lundi 30 octobre 2023

Entrevue avec Marjorie D. Lafond

 


Biographie

Marjorie D. Lafond est diplômée en études littéraires et en enseignement du français. Après une carrière de près de dix ans en tant qu’enseignante, elle réalise aujourd’hui son rêve en travaillant à plein temps dans l’univers de la rédaction et de l’écriture romanesque. Marjorie aime faire rêver ses lectrices avec des histoires empreintes de romantisme, de suspense, de culture, d’évasion à travers le monde, de sensibilité et de sensualité.

Crédit : Marjorie D. Lafond - Les Éditeurs réunis (lesediteursreunis.com)

Questions

Quelles sont tes sources d’inspiration lorsque tu écris?

Mon inspiration provient de films, de séries, de lectures, et parfois de ma propre expérience, autant de mon passé, de mon entourage que de mes voyages (je suis journaliste de voyage depuis 2019). Voyager reste pour moi une source inestimable d'inspiration. Les paysages et parfois les instants éphémères en voyage servent à nourrir mon imagination, m'enthousiasment, et déclenchent ma créativité!

Je m’inspire aussi de la musique que j’écoute. De mai à septembre, je marche beaucoup dans mon quartier, les écouteurs sur les oreilles. J’écoute des playlists que je me suis créées au fil de mes humeurs. Pendant ces marches en solo, des idées naissent souvent et lorsque j’entre dans la maison, mon clavier se fait aller!

Aussi, lorsque ça s’y prête, j’aime me composer un tableau Pinterest avec des images inspirantes en lien avec la thématique de mon roman. Ces images nourrissent mon imaginaire.

Quels défis as-tu rencontrés lors de l’écriture de ta première œuvre?

À cette époque, j’étais enseignante de français. Mon rêve était de devenir auteure, mais je manquais de confiance en moi. Mon projet de roman était gardé secret, relégué en second plan derrière mes autres préoccupations. En conséquence, j'ai mis beaucoup plus de temps à l'écrire que pour mes romans suivants. Cependant, la chance m'a souri, car j'ai reçu une réponse favorable de la maison d'édition que j'avais secrètement espérée, bien plus rapidement que je ne l'aurais imaginé !

Qu’est-ce qui t’a motivé à écrire de la romance?

J’ai toujours été une grande romantique, une véritable amoureuse de l'amour !! Écrire des histoires d’amour me fait sentir en vie, m’apporte de l’énergie. Déjà ado, j’avais déjà l’imagination très fertile, avec un tas de scénarios amoureux en tête. J’ai consommé dans ma vie beaucoup de romance, à travers la musique et la poésie, les pièces de théâtre, les romans, les films et les séries, autant d’époque que contemporains.

Quels conseils donnerais-tu à un nouvel auteur?

Il faut écrire régulièrement! L'écriture est une compétence qui s'améliore avec la pratique. En écrivant chaque semaine, on apprend à développer son style.

Je pense que c’est aussi important d’avoir lu beaucoup dans le genre qui nous intéresse. Par exemple, pour être à l’aise avec les éléments clés de la romance, il faut lire un large éventail de romans de ce genre, du classique au contemporain.

Et évidemment, il faut persévérer ! L'écriture peut être un processus long et parfois difficile. Chaque écrivain progresse à son rythme. Il ne faut pas se décourager par les éventuels rejets.

Écoutes-tu de la musique lorsque tu écris? Si oui, as-tu une chanson fétiche?

Lorsque j'écris, ma musique préférée est la musique classique, ainsi que les bandes originales de certains films qui m'inspirent. Quand je travaille sur des scènes plus osées, j'opte parfois pour une playlist R&B ou de la musique style lounge. Pour les passages feel good ou les scènes axées sur le bien-être, je privilégie des morceaux à l'atmosphère plus lumineuse et mystérieuse.

Cependant, règle générale, j'ai une préférence pour la musique instrumentale, car les paroles peuvent me déconcentrer. Je n'ai pas vraiment de chanson fétiche. En réalité, au cours de l'écriture de chaque roman, je finis souvent par sélectionner deux ou trois chansons qui m'inspirent et que j'écoute régulièrement pendant les mois où je l’écris. Par exemple, pour mon dernier roman, La petite librairie de Gaspé, mes chansons d'inspiration étaient J’irai où tu iras de Céline Dion, Glimpse of us de Joji et Rétine du chanteur Amir.

Quels sont tes prochains projets?

J’ai un joli guide imagé, intitulé L'Univers du féminin sacré: Renouer avec sa nature originelle qui vient de paraitre chez les AdA Éditions et, en ce moment, je travaille sur un roman d’amour intense qui se déroule dans une retraite mystérieuse en Polynésie française ! À suivre… 😉


Kanatuut de Natasha Kanapé Fontaine

 


Publié chez Stanké le 1 novembre 2023

120 pages

Lu en format papier

4e de couverture

 Que signifient ces manifestations étranges en connexion avec les personnages innus ? Est-ce l'intérieur des terres, le Nutshimit, qui souhaite reprendre contact avec le peuple, le réinviter dans ses sentiers pour qu'il recouvre sa mémoire ? Qu'est-ce qui réside dans le territoire, que les Blancs n'ont jamais trouvé, mais qui a toujours ramené les Innus vers le nord, en plein coeur des hivers les plus hostiles ?

La forme courte des nouvelles permet à l'autrice de soumettre le lecteur à sa vision du monde qui l'entoure, elle, au quotidien. Ce dernier est fait de surréalisme, de réalisme magique, d'onirisme ; de créatures fantastiques ou réelles de la tradition orale, d'esprits de l'animisme ancestral qui habitent l'univers contemporain ; de la relation avec un territoire sans merci, qui donne néanmoins aux protagonistes la puissance nécessaire pour survivre dans un monde qui va à l'encontre de leurs valeurs.

Mon avis

C’est la deuxième œuvre que je lis de cette auteure et chaque fois, je sors de ma zone de confort littéraire. Mon imagination vaguait en pensant à des endroits où je n'étais jamais allée. Si vous vous intéressez à la culture autochtone, c’est une écrivaine à découvrir et ce recueil est une bonne suggestion pour connaître sa plume. Les textes sont courts, rythmés et permettent d’en apprendre davantage sur les vie des autochtones. Certaines nouvelles se passent dans le même village, mais les thèmes diffèrent. Les protagonistes changent d’un récit à l’autre, ce qui vous permet d’apprécier la diversité et de s’attacher à eux bien que l’auteure aille directement au but. Chacun des mots a sa place et malgré la longueur de l’histoire, vous pouvez ressentir ce que le protagoniste vit en utilisant les 5 sens.

Si vous éprouvez de la difficulté à vous concentrer ou que vous avez peu de temps devant vous, c’est une belle suggestion. Non seulement les mots de l’auteure vous feront voyager, mais vous pouvez lire une nouvelle sans perdre le fil lorsque vous allez y retourner plus tard. Mon texte préféré est Le nom de l’amour, car c’est avec Shatshititum que j’ai ressenti davantage de connexion surtout lorsqu’elle tentait de comprendre d’où venait l’origine de son prénom.

Extraits

Après sa marche matinale, elle pouvait voir le nombre de voitures augmenter de demi-heure en demi-heure en sirotant sa tasse de Maxwell House. Cette marque goûtait tellement différente ailleurs – est-ce que c’était la cuillérée de café de plus que les innus y mettaient? (p.20)

Tout ce que je constate jour après jour, c’est le manque d’amour qu’il y a dans cette maison. On dirait qu’entre mes parents il y a un vide, un fleuve béant comme celui qui longe le village ici, à Pessamit. (p.51)

J’suis fatiguée de te voir semblant de vivre une vie! (p.67)

« Il était plutôt pour me voir. Retourne chez toi. Et quand tu en auras besoin, tu sauras où me trouver. (p.85)

Je manque de confiance.

C’est la principale raison de tout. De tout. La fondation qui me manque, qui se dérobe à moi chaque fois que je fais un pas en sa direction. La confiance. Ce mot qui sonne comme un poème pour les Blancs, et qui pourtant ne fait jamais partie de la poésie qu’ils écrivent. (p.90)

 


La fois où .. j’ai cédé le passage à un éléphant d’Amélie Dubois

 

Publié chez les éditeurs Réunis le 25 octobre 2025

400 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Mon nom est Mali Allison: psy de formation et écrivaine de passion. Depuis un moment, je me questionne à propos d’une certaine relation. De plusieurs relations, devrais-je préciser. On dirait que mon tissu social s’effrite au point de devenir transparent.

« C’est plus facile d’être seule comme une ermite dans une caverne qu’avec du monde finalement !», que je songeais dernièrement, habillée en mou, tranquille chez moi à écrire des histoires.

Ladite relation et moi avons décidé de nous rendre au Sri Lanka pour solidifier notre couple – ou pour le ruiner complètement, c’était à déterminer. Ce périple devait nous permettre de nous recentrer et d’y voir clair. Or, ce fut un peu plus compliqué que prévu.

En réalité, voyager en Asie, c’est naviguer parmi des marées humaines en s’inventant disciple d’une religion impliquant une ribambelle d’animaux allégoriques farfelus, alors que son juvénile chauffeur de tuk-tuk fait figure de thérapeute conjugal entre deux visites de bouddhas couchés arborant toujours un regard de jugement dernier. C’est aussi expérimenter un inquiétant karma humide pour ensuite immobiliser son vélo en bordure du chemin de sa vie afin d’apercevoir l’éléphant assis en tailleur en plein centre de toutes ces relations qui ne tournent pas rond. L’important, au bout du compte, est de reconnaître qu’il existe, cet éléphant, afin de lui céder le passage… ou non !

Mon avis

C’est toujours un plaisir de retrouver Mali dans les livres, on ne s’ennuie jamais en parcourant un livre dont elle est la protagoniste. Elle a le don de garder le lecteur captivé du début jusqu’à la fin d'autant plus que ses aventures se déroulent en voyage, alors cela permet de s’évader et d’oublier la vie quotidienne. Mes goûts ont évolué depuis que j’ai lu le premier tome de la série Chicklit et j’ai une préférence pour cette nouvelle série. Les personnages ont maturé et que l’écriture me rejoint davantage.

Je vous avoue que la relation de Jean-Sébastien et Mali m’énervait  lorsqu’ils se disputaient pour des détails. J’avais même une mauvaise opinion de Jean-Sébastien au début lorsqu’il donnait son avis à cause de la distance. Je le trouvais un peu froid, mais cela a changé au fil de ma lecture surtout lors de l’incident de plongée qui est mon moment préféré, car il m’a gardé en haleine. Juste pour cette partie, cela vaut la peine de se le procurer.

J’apprécie Mali depuis le premier tome. Elle sait ce qu’elle veut et elle s’accepte malgré ses imperfections. Vous n’avez pas besoin d’avoir lu la série Chicklit avant celle-ci, mais il y a quelques retours, mais je suggérais de le faire et cela vous permettrait de voir son évolution.

J’ai noté qu’il y avait quelques dialogues en anglais.  J’ai conscience que cela ajoute du réalisme puisque les conversations se passent avec des personnages anglophones, mais cela me fait sourcilier lorsque je lis un livre québécois.

Si vous aimez les voyages avec une protagoniste déterminée et qui vous fera réfléchir, je vous le recommande. J’aime le nouveau côté philosophique sans donner de leçon. Je trouve que je réfléchis davantage depuis La fois où..j’ai suivi les lignes jaunes.

Extraits

On a légèrement menti dans ma description en me disant prof au cégep, et non écrivaine. L’idée derrière tout ça était de filtrer les malheureux en quête de Famousity. Il faut dire que j’ai eu ma face grosse comme un camion de pompier sur un billboard proche du Champlain pour mes livres du Mexique et du congrès, des hommes me courtisaient tout à coup sur ma page Facebook publique. (p.26)

Parlant de celle qui rêve d’arracher des yeux, Bébé Abby est généreusement hystérique ce matin. Ça fait deux fois qu’elle fait du breakdance dans une de mes grosses plantes juste pour le plaisir de voir exploser du terreau partout dans mon condo dans la joie et l’allégresse de celle venant tout juste d’effectuer un retour à la terre en s’achetant une fermette et trois, quatre poules. (p.57)

C’est ls règle numéro 1 du courant de philosophie bouddhiste pour être heureux : ne pas se prendre pour le personnage principal de la vie de tous ceux qui nous entourent, ni même de la nôtre. Être humble et généreux. Une façon de se décentrer de son petit nombril, de son petit moi, de ses petits drames. Ça me parle. On est tellement dans nos petites tempêtes chaque minute, à croire que ce qui nous arrive est la priorité du centre de contrôle de l’univers. (p.86)

Il faudrait donc statuer mondialement que la conversation numérique est identique à la conversation téléphonique, que ce soit en début de relation ou pas. Même affaire. Trois étapes : l’introduction, le développement, la conclusion. C’est simple comme bonjour ; visualisez un téléphone rouge accroché au mur chez vous. Je ne vous demande rien d’autre. Ce n’est pas normal d’entrer en conversation avec quelqu’un en lui lançant : « Salut ! Comment ça va ? Tu fais quoi ce soir ? » et partir aux îles Moukmouk pour quarante-huit heures sans plus jamais lui répondre.  (p.98)

Ben oui, je suis rendue cette vieille grincheuse qui ronchonne que les jeunes ne profitent pas des bonnes affaires. Dans mon temps, on marchait trois heures pour aller à l’école dans huit pieds de neige avec l’orange de notre bas de Noël comme dîner.  (p.164)

Mon entrevue avec l'auteure 

samedi 28 octobre 2023

La promesse – Une famille de Suzanne Roy


Publié chez les éditions Andara le 10 octobre 2023

384 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Après avoir découvert l’existence de son fils, Max est déterminé à rattraper le temps perdu avec lui, mais comment y parvenir sans bouleverser sa vie ? David a déjà un père, après tout… Est-il trop tard pour s’impliquer auprès de cet enfant qu’il aime déjà ? Et pourquoi le retour de Camille dans sa vie le chamboule-t-il autant ? Troublée par la réaction de Max à la suite de cette annonce, Camille tente de le ramener au calme. Revendiquer sa paternité n’est pas une décision à prendre à la légère. Il risque de détruire sa famille ! Si elle est heureuse de voir que l’homme qu’elle a passionnément aimé a envie de connaître son enfant, elle craint cependant de le voir repartir à New York.

Mon avis

J’avais aimé le premier tome, mais j’ai une préférence pour celui-ci. L’histoire tourne surtout autour de Max qui tente de trouver sa place dans la vie de David et c'est rafraîchissant. Je n’ai pas lu beaucoup de livres à propos de la paternité.

La romance est importante, mais je pense qu’elle est en second plan puisque les deux protagonistes sont mariés. Je ne vous divulgâcherais pas la surprise, mais disons que Betty n’a pas ma préférée. Je la trouvais froide avec Max et David, mais on finit par comprendre ses raisons. Le roman aurait été ennuyeux sans elle.

J’aime bien Camille, mais je donne mon étoile du match à Max qui m’a étonné plusieurs fois dans ce tome. Il a dû prendre des décisions difficiles sans hésitation. J’avoue que certaines conversations entre Camille et lui tournaient un peu en rond, mais je l’ai trouvé confiant et déterminé, deux qualités que j’apprécie retrouver dans les personnages.

C’est un roman parfait pour se détendre et vivre des émotions intenses en même temps. Les chapitres sont courts, mais chaque mot a sa place. Je n'ai pas vu le temps défiler pendant que je parcourais les pages.

Extraits

Parce qu’elle avait raison. Tu avais besoin de quelqu’un qui te pousserait au sommet, Max pas d’une fille qui n’avait pas confiance en elle…et qui commettrait la même erreur que sa mère en tombant enceinte aussi jeune. (p.29)

Son compliment me fit mal, surtout que j’avais la sensation qu’elle pleurait en me l’offrant. Camille me voyait comme un être inaccessible. Et moi, j’étais là, à espérer qu’elle me tende la main qu’elle me fasse une place dans la vie de David. (p.107)

J’ai vécu en étant le plus grand regret de ma mère, me rappela-t-elle, et je refusais que David devienne le tien. (p.174)

Des rires fusèrent, puis d’un signe de la main, il indiqua à l’homme qui gérait les mélodies de démarrer celle qu’il avait choisie. Je reconnus rapidement la chanson C’est zéro de Julie Masse. Même si elle n’était pas récente, quelques personnes semblaient la connaître et chantaient à tue-tête. (p.291)

Ma chronique du premier tome

Mon entrevue avec l'auteure 

jeudi 26 octobre 2023

Sociable – Bâtir une culture d’entreprise forte dans un monde hybride de Rachelle Houde Simard

 


Publié chez Septembre Éditeur le 5 octobre 2023

239 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Quels sont les ingrédients d’une culture hybride forte? Comment une entreprise peut-elle faire vivre ses valeurs lorsque ses employés ne se présentent plus au bureau cinq jours sur cinq?

Quel est l’antidote à une culture qui ne semble plus répondre aux besoins des employés, qui cherchent davantage à se déconnecter du monde virtuel? Quel style de leadership est mieux adapté aux réalités d’un groupe de personnes qui communiquent majoritairement à travers un écran?

Sociable ne porte pas sur les médias sociaux. Il s’adresse aux dirigeants et gestionnaires (entre autres) qui cherchent à renforcer la culture de leur entreprise en maitrisant le potentiel de la technologie tout en ayant une approche humaine. Il s’adresse aussi aux gestionnaires de communauté qui cherchent à développer leur leadership et à mettre sur pied une approche stratégique afin de se rapprocher de leurs communautés.

Ce livre invite le lecteur à reconsidérer sa vision de la gestion de communauté, à voir l'entreprise comme une communauté vivante remplie d’animaux sociaux. Il stimule sa compassion afin de créer des cultures hybrides décidément humaines qui répondent directement aux besoins des membres des communautés, peu importe la vitesse à laquelle la technologie évolue.

Mon avis

Je vous avoue que j’ai lu ce livre par curiosité. Comme je dois gérer mon blogue et ma carrière d’auteure, je dois interagir avec plusieurs personnes en plus de mon travail de tous les jours. Je m’étais dit que je ne perdais rien à en apprendre davantage sur ce thème et je suis certaine que je vais utiliser ses outils tôt ou tard.

Effectivement, les réseaux sociaux sont abordés, mais ce n’est pas le sujet principal. C’est surtout à propos de la gestion d’employés dans un mode hybride et des interactions avec sa clientèle. L’idée est excellente d'autant plus que je travaille dans ce mode et je sais que ce n’est pas toujours évident. Même en tant qu’auteure, je communique aussi de cette façon. Depuis les dernières années, les interactions ont changé et j'ai découvert de nouveaux outils.

 Cet ouvrage est accessible à tous et je le recommande si vous comptez lancer votre propre entreprise ou si vous êtes gestionnaire. Le livre est séparé en trois parties : La communauté sociable, l’animal sociable et le leadership sociable. C’est une œuvre assez complète sur le sujet, d’ailleurs, j’en ai appris énormément en parcourant les pages.

Extraits

L’ère numérique a transformé notre capacité à créer et à rejoindre de multiples communautés pour diverses raisons. Grâce aux plateformes socionumériques, nos identités culturelles ne sont plus limitées à refléter celles de nos familles et de notre voisinage : nous pouvons maintenant rejoindre des communautés sur d’autres continents, simplement parce que nous avons des intérêts, des croyances, des besoins ou même des employeurs en commun. (p.7)

Je troque mon avatar virtuel pour un masque sociable et je commence à jouer mon rôle de maître de cérémonie, même si mon corps fait tout pour me renvoyer dans la sécurité de mon chez-moi. Cette anxiété sociale, je la connais trop bien, puisqu’elle me hante depuis mon jeune âge et me confronte directement à ma personnalité extravertie, comme un tango argentin. (p.13)

Les attentes que nous avons envers les membres de notre famille (avec qui nous avons des liens forts) sont très différentes de celles que nous avons envers nos collègues (avec qui nous avons majoritairement des liens dits faibles). La métaphore familiale complexifie avec l’inclusion de nouveaux employé-es, qui doivent rapidement trouver leur place dans la famille et qui risquent de se sentir exclus plus rapidement. (p.48)

Les personnes qui contribuent le plus fréquemment au groupe en aidant les autres, en répondant à des questions, en créant des contacts et en partageant leurs savoirs et leurs acquis gagnent également en capital social. Leur influence dans la communauté est plus ressentie et marquée. Par conséquent, elles bénéficient de retombées dans leurs carrières. (p.74)

Il faut aussi considérer que la façon dont une personne introvertie ou sur le spectre de l’autisme interagit dans un groupe, tant en ligne qu’en personne, peut être très différente de celle d’une personne extravertie ou neurotypique. De même, certaines personnes communiquent mieux par écrit (messages texte, communications courtes sur les canaux de l’entreprise, etc.) que par la voix. (p.137)


mercredi 25 octobre 2023

L’engrange-temps de Nell Pfeiffer

 

Publié chez les éditions Petit Homme le 5 octobre 2023

400 pages

Lu en format papier

4e de couverture

En Grahenne, le temps a un pouvoir, et Sophie Delapointe ne le sait que trop bien. Car loin d'être une simple horlogère, Sophie est une chronolangue : elle parle aux Horanimas, ces horloges pourvues d'âmes, chargées de surveiller le palais et de prévenir les complots contre le royaume. Le quotidien parfaitement rythmé de la jeune femme se dérègle le jour où Dimitri, le frère jumeau du roi, lui demande de réparer un Engrange-Temps, une horloge magique extrêmement rare permettant de voyager dans le temps.

Mue par le désir de revoir vivant son père, qui est décédé dans d'étranges circonstances, Sophie accepte d'aider le prince. Propulsée dans une aventure périlleuse à la cour royale, Sophie va réaliser à ses dépens qu'on ne joue pas avec les lois du temps sans en payer le prix...

Mon avis

Je vous le recommande si vous cherchez une lecture à offrir à votre adolescente pour l’Halloween ou pour lui faire oublier la grisaille de l’automne. C’est une œuvre qui pourrait plaire aussi aux adultes, mais je crois qu’il s’adresse surtout à un public entre 12 à 16 ans.

J’aime bien les univers magiques et les voyages dans le temps. L’histoire est très bien écrite, je ne me suis pas perdue malgré les retours, le récit est linéaire et il ne manquait pas d’action. Sans oublier qu’il y ajoute la royauté et les complots, je l’ai dévoré d’un seul trait. Je vous rassure, vous n’allez pas rencontrer une princesse qui espère se marier, c’est plutôt deux princes qu’on retrouve à diverses étapes de leurs vies. Je vous avoue que je les trouve suspects dès leur apparition, mais c’est eux qui ont le plus capté mon attention. Ils diffèrent des princes charmants de Disney.

Les horloges, les montres et les réveils-matin vivent et parlent, l'idée sort de l'ordinaire. Je n’en ai pas vu depuis La Belle et la Bête et ils étaient mes personnages favoris, ce qui est aussi le cas dans le livre.

Je ne connaissais pas l’auteure avant de lire cette œuvre et je la remercie de m’avoir fait oublier le quotidien pendant que je parcourais les pages de l’engrange-temps. On sort complètement de la réalité et je dirais que c’est le point fort du roman.

Extraits

Que veux-tu, à mon âge, on peut au moins exiger un peu de confort. Quoi qu’il en soit, je suis bien mieux ici que dans ces couloirs qui empestent le complot. (p.22)

Sophie nourrissait une curiosité pour le monde extérieur et, plus le temps passait, plus ce défaut lui démangeait les entrailles. L’horlogère avait toujours vécu ici. Sa soif d’inconnu ne s’était nullement étanchée au fil des années, bien au contraire. Après avoir dévoré chaque recoin de la cité, en partant des marches jusqu’au port pour s’étendre jusqu’aux nouvelles usines à l’est, elle contemplait à présent les navires avec une certaine convoitise. (p.43)

Les sorcières sont un beau mythe pour effrayer les enfants, Sophie. Les premières Horloges Prodigieuses ont été crées par une importante famille fréhnienne, y a plusieurs siècles de ça. (p.197)

La forêt se délecte de la vie et de la mort. Le tour est une balance savamment orchestrée. Nous, les sorcières, les mages, les chamanes et autres noms dont on nous affuble aux quatre coins du monde, sommes ses serviteurs. (p.244)


mardi 24 octobre 2023

Interview with Cassidy London

 


Credit : https://www.facebook.com/CassidyLondonBooks/

Biography

Author Cassidy London, has been in love with scandalous steamy romanceever since she can remember. She loves the romantic escapism, women’s empowerment and

Cassidy has published 15 romance books since 2017.

Her most recent release is a dark romantic suspense called Shades of Lust. A short excerpt of this book was previously published in Seeds of Love, a charity anthology for the people of Ukraine, which raised over $8,000 to benefit United help Ukraine.

Cassidy also just published the anthology FIGHT LIKE A GIRL: A Charity Romance Anthology to Benefit Breast Cancer Research. As a recent breast cancer survivor herself, this is a cause that is very close to Cassidy’s heart. 100% of the royalties will be split equally and donated to the US Breast Cancer Research Foundation & the Canadian Cancer Society-CIBC Run for the Cure, both charitable organizations dedicated to funding breast cancer research.

When she’s not writing or reading spicy books, Cassidy can be found masquerading as a wine drinking, yoga practicing, suburban mom in Montreal, Canada.

Credit : Cassidy London Books

Questions

What do you like the most about writing? 

I love everything! I’m a life-long reader and I just adore becoming completely immersed in a book. As an author, world-building and developing characters for others to love, is very fulfilling for me.

What struggles did you met when you wrote your first novel? 

Getting over the hump of imposter syndrome! Everything is so daunting when you first start out and many times you doubt your own abilities and creativity.

What advices will you give to a new author?

Read as much as you can! Reading in your genre, will make you a better writer. So will networking and making friends in the industry. Join a critique team or a business ideas team!

Do you listen to music when you are writing? If yes, do you have a special song? 

I do listen to music while working but only if I am doing administrative work. Usually the 90’s station!! When I’m writing however, I need complete silence.

What is the difference between writing in an anthology and a novel? 

Writing in an anthology is a fun way to offer your readers a little extra. It’s usually a short story or something similar like a bonus scene from a favorite series or a different POV from a favorite character. Whereas writing a novel, allows you to create a whole new world, write longer and go more in depth, both with the plot and the characters.

Do you prefer to write a series or a stand-alone? 

It really depends on the sub-genre. I have a steamy small-town series that I just adored writing. However, I also have a standalone dark romantic suspense that consumed me for months. I currently have 3 standalones and 3 series, so I guess I don’t have a preference, I really depends on the story and where it takes me.

Why did you decided to write romance?

It has always been my favorite genre to read, so when I began writing it was only natural to choose romance. Plus, there are so many different directions that you can go in romance. There’s really something for everyone.

What are your next projects? 

I’m currently in the plotting phase of a brand-new series so I can’t say too much about it yet. However, what I do know for sure, is that it will be set in the islands of the South Pacific and it will be as sizzling hot as the weather there!


dimanche 22 octobre 2023

Maman dis-moi – La maternité sans filtre ni tabou de Jessica Barker

 

Publié chez les éditions de l’homme le 25 octobre 2023

240 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Des discussions franches sur la maternité Après le troublant documentaire Maman, pourquoi tu pleures?, Jessica Barker lève de nouveau le voile sur la réalité que vivent plusieurs femmes en période périnatale. Elle aborde de front et sans jugement une foule de sujets importants qui les concernent comme la solitude, l'anxiété de performance, la césarienne, le choix d'allaiter ou pas, les réseaux sociaux, etc. Cet ouvrage se veut un lieu de confidences, un anti-guide qui ne prodigue aucun conseil, mais qui offre plutôt un éventail d'expériences aux futures mamans pour les aider à prendre leurs propres décisions, sans culpabilité ni pression sociale. Sophie Bélanger • Audrey Billeau • Joëlle Bond • Nellie Brière • Mirianne Brûlé • Marjolaine Cadieux • Émilie Choquet • ­Mélanie Claveau • Marie Soleil Dion • Evelyne Ferron • Mélanie ­Fontaine • Marie-Hélène Fortier-Roy • Marie-Josée ­Gauvin • Shine Kolia • Myriam Lapointe-Gagnon • Katherine Levac • Mélissa Mollen Dupuis • Tuong Vi Nguyen • Michèle Ouellet • Patricia Paquin • Katia Quijano • Sandrine Wavrant • Lory Zephyr

Mon avis

Même si je n’ai pas d’enfant, je voulais découvrir ce livre de l’auteure qui a bercé mon enfance. C’est un sujet qui me touche de loin, car personne ne sait ce que l’avenir me réserve. D’ailleurs, si vous avez des enfants, que vous prévoyez en avoir ou que vous vous questionnez à ce sujet, je vous recommande ce livre. C’est une œuvre assez complète. La seule chose qui manquait est une entrevue avec une personne qui ne souhaite pas avoir d’avoir. Je crois que ça aurait été intéressant, car même en 2023, c’est un sujet tabou.

Je vous confie que j’ai le syndrome de Turner, les chances d’avoir un enfant sont limitées et je me suis reconnue dans le passage ou on mentionne l’infertilité. Comme cela touche une grossesse sur 5000, on en parle rarement dans les livres, mais je souhaitais le faire dans cette chronique.

Le chapitre qui m’a le plus intéressé est celui sur l’adoption. Depuis l’âge de 5 ans, je m’étais dit que je voulais le faire, mais ce n’est pas encore le cas. Je vous avoue que je suis tombée en bas de ma chaise quand j’ai lu que le processus pouvait prendre jusqu’à 10 ans. C’est dans les cartes, mais la lourdeur m’a surprise. Je me suis senti un peu moins seule et qui sait si un jour ça ne sera pas mon tour.

L’entrevue avec Nellie Brière sur les réseaux sociaux a capté mon intérêt. Depuis quelques années, j’ai une relation amour-haine avec ceux-ci et j’essayais de me mettre dans la peau d’une nouvelle mère qui consulte des centaines de pages de conseils et d’autres mères qui ne montrent que les beaux côtés de la maternité, je me suis dit que cela ne devrait pas être évident de tout gérer.

J’ai trouvé les entrevues intéressantes et cela m’a ouvert les horizons sur des sujets peu discutés et j’ai aimé lire différentes opinions sans que les personnes portent de jugements.

Extraits

Dans la maternité, il faut avoir le courage de nommer les différentes réalités qui n’existent pas dans l’espace public parce qu’on préfère ne pas les voir. Encore à ce jour, je ne comprends pas pourquoi il y a tant de tabous autour de cette période de la vie. Comme si, en avançant l’idée que ça puisse être difficile, on désacralisait la maman et son image iconique. (p.13)

De plus, comme je suis une white passing, ce qui signifie que je peux facilement passer pour une allochtone, je n’avais donc pas peur de ne pas être prise en charge adéquatement, contrairement à plusieurs femmes de ma communauté. Par exemple, chaque fois que ma mère va à l’hôpital pour sib diabète, je suis inquiète. Mon mari est allochtone et il m’a confié avoir vécu beaucoup d’anxiété lorsque j’étais enceinte parce que j’étais autochtone. Il avait peur que je sois victime de racisme. (p.24)

J’ai goûté également à cet état difficile : devoir trouver une façon d’être heureuse pour mon amie qui vient de m’annoncer qu’elle est enceinte alors qu’elle essaie depuis à peine deux mois et qu’elle n’est pas sûre de vouloir un enfant. Devoir me composer un visage de joie et trouver les mots pour ne pas être cette femme amère. (p.79)

La chanson Rose pâle de Marilou me touche profondément au cœur et m’accompagne depuis sa sortie. Son message est selon moi très fort et met de l’avant le sentiment d’ambivalence qui fait partie des tabous sur la maternité. (p.101)

J’ai un rapport paradoxal avec les réseaux sociaux : j’adore ça, mais en même temps, ça me fait peur. Ça me fait peur comme une enfant qui fait des cauchemars, une peur irréelle que j’avoue et réussis à banaliser. Depuis toujours, je me questionne. Je suis sans cesse en train de me demander comment être bien dans cet espace virtuel. (p.146)


samedi 21 octobre 2023

Wolf Ice by Melissa Yi

 

Published on May 15th, 2015

I read the paperback version

284 pages

Backcover

Wolf ice killed Leila’s best friend. Now it’s stealing Leila’s self-control. Someone invented wolf ice, a new drug that arouses werewolves like Leila and drives her straight into the arms (and on to other anatomical parts) of her sizzling, paramedic ex-boyfriend. Can Leila fight the killer and save her species?

My review

This book was in my TBR pile since a year and I thought October would be a great time to read a story about werewolves. To be honest, I did not have the feeling there were werewolves except the times where Leila and Jack were attracted to each other. You do not have to like fantasy to enjoy the novel because they were trying to know who was the killer the entire book. If you like suspense with a little bit of romance (and erotica), I recommend it to you.

The author has a gift to keep the reader interested until the end. The book contends many chapters, but they are short, so you can put it down for a while without forgetting about what was happening, but do not wait too long because a lot of things happens in only a few lines.

There are two voices in the book: Leila and The Accidental Murderer. You will only meet the second around the end, but he had a little spice in the story. I liked the intrigued because Elena dies very fast and there is not much clues.

If you do not know this author, it’s a great novel to starts with, I wasn’t disappointed. Some scenes are happening in Montreal, which is the city I visit the most and I kinds felt like home when she saw some street mentioned. I could easily imagine myself being with Lelila and Jack trying to find the murder.  

Excerpts

I unclenched my jaw. Don’t take it personally. Don’t take it personally, I chanted to myself. Elena used to coach me on that, actually. She said it was from " Toltec Wisdom " whatever that means. I think she got it off Oprah. (p.38)

You know how with some friends, you can talk about whatever’s on your mind and not censor yourself? If I brought up the war in Iraq or greenhouse emissions with Elena, you know, as fun party talk, she’d let me run on and the she’d change the subject. Same thing if I complained about my family or current boyfriend. So, I never went deeper with her. She didn’t offer confidences or seem particularly interested in mine, and she obviously didn’t fired up about injustice the way I did, so we didn’t connect. We did okay in a group or over another activity, but I didn’t know her, even after- holy smack, could it really be? – ten years. (p.62)

We’d passed the Bienvenue au Québec sign, so I explained, " Too many cops around. " Quebec may lack decent roads, library or funding for health care and schools, but by gum, we have lot of cops.  (p.119)

Jack covered my mouth with his. I threw my arms around him and kissed him back, relishing his firm lips and even the sour tang of beer and coriander on his tongue because it was him, him and I could not stay away. He was my Achilles heel, my Romeo, my Batman while, I played Catwoman. (p.171)

My interview with the author 

vendredi 20 octobre 2023

Jamais seule – Ma vie de médium de Johanne Villeneuve

 

Publié chez les éditions De Mortagne le 11 octobre 2023

304 pages

Lu en format papier

4e de couverture

La médiumnité a toujours été présente dans ma vie, a toujours fait partie de moi. Dès mon plus jeune âge, j’étais une enfant particulière. À trois ans, j’ai vécu une guérison miraculeuse. À quatre, j’assistais couramment à des phénomènes paranormaux. À sept, j’ai expérimenté mon premier voyage astral. Depuis ce temps, je vois et j’entends des choses qui restent inaccessibles aux autres. Je ressens l’énergie des gens, des objets et des lieux.

J’ai un contact privilégié avec les êtres décédés. Et je sais souvent d’avance ce que l’avenir me réserve. Mon parcours, ponctué d’entités et de prémonitions, n’a pas été de tout repos. Mais même s’il m’a apporté son lot de défis, il a fourni un but à mon existence : aider mon prochain en étant son lien avec l’au-delà..

Mon avis

Je crois qu’on s’est tous demandé un jour ou l’autre ce qui se passerait si on choississait telle ou telle option, ce fut le déclenchement de mon intérêt pour la médiumnité en plus j’aime bien lire à propos des phénomènes paranormaux. L’auteure décrit plusieurs événements hors de l’ordinaire qu’elle a vécus tout au long de sa vie. Je ne dirais pas que je suis ouverte à 100% à cet univers en sachant que c’est facile de se faire avoir, mais je souhaitais en découvrir davantage sur son expérience.

C’est un mélange de biographie avec des chapitres qui racontent ce qu’elle vivait avec ses clients ou sa belle-famille. Tout ce que je peux vous dire est qu’elle a un parcours atypique et que j’ai trouvé cela intéressant du début à la fin. Je crois que les lecteurs pourront se reconnaître dans les passages où elle parle de sa vie amoureuse ou de mère. Ce sont des émotions que nous avons tous ressenties à un moment ou un autre. C’était surtout ses rencontres avec les esprits qui ont capté mon attention et qui ont fait en sorte que j’ai éprouvé de la difficulté à déposer le livre.

Si vous cherchez une lecture en lien avec l’automne (et l’Halloween qui approche), c’est un excellent choix. Je crois qu’il faut garder l’esprit ouvert pour bien apprécier l'oeuvre, mais j’ai passé un bon moment et je vois la médiumnité d’un nouvel œil.

Extraits

Savoir les choses avant tout le monde était catastrophique. Voir des entités constamment, converser avec elles était un défi de tous les jours. Je n’en voulais pas, de ces dons. Malgré tout, je n’étais pas bouleversée en sortant de ce salon. J’étais plutôt calme et satisfaite de constater que, pour la première fois, j’avais eu le contrôle de la communication avec une entité. Et c’était moi qui en avais choisi la conclusion. (p.62)

J’ai continué à me perfectionner au sujet de l’ésotérisme au fil des années. Je lisais des livres sur le paranormal et la parapsychologie, je faisais des recherches et je notais toutes mes expériences dans des cahiers. Je continuais également à faire les séances que j’avais commencées adolescente. Ça m’a permis, jeune adulte, de mieux m’assumer en tant que médium. (p.81)

Je n’étais pas certaine qu’elle comprenait la nécessité de faire des rituels de protection avant de commencer une séance. Et, par la suite, de vérifier l’authenticité de l’entité à qui elle parlait et de faire preuve de discernement quant aux révélations que lui faisait cette dernière. Une chose était certaine, c’est qu’elle se croyait très informée sur le sujet et qu’elle pensait ne plus rien avoir à apprendre. (p.166)


mercredi 18 octobre 2023

Entrevue avec Stéphanie Deslauriers

 


Merci à l'auteure pour la photo 

Biographie

Stéphanie Deslauriers est née à Longueuil et a grandi à Boucherville. Elle a étudié en psychoéducation et a complété son mémoire de maîtrise. C’est cette expérience qui lui a fait réaliser que son rêve d’enfance, soit celui d’écrire, était possible.

C’est ainsi que, depuis 2012, elle a publié près de 20 livres, dont de nombreux ouvrages pédagogiques, un essai et des romans (tant jeunesse que grand public). Elle s’inspire des familles et des jeunes qu’elle rencontre dans le cadre de sa profession de psychoéducatrice.

Elle transcrit ensuite ses idées dans de nombreux calepins avant de les regrouper en un tout cohérent qui deviendra, tout doucement, un livre. Elle aime écrire en linge mou à sa table de cuisine, à son bureau et à la bibliothèque de sa ville. C’est qu’elle a besoin de silence absolu pour créer !

Crédit : [SD1] Communication Jeunesse | Deslauriers, Stéphanie (communication-jeunesse.qc.ca)

Questions

Quelles ont été vos inspirations pour écrire Tu mérites mieux qu’un bain moussant?

Mon processus de guérison intérieure, qui est entamé depuis de nombreuses années. En effet, j’ai 36 ans et depuis que j’ai l’âge de 15 ans, je suis diverses thérapies. De manière plus proximale, en 2021, je me suis séparée du père de ma fille et ça a été l’élément déclencheur pour l’écriture de ce livre en particulier. C’est aussi au début de l’année 2021 que j’ai été introduite à l’approche de l’autocompassion par une amie et ça a été une révélation pour moi. On en parle encore très peu dans la francophonie ainsi qu’au Québec. J’ai eu envie de faire connaitre cette approche au grand public car je crois qu’elle peut être réparatrice pour tellement de personnes.

Écrivez-vous avec de la musique, si oui, avez-vous une musique fétiche?

Durant l’écriture en tant que telle, j’ai besoin de silence complet. Ceci dit, en processus de création (réflexions, introspection, prise de notes), j’écoute beaucoup de musique. J’ai d’ailleurs créé une playlist Spotify avec le titre de mon livre; on peut la retrouver à la fin de « Tu mérites mieux qu’un bain moussant », afin de se plonger dans l’atmosphère de création qui m’a accompagnée 😊

Quels défis avez-vous rencontrés lors de l’écriture de votre premier livre?

Hmmm je ne me rappelle plus! Hehe C’était « Laisse-moi t’expliquer l’autisme », paru chez Midi Trente en 2012. Comme c’était un album documentaire jeunesse, probablement de bien vulgariser sans avoir un ton infantilisant ni en omettant des informations importantes et validées?

Quels conseils donneriez-vous à un nouvel auteur?

Écris. Fais-toi un plan d’écriture. Travaille, travaille et travaille. C’est beaaauuucoup d’efforts, de temps et d’énergie, écrire un livre. Fais preuve d’humilité, aussi; les refus de maisons d’éditions, c’est normal. Puis, les corrections et commentaires sur ton manuscrit aussi. Accepte l’aide, le soutien et le regard extérieur des personnes plus expérimentées que toi; tu vas apprendre et grandir de ça. L’écriture, comme n’importe quoi, ça se pratique, ça s’améliore. 😊

Selon vous, quelle est la meilleure astuce pour mieux vivre avec son anxiété?

Accepter que l’anxiété fait partie de l’expérience humaine normale est le premier pas, je crois. Qu’elle n’est pas l’ennemie à abattre, qu’elle nous renseigne sur quelque chose dont on doit prendre soin à l’intérieur de soi, qu’elle est passagère, aussi.

Quels sont vos prochains projets?

Je travaille actuellement sur un guide d’autocompassion qui paraitra l’automne prochain ainsi que sur un roman grand public en lien avec (les dessous de) ma profession de psychoéd 😉



Entrevue avec Monique Le Maner


Biographie

Titulaire d’une maîtrise de lettres de la Sorbonne, Monique Le Maner a été professeure de lettres et de latin en France, en Algérie et au Togo avant d’être journaliste dans un hebdomadaire parisien. Émigrée au Québec en 1979, elle vit à Montréal. Elle a été réviseure dans un cabinet de traduction montréalais et travaille aujourd’hui à son compte.

Elle est l’auteure d’un texte radiophonique (Les mamans), de nombreuses biographies et de récits pour enfants sous le nom de Monique Lepage ainsi que de cinq romans policiers (La vieille fille et le foulard rouge, Onésime et le chat noir, La dernière enquête, Meurtres et marées et L’Ankou : une enquête d’Onésime Gagnon en terre bretonne). Elle a également publié six romans (Ma chère Margot, La dérive de l’éponge, Maman goélande, Roman 41, Un taxi pour Sherbrooke et Madeleine) ainsi que plusieurs nouvelles dans la revue littéraire Moebius. Copilote de Moebius n° 127 sur le thème du dilemme, elle a fait partie du jury pour l’attribution du Prix de la bande à Moebius 2013.

Monique Le Maner est membre de l’Union des écrivaines et écrivains québécois.

Crédit : Monique Le Maner – L’ÎLE, L’infocentre littéraire des écrivains québécois

Questions

Pourquoi avoir choisi un recueil de nouvelles dans lequel la protagoniste a 80 ans ?

Une petite mise au point tout d’abord : ce recueil n’a pas pour objet la vieillesse avec un grand V. Ce qui m’a intéressée et même passionnée, c’était de créer des personnages très divers qui expriment la pluralité du fait de vieillir. Parce qu’il n’y a pas un genre d’individu de vieux ou et vieille, il n’y a pas de modèle, de moule de vieux. Nous ne sommes pas nés, nous n’avons pas grandi, toutes et tous, ni vécu tout au long des années de nos vies, dans le même moule et nous ne vieillissons pas non plus dans le même moule.

D’où la diversité des personnages, des situations et aussi des éclairages dans le recueil. Des histoires teintées d’humour, de tristesse, de fantaisie ou de compassion mais pas ce tableau apitoyé et apitoyant qu’on fait trop souvent des personnes âgées. La plus belle marque de respect, c’était d’en faire des êtres de fiction à part entière. Et l’écriture de ces nouvelles a été un délice

Quels défis avez-vous rencontrés lors de l’écriture de votre première œuvre ?

Je dirais l’effort de croire et de continuer de croire en soi, en ce que l’on écrit. Ce n’est pas rien, de garder confiance avant, pendant et surtout après, quand il y a des refus ou même de multiples refus des éditeurs. L’écriture est un exercice solitaire qui semble se suffire à lui-même mais la soif de reconnaissance est vive une fois le manuscrit achevé et envoyé. La tentation est alors forte d’abandonner. Heureusement pour moi, écrire était et est encore un besoin. C’est ce qui m’a servi et me sert encore de confiance en moi.

Quels conseils donneriez-vous à un nouvel auteur ?

Je dirais, encore une fois, croire en ce que l’on écrit. Avoir aussi l’humilité d’écouter les conseils que l’on jugera avisés de proches ou amis (ceux dont vous savez qu’ils ont un bon jugement) et accepter éventuellement de retravailler le texte, peut-être d’amorcer un nouveau projet. Mais continuer d’écrire, tenir le cap. Garder ces deux mots en tête : patience et détermination.

Quelles suggestions donneriez-vous aux lecteurs qui ont des préjugés envers la nouvelle ?

La nouvelle est un genre très difficile et très particulier. Dans la littérature, on trouve d’excellents romanciers qui sont de piètres nouvellistes et vice versa. Je comprends qu’on puisse préférer le roman mais je dirais que dans certaines nouvelles, quand elles sont réussies, les personnages ont autant de force et restent autant en nos mémoires que ceux d’une brique de 400 pages. Dans la nouvelle, chaque ligne est importante, chaque mot compte. Du grand art !

Écoutez-vous de la musique lorsque vous écrivez? Si oui, avez-vous une chanson fétiche?

Oui, j’écoute presque toujours de la musique quand j’écris. Un peu de tout, du chant grégorien au jazz en passant par Bach, Mozart, Chopin et autres, mais pas de chansons avec des paroles, ça me déconcentre. En ce moment, j’aime particulièrement le violoncelle. Un son qui me calme, me ravit.

Quels sont vos prochains projets?

Je suis en train de terminer un roman policier, une nouvelle aventure de mon vieux détective vedette Onésime Gagnon, puis j’ai une autre idée de roman… ou peut-être de recueil de nouvelles ?

Clochat veut ses 9 vies – Par ici la sortie de Cindy Roy et illustré par Yohann Morin

 

Publié chez les éditions La Bagnole le 5 octobre 2023

295 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Quand un chat meurt, son histoire n'est pas vraiment finie, car en principe il a droit à neuf vies ! Sauf que chaque nouvelle vie doit être méritée. Pour un chat qui aime jouer des tours et raconter des salades, il n'est pas toujours facile de se voir attribuer une nouvelle chance ! DÈS LE DÉBUT DE SA NOUVELLE VIE, Clochat retrouve Palourd dans les rues de Paris. Un jour, les deux amis rencontrent Capu-cine, une vendeuse ambulante qui prétend connaître tous les secrets de la ville. Mais se lier d'amitié avec une CHA-rlatane, est-ce vraiment une bonne idée ?

Mon avis

C’est le premier livre que je lis de cette auteure, mais cette série m’intriguait depuis le premier tome. Je m’intéresse à tout ce qui touche de près ou de loin aux chats. D’ailleurs, j’en ai deux et un d’entre eux est surnommé Ti-Mine tout comme Clochat.

En tant qu’adulte, je n’ai pas éprouvé de difficulté à comprendre l’histoire même s’il s’agit d’un sixième tome. Si je me fis à cette aventure, chaque livre raconte une vie du félin. J’ai bien aimé l’idée que ce tome-ci se passe au paradis des chats. Je trouve cela original et Clochat et son ami m’ont fait rire à plus d’une reprise. J’apprécie le sens de l’humour de l’auteure et les dessins sont magnifiques. Je vous avoue que je me suis fait avoir avec Capu-cine, elle n’est pas du tout le personnage auquel je m’attendais. Je m'imaginais que Clochat allait être plus détestable (un peu comme un grand frère qui veut te convaincre de le suivre dans ses mauvais coups), mais ce n’est pas tout à fait le cas. C’est un matou adorable avec un grand cœur.

C’est un livre qui convient à un public de 7 ans et plus, mais je pense que les parents vont aussi l’apprécier surtout si vous êtes amateurs de chats comme moi. Je donne une étoile à l’auteure pour avoir mentionné la Joconde d’une façon originale. Je crois que les enfants vont aimer en apprendre sur cette œuvre même si j’ai une préférence pour la version à la fin.

Extraits

Fier de lui, le chaton se retourne et lève une patte pour taper dans celle d’un ami. Mais il n’y a personne. Il n’a pas d’ami. (p.56)

Avoue que tu aimerais ça, être riche ! Avoir des sous pour t’acheter de la bonne viande, des soupers dans des bons restos…des soupers Chez Léon ? (p.134)

Palourd se gratte la tête.

Antoine ? Mais c’est qui, lui ?

Clochat se penche vers son ami.

Antoine, c’est un homme qui parle aux chats de chat ! (p.213)

Mon entrevue avec l'auteure 


lundi 16 octobre 2023

Entrevue avec Luc Provost

 


Crédit photo : Éric Myre 

Biographie

Après des études en théâtre à l’Université du Québec à Montréal, Luc Provost a créé le personnage de la drag queen, comédienne, chroniqueuse et animatrice Mado Lamotte en 1987. Il dit s’être inspiré de l’humour de Clémence DesRochers, des récits de Michel Tremblay et de l’extravagance de Michèle Richard.

Crédit : Communiqué de presse du livre Une Madographie


Crédit : Martine Poulin

Questions

Qu’est-ce qui vous a motivé à écrire une biographie ?

J’ai senti qu’après 35 ans de carrière le temps était venu de raconter mon histoire. J’ai toujours aimé écrire et ça faisait longtemps qu’on me posait toujours les mêmes questions sur Mado, comment elle est née, comment c’est de jouer un personnage de Drag Queen, Pourquoi ci, Pourquoi ça ? Je me suis dit, mon histoire et mon cheminement semblent éveiller la curiosité alors pourquoi ne pas les raconter dans un livre avec l’aide de Mado question d’y ajouter un peu de piquant.

Quels défis avez-vous rencontrés pendant l’écriture de votre œuvre ?

Au début, j’avais peur de me retrouver devant un manuscrit trop mince pour en faire un livre digne de ce nom, mais ce fut tout le contraire. J’avais tellement de choses à raconter que j’ai dû couper certaines histoires et raccourcir certains passages. Mon plus gros défi, a été de bien doser les interventions de Mado dans le récit et surtout de choisir les bonnes photos pour accompagner le texte, car encore là, j’en avais tellement que je voulais tout mettre.

Quelle période de votre vie a été la plus plaisante à revisiter et pourquoi ?

Les débuts de Mado parce que c’est magique de créer un personnage, de lui donner une personnalité, de lui forger une vie bien à elle, différente de la mienne, et surtout de la voir grandir et s’épanouir, de constater que Mado m’a fait réaliser mon rêve de jouer, de faire de la scène. Ok, j’ai joué le même personnage pendant 35 ans, mais quel personnage quand même !!

D’où vous vient votre intérêt pour le théâtre ?

Je ne sais pas trop, depuis un très jeune âge j’ai toujours aimé le théâtre et les émissions jeunesse qui étaient souvent jouées comme des scènes de théâtre. J’étais fasciné par l’univers de « La Riboulgingue, Franfreluche et Sol et Gobelet », je rêvais de me retrouver à jouer dans un épisode avec mes personnages favoris. Quand on regardait en famille une pièce de théâtre présentée aux Beaux Dimanches, à la fin, je m’exclamais : « Moi, je veux faire ça plus tard ! »

Quels points de personnalité avez-vous en commun avec votre alter ego Mado Lamotte ?

Très peu, lol. Elle est exubérante et excentrique, je suis discret et réservé, elle aime les grandes foules, moi pas trop. Par contre, nous sommes tous les deux curieux, jamais blasés et surtout on est tous les deux des êtres très passionnés.

Quels conseils donneriez-vous à une personne qui souhaiterait se lancer dans la drag ?

Bonne chance ! lol ça prend des reins solides, de la rigueur et de la discipline. Il faut aussi être prêt à faire face aux préjugés (Oui, il y en a malheureusement encore). C’est un métier atypique qui fascine autant qu’il dérange, mais c’est tout de même un foutu beau métier, libérateur et enrichissant, qui touche les gens, qui les enivre. Comme je le dis souvent, les Drags Queens sont des semeuses de bonheur.

Quels sont vos prochains projets ?

J’en ai toujours plus que le temps me permet de les réaliser. Je pense monter un spectacle inspiré de la Madographie, continuer mes spectacles au Cabaret Mado bien sûr et peut-être un autre livre, écrit par Mado seule cette fois, et pourquoi pas une autre aventure théâtrale sans Mado, dans la peau de Luc.

 


Tu mérites mieux qu’un bain moussant de Stéphanie Deslauriers

 

Publié chez les éditions Cardinal le 25 septembre 2023

208 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Se choisir, mettre ses limites, honorer son niveau d’énergie, développer l’autocompassion, identifier ses patterns et s’en défaire : Tu mérites mieux qu’un bain moussant propose d’enlever le bouchon du bain, éteindre les bougies parfumées et parler de ce qui fait réellement du bien. Avec authenticité, vulnérabilité et humour, la psychoéducatrice Stéphanie Deslauriers s’inspire de son parcours personnel pour décortiquer différents concepts thérapeutiques avec une simplicité désarmante. Au passage, elle propose des listes d’actions concrètes à poser et déconstruit les principes de la positivité toxique. Tu mérites mieux qu’un bain moussant est une lecture réconfortante qui inonde de douceur la plus importante des relations : celle que l’on a avec soi.

Mon avis

C'est un livre qui tombe à point dans ma vie surtout pendant cette période stressante. Si c’est aussi votre cas, je vous le recommande. Il m’a réconforté. À première vue, on pourrait croire que c’est un bouquin de croissance personnelle, mais je dirais plutôt que ce sont des astuces pour mieux prendre soin de soi et des pistes pour se poser les meilleures questions.

Le livre est séparé en 8 parties : La résilience, Se choisir, (Ré)apprendre à prendre soin de soi, Partir à la (re)découverte de soi, Développer l’autocompassion (et la pratiquer au quotidien) , Développer son estime personnelle, Apprendre à être (pas pire) bien avec son corps et L’anxiété. Je ne vous cacherais pas que mon chapitre préféré est l’anxiété en sachant que cela fait longtemps que je tente de mieux vivre avec celle-ci.

L’écriture est simple, vous n’avez pas besoin d’avoir suivi des cours approfondis en psychologie pour comprendre les thèmes abordés. Le langage utilisé ressemble à celui parlé et j’avais parfois l’impression que l’auteure s’adressait à moi. Plusieurs phrases m’ont interpellée. Vous allez en trouver quelques-unes dans les extraits à la fin de cette chronique. Si vous n’avez jamais lu de livre dans ce genre, c’est un bon choix avec lequel commencé.

Extraits  

La résilience, dit très simplement, c’est la capacité à rebondir dans l’adversité. C’est arriver à se construire, à grandir et à se développer malgré les événements traumatiques survenus au cours de notre vie. (p.18)

Mais quand on doit rogner des parties de soi pour «fitter », on n’appartient pas à une communauté. On n’est pas réellement soi-même, authentiquement, de manière vulnérable, vraie et sincère. On se sent inadéquate, inadaptée, fatiguée, aussi. Et courbaturée. C’est entre autres ça qui est à la base de la dépression et de l’anxiété. Sentir qu’il faut faire quelque chose pour mériter de faire partie et d’appartenir à une collectivité, d’être acceptée et aimée inconditionnellement. (p.40)

On ne peut pas être heureuse tout le temps : impossible. La joie, c’est une des six émotions primaires – c’est-à-dire normale, saine, innée – avec la tristesse, la surprise, le dégoût, la peur et la colère. Toutes les émotions normales, saines et légitimes qui sont universelles et expérimentées dans les premiers mois, voire les premières semaines de vie. Qui nous rendent humaine. (p.51)

Non, je ne m’endurcirai pas pour «fitter » dans une culture que je trouve néfaste. Malsaine et malade. Oui, je vais honorer mon niveau d’énergie et m’offrir de la douceur, en sachant que cela me fait le plus grand bien. (p.67)


vendredi 13 octobre 2023

La petite librairie de Gaspé de Marjorie D. Lafond

 

Publié chez les éditeurs Réunis le 20 septembre 2023

352 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Océane semblait mener une existence idéale. Elle vivait à Paris avec Guillaume, son amoureux français, et travaillait pour une importante maison d’édition. Mais son bonheur n’a su durer et le couple a fini par se séparer. Déçue par la tournure des événements, elle ressent alors un besoin criant de retour aux sources et s’envole vers Montréal pour faire le point.

À la recherche d’un nouveau sens à sa vie, de grands espaces verts et d’un environnement plus authentique, elle tombe sur l’annonce d’une charmante librairie à vendre à Gaspé, à mille kilomètres de chez elle. Rapidement, elle achète l’immeuble afin de pouvoir vivre le rêve de gérer son propre commerce, tout en profitant des merveilles de la majestueuse Gaspésie! Le cœur gonflé d’espoir, elle part pour ce magnifique coin de pays.

Arrivée sur les lieux, elle se retrouve face à quelques surprises de taille… Entre les rénovations imprévues, les remises en question, deux soupirants passionnés, une redoutable rivale et les messages troublants de son ex qui risquent de raviver son chagrin, Océane ne sait plus où donner de la tête! Par chance, sa petite librairie la poussera à se concentrer sur l’essentiel, l’aidant à tracer sa route vers un heureux destin.

Mon avis

Ce n’est pas la première œuvre que je lis de cette auteure, mais celle-ci est une de mes préférées. Si vous vous attendiez à une romance, je dirais que c’est plus Océane qui tente de se retrouver à la suite d’une rupture difficile. Il contient de la romance, d’ailleurs cela m’agaçait qu’elle n’avait qu’à tourner la tête pour qu’un homme tombe amoureux d’elle. Je ne vous dévoilerais pas combien, mais assez pour que cela me fasse réfléchir sur le réalisme du récit. Toutefois, je dois avouer que cela ajoute du piquant à l’histoire.

Je donne mon étoile du match à Océane et pas seulement parce que je rêve aussi d’ouvrir ma librairie à l’autre bout du Québec et y recommencer ma vie. Je la trouve courageuse d’avoir pris cette décision et de passer à l’acte. Elle mentionne quelques fois qu’elle est impulsive et c’est ce qu’il fait son charme. Son déménagement ne se déroule pas sans embûche et pourtant elle a persévéré. Par contre, je suis d’accord avec Guillaume sur un point, elle fuit ses problèmes. Un trait de personnalité que j’ai en commun avec elle. Sans compter qu’elle développe un intérêt pour le yoga et le souhait pour une vie plus simple, je crois que je suis aussi rendue à cette étape.

Le bouquin se lit rapidement. Je n’ai pas osé le déposer tellement l’histoire m’intriguait. J’ai noté de nombreux antagonistes surtout l’ex de Tristan qui n’accueille pas Océane à bras ouverts. Je n’aime pas sa personnalité. Le récit ne serai pas la même sans elle et Noah. Celui-ci m’a donné froid dans le dos à quelques reprises. On y retrouve quelques clichés comme les villageois qui jugent trop vite, mais c’était aussi le cas dans ma série télé préférée Gilmore Girls et cela ne m’a pas empêché d’apprécier l’œuvre.

Si vous ne connaissez pas la plume de l’auteure, c’est l'occasion pour la découvrir. Même si mes goûts livresques ont évolué depuis les dernières années et que plusieurs lecteurs ont des préjugés concernant ce genre littéraire, ce livre m’a plu et je le recommanderais à ceux qui souhaitent donner une deuxième chance à la romance.

Extraits

« À trente ans, on se sent vieillir, on a de gros questionnements, on a peur de perdre notre sex appeal maintenant que la vingtaine est derrière nous. La trentaine, c’est une belle période de vie, mais elle est compliquée, m’avait-elle dit. On est tellement mieux dans la cinquantaine, quand on a atteint une vraie maturité, qu’on a fini par s’accepter pour de bon et qu’on préfère profiter de la vie au lieu de se comparer aux plus jeunes et aux mieux que soi, parce que de toute façon, du temps, il nous en reste moins. » (p.29)

Une fois au lit, la solitude m’empoigne à nouveau le cœur, d’autant plus que je ne sais pas par ou commencer avec ce vieux commerce. Moi qui comptais ouvrir ma librairie dans trois semaines et l’annoncer dans le journal local et sur les réseaux sociaux le plus rapidement possible…Je doute fort de réussir à transformer pour le mieux ce duplex en vingt et un jours seulement! Et si j’y arrive, ce sera un exploit! (p.98)

Quand on pratique une activité ou un travail dans un environnement naturel, on réduit notre impression d’effort. Ça nous permet donc d’en fournir plus, et en même temps d’augmenter notre motivation. C’est l’effet de travailler en mer. (p.178)

J’aime mon travail! C’est tellement apaisant pour moi d’être entourée de livres chaque jour. À chacun ses passions; moi, c’est les livres! C’était aussi les voyages, mais les livres me permettent de vivre mes deux passions au fond : j’ai l’impression de voyager quand je lis! (p.191)


L’étrangère de Sonia Alain

  Publié chez les éditeurs Réunis le 20 novembre 2024 344 pages Lu en format papier 4 e de couverture Constantinople, hiver 986. ...