Publié chez les
éditions de l’homme le 25 octobre 2023
240 pages
Lu en format
papier
4e
de couverture
Des discussions
franches sur la maternité Après le troublant documentaire Maman, pourquoi tu
pleures?, Jessica Barker lève de nouveau le voile sur la réalité que vivent
plusieurs femmes en période périnatale. Elle aborde de front et sans jugement
une foule de sujets importants qui les concernent comme la solitude, l'anxiété
de performance, la césarienne, le choix d'allaiter ou pas, les réseaux sociaux,
etc. Cet ouvrage se veut un lieu de confidences, un anti-guide qui ne prodigue
aucun conseil, mais qui offre plutôt un éventail d'expériences aux futures
mamans pour les aider à prendre leurs propres décisions, sans culpabilité ni
pression sociale. Sophie Bélanger • Audrey Billeau • Joëlle Bond • Nellie
Brière • Mirianne Brûlé • Marjolaine Cadieux • Émilie Choquet • Mélanie
Claveau • Marie Soleil Dion • Evelyne Ferron • Mélanie Fontaine • Marie-Hélène
Fortier-Roy • Marie-Josée Gauvin • Shine Kolia • Myriam Lapointe-Gagnon •
Katherine Levac • Mélissa Mollen Dupuis • Tuong Vi Nguyen • Michèle Ouellet •
Patricia Paquin • Katia Quijano • Sandrine Wavrant • Lory Zephyr
Mon avis
Même si je n’ai
pas d’enfant, je voulais découvrir ce livre de l’auteure qui a bercé mon
enfance. C’est un sujet qui me touche de loin, car personne ne sait ce que
l’avenir me réserve. D’ailleurs, si vous avez des enfants, que vous prévoyez en
avoir ou que vous vous questionnez à ce sujet, je vous recommande ce livre.
C’est une œuvre assez complète. La seule chose qui manquait est une entrevue
avec une personne qui ne souhaite pas avoir d’avoir. Je crois que ça aurait été
intéressant, car même en 2023, c’est un sujet tabou.
Je vous confie
que j’ai le syndrome de Turner, les chances d’avoir un enfant sont limitées et
je me suis reconnue dans le passage ou on mentionne l’infertilité. Comme cela
touche une grossesse sur 5000, on en parle rarement dans les livres, mais je
souhaitais le faire dans cette chronique.
Le chapitre qui
m’a le plus intéressé est celui sur l’adoption. Depuis l’âge de 5 ans, je
m’étais dit que je voulais le faire, mais ce n’est pas encore le cas. Je vous
avoue que je suis tombée en bas de ma chaise quand j’ai lu que le processus
pouvait prendre jusqu’à 10 ans. C’est dans les cartes, mais la lourdeur m’a
surprise. Je me suis senti un peu moins seule et qui sait si un jour ça ne sera
pas mon tour.
L’entrevue avec
Nellie Brière sur les réseaux sociaux a capté mon intérêt. Depuis quelques
années, j’ai une relation amour-haine avec ceux-ci et j’essayais de me mettre
dans la peau d’une nouvelle mère qui consulte des centaines de pages de
conseils et d’autres mères qui ne montrent que les beaux côtés de la maternité,
je me suis dit que cela ne devrait pas être évident de tout gérer.
J’ai trouvé les
entrevues intéressantes et cela m’a ouvert les horizons sur des sujets peu
discutés et j’ai aimé lire différentes opinions sans que les personnes portent
de jugements.
Extraits
Dans la
maternité, il faut avoir le courage de nommer les différentes réalités qui
n’existent pas dans l’espace public parce qu’on préfère ne pas les voir. Encore
à ce jour, je ne comprends pas pourquoi il y a tant de tabous autour de cette
période de la vie. Comme si, en avançant l’idée que ça puisse être difficile,
on désacralisait la maman et son image iconique. (p.13)
De plus, comme je
suis une white passing, ce qui signifie que je peux facilement passer
pour une allochtone, je n’avais donc pas peur de ne pas être prise en charge
adéquatement, contrairement à plusieurs femmes de ma communauté. Par exemple,
chaque fois que ma mère va à l’hôpital pour sib diabète, je suis inquiète. Mon
mari est allochtone et il m’a confié avoir vécu beaucoup d’anxiété lorsque
j’étais enceinte parce que j’étais autochtone. Il avait peur que je sois
victime de racisme. (p.24)
J’ai goûté
également à cet état difficile : devoir trouver une façon d’être heureuse
pour mon amie qui vient de m’annoncer qu’elle est enceinte alors qu’elle essaie
depuis à peine deux mois et qu’elle n’est pas sûre de vouloir un enfant. Devoir
me composer un visage de joie et trouver les mots pour ne pas être cette femme
amère. (p.79)
La chanson Rose
pâle de Marilou me touche profondément au cœur et m’accompagne depuis sa
sortie. Son message est selon moi très fort et met de l’avant le sentiment
d’ambivalence qui fait partie des tabous sur la maternité. (p.101)
J’ai un rapport paradoxal
avec les réseaux sociaux : j’adore ça, mais en même temps, ça me fait
peur. Ça me fait peur comme une enfant qui fait des cauchemars, une peur
irréelle que j’avoue et réussis à banaliser. Depuis toujours, je me questionne.
Je suis sans cesse en train de me demander comment être bien dans cet espace
virtuel. (p.146)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire