dimanche 22 octobre 2023

Maman dis-moi – La maternité sans filtre ni tabou de Jessica Barker

 

Publié chez les éditions de l’homme le 25 octobre 2023

240 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Des discussions franches sur la maternité Après le troublant documentaire Maman, pourquoi tu pleures?, Jessica Barker lève de nouveau le voile sur la réalité que vivent plusieurs femmes en période périnatale. Elle aborde de front et sans jugement une foule de sujets importants qui les concernent comme la solitude, l'anxiété de performance, la césarienne, le choix d'allaiter ou pas, les réseaux sociaux, etc. Cet ouvrage se veut un lieu de confidences, un anti-guide qui ne prodigue aucun conseil, mais qui offre plutôt un éventail d'expériences aux futures mamans pour les aider à prendre leurs propres décisions, sans culpabilité ni pression sociale. Sophie Bélanger • Audrey Billeau • Joëlle Bond • Nellie Brière • Mirianne Brûlé • Marjolaine Cadieux • Émilie Choquet • ­Mélanie Claveau • Marie Soleil Dion • Evelyne Ferron • Mélanie ­Fontaine • Marie-Hélène Fortier-Roy • Marie-Josée ­Gauvin • Shine Kolia • Myriam Lapointe-Gagnon • Katherine Levac • Mélissa Mollen Dupuis • Tuong Vi Nguyen • Michèle Ouellet • Patricia Paquin • Katia Quijano • Sandrine Wavrant • Lory Zephyr

Mon avis

Même si je n’ai pas d’enfant, je voulais découvrir ce livre de l’auteure qui a bercé mon enfance. C’est un sujet qui me touche de loin, car personne ne sait ce que l’avenir me réserve. D’ailleurs, si vous avez des enfants, que vous prévoyez en avoir ou que vous vous questionnez à ce sujet, je vous recommande ce livre. C’est une œuvre assez complète. La seule chose qui manquait est une entrevue avec une personne qui ne souhaite pas avoir d’avoir. Je crois que ça aurait été intéressant, car même en 2023, c’est un sujet tabou.

Je vous confie que j’ai le syndrome de Turner, les chances d’avoir un enfant sont limitées et je me suis reconnue dans le passage ou on mentionne l’infertilité. Comme cela touche une grossesse sur 5000, on en parle rarement dans les livres, mais je souhaitais le faire dans cette chronique.

Le chapitre qui m’a le plus intéressé est celui sur l’adoption. Depuis l’âge de 5 ans, je m’étais dit que je voulais le faire, mais ce n’est pas encore le cas. Je vous avoue que je suis tombée en bas de ma chaise quand j’ai lu que le processus pouvait prendre jusqu’à 10 ans. C’est dans les cartes, mais la lourdeur m’a surprise. Je me suis senti un peu moins seule et qui sait si un jour ça ne sera pas mon tour.

L’entrevue avec Nellie Brière sur les réseaux sociaux a capté mon intérêt. Depuis quelques années, j’ai une relation amour-haine avec ceux-ci et j’essayais de me mettre dans la peau d’une nouvelle mère qui consulte des centaines de pages de conseils et d’autres mères qui ne montrent que les beaux côtés de la maternité, je me suis dit que cela ne devrait pas être évident de tout gérer.

J’ai trouvé les entrevues intéressantes et cela m’a ouvert les horizons sur des sujets peu discutés et j’ai aimé lire différentes opinions sans que les personnes portent de jugements.

Extraits

Dans la maternité, il faut avoir le courage de nommer les différentes réalités qui n’existent pas dans l’espace public parce qu’on préfère ne pas les voir. Encore à ce jour, je ne comprends pas pourquoi il y a tant de tabous autour de cette période de la vie. Comme si, en avançant l’idée que ça puisse être difficile, on désacralisait la maman et son image iconique. (p.13)

De plus, comme je suis une white passing, ce qui signifie que je peux facilement passer pour une allochtone, je n’avais donc pas peur de ne pas être prise en charge adéquatement, contrairement à plusieurs femmes de ma communauté. Par exemple, chaque fois que ma mère va à l’hôpital pour sib diabète, je suis inquiète. Mon mari est allochtone et il m’a confié avoir vécu beaucoup d’anxiété lorsque j’étais enceinte parce que j’étais autochtone. Il avait peur que je sois victime de racisme. (p.24)

J’ai goûté également à cet état difficile : devoir trouver une façon d’être heureuse pour mon amie qui vient de m’annoncer qu’elle est enceinte alors qu’elle essaie depuis à peine deux mois et qu’elle n’est pas sûre de vouloir un enfant. Devoir me composer un visage de joie et trouver les mots pour ne pas être cette femme amère. (p.79)

La chanson Rose pâle de Marilou me touche profondément au cœur et m’accompagne depuis sa sortie. Son message est selon moi très fort et met de l’avant le sentiment d’ambivalence qui fait partie des tabous sur la maternité. (p.101)

J’ai un rapport paradoxal avec les réseaux sociaux : j’adore ça, mais en même temps, ça me fait peur. Ça me fait peur comme une enfant qui fait des cauchemars, une peur irréelle que j’avoue et réussis à banaliser. Depuis toujours, je me questionne. Je suis sans cesse en train de me demander comment être bien dans cet espace virtuel. (p.146)


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