jeudi 2 mai 2024

Entrevue avec Fanny Rainville

 

Crédit : Facebook

Biographie

Diplômée de l'École nationale de théâtre du Canada, Fanny Rainville écrit et joue pour le Web, la télévision, le cinéma et le théâtre. On l'a vue notamment dans le téléroman L'Heure bleue à TVA. Le Chant des braises est son second roman.

Crédit : Fanny Rainville – Libre Expression (groupelivre.com)

Questions

Qu’est-ce qui vous a motivé à vous lancer dans l’écriture?

Le désir d’écrire s’est manifesté en même temps que le désir de jouer. J’étais en cinquième année du primaire et j’ai vu le film Un violon sur le toit. Pendant la classe, je me cachais pour écrire les dialogues du film, qui sont peu à peu devenus une pièce de théâtre. On jouait sur petit terrain de baseball de la cour d’école et je dirigeais les acteurs, tout en jouant moi-même un rôle. J’ai retenté l’expérience en secondaire 5, mais avec une pièce de mon cru, cette fois-ci. Pendant mes études à l’École nationale de théâtre, j’ai mis l’écriture de côté pendant un moment. Puis, suite à la naissance de ma fille, je me suis inscrite à un cours de scénarisation à l’Université et j’ai fait plusieurs cours d’écriture télé. L’écriture est revenue dans ma vie pour y prendre de plus en plus de place. Pendant l’écriture de mon premier roman, Les insoumises, j’ai su que ce premier livre n’allait pas être le dernier. L’écriture de roman représente pour moi une liberté créatrice dont je ne pourrais plus me passer.

Quels défis avez-vous rencontrés pendant l’écriture de Le chant des braises?

J’avais fait beaucoup de recherches pour écrire Les insoumises qui porte sur le milieu contemporain des sages-femmes. Dans le cadre de mes recherches, je suis même devenue accompagnante à la naissance, afin de m’imprégner totalement de mon propos. Pour Le chant des braises, le processus créatif a été très différent. C’est en moi que j’ai plongé. Ce livre aborde des thèmes très intimes dont j’ai rarement parlé, notamment, le rapport au corps. Quand j’écris, je n’ai pas le réflexe de me censurer, mais après coup, je réalise à quel point ce livre parle de certaines vulnérabilités. J’avoue qu’à la veille de sa sortie, j’ai eu un petit élan d’anxiété. Mais avec un peu de recul, je me dis que ce deuxième roman fera son propre chemin et ira toucher celles qu’il doit toucher. Par ailleurs, le rythme des Insoumises est très soutenu, l’action se déroule en neuf fois, tandis que Le chant des braises s’étend sur plus de 75 ans. Je devais trouver une façon de gérer les sauts dans le temps, tout comme certains événements qui se répètent de génération en génération sans que ça devienne répétitif.

Quelles ont été vos inspirations pour l’écriture de ce roman?

J’avais envie de parler de mémoires transgénérationnelles, c’est vraiment ce qui m’a inspiré. Comment un clan de femmes se transmet des croyances et des blessures, parfois inconsciemment, et comment d’une génération à l’autre, elles se réparent l’une l’autre. Mon élément déclencheur personnel a été la mort de ma grand-mère. Étant de nature plutôt spirituelle, je suis allée faire un soin énergétique et je n’arrêtais pas de penser à elle. Je la voyais se débattre seule dans une tempête de vent et je me suis dit : « C’est nous, ça, les femmes de ma famille, toujours seules à braver les tempêtes. » Essentiellement, ce livre est une déclaration d’amour aux femmes de mon clan, un élan d’amour aussi pour ma mère qui a dû « briser le moule », comme elle le dit elle-même.

Quels conseils donneriez-vous à un nouvel auteur?

De se lancer. De se donner des plages horaires pour écrire. De le faire. Quand on est à la bonne place, qu’on fait les choses pour les bonnes raisons, souvent, les portes s’ouvrent. Mais je réalise qu’il est parfois difficile d’y croire vraiment, intérieurement, pour vrai de vrai. Que, parfois, il faut aller voir à l’intérieur de nous ce qui bloque. C’est aussi, un peu, le sujet de ce roman.

Écrivez-vous avec de la musique? Si oui, avez-vous une chanson fétiche?

J’écris très rarement avec de la musique, car ça m’empêche de me concentrer. Je suis plutôt du type à allumer une bougie parfumée ou de l’encens. Par contre, pour la partie de Blanche dans Le chant des braises, j’avoue que I surrender, de Céline Dion a joué en boucle dans ma voiture pendant quelques jours pour m’inspirer!

Est-ce qu’il y a un genre littéraire que vous aimeriez tenter pour un prochain roman?

Je travaille actuellement sur un projet littéraire (dont je ne peux pas encore parler) qui ne sera pas un roman, mais plutôt un livre pratique/essai féministe. Encore une fois, ce livre mettra en lumière les femmes. À suivre! ;-)

Quels sont vos prochains projets?

Je vais publier un premier album jeunesse chez Fonfon en 2025, intitulé L’enfant orchestre qui met en vedette ma fille atteinte du Syndrôme Gilles de la tourette. Je continue de travailler sur plusieurs projets télé à titre de scénariste, tout en faisant de la voix (doublage, surimpression vocale, publicité) etc.


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