mercredi 18 octobre 2023

Entrevue avec Monique Le Maner


Biographie

Titulaire d’une maîtrise de lettres de la Sorbonne, Monique Le Maner a été professeure de lettres et de latin en France, en Algérie et au Togo avant d’être journaliste dans un hebdomadaire parisien. Émigrée au Québec en 1979, elle vit à Montréal. Elle a été réviseure dans un cabinet de traduction montréalais et travaille aujourd’hui à son compte.

Elle est l’auteure d’un texte radiophonique (Les mamans), de nombreuses biographies et de récits pour enfants sous le nom de Monique Lepage ainsi que de cinq romans policiers (La vieille fille et le foulard rouge, Onésime et le chat noir, La dernière enquête, Meurtres et marées et L’Ankou : une enquête d’Onésime Gagnon en terre bretonne). Elle a également publié six romans (Ma chère Margot, La dérive de l’éponge, Maman goélande, Roman 41, Un taxi pour Sherbrooke et Madeleine) ainsi que plusieurs nouvelles dans la revue littéraire Moebius. Copilote de Moebius n° 127 sur le thème du dilemme, elle a fait partie du jury pour l’attribution du Prix de la bande à Moebius 2013.

Monique Le Maner est membre de l’Union des écrivaines et écrivains québécois.

Crédit : Monique Le Maner – L’ÎLE, L’infocentre littéraire des écrivains québécois

Questions

Pourquoi avoir choisi un recueil de nouvelles dans lequel la protagoniste a 80 ans ?

Une petite mise au point tout d’abord : ce recueil n’a pas pour objet la vieillesse avec un grand V. Ce qui m’a intéressée et même passionnée, c’était de créer des personnages très divers qui expriment la pluralité du fait de vieillir. Parce qu’il n’y a pas un genre d’individu de vieux ou et vieille, il n’y a pas de modèle, de moule de vieux. Nous ne sommes pas nés, nous n’avons pas grandi, toutes et tous, ni vécu tout au long des années de nos vies, dans le même moule et nous ne vieillissons pas non plus dans le même moule.

D’où la diversité des personnages, des situations et aussi des éclairages dans le recueil. Des histoires teintées d’humour, de tristesse, de fantaisie ou de compassion mais pas ce tableau apitoyé et apitoyant qu’on fait trop souvent des personnes âgées. La plus belle marque de respect, c’était d’en faire des êtres de fiction à part entière. Et l’écriture de ces nouvelles a été un délice

Quels défis avez-vous rencontrés lors de l’écriture de votre première œuvre ?

Je dirais l’effort de croire et de continuer de croire en soi, en ce que l’on écrit. Ce n’est pas rien, de garder confiance avant, pendant et surtout après, quand il y a des refus ou même de multiples refus des éditeurs. L’écriture est un exercice solitaire qui semble se suffire à lui-même mais la soif de reconnaissance est vive une fois le manuscrit achevé et envoyé. La tentation est alors forte d’abandonner. Heureusement pour moi, écrire était et est encore un besoin. C’est ce qui m’a servi et me sert encore de confiance en moi.

Quels conseils donneriez-vous à un nouvel auteur ?

Je dirais, encore une fois, croire en ce que l’on écrit. Avoir aussi l’humilité d’écouter les conseils que l’on jugera avisés de proches ou amis (ceux dont vous savez qu’ils ont un bon jugement) et accepter éventuellement de retravailler le texte, peut-être d’amorcer un nouveau projet. Mais continuer d’écrire, tenir le cap. Garder ces deux mots en tête : patience et détermination.

Quelles suggestions donneriez-vous aux lecteurs qui ont des préjugés envers la nouvelle ?

La nouvelle est un genre très difficile et très particulier. Dans la littérature, on trouve d’excellents romanciers qui sont de piètres nouvellistes et vice versa. Je comprends qu’on puisse préférer le roman mais je dirais que dans certaines nouvelles, quand elles sont réussies, les personnages ont autant de force et restent autant en nos mémoires que ceux d’une brique de 400 pages. Dans la nouvelle, chaque ligne est importante, chaque mot compte. Du grand art !

Écoutez-vous de la musique lorsque vous écrivez? Si oui, avez-vous une chanson fétiche?

Oui, j’écoute presque toujours de la musique quand j’écris. Un peu de tout, du chant grégorien au jazz en passant par Bach, Mozart, Chopin et autres, mais pas de chansons avec des paroles, ça me déconcentre. En ce moment, j’aime particulièrement le violoncelle. Un son qui me calme, me ravit.

Quels sont vos prochains projets?

Je suis en train de terminer un roman policier, une nouvelle aventure de mon vieux détective vedette Onésime Gagnon, puis j’ai une autre idée de roman… ou peut-être de recueil de nouvelles ?

1 commentaire:

  1. BRAVO Monique ! Tu as tout compris ! au plaisir de te relire et surtout ne lâche pas la patate !
    Pauline

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