir. Mais ça me fait du bien de créer. J’oublie tout quand je m’y mets, sauf que…(p.164)

Mon entrevue avec l'auteure 

dimanche 5 mai 2024

Comme une ombre – Une enquête de Léa Beaumont de Kim St-Pierre

 

Publié chez les éditions Goélette le 2 mars 2023

228 pages

Lu en format papier

4e de couverture

L’enquêtrice Léa Beaumont est dépêchée sur une scène de crime pour le meurtre sordide d’une jeune femme. Le corps a été abandonné sur le mont Royal et comporte plusieurs marques qui laissent croire à une mort atroce. Dans les jours qui suivent, deux autres cadavres sont retrouvés dans des conditions similaires. Léa doit arrêter le tueur en série qui rôde dans les rues de Montréal avant qu’il ne prenne plus de vies. Quels sombres motifs poussent ce sadique personnage à s’en prendre à des femmes innocentes ?

Pour résoudre cette affaire, l’enquêtrice et son équipe reçoivent l’aide de Jules Trépanier, un profileur de renom. Ensemble, ils se lancent dans une chasse à l’homme intense, qui fait remonter à la surface des souvenirs que Léa croyait pourtant enfouis depuis longtemps.

Mon avis

La période où je lisais beaucoup de polars est loin derrière moi, mais après avoir vu de nombreux excellents commentaires, cela m’a donné envie de découvrir la plume de l’auteure. L’histoire est captivante et je suis heureuse que le roman ne contienne pas trop de pages, car j’ai éprouvé de la difficulté à déposer le livre.

Possible que certaines personnes décrochent, car Léa peut paraître froide au commencement surtout dans ses interventions avec ses collègues, mais cela vaut la peine de lui donner une chance. On en apprend davantage sur les raisons du pourquoi elle garde ses distances au fil de la lecture. Malgré tout, elle peut être attachante parfois. J’aime rencontrer des femmes déterminées dans les romans et c’est le cas avec Léa, elle n’a pas lâché l’affaire au point d’en faire des cauchemars. C’est quand même une histoire qui fait frissonner en sachant que la majorité des victimes sont des femmes. Cela m’a encore plus donné envie de poursuivre ma lecture pour en connaître le dénouement.

Je donne mon étoile du match à Julie, le nouveau collègue de Léa pour l’enquête. C’est un des rares personnages qui a réussi à la calmer et l’énerver à la fois. C’est le genre de bookboyfriend que je souhaite voir dans les romans et c’est un homme assez sympathique. J’espère que le retrouver dans les prochaines aventures de Léa.

Comme dans tous les livres policiers, j’ai tenté de deviner le tueur et je vous avoue que l’auteure nous réserve une surprise vers la fin et cela vaut la peine de persévérer et de le lire jusqu’à la dernière ligne. Il n’apparaît qu’à quelques reprises, mais c’est le personnage qui m’a fait le plus frissonner.

Je vous le recommande si vous aimez ce genre littéraire ou si comme moi vous souhaitez lui donner une seconde chance. Chaque chapitre vous gardera davantage captif.

Extraits

Habituellement, il organise son coup des semaines à l’avance, prend le temps d’épier les allées et venues de sa future victime. Là, c’est tout le contraire ; il l’a vue et a tout de suite ressenti des frissons jusqu’au bout des orteils. (p.13)

Ah, alors c’est vous, la fameuse Léa Beaumont. Quel plaisir d’enfin avoir la chance de vous rencontrer. Une enquêtrice aussi belle que bonne, c’est fichtrement rare ! Je vous pensais plus âgée.

J’ai trente-deux ans, ce n’est pas si jeune que ça, rétorque-t-elle, agacée. (p,27)

C’est à cause de la désinstitutionalisation. Dans ces années-là, il y s eu une grande réforme dans les établissements asilaires. Cela a entraîné le retour dans le vrai monde de très nombreux patients. Il y a eu beaucoup d’impacts dans la société, comme une forte augmentation de l’itinérance, de la pauvreté ainsi qu’une certaine ghettoïsation. (p.52)

T’es ben chanceux qu’elle ne veuille pas porter plainte contre toi, crisse de porc ! Mais moi, je ne te lâcherai pas de même. T’es mieux de savoir te tenir avec ton staff parce que tu vas me trouver sur ton chemin, pis j’te jure que tu trouveras pas ça drôle ! (p.101)

Mais elle m’a dit que toi, tu étais différent, que tu es entré dans sa vie avec tes gros sabots en ébranlant ses certitudes et que tu lui a montré tout ce qu’elle avait manqué pendant ces dernières années. (p.194)

Mon entrevue avec l'auteure 

samedi 4 mai 2024

La chapelière de Marylène Pion

 


Publié chez les éditeurs Réunis le 24 avril 2024

376 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Montréal, 1934. Les malheurs semblent se succéder pour Léa Casavant. Après la fermeture de la boutique de vêtements familiale, elle est forcée de déménager dans un logement modeste, où elle se trouvera bientôt seule au monde. Contrainte à travailler dans une usine de textile pour assurer sa subsistance, la jeune femme se laisse séduire par le contremaître et tombe enceinte.

Abandonnée par son amoureux, elle doit élever seule son enfant dans des conditions de misère. Le vent tourne lorsque Georges-Émile, un proche de ses parents décédés trop tôt, l’aide à se dénicher un nouvel emploi pour la modiste et femme d’affaires Yvette Brillon. Léa se taille une place dans l’entreprise, où elle est chargée de la confection de chapeaux. De plus, le charmant Jack O’Reilly, l’aîné de la famille qui a soutenu la jeune mère dans ses moments les plus difficiles, finit par développer envers Léa des sentiments qui dépassent la simple amitié. Mais la belle chapelière, heurtée par la trahison de sa première flamme, n’est pas encore prête à accepter un autre homme dans sa vie…

Mon avis

Si vous n'appréciez pas les séries, mais que vous souhaitez découvrir la plume de l’auteure, c’est un excellent roman avec lequel commencer. Pour un tome unique, il y a beaucoup d’action et l’histoire est complète. J’ai passé par toute une gamme d’émotions en quelques pages. On remarque la présence du contexte historique, mais seulement en arrière-plan.

J’ai bien aimé les protagonistes Léa et Jack même s’ils n’ont pas toujours pris les bonnes décisions. C’est ce qui ajoute à leur charme. Je vous laisse lire le livre pour connaître le dénouement de leur relation, mais elle va vous captiver. J’ai une légère préférence pour Léa qui a dû prendre sa vie en main après le décès de sa mère et la naissance de son enfant. Elle est forte et inspirante. Jack se trouve en deuxième position. Il m’a déçue une seule fois dans le roman, mais cela change par la suite.

Je donne ma seconde étoile du match à Georges-Émile qui a été présent pour Léa dès le commencement. Il ne la jamais abandonné, peu importe les événements, et je crois qu’on souhaiterait avoir une personne comme lui dans notre entourage.

C’est une belle romance où la famille et l’amitié arrivent en avant-plan. J’avais besoin de lire un récit d’une femme forte et indépendante, mais qui finit par accepter l’aide des autres pour faire face à l’adversité. Si vous avez aimé La cordonnière, vous allez adorer ce roman-ci, bien qu’il y ait des différences. J’ai apprécié suivre l’évolution de la protagoniste.

Extraits 

Elle doit se rendre à l’évidence que ce travail était maintenant devenu son quotidien et que jamais elle ne pourrait envisager autre chose. (p.13)

Elle était libre de ses choix, mais l’appartement était désert lorsqu’elle rentrait du travail. Elle avait du mal à s’habituer au vide que la mort de sa mère avait créé. Georges-Émile lui rendait visite aussi souvent qu’il le pouvait quand il était à Montréal, mais Léa se sentait seule dans ce grand appartement. (p.36)

Léa avait toujours aimé l’automne, mais cette année, le changement de saison lui rappelait cruellement le vide laissé par la mort de sa mère. Submergée par son travail à la Dominion, Léa n’avait pas vu le temps passer. (p.47)

Mon entrevue avec l'auteure 

jeudi 2 mai 2024

Entrevue avec Fanny Rainville

 

Crédit : Facebook

Biographie

Diplômée de l'École nationale de théâtre du Canada, Fanny Rainville écrit et joue pour le Web, la télévision, le cinéma et le théâtre. On l'a vue notamment dans le téléroman L'Heure bleue à TVA. Le Chant des braises est son second roman.

Crédit : Fanny Rainville – Libre Expression (groupelivre.com)

Questions

Qu’est-ce qui vous a motivé à vous lancer dans l’écriture?

Le désir d’écrire s’est manifesté en même temps que le désir de jouer. J’étais en cinquième année du primaire et j’ai vu le film Un violon sur le toit. Pendant la classe, je me cachais pour écrire les dialogues du film, qui sont peu à peu devenus une pièce de théâtre. On jouait sur petit terrain de baseball de la cour d’école et je dirigeais les acteurs, tout en jouant moi-même un rôle. J’ai retenté l’expérience en secondaire 5, mais avec une pièce de mon cru, cette fois-ci. Pendant mes études à l’École nationale de théâtre, j’ai mis l’écriture de côté pendant un moment. Puis, suite à la naissance de ma fille, je me suis inscrite à un cours de scénarisation à l’Université et j’ai fait plusieurs cours d’écriture télé. L’écriture est revenue dans ma vie pour y prendre de plus en plus de place. Pendant l’écriture de mon premier roman, Les insoumises, j’ai su que ce premier livre n’allait pas être le dernier. L’écriture de roman représente pour moi une liberté créatrice dont je ne pourrais plus me passer.

Quels défis avez-vous rencontrés pendant l’écriture de Le chant des braises?

J’avais fait beaucoup de recherches pour écrire Les insoumises qui porte sur le milieu contemporain des sages-femmes. Dans le cadre de mes recherches, je suis même devenue accompagnante à la naissance, afin de m’imprégner totalement de mon propos. Pour Le chant des braises, le processus créatif a été très différent. C’est en moi que j’ai plongé. Ce livre aborde des thèmes très intimes dont j’ai rarement parlé, notamment, le rapport au corps. Quand j’écris, je n’ai pas le réflexe de me censurer, mais après coup, je réalise à quel point ce livre parle de certaines vulnérabilités. J’avoue qu’à la veille de sa sortie, j’ai eu un petit élan d’anxiété. Mais avec un peu de recul, je me dis que ce deuxième roman fera son propre chemin et ira toucher celles qu’il doit toucher. Par ailleurs, le rythme des Insoumises est très soutenu, l’action se déroule en neuf fois, tandis que Le chant des braises s’étend sur plus de 75 ans. Je devais trouver une façon de gérer les sauts dans le temps, tout comme certains événements qui se répètent de génération en génération sans que ça devienne répétitif.

Quelles ont été vos inspirations pour l’écriture de ce roman?

J’avais envie de parler de mémoires transgénérationnelles, c’est vraiment ce qui m’a inspiré. Comment un clan de femmes se transmet des croyances et des blessures, parfois inconsciemment, et comment d’une génération à l’autre, elles se réparent l’une l’autre. Mon élément déclencheur personnel a été la mort de ma grand-mère. Étant de nature plutôt spirituelle, je suis allée faire un soin énergétique et je n’arrêtais pas de penser à elle. Je la voyais se débattre seule dans une tempête de vent et je me suis dit : « C’est nous, ça, les femmes de ma famille, toujours seules à braver les tempêtes. » Essentiellement, ce livre est une déclaration d’amour aux femmes de mon clan, un élan d’amour aussi pour ma mère qui a dû « briser le moule », comme elle le dit elle-même.

Quels conseils donneriez-vous à un nouvel auteur?

De se lancer. De se donner des plages horaires pour écrire. De le faire. Quand on est à la bonne place, qu’on fait les choses pour les bonnes raisons, souvent, les portes s’ouvrent. Mais je réalise qu’il est parfois difficile d’y croire vraiment, intérieurement, pour vrai de vrai. Que, parfois, il faut aller voir à l’intérieur de nous ce qui bloque. C’est aussi, un peu, le sujet de ce roman.

Écrivez-vous avec de la musique? Si oui, avez-vous une chanson fétiche?

J’écris très rarement avec de la musique, car ça m’empêche de me concentrer. Je suis plutôt du type à allumer une bougie parfumée ou de l’encens. Par contre, pour la partie de Blanche dans Le chant des braises, j’avoue que I surrender, de Céline Dion a joué en boucle dans ma voiture pendant quelques jours pour m’inspirer!

Est-ce qu’il y a un genre littéraire que vous aimeriez tenter pour un prochain roman?

Je travaille actuellement sur un projet littéraire (dont je ne peux pas encore parler) qui ne sera pas un roman, mais plutôt un livre pratique/essai féministe. Encore une fois, ce livre mettra en lumière les femmes. À suivre! ;-)

Quels sont vos prochains projets?

Je vais publier un premier album jeunesse chez Fonfon en 2025, intitulé L’enfant orchestre qui met en vedette ma fille atteinte du Syndrôme Gilles de la tourette. Je continue de travailler sur plusieurs projets télé à titre de scénariste, tout en faisant de la voix (doublage, surimpression vocale, publicité) etc.


Entrevue avec Béatrice Bernard-Poulin

 

Biographie

Elle est entrepreneure, auteure, vulgarisatrice, consultante, chroniqueuse et conférencière (plus de 30 conférences offertes à ce jour).

Au fil des années, elle a occupé diverses fonctions pour plusieurs événements majeurs à Montréal, dont les parties à domicile des Canadiens de Montréal et des Alouettes de Montréal, le match des étoiles de la Ligue nationale de hockey, la Coupe Rogers, et les festivals Osheaga, Heavy Montréal, îleSoniq, ’77 Montréal et Just for Laughs. Elle a travaillé sur La Voix, aussi!

Depuis 2017, elle travaille sur son site web à temps plein.

Sa plus grande passion est le voyage, et son endroit fétiche, l’Australie, où elle a passé près d’un an. Elle est aussi passionnée de Bloody Caesars!

Crédit : À propos | Béatrice Bernard-Poulin (bloguedebeatrice.com) Le crédit pour la photo est Melany Bernier

Questions

Qu’est-ce qui vous a motivé à créer votre site web?

J’ai toujours été présente sur le web, depuis que je suis adolescente, en fait! En 2011, je venais de terminer l’université et j’ai fait un stage afin d’en apprendre plus sur les médias sociaux. La personne en charge m’a suggéré de lancer un blogue pour me créer un portfolio, pour me faire connaître et obtenir un emploi. Je trouvais que c’était une bonne idée! Je me suis donc lancée. Puis, j’ai réalisé que je préférais faire ça que de travailler pour une entreprise…

Quels défis avez-vous rencontrés à ces débuts ?

Il y en a beaucoup! Mais je dirais que je vis le plus gros de ma carrière en ce moment, un immense changement d’algorithme de Google qui a tué des centaines de blogue (le mien inclus). J’ai créé mon entreprise de rêve, et du jour au lendemain, sans explication ni piste de solution, elle m’a été enlevée. Puisque j’ai plusieurs cordes à mon arc, je réussis à m’en tirer, mais Google, qui était ma plus grande source de trafic (et donc, de revenus) ne mène plus personne à mon site, je dois donc totalement revoir ma stratégie d’entreprise, ce à quoi je travaille depuis plusieurs mois déjà. Je pivote mes activités vers mes offres payantes : boutique en ligne, abonnement de style Patreon, consultation, chroniques médiatiques, etc. et j’espère que je pourrai continuer à faire ceci longtemps!

Selon vous, quel est l’avenir du blogue?

Malheureusement, les derniers mois ont grandement affecté ma réponse… Je ne crois pas qu’en ce moment, ce soit possible de bâtir un blogue de contenu gratuit dans le but d’en vivre. La montée de l’intelligence artificielle et les changements d’algorithmes visant disproportionnellement les blogueurs diminuent l’espoir que j’avais il y a quelques mois à peine. J’espère que j’ai tort.

Qu’est-ce qui vous a inspiré pour écrire : Allô, job de rêve! ?

C’est un projet que je porte en moi depuis tellement longtemps! J’ai enfin proposé l’idée à mon éditrice à l’automne 2022, un peu à reculons, tellement ça faisait longtemps que j’y pensais sans oser agir sur mon idée. C’est le livre que j’aurais voulu lire à 16 ans, pour découvrir d’autres professionnels qui ne se reconnaissent pas dans le parcours « typique » et qui gagnent leur vie autrement.

Qu’est-ce que vous souhaiteriez que les gens retiennent en fermant le livre?

Qu’il est possible de marier ambitions salariales et bonheur au travail, que l’un ne devrait pas empiéter sur l’autre. L’argent, c’est bien sûr important, mais quand tu détestes ta vie tous les matins où tu dois travailler, tu risques de frapper un mur. Le bonheur, c’est encore plus important, mais quand tu vis une période de stress financier, tu réalises que ce n’est pas assez. Et surtout, qu’un parcours n’a pas à être linéaire. Une carrière n’est pas un grand fleuve tranquille, tu peux passer plusieurs étapes, retourner en arrière, faire ce que tu veux!

Écoutez-vous de la musique lorsque vous écrivez? Si oui, avez-vous une chanson fétiche?

Jamais! Pour moi, travail = silence total! J’adore travailler seule à la maison pour cette raison.

Quels sont vos prochains projets?

Bonne question. J’essaie encore de sauver mon site web malgré mes déboires avec Google, mais en toute honnêteté, je me trouve devant une page vide depuis la première fois depuis très longtemps. J’ai un nouveau projet pour octobre, et d’ici là, je souhaite trouver une façon stimulante et amusante de gagner ma vie, en espérant que ce soit via mon entreprise, mais en restant ouverte aux opportunités!


mercredi 1 mai 2024

Le chant des braises de Fanny Rainville

 

Publié chez libre expression le 10 avril 2024

304 pages

Lu en format papier

4e de couverture

« Mes racines se désagrègent en confettis lamentables, alors je dois aller les replanter ailleurs pour survivre et rompre définitivement avec ce destin – ce karma ? – qui ne m'amène pas à la bonne place. »

1948. Deux drames subséquents anéantissent les rêves d'Adéline, condamnant au passage les femmes de sa lignée. 1980. Monique gère un dépanneur de banlieue tout en essayant de se libérer d'une relation toxique. 2006. À peine diplômée en théâtre, Viviane apprend qu'elle est enceinte de l'homme qui vient de la quitter. 2027. Blanche doit faire un choix déchirant entre ses convictions et son ambition. Une saga familiale à la fois intime et puissante qui explore les relations mère-fille, la soif de réussite et le rapport au corps sur quatre générations.

Mon avis

Un des premiers romans marquants que j’ai lus est Les filles de Caleb qui est aussi une saga familiale sur plusieurs générations sauf que c’est fois-ci tout se déroule au 20e et 21e siècle en un seul livre. Chaque femme possède son propre caractère et je vous avoue que ce n’était pas toujours évident à suivre puisqu’il y a parfois des retours dans le passé. Toutefois, la majorité de l’histoire est linéaire. On voit l’évolution des générations puisque la société n’est pas la même en 1948 qu’en 2006 (ou 2027). C’est le contexte historique que j’ai le plus apprécié dans le roman.

Si je devais choisir ma protagoniste préférée, je dirais que c’est avec Viviane à cause de son côté artiste comme le mien. Je me suis reconnue quand sa mère tentait de la dissuader de poursuivre ses études en théâtre, car qu’elle aurait peu d’avenir comme actrice. Je vous laisse découvrir si elle réalise son rêve ou pas. Ce qui est ironique est que Adéline a agi de la même manière lorsque sa fille lui avait annoncé qu’elle gérerait un dépanneur avec son futur mari. 

Les personnages sont bien ancrés dans leur époque, je crois que vous pourrez reconnaître votre famille dans les dialogues. Aucune d’entre elles n’est parfaite, mais elles sont intéressantes et touchantes à la fois. Elles doivent faire face à différents défis et cela m’a convaincu à poursuivre ma lecture jusqu’à la fin. J'ai remarqué quelques similarités d’une génération à l’autre, par exemple leur vision de leur corps, mais les trames diffèrent selon la décennie.

Si vous aimez les histoires familiales, je vous le recommande chaudement. Vous allez vivre toute une gamme d’émotion en quelques pages seulement. C'est le deuxième roman de l’auteure et on a l’impression qu’il pourrait être son dixième à cause de la qualité de l’écriture. Le lecteur peut facilement s’imaginer dans la peau des personnages.

Extraits

La jeune femme est fière d’elle : il y a quelques mois à peine, elle n’arrivait pratiquement pas à déchiffrer les mots qui déferlaient sans queue ni tête devant ses yeux. En la ramenant de Montréal en février dernier, Béatrice lui avait laissé des pièces de théâtre dans le but de parfaire son éducation. Adéline n’a pas oser lui dire qu’elle ne savait pas lire et elle s’est promis de remédier à la situation avant son départ pour la grande ville. (p.31)

C’est dans les livres que la jeune femme trouve des réponses à ses nombreuses questions. Elle achète des bouquins sur la biologie humaine et animale. (p.51)

Je m’empare du livre et me mets à le déchirer. Ces enfants d’ailleurs se transforment en confettis cartonnés qui revolent sur le meuble en mélamine que ma mère vient tout juste d’acheter. (p.106)

Mais sté, des fois…juste de mettre moins de beurre sur ta toast le matin, ça peut aider..Sinon, sauter un repas de temps en temps ou aller au gym. On a des rabais chez Cardio +, j’vas dire à mon adjointe de te donner l’info. On va se dire les vraies affaires. Tu vas apprendre à me connaître, Viviane, je suis quelqu’un de ben franc, ça dérange du monde, mais bon, what you see is what you get. C’est important que tu reste assez bandante pour ceux qui vont t’engager. (p.137)

Ce corps est le mien, et à partir d’aujourd’hui, je décide de lui donner de l’amour, tout en apprenant à ne pas dépasser ces limites que j’ai si souvent enfreintes. (p.154)


L’étrangère de Sonia Alain

  Publié chez les éditeurs Réunis le 20 novembre 2024 344 pages Lu en format papier 4 e de couverture Constantinople, hiver 986. ...