Publié chez
Stanké le 1 novembre 2023
120 pages
Lu en format
papier
4e
de couverture
Que signifient ces manifestations étranges en
connexion avec les personnages innus ? Est-ce l'intérieur des terres, le
Nutshimit, qui souhaite reprendre contact avec le peuple, le réinviter dans ses
sentiers pour qu'il recouvre sa mémoire ? Qu'est-ce qui réside dans le
territoire, que les Blancs n'ont jamais trouvé, mais qui a toujours ramené les
Innus vers le nord, en plein coeur des hivers les plus hostiles ?
La forme courte
des nouvelles permet à l'autrice de soumettre le lecteur à sa vision du monde
qui l'entoure, elle, au quotidien. Ce dernier est fait de surréalisme, de
réalisme magique, d'onirisme ; de créatures fantastiques ou réelles de la
tradition orale, d'esprits de l'animisme ancestral qui habitent l'univers
contemporain ; de la relation avec un territoire sans merci, qui donne
néanmoins aux protagonistes la puissance nécessaire pour survivre dans un monde
qui va à l'encontre de leurs valeurs.
Mon avis
C’est la deuxième œuvre que je lis de cette auteure et
chaque fois, je sors de ma zone de confort littéraire. Mon imagination vaguait
en pensant à des endroits où je n'étais jamais allée. Si vous vous intéressez à
la culture autochtone, c’est une écrivaine à découvrir et ce recueil est une
bonne suggestion pour connaître sa plume. Les textes sont courts, rythmés et
permettent d’en apprendre davantage sur les vie des autochtones. Certaines
nouvelles se passent dans le même village, mais les thèmes diffèrent. Les
protagonistes changent d’un récit à l’autre, ce qui vous permet d’apprécier la
diversité et de s’attacher à eux bien que l’auteure aille directement au but.
Chacun des mots a sa place et malgré la longueur de l’histoire, vous pouvez
ressentir ce que le protagoniste vit en utilisant les 5 sens.
Si vous éprouvez de la difficulté à vous concentrer ou que
vous avez peu de temps devant vous, c’est une belle suggestion. Non seulement
les mots de l’auteure vous feront voyager, mais vous pouvez lire une nouvelle
sans perdre le fil lorsque vous allez y retourner plus tard. Mon texte préféré
est Le nom de l’amour, car c’est avec Shatshititum que j’ai ressenti davantage
de connexion surtout lorsqu’elle tentait de comprendre d’où venait l’origine de
son prénom.
Extraits
Après sa marche matinale, elle pouvait voir le nombre de
voitures augmenter de demi-heure en demi-heure en sirotant sa tasse de Maxwell
House. Cette marque goûtait tellement différente ailleurs – est-ce que c’était
la cuillérée de café de plus que les innus y mettaient? (p.20)
Tout ce que je constate jour après jour, c’est le manque
d’amour qu’il y a dans cette maison. On dirait qu’entre mes parents il y a un
vide, un fleuve béant comme celui qui longe le village ici, à Pessamit. (p.51)
J’suis fatiguée de te voir semblant de vivre une vie! (p.67)
« Il était plutôt pour me voir. Retourne chez toi. Et quand
tu en auras besoin, tu sauras où me trouver. (p.85)
Je manque de confiance.
C’est la principale raison de tout. De tout. La fondation
qui me manque, qui se dérobe à moi chaque fois que je fais un pas en sa
direction. La confiance. Ce mot qui sonne comme un poème pour les Blancs, et
qui pourtant ne fait jamais partie de la poésie qu’ils écrivent. (p.90)
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