Publié chez libre
expression le 10 avril 2024
304 pages
Lu en format
papier
4e
de couverture
« Mes racines se
désagrègent en confettis lamentables, alors je dois aller les replanter
ailleurs pour survivre et rompre définitivement avec ce destin – ce karma ? –
qui ne m'amène pas à la bonne place. »
1948. Deux drames subséquents anéantissent les rêves d'Adéline, condamnant au
passage les femmes de sa lignée. 1980. Monique gère un dépanneur de banlieue
tout en essayant de se libérer d'une relation toxique. 2006. À peine diplômée
en théâtre, Viviane apprend qu'elle est enceinte de l'homme qui vient de la
quitter. 2027. Blanche doit faire un choix déchirant entre ses convictions et
son ambition. Une saga familiale à la fois intime et puissante qui explore les
relations mère-fille, la soif de réussite et le rapport au corps sur quatre
générations.
Mon avis
Un des premiers
romans marquants que j’ai lus est Les filles de Caleb qui est aussi une saga
familiale sur plusieurs générations sauf que c’est fois-ci tout se déroule au
20e et 21e siècle en un seul livre. Chaque femme possède
son propre caractère et je vous avoue que ce n’était pas toujours évident à
suivre puisqu’il y a parfois des retours dans le passé. Toutefois, la majorité
de l’histoire est linéaire. On voit l’évolution des générations puisque la
société n’est pas la même en 1948 qu’en 2006 (ou 2027). C’est le contexte
historique que j’ai le plus apprécié dans le roman.
Si je devais
choisir ma protagoniste préférée, je dirais que c’est avec Viviane à cause de
son côté artiste comme le mien. Je me suis reconnue quand sa mère tentait de la
dissuader de poursuivre ses études en théâtre, car qu’elle aurait peu d’avenir
comme actrice. Je vous laisse découvrir si elle réalise son rêve ou pas. Ce qui
est ironique est que Adéline a agi de la même manière lorsque sa fille lui
avait annoncé qu’elle gérerait un dépanneur avec son futur mari.
Les personnages
sont bien ancrés dans leur époque, je crois que vous pourrez reconnaître votre
famille dans les dialogues. Aucune d’entre elles n’est parfaite, mais elles
sont intéressantes et touchantes à la fois. Elles doivent faire face à
différents défis et cela m’a convaincu à poursuivre ma lecture jusqu’à la fin. J'ai
remarqué quelques similarités d’une génération à l’autre, par exemple leur
vision de leur corps, mais les trames diffèrent selon la décennie.
Si vous aimez les
histoires familiales, je vous le recommande chaudement. Vous allez vivre toute
une gamme d’émotion en quelques pages seulement. C'est le deuxième roman de
l’auteure et on a l’impression qu’il pourrait être son dixième à cause de la
qualité de l’écriture. Le lecteur peut facilement s’imaginer dans la peau des
personnages.
Extraits
La jeune femme
est fière d’elle : il y a quelques mois à peine, elle n’arrivait
pratiquement pas à déchiffrer les mots qui déferlaient sans queue ni tête
devant ses yeux. En la ramenant de Montréal en février dernier, Béatrice lui
avait laissé des pièces de théâtre dans le but de parfaire son éducation.
Adéline n’a pas oser lui dire qu’elle ne savait pas lire et elle s’est promis
de remédier à la situation avant son départ pour la grande ville. (p.31)
C’est dans les
livres que la jeune femme trouve des réponses à ses nombreuses questions. Elle
achète des bouquins sur la biologie humaine et animale. (p.51)
Je m’empare du
livre et me mets à le déchirer. Ces enfants d’ailleurs se transforment
en confettis cartonnés qui revolent sur le meuble en mélamine que ma mère vient
tout juste d’acheter. (p.106)
Mais sté, des
fois…juste de mettre moins de beurre sur ta toast le matin, ça peut
aider..Sinon, sauter un repas de temps en temps ou aller au gym. On a des
rabais chez Cardio +, j’vas dire à mon adjointe de te donner l’info. On va se
dire les vraies affaires. Tu vas apprendre à me connaître, Viviane, je suis
quelqu’un de ben franc, ça dérange du monde, mais bon, what you see is what
you get. C’est important que tu reste assez bandante pour ceux qui vont
t’engager. (p.137)
Ce corps est le
mien, et à partir d’aujourd’hui, je décide de lui donner de l’amour, tout en
apprenant à ne pas dépasser ces limites que j’ai si souvent enfreintes. (p.154)
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