mercredi 29 mai 2024

Entrevue avec Michèle B. Tremblay


 

Biographie

Michèle B. Tremblay a travaillé pour la télévision avant d’être journaliste, chargée de cours, formatrice, conférencière et auteure. Sa première série d’époque, L’espoir des Bergeron, dans laquelle elle dépeint avec sensibilité l’héritage d’une famille attachante, a reçu un excellent accueil et a confirmé son talent de romancière. 

Crédit : Michèle B. Tremblay - Les Éditeurs réunis (lesediteursreunis.com)

Questions

Qu’est-ce qui vous a motivé à écrire des romans historiques?

Je suis venue à l’écriture de romans historiques un peu par hasard. Ma mère venait de me raconter que la première fiancée de son père était morte le jour précédent son mariage. J’ai trouvé ça vraiment digne d’un roman. J’ai commencé l’écriture et une fois rendue à la mort d’Angéline, la fiancée, je n’avais pas encore 100 pages. J’ai décidé de poursuivre en lui faisant vivre les mois de consolation et de formation passés au New Hampshire, puis une fois sur ma lancée de le faire rencontrer une fois de retour à Chicoutimi ma grand-mère et, pourquoi pas, de faire naître de leur union ma mère. Mon éditeur m’a demandé si je pouvais envisager une suite et c’est ainsi que j’ai écrit deux autres tomes sur le temps de la crise au Saguenay et le temps de la guerre avec les aviateurs de tous les pays alliés en formation à Bagotville qui courtisaient ma mère au temps de sa jeunesse. J’aime la politique et les faits de société, et j’ai pris plaisir à relater tout le contexte politique et socio-économique de ces années-là. Ensuite, j’ai écrit une seconde saga intitulée Des lueurs de liberté qui relatait l’enfance, l’adolescence et la vie adulte de Lauréanne Harvey, héroïne dans son genre, et de Léonce Desgagnés, architecte réputé. Mon dernier-né porte le titre de Les amours défendues et raconte l’histoire fictive d’une femme et d’un prêtre qui au travers bouleversements et fortes émotions vivent un amour qui vaincra l’adversité.

Préférez-vous écrire une série ou un seul tome et pourquoi?

Les sagas ont ceci d’agréable qu’elles permettent de faire évoluer nos personnages. Avec les délais de parution, cela devient toutefois par moments épuisant à écrire.  Le roman complet est très stimulant car on peut y mettre tous les éléments voulus sur un thème en un seul livre. Toutefois, il faut savoir laisser aller ces personnages auxquels on s’est attaché quand arrive la fin du récit.

Quels conseils donneriez-vous à un nouvel auteur?

Persévérer. Je lui demanderais ensuite s’il a la passion d’écrire. Si oui, je lui dirais qu’il lui sera plus facile de persévérer malgré quelques probables embuches sur son chemin.

Quels défis avez-vous rencontrés pendant l’écriture de votre premier livre?

J’ai écrit mon premier livre comme une autofiction cathartique. C’était une très belle histoire, touchante, émouvante, bien écrite, qu’un éditeur a aussitôt voulu publier. Il m’a signé un contrat qu’il a ensuite déchiré, prétextant un conflit d’autorité. Déboussolée, meurtrie, maladroite, j’ai ensuite été incapable de trouver un second éditeur. J’ai publié ce livre sous le titre Journal d’une femme à son fils à compte d’auteur quelques années plus tard et plusieurs lecteurs, lectrices ne pouvaient comprendre qu’aucun éditeur ne l’ait pas publié. Dès cette première expérience, j’ai compris que le monde de l’édition était un monde très compétitif, à la fois dur et parfois merveilleux.

Avant de vous lancer dans un nouveau projet, devez-vous faire de la recherche? Si oui, combien de temps cela vous prend-il?

Cela dépend. Lorsque c’est historique, il faut savoir exactement les dates, les faits, cela demande du temps. Lorsque c’est fictif mais dans une époque ancienne, il faut connaître tous les détails qui viennent colorer le récit. Certaines recherches se font alors sur le coup.

Écrivez-vous avec de la musique? Si oui, avez-vous une chanson fétiche?

Non, je recherche la solitude et le silence pour écrire. Je me concentre sur mes personnages qui deviennent vivants. Le plus étonnant, c’est lorsque l’un d’entre eux devient si vivant qu’il me dicte sa réplique ou m’indique l’action qu’il va faire.

Quels sont vos prochains projets?

J’ai publié en 2008 chez AdA La sagesse du Yi king que je souhaiterais rééditer en ce temps où l’art divinatoire revient à la mode. J’ai un manuscrit d’un roman d’autofiction, fignolé et terminé, intitulé Les Hôtels de mon père pour lequel je suis à la recherche d’un éditeur. J’ai un synopsis d’un prochain roman qui se passe pendant les années 70, un triller, qui portera le titre de Meurtres à Notre-Dame-du-Saguenay. C’est un nouveau créneau pour lequel je ressens un très stimulant élan d’enthousiasme.

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