mardi 14 mai 2024

Les sept femmes d’Adrien de Christine Lamer

 


Publié chez Saint Jean le 19 mars 2024

400 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Un Breton débarque au Québec, le cœur rempli de rêves et de courage... . 1920. Survivant de la Grande Guerre, Adrien Le Cain revient dans sa Bretagne natale bardé de médailles militaires. Ne lui manque que la Légion d’honneur, mais qu’importe, il a une destinée à tracer. Célibataire, il émigre au Québec... à Lac-Bouchette! L’adaptation est difficile pour cet étranger « qu’on r’garde de travers, voleur de job et de fille à marier »… .

Jeune homme sensible mais déterminé, Adrien en a dedans. Il rêve de se poser ici pour toujours et de fonder une famille. Pour y arriver, il devra travailler fort! Pourquoi le destin s’amuse-t-il à placer tant d’obstacles sur son chemin ? .

Les sept femmes d’Adrien, en plus de célébrer le retour de Christine Lamer, est une magnifique histoire de survie, mais aussi d’amour, de réussite professionnelle et d’un bonheur durement gagné..

Mon avis

C’est le premier livre que je lis de cette auteure, mais ma mère m’en avait beaucoup parlé pendant mon enfance, alors je souhaitais découvrir sa plume. Comme j’apprécie déjà les romans historiques, je me doutais que j’allais aimer ma lecture.  C'est Adrien qui raconte, j’ai trouvé cela rafraîchissant de parcourir un récit d’un point de vue masculin. Cela m’a fait sortir de ma zone de confort. Normalement, c’est soit écrit à deux voix ou d’un point de vue féminin.

Bien que les péripéties se déroulent pendant l’entre deux guerres, j’ai pu rire à certains moments surtout lorsqu’Adrien discute avec son ami qu’il a rencontré pendant la traversée. Je dirais que c’est surtout un récit familial puisqu’on voit Adrien parle de sa mère, les femmes qui l'ont marqué et sa famille sur plusieurs années. J’ai aimé son évolution. Le contexte historique y est bien présent, mais pas au point de décourager le lecteur.

Adrien n’est pas parfait, mais il a un côté intriguant qui donne envie au lecteur de poursuivre sa lecture. Il voyage à quelques reprises, alors cela le rend plus intéressant. Comme il se passe plusieurs événements, ce livre demande de la concentration, mais cela en vaut la peine et vous risquez moins de manquer un élément important.

D’habitude, je n’aime pas retrouver des phrases en anglais dans les romans québécois, mais compte tenu du contexte, je trouvais que les conversations en anglais expliquaient le contexte historique. D’ailleurs, j’ai aussi remarqué des dialogues en polonais, car un des personnages était originaire de ce pays.

Extraits

Les exigences sanitaires des compagnies maritimes sont élevées. La moindre fièvre, éruption cutanée ou présence de parasites sonnait la fin du rêve américain. Et ce sera le même manège lors du contrôle médical à l’arrivée. Les autorités du pays hôte obligent les voyageurs malades à la quarantaine ou pire à l’expulsion, ce qui signifie retour à la case départ à la charge du transporteur. (p.14)

Don’t panic, my friends ! Vous affolez pas! Depuis le naufrage du Titanic, les embarcations de sauvetages doivent être suffisamment nombreuses pour le nombre de passagers. (p.35)

À la différence de mon pays, l’affichage est en anglais à bien des endroits, comme l’inscription Quebec District Railway sur les tramways électriques. Je suis plutôt déçu. Plourde ne m’avait jamais mentionné la prédominance anglophone dans sa province. Les vestiges des occupants français et britanniques sont remarquables tant dans l’architecture que le commerce détenu en majorité par les Anglais, alors que la main-d’œuvre est majoritairement canadienne-française. (p.50)

Assis à côté d’une jeune fille, j’amorce la conversation. La chance. Elle est francophone. Habite Hull. De l’autre côté de la rivière des Outaouais. C’est formidable. Je découvre un coin de la capitale canadienne grâce à cette guide providentielle. (p.114)

Le plus troublant est l’émergence d’un politicien du nom d’Adolf Hitler. Une lecture alarmante qui a provoqué en moi un profond malaise en me rappelant la cruauté des Boches. L’idéologie socialisante et xénophobe sur fond d’antisémitisme me donne mal au cœur et fait craindre le pire. (p.245)


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