lundi 30 octobre 2023

La fois où .. j’ai cédé le passage à un éléphant d’Amélie Dubois

 

Publié chez les éditeurs Réunis le 25 octobre 2025

400 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Mon nom est Mali Allison: psy de formation et écrivaine de passion. Depuis un moment, je me questionne à propos d’une certaine relation. De plusieurs relations, devrais-je préciser. On dirait que mon tissu social s’effrite au point de devenir transparent.

« C’est plus facile d’être seule comme une ermite dans une caverne qu’avec du monde finalement !», que je songeais dernièrement, habillée en mou, tranquille chez moi à écrire des histoires.

Ladite relation et moi avons décidé de nous rendre au Sri Lanka pour solidifier notre couple – ou pour le ruiner complètement, c’était à déterminer. Ce périple devait nous permettre de nous recentrer et d’y voir clair. Or, ce fut un peu plus compliqué que prévu.

En réalité, voyager en Asie, c’est naviguer parmi des marées humaines en s’inventant disciple d’une religion impliquant une ribambelle d’animaux allégoriques farfelus, alors que son juvénile chauffeur de tuk-tuk fait figure de thérapeute conjugal entre deux visites de bouddhas couchés arborant toujours un regard de jugement dernier. C’est aussi expérimenter un inquiétant karma humide pour ensuite immobiliser son vélo en bordure du chemin de sa vie afin d’apercevoir l’éléphant assis en tailleur en plein centre de toutes ces relations qui ne tournent pas rond. L’important, au bout du compte, est de reconnaître qu’il existe, cet éléphant, afin de lui céder le passage… ou non !

Mon avis

C’est toujours un plaisir de retrouver Mali dans les livres, on ne s’ennuie jamais en parcourant un livre dont elle est la protagoniste. Elle a le don de garder le lecteur captivé du début jusqu’à la fin d'autant plus que ses aventures se déroulent en voyage, alors cela permet de s’évader et d’oublier la vie quotidienne. Mes goûts ont évolué depuis que j’ai lu le premier tome de la série Chicklit et j’ai une préférence pour cette nouvelle série. Les personnages ont maturé et que l’écriture me rejoint davantage.

Je vous avoue que la relation de Jean-Sébastien et Mali m’énervait  lorsqu’ils se disputaient pour des détails. J’avais même une mauvaise opinion de Jean-Sébastien au début lorsqu’il donnait son avis à cause de la distance. Je le trouvais un peu froid, mais cela a changé au fil de ma lecture surtout lors de l’incident de plongée qui est mon moment préféré, car il m’a gardé en haleine. Juste pour cette partie, cela vaut la peine de se le procurer.

J’apprécie Mali depuis le premier tome. Elle sait ce qu’elle veut et elle s’accepte malgré ses imperfections. Vous n’avez pas besoin d’avoir lu la série Chicklit avant celle-ci, mais il y a quelques retours, mais je suggérais de le faire et cela vous permettrait de voir son évolution.

J’ai noté qu’il y avait quelques dialogues en anglais.  J’ai conscience que cela ajoute du réalisme puisque les conversations se passent avec des personnages anglophones, mais cela me fait sourcilier lorsque je lis un livre québécois.

Si vous aimez les voyages avec une protagoniste déterminée et qui vous fera réfléchir, je vous le recommande. J’aime le nouveau côté philosophique sans donner de leçon. Je trouve que je réfléchis davantage depuis La fois où..j’ai suivi les lignes jaunes.

Extraits

On a légèrement menti dans ma description en me disant prof au cégep, et non écrivaine. L’idée derrière tout ça était de filtrer les malheureux en quête de Famousity. Il faut dire que j’ai eu ma face grosse comme un camion de pompier sur un billboard proche du Champlain pour mes livres du Mexique et du congrès, des hommes me courtisaient tout à coup sur ma page Facebook publique. (p.26)

Parlant de celle qui rêve d’arracher des yeux, Bébé Abby est généreusement hystérique ce matin. Ça fait deux fois qu’elle fait du breakdance dans une de mes grosses plantes juste pour le plaisir de voir exploser du terreau partout dans mon condo dans la joie et l’allégresse de celle venant tout juste d’effectuer un retour à la terre en s’achetant une fermette et trois, quatre poules. (p.57)

C’est ls règle numéro 1 du courant de philosophie bouddhiste pour être heureux : ne pas se prendre pour le personnage principal de la vie de tous ceux qui nous entourent, ni même de la nôtre. Être humble et généreux. Une façon de se décentrer de son petit nombril, de son petit moi, de ses petits drames. Ça me parle. On est tellement dans nos petites tempêtes chaque minute, à croire que ce qui nous arrive est la priorité du centre de contrôle de l’univers. (p.86)

Il faudrait donc statuer mondialement que la conversation numérique est identique à la conversation téléphonique, que ce soit en début de relation ou pas. Même affaire. Trois étapes : l’introduction, le développement, la conclusion. C’est simple comme bonjour ; visualisez un téléphone rouge accroché au mur chez vous. Je ne vous demande rien d’autre. Ce n’est pas normal d’entrer en conversation avec quelqu’un en lui lançant : « Salut ! Comment ça va ? Tu fais quoi ce soir ? » et partir aux îles Moukmouk pour quarante-huit heures sans plus jamais lui répondre.  (p.98)

Ben oui, je suis rendue cette vieille grincheuse qui ronchonne que les jeunes ne profitent pas des bonnes affaires. Dans mon temps, on marchait trois heures pour aller à l’école dans huit pieds de neige avec l’orange de notre bas de Noël comme dîner.  (p.164)

Mon entrevue avec l'auteure 

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