Crédit : Facebook
Biographie
Diplômée de
l'École nationale de théâtre du Canada, Fanny Rainville écrit et joue pour le
Web, la télévision, le cinéma et le théâtre. On l'a vue notamment dans le
téléroman L'Heure bleue à TVA. Le Chant des braises est son second roman.
Crédit : Fanny
Rainville – Libre Expression (groupelivre.com)
Questions
Qu’est-ce qui vous a motivé à vous lancer dans
l’écriture?
Le désir d’écrire
s’est manifesté en même temps que le désir de jouer. J’étais en cinquième année
du primaire et j’ai vu le film Un violon
sur le toit. Pendant la classe, je me cachais pour écrire les dialogues du
film, qui sont peu à peu devenus une pièce de théâtre. On jouait sur petit
terrain de baseball de la cour d’école et je dirigeais les acteurs, tout en
jouant moi-même un rôle. J’ai retenté l’expérience en secondaire 5, mais avec
une pièce de mon cru, cette fois-ci. Pendant mes études à l’École nationale de
théâtre, j’ai mis l’écriture de côté pendant un moment. Puis, suite à la
naissance de ma fille, je me suis inscrite à un cours de scénarisation à
l’Université et j’ai fait plusieurs cours d’écriture télé. L’écriture est
revenue dans ma vie pour y prendre de plus en plus de place. Pendant l’écriture
de mon premier roman, Les insoumises,
j’ai su que ce premier livre n’allait pas être le dernier. L’écriture de roman
représente pour moi une liberté créatrice dont je ne pourrais plus me passer.
Quels défis avez-vous rencontrés pendant l’écriture de Le
chant des braises?
J’avais fait
beaucoup de recherches pour écrire Les
insoumises qui porte sur le milieu contemporain des sages-femmes. Dans le
cadre de mes recherches, je suis même devenue accompagnante à la naissance,
afin de m’imprégner totalement de mon propos. Pour Le chant des braises, le processus créatif a été très différent.
C’est en moi que j’ai plongé. Ce livre aborde des thèmes très intimes dont j’ai
rarement parlé, notamment, le rapport au corps. Quand j’écris, je n’ai pas le
réflexe de me censurer, mais après coup, je réalise à quel point ce livre parle
de certaines vulnérabilités. J’avoue qu’à la veille de sa sortie, j’ai eu un
petit élan d’anxiété. Mais avec un peu de recul, je me dis que ce deuxième
roman fera son propre chemin et ira toucher celles qu’il doit toucher. Par
ailleurs, le rythme des Insoumises
est très soutenu, l’action se déroule en neuf fois, tandis que Le chant des braises s’étend sur plus de
75 ans. Je devais trouver une façon de gérer les sauts dans le temps, tout
comme certains événements qui se répètent de génération en génération sans que
ça devienne répétitif.
Quelles ont été vos inspirations pour l’écriture de ce
roman?
J’avais envie de
parler de mémoires transgénérationnelles, c’est vraiment ce qui m’a inspiré.
Comment un clan de femmes se transmet des croyances et des blessures, parfois
inconsciemment, et comment d’une génération à l’autre, elles se réparent l’une
l’autre. Mon élément déclencheur personnel a été la mort de ma grand-mère.
Étant de nature plutôt spirituelle, je suis allée faire un soin énergétique et
je n’arrêtais pas de penser à elle. Je la voyais se débattre seule dans une
tempête de vent et je me suis dit : « C’est nous, ça, les femmes de ma
famille, toujours seules à braver les tempêtes. » Essentiellement, ce livre est
une déclaration d’amour aux femmes de mon clan, un élan d’amour aussi pour ma
mère qui a dû « briser le moule », comme elle le dit elle-même.
Quels conseils donneriez-vous à un nouvel auteur?
De se lancer. De se
donner des plages horaires pour écrire. De le faire. Quand on est à la bonne
place, qu’on fait les choses pour les bonnes raisons, souvent, les portes
s’ouvrent. Mais je réalise qu’il est parfois difficile d’y croire vraiment,
intérieurement, pour vrai de vrai. Que, parfois, il faut aller voir à
l’intérieur de nous ce qui bloque. C’est aussi, un peu, le sujet de ce roman.
Écrivez-vous avec de la musique? Si oui, avez-vous une
chanson fétiche?
J’écris très
rarement avec de la musique, car ça m’empêche de me concentrer. Je suis plutôt
du type à allumer une bougie parfumée ou de l’encens. Par contre, pour la
partie de Blanche dans Le chant des
braises, j’avoue que I surrender,
de Céline Dion a joué en boucle dans ma voiture pendant quelques jours pour
m’inspirer!
Est-ce qu’il y a un genre littéraire que vous aimeriez
tenter pour un prochain roman?
Je travaille
actuellement sur un projet littéraire (dont je ne peux pas encore parler) qui
ne sera pas un roman, mais plutôt un livre pratique/essai féministe. Encore une
fois, ce livre mettra en lumière les femmes. À suivre! ;-)
Quels sont vos prochains projets?
Je vais publier un premier album jeunesse chez Fonfon en 2025, intitulé L’enfant orchestre qui met en vedette ma
fille atteinte du Syndrôme Gilles de la tourette. Je continue de travailler sur
plusieurs projets télé à titre de scénariste, tout en faisant de la voix
(doublage, surimpression vocale, publicité) etc.
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