samedi 27 juillet 2024

Naufrages – Rosie de Micheline Poulin

 



Publié chez les éditions de l’apothéose le 9 juin 2024

348 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Jeune trentenaire, Rosie Bélanger, active dans le monde de la mode montréalaise depuis de nombreuses années, désespère de ne pouvoir atteindre la célébrité à laquelle elle aspire tant. 

Un appel en urgence au chevet de son père hospitalisé va toutefois tout changer, car étrangement, dès le lendemain, James White, l’employeur de ce dernier, lui offrira le poste qui va la propulser au sommet de la gloire. Une opportunité qu’elle ne peut pas refuser ! La chance d’une vie !

Petit à petit, Rosie se sentira de plus en plus attirée par James, sans trop comprendre pourquoi. Tendre, attentionné et protecteur, il l’enveloppera d’un sentiment de sécurité jamais ressenti jusqu’alors. 

Pourtant, de terribles révélations viendront bousculer son existence et elle devra alors faire face aux fantômes du passé. Se peut-il qu’elle ait pu occulter des pans entiers de sa vie ? En plein processus de reconstruction, les liens très forts tissés avec James lui permettront-ils d’aspirer au bonheur ? Osera-t-elle enfin faire confiance à son cœur et lâcher prise ? 

Mon avis

C’est une oeuvre qui ne ressemble pas à la première série de l’auteure et j’ai bien aimé en général. L’écriture est fluide et Micheline Poulin nous réserve de multiples surprises avec Rosie et James. Je vous avoue que j’ai éprouvé de la difficulté à déposer le roman. Il se parcourt facilement quoique j'ai noté quelques scènes qui m’ont fait perdre le fil comme les retours dans le passé.

Je donne mon étoile du match à Rosie. Si elle a réussi à trouver l’amour et s’ouvrir à James malgré la relation qu’elle avait avec ses parents, cela me confirme à garder espoir. Certains chapitres sont difficiles à lire. Heureusement, l’auteure ne va pas trop dans les détails, mais juste assez pour frissonner. Ce n’est pas une histoire d'horreur ni une enquête policière, mais certaines scènes ont touché une corde sensible. On voit que l’écrivaine s'est inspirée des romans policiers même si c’est la romance demeure le thème principal.

J’ai bien aimé James qui semble souhaiter prendre soin de Rosie, mais je trouve qu’il ressemble un peu trop à un prince charmant de Disney. J’apprécie les protagonistes plus complexes comme Rosie. J'ai aussi remarqué qu’il s’est exprimé en anglais à quelques reprises dans l’œuvre. Toutefois, je crois qu’il en fera rêver plus d’une et c’est ce que je recherche dans la romance. J’adore comment il agit avec sa sœur et Rosie.

Je garde l’identité de l’antagoniste secrète, mais c’est exactement le genre que j’adore détester. C’est lui qui m’a fait vivre le plus d’émotion après Rosie sauf que dans son cas, c’était plus de dégoût. Il m’a motivé à poursuivre ma lecture, car je souhaitais découvrir ce que le sort lui réservait.

Si vous cherchez un livre qui vous tiendra en haleine dès les premières lignes et qui vous fera passer un beau moment, je vous le recommande. Je pense que les amatrices de romance vont trouver leur compte. C’est comme un Harlequin, mais avec un style plus mature. Je crois que l’auteure a du potentiel.

Extraits

Le propriétaire se moque des détails supposant un entretien normal. Il se contente d’encaisser les chèques des locataires dont les exigences lui passent mille pieds par-dessus la tête. Pour le concierge, je suis une princesse de Disney qui croit encore aux licornes. (p.9)

Malgré moi, je fredonne Aujourd’hui, ma vie c’est d’la marde de Lisa Leblanc, Allez savoir pourquoi! (p.11)

Tu es détestable, Rosie. Tu imagines toujours le pire chez les gens.

Je suis réaliste. Dans la vie, j’ai appris à ne compter que sur moi-même. (p.25)

Rêver n’est jamais absurde. Ne pas aspirer à mieux dans la vie est digne de la plus grande imbécillité. Les passionnés changent le monde. (p.72)

Tu ne mentiras à personne en prétendant être ma copine. I want to be your man since you walked into my life. I want to be with you. (p.123)

Ce que je découvre de lui me plaît. En rentrant, nous nous installons confortablement devant le cinéma maison pour écouter quelques épisodes de la nouvelle saison de Stranger Things, la populaire série télévisée d’horreur sur Netflix depuis 2016. (p.166)

Mon entrevue avec l'auteure 

jeudi 25 juillet 2024

À l’orée de la frontière d’Esther Gagné

 

Publié chez les éditeur Réunis le 27 février 2024

376 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Beauce, 1925. Adélia Tessier, 25 ans, s’installe à Saint-Théophile, un village à la croisée des chemins entre la Beauce et le Maine. Grâce à ses talents de sage-femme et de soignante, elle réussit à se tailler peu à peu une place dans la communauté, où elle vit très modestement et en solitaire – c’est le prix qu’elle accepte de payer pour son indépendance. Au coeur des liens qui se tissent dans cette zone frontalière, elle doit composer avec Achille Fortier qui, sous le couvert d’une compagnie de transport, fait de la contrebande d’alcool vers les États-Unis. Généreux, Achille aide les paroissiens, allant même jusqu’à payer la jeune femme pour les soins qu’elle leur prodigue.

Un nouveau curé, l’abbé Provost, arrive dans la région, avec pour mission de remettre dans le droit chemin ceux qui trempent dans les activités illicites. N’ayant pas pris mari, Adélia est aussi dans sa mire. Sa vie prend un nouveau tournant lorsqu’elle rencontre Daniel, un guide de chasse et de pêche d’un peuple autochtone du Maine, avec qui elle se lie dans le secret, craignant pour sa réputation. En dépit des barrières que les moeurs sociales et religieuses dressent entre eux, Adélia choisira-t-elle d’affronter son destin et de suivre son amoureux au-delà de la frontière ?

Mon avis

Dès les premières pages, on remarque l’ampleur et l’influence qu’avait la religion catholique au Québec durant les années 20. Le seul point positif que j’ai noté est que Adélia a appris les bases pour devenir sage-femme avec les sœurs. Toutefois, ce n’est qu’en pratiquant avec un médecin qu’elle a pu obtenir un diplôme, ce qui est extraordinaire pour l’époque. Le contexte historique prend de l'importance dans le livre, mais ce n’est pas comme assister à un cours.

Je donne mon étoile du match à Adélia, qui ne ressemble pas à ce que l’on retrouve dans les romans. Bien qu’elle soit amoureuse, elle n’est pas obnubilée par ses sentiments et désire apprendre. On voit qu’elle apprécie aider les femmes à donner naissance et soigner les gens. Achille n’est pas blanc comme neige, mais il a bon cœur en souhaitant soutenir Adélia. C’est mon deuxième personnage préféré, car il ajoute du piquant à l’histoire et j’adore comment il agit lorsqu’il est amoureux, bien qu’ils doivent se cacher.

Daniel est un personnage hors du commun. Au commencement, il me laissait un peu indifférente. Adélia en sait peu sur lui et n’ose pas trop lui poser des questions sur sa vie aux États-Unis. J’admire l’indépendance de la protagoniste, mais on remarque qu’elle souhaiterait en apprendre davantage avant d’aller de l’avant dans cette relation. Heureusement, on voit qu’elle s’approfondit avec le temps.

Si vous aimez la romance historique, je vous le recommande. C’est le premier livre que je lis de cette auteure et j’ai été agréablement surprise par la qualité de l’écriture et des personnages.

Extraits

J’étais à Saint-Théophile depuis septembre. J’y avais trouvé une liberté comme je n’en avais jamais connu, et j’y tenais. J’y tenais tellement fort que je préférais rester vieille fille. (p.35)

Le règlement du Bureau d’hygiène publique, ça lui coulait sur le dos comme l’eau sur le dos d’un canard. Le Dr Reid, lui n’avait aucune illusion sur le Bureau. Les villages n’avaient pas les moyens d’appliquer le règlement. Et tant que la qualité de l’eau ne serait pas contrôlée, tant que les fosses d’aisances seraient construites trop près des maisons, c’était une bataille perdue d’avance. (p.44)

Pendant toute mon enfance, ajoutai-je, et ma jeunesse, j’ai baissé la tête, et j’ai dit « oui, ma sœur », « oui, madame ». Ici, je peux marcher la tête haute, et je vis de me métier. (p.116)

Non. Je suis toujours occupée. Je sais que ça peut paraître triste, une vieille fille qui vit seule au bord d’un bois. Je suis libre. Ça compte énormément pour moi. (p.197)

Elle appartient à la musique. Elle appartient à un monde qui n’est pas le nôtre. (p.213)


lundi 22 juillet 2024

Les dessous de la chambre noire de Margherita Gabbiani


Publié chez Hugo Poche le 3 juin 2024

667 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Depuis les événements qui ont ébranlé la Galerie six mois auparavant, Anton perd pied et tente d’oublier ses vieux démons en se noyant dans l’alcool et le sexe.

La situation empire lorsqu’un mystérieux corbeau lui envoie des lettres de menace. Pour assurer sa sécurité, il accepte un compromis qui ne l’enchante guère : laisser Helena, la garde du corps et protégée de son père, emménager avec lui.

Mais la jeune femme cache ses propres secrets, et si Anton accepte son aide pour découvrir les dessous de l’affaire, il ne compte pas lui faciliter la tâche. Il la provoque, elle lui résiste… Jusqu’au jour où Helena décide de se prêter au jeu.

À mesure que le danger se rapproche, leur attirance se renforce.

Mon avis

C’est le premier livre que je lis de cette auteure. C’est une suite, mais je dirais qu’il se lit indépendamment du premier tome. J’ai pu comprendre l’histoire sans trop de problèmes. C’est un roman qui m’a sortie de ma zone de confort. Je le recommande pour le public adulte averti et encore mieux pour ceux qui aiment les récits érotiques puisqu’il contient plusieurs scènes intimes détaillées.

J’ai bien aimé les deux protagonistes avec leurs forces et leurs faiblesses qui ne ressemblent pas à ceux que je retrouve dans la romance. Elles ne sont pas trop nombreuses et ajoutent du piquant, mais elles ne pourraient convenir à tous. J’ai une légère préférence pour Héléna qui est mystérieuse au commencement et se dévoile peu à moi. C’est le personnage qui réserve le plus de surprises aux lecteurs.

Je n’appréciais pas Anton dans les premiers chapitres, mais j’ai décidé de lui donner une chance. J’espérais découvrir les raisons du pourquoi il s'est retrouvé dans de tels draps et il m’a gardé en haleine jusqu’à la toute fin.

Le personnage que j’ai le moins apprécié est Dominik, mais c’est celui qui ajoute le plus d’action au roman. Je ne peux pas rien vous dévoiler. Toutefois, c’est lui qui arrive en deuxième place pour les personnages les plus intéressants. C’est le genre d’antagoniste que j’adore voir dans les livres. Il est très complexe et l’histoire ne sera pas la même sans lui.

J’ai dû prendre quelques pauses, car le format poche contient plus de 600 pages et même pour moi, c’est difficile de le parcourir d’un seul trait et je devais aussi digérer l’information que je lisais avant de poursuivre. Heureusement, les chapitres démontrent les deux points de vue des protagonistes et sont courts en se terminant régulièrement avec un punch. Je recommande d'attacher sa tuque avec de la broche pour se rendre jusqu’à la fin.

Extraits

Mais n’oublie pas que c’est parfois les personnes que l’on croit le mieux connaître qui nous surprennent le plus..dans le bon comme dans le mauvais sens. Il me semble que tu en as toi-même fait les frais, non? (p.68)

Que ce soit clair, La Galerie n’est pas une simple maison close. Ce qu’on fait ici, â va bien plus loin que de la prostitution. Les gens qui viennent nous voir ont envie d’explorer leur plaisir, de donner vie à leurs fantasmes. On vit dans une société où le sexe est tabou, où chaque différence est scrutée et jugée. C’est regrettable. Le sexe n’est pas malsain. Tout le monde éprouve du désir. C’est le souffle créateur qui régit le monde : sans ça, les hommes n’auraient aucune ambition, aucun objectif, et ils ne se donneraient pas les moyens de s’accomplir pleinement. (p.117)

C’est une romance historique, rétorqué-je en levant les yeux vers lui. Moque-toi si tu veux, je me fous de ton avis. Ces romans sont géniaux. (p.179)

C’est parce que tu compliques trop les choses. La plupart du temps, les gens ne comportent pas cinquante nuances, et même s’ils ne sont pas tous simples, il y a souvent les gentils, les méchants. Le bien et le mal. Les choses qui rendent heureux, celles qui rendent tristes. Ces gaufres sont nettement en train de se hisser dans la première catégorie. (p.261)

Ça m’emplit d’une mélancolie douce-amère. Certaines histoires sont faites pour durer, pour nous faire grandir et s’épanouir malgré les difficultés et les épreuves. Mais ce n’est pas le cas de la nôtre. Il ne reste plus rien de nous, en dehors de nos souvenirs et nos regrets. (p.268)

samedi 20 juillet 2024

Le cœur entre mer et ciel de Mélanie Fortin


Publié chez Le Dauphin Blanc le 21 novembre 2018

360 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Ludivine et son fils, Joseph, ont un don : celui d’aider les âmes à passer dans la lumière. Joseph voit les morts, tandis que Ludivine les ressent et reçoit des messages. Ils forment une équipe dont le lien est infiniment fort.

Mais Ludivine aide les gens plus qu’elle ne s’aide elle-même. Malgré ses nombreuses pirouettes quotidiennes, malgré ses efforts pour plaire à chacun et maintenir sa vie en place, tout semble se briser en mille morceaux. Après avoir à maintes reprises tenté d’ignorer les appels de son âme pour renouer avec elle-même et apprendre à s’aimer enfin, elle sera invitée à faire confiance à l’Univers, au lieu de tenter de tout contrôler pour ne pas souffrir.

C’est par un chemin inattendu que la Vie l’amènera à guérir une blessure d’âme qu’elle porte en elle. Provenant d’une vie antérieure, cette blessure remettra Ludivine face à une grande histoire d’amour qui dépasse l’existence terrestre.

Un grand roman qui nous plonge dans l’univers de la découverte de soi, des blessures de l’âme, des vies antérieures et du monde spirituel. Une invitation pour chacun de nous à renouer avec notre être profond. Une histoire qui se vit!

Mon avis

C’est un roman beaucoup plus ésotérique que ces deux premiers romans, mais il y a quelques phrases qui m’ont marquée, car je me retrouve dans la même situation que Ludivine au niveau professionnelle et amoureux.

Le livre risque de ne pas convenir à tous, mais même si je ne suis pas aussi croyante au niveau spirituel que Ludivine, certains moments m’ont touchée et qui m’ont donné envie de poursuivre ma lecture. Elle est une excellente mère de famille. D’ailleurs, je crois que plusieurs mères pourront se reconnaître en elle. Elle veut le meilleur pour son fils et se sent coupable de le quitter pour partir à Cuba. Ses relations avec sa meilleure amie et son entourage m’a aussi marquée. Sans être parfaite (surtout la façon dont elle agit avec Étienne), elle pourrait être une inspiration pour plusieurs femmes.

Mon passage préféré est lorsqu’elle visite Cuba. Cela m’a donné la chance de voyager à peu de prix, mais c’est surtout sa rencontre avec son âme sœur et tout ce qui touche la plongée qui sont les points forts de ce périple entre amies.

Les chapitres sont courts et apportent à l’histoire. Je n’avais même pas remarqué que l'œuvre contenait presque 400 pages. Quand on mentionnait les anges ou de parler aux morts, j’ai un peu décroché. Toutefois, il m'arrive de le faire au moment de prendre des décisions importantes comme Ludivine au commencement du livre. Si vous vivez une période de questionnement, je vous le recommande.

Extraits

J’ai des ecchymoses sur mon corps depuis des mois. Je m’amuse à compter les bleus quand je prends mon bain. Vingt-trois. J’en ai compté 23 cette semaine. Mon médecin ne trouve rien, et je sais pourquoi. Je garde trop de douleur en moi, de culpabilité, de colère, de peine et de peurs, et mon corps me crie. Je somatise ma vie. Et je sais que bien avant que ce soit mon corps, c’était mon âme. Je ne l’ai pas écoutée. Tout ce que je savais faire, c’était écrire des poèmes et faire semblant que cela était inventé. (p.20)

Oui, tu m’étouffes avec tes limites, tes idées toujours trop arrêtées, ton entêtement, ton manque d’aventure. Tu m’étrangles avec ta vie réglée comme du papier à musique jusqu’à la retraite que tu arrives à voir tant ta route est droite ! Comment fais-tu pour être si heureux entre des lignes droites ? Pourquoi ai-je besoin de dépasser des lignes et de mettre de la couleur partout ? J’ai besoin de les mélanger, d’ajouter de la colle et des brillants. Mais toi, tu caches mes pinceaux, tu me dis que c’est trop. (p.22)

Vous n’aimez pas le rythme effréné de la vie moderne…vous préférez la tranquillité, la nature, le silence et la contemplation. Vous êtes rêveuse, parfois même une autopiste..Vous êtes authentique. Votre beauté et votre charme font des jalouses, mais vous ne vous rendez pas compte de cela. Vous avez un cœur pur. Vous êtes une artiste aussi.  (p.31)

Je suis de celles qui croient que tout arrive pour une raison. Il n’y a pas de hasard. (p.120

Ton voyage sera beau..ton évolution rapide. Ne reviens pas en arrière, ne regrette pas tes décisions. Tu défais des liens pour ton évolution personnelle. Ludivine. Tu ne dois pas retourner en arrière. (p.131)

Tu ne sais pas ce que les mots veulent, parce que tu les retiens. Laisse-les couler hors de toi : même si tu pleures. Ecris. Ils te diront le chagrin, mais aussi ce qu’il y a eu de vrai, de beau, de grand. Tu y retrouveras des rires, pas seulement de la douleur. Tu ne dois pas regarder derrière toi, tu dois regarder DEVANT TOI. (p.257)

J’ai lu un jour qu’il faut du courage pour rester avec une personne qui a affronté ses guerres personnelles et a découvert sa liberté intérieure ; parce qu’elle nous montre toutes nos ombres. Il faut être prêt à travailler. Oui, il faut quelqu’un de solide pour rester dans l’amour, plutôt que de retourner dans son petit monde connu et confortable bâti sur des illusions. (p.275)

mercredi 17 juillet 2024

La voisine de Sara Agnès L.


 

Publié chez A Éditeur le 20 février 2024

352 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Auteure érotique à succès, Caroline emménage à Paris dans un magnifique appartement qui offre une vue imprenable sur la tour Eiffel. Elle espère que l’endroit lui donnera l’inspiration nécessaire à l’écriture de son prochain roman. Divorcé depuis sept ans d’une femme qui l’a trompé à répétition, Vincent n’est plus que l’ombre de lui-même. Il a beau avoir une entreprise florissante et un appartement de luxe, sa vie est affreusement terne. Se remettre en couple ? Jamais ! Son ex-épouse lui a si souvent répété qu’il était nul au lit qu’il a mis une croix définitive sur le sexe !

Mon avis

C’est l’auteure de roman érotique que je lis avec intérêt depuis que j’ai lu sa trilogie Annabelle et elle se renouvelle à chaque œuvre. Contrairement à ce que l’on retrouve dans ce genre littéraire, c’est le protagoniste masculin qui doit réveiller son intérêt pour le sexe. J’ai trouvé cela rafraîchissant et en plus Sara Agnès donne le temps à la relation de se développer avant que les scènes intimes apparaissent.

Mon étoile du match va à Vincent parce qu’il sort des clichés habituels et c’est un homme attachant. Malgré sa timidité, il ose fonce pour découvrir de nouvelles choses. J’avoue qu’il gaffe et cela ajoute à son charme.

J’ai aussi bien aimé la protagoniste et ce n’est pas juste parce qu’elle est auteure. Comme avec Carrie Bradshaw, on y va à l’excès et elle habite dans un appartement avec une vue sur la tour Eiffel. Heureusement, la littérature nous fait rêver. Je crois qu’on est plusieurs à souhaiter à vivre cette situation. Elle est entreprenante (parfois trop) et un peu irritable. Toutefois, cela rend le personnage plus réaliste. Sans compter qu’elle aime mieux porter un pyjama que de participer à des événements, c’est le point dans lequel je me suis davantage reconnue.

L’intrigue se développe tranquillement, mais chaque chapitre ajoute au récit. On voit aussi des extraits de la vie d’une auteure de roman érotique, ce qui apporte une touche réaliste à l'histoire. C’est un excellent livre à lire pendant la saison estivale.

Extraits

Pourtant, une auteure, ça ne fait pas beaucoup de bruit. Je devrais être soulagé que ma nouvelle voisine ait une telle profession. Mais elle a peut-être des tas d’amants. C’est peut-être une prostituée ? Mal à l’aise, je détourne la tête et chasse mes vilaines pensées. Malgré tout, l’idée persiste. Pour pouvoir louer un tel appartement, il faut de l’argent..beaucoup d’argent. (p.13)

Mon ex était un con. Et j’ai baisé après notre rupture, lui rappelé-je.

Tu as baisé d’autres cons, résume-t-elle. Tu as besoin d’un vrai mâle, Caro. D’un amant capable de ranimer ta libido et ta flamme littéraire. (p.24)

S’il y a une chose que je déteste, c’est me ridiculiser devant quelqu’un. Surtout une femme. Depuis que la mienne a couché avec la moitié de notre ancien quartier, je me suis juré que plus aucune autre n’allait me prendre pour un con. Et voilà que cette voisine aux multiples apparences me déstabilise avec une simple question ! (p.67)

Moi, je te trouve très courageux de me parler aussi ouvertement, lui confié-je. Et la vérité, c’est que..ça fait vraiment longtemps que je n’ai pas été aussi inspirée par une histoire. (p.119)

Au début, je publiais des nouvelles érotiques sur un site gratuit, et puis j’ai rédigé un roman. Je mettais les chapitres en ligne sur une plateforme et c’est comme ça que j’ai gagné des lecteurs. Quand j’ai terminé ce premier récit, ma copine Emma, que tu as déjà rencontrée, s’est mise à me chercher un éditeur. Elle a négocié mon contrat et elle est devenue mon agente du même coup. (p.143)

lundi 15 juillet 2024

Le garage Rose – Julienne de France Lorrain

 

Publié chez les éditions Saint Jean le 12 juin 2024

400 pages

Lu en format papier

4e de couverture

À Maskinongé, en Mauricie, au début des années 1950, Constance, Julienne et Marie-Belle sont les vedettes de cette huitième série de France Lorrain. L’auteure de La promesse des Gélinas, L’Anse-à-Lajoie et Sur la route du tabac est clairement au sommet de son art!

Après une enfance et une adolescence marquées par les moqueries et la mesquinerie, Julienne travaille maintenant chez le notaire du village et prend peu à peu confiance en elle.

À presque 23 ans, elle découvre aussi l’amour pour la première fois. Si elle est tombée sous le charme de Philémon Ouimet dès le premier regard, ce dernier, enseignant dans le village voisin, aurait préféré sortir avec Constance. Toutefois, les yeux de cette dernière, devenue mécanicienne officielle au Garage Rose, sont plutôt tournés vers son voisin… veuf, deux fois plus âgé qu’elle.

Lorsque les villageois découvrent la vérité sur cette relation, Constance craint que sa réputation n’entache le garage de son père. Elle a beau être soutenue par son amie Marie-Belle, aux yeux de Julienne, de Philémon et d’autres habitants de Maskinongé, le comportement de Constance n’est pas digne d’une bonne catholique.

Pendant ce temps, Camil, le mari de Marie-Belle, ne parvient pas à accepter la maladie de son fils; Raymond, le frère de Julienne, ne cesse de faire des choix douteux; Jacques-Robert, le père de Constance, tente de soutenir sa fille unique malgré sa déception. Puis, une épouvantable tragédie plonge bientôt le village et ses familles dans un drame bien plus lourd que les incessants commérages…

Une nouvelle série tout simplement parfaite d’une auteure qui trône désormais au sommet des ligues majeures de la saga familiale!

Mon avis

J’avais hâte de lire la suite des aventures des trois amies. Cette fois-ci, je donne mon étoile du match à Julienne et Marie-Belle. Julienne développe des sentiments pour Philémon et on sent qu’elle souhaite prendre son indépendance et devenir une femme complète. Marie-Belle m’a impressionné avec sa résilience. Elle tente de gérer les problèmes de santé de son fils, alors que son mari éprouve de la difficulté à accepter la situation. C’est elle qui doit le motiver et lui faire réaliser que leur fils va être aimé comme n’importe quel autre enfant.

Quant à Constance, autant je l’admirais dans le premier tome à cause de son féminisme. Elle m’a déçue dans cette suite. Je trouvais qu’elle était trop absorbée par ses sentiments envers son voisin, alors qu’elle avait une chance d’avoir un emploi que peu de femmes pouvaient exercer à l’époque. Elle demeure attachante, mais elle n’était pas la même que celle du début. Elle a quand même persévéré et pour cette raison, j'espère que sa vie va s'améliorer.

On ressent encore l’ambiance des années que cela soit l’importance de la religion surtout lorsque les personnages parlaient des relations intimes avant le mariage. Julienne mentionne que certaines personnes des générations précédentes ne savaient pas lire ou écrire. J’ai pensé à ma grand-mère qui a aussi dû écouter des radio-romans ou boire des liqueurs avec ses amies dans des snack-bars. L’auteure a un don pour décrire l’époque sans vous donner l’impression d’assister à un cours d’histoire.

Si vous aimez les romans historiques, je vous le recommande chaudement, mais je suggère de commencer par le récit de Constance, car ce tome-ci est une suite. J’ai hâte de découvrir l’histoire de Marie-Belle qui vit une vie davantage compliquée que ses deux amies et qui est la seule qui est mariée. Je sens que l’on ne va pas s’ennuyer.

Extraits

Tu pensais que je jouais à la mécanicienne le temps qu’un prince charmant vienne m’enlever sur un cheval blanc? C’est pas tellement mon genre. On en a pourtant discuté assez souvent depuis qu’on se connaît. Je vous ai même annoncé que ce serait bientôt officiel, l’autre jour, quand on est allées à l’exposition de Louiseville. Papa et moi, on va passer chez le notaire Lalonde la semaine prochaine pour signer les documents. Je vais pas changer d’idée maintenant. (p.15)

« J’ai quand même pas inventé la passion qui existe entre nous deux. Il suffit que je réussisse à l’embrasser de nouveau pour qu’il réalise que c’est moi, la femme de sa vie! » (p.37)

En tant que fervent unioniste, Lucien était fier du leadership de Maurice Duplessis, le premier ministre du Québec depuis 1936 et un compatriote de Trois-Rivières, qu’il considérait comme un défenseur des valeurs qu’il chérissait.

Notre relation, nos traditions, notre belle langue française, c’est ce que son parti protège. Quand une nouvelle personne arrive à Maskinongé, il faut prendre le temps de l’observer et de la questionner avant de l’accepter. (p.87)

C’est pour ça que j’aimerais qu’on informe nos familles, souffla-t-elle. On va avoir besoin de soutien. On est pas pour traîner Micheline à chacun des rendez-vous médicaux de Michel. Et je suis tannée mentir à nos parents. (p.158)

Là, tu vas arrêter de t’apitoyer sur toi-même! Michel est important. Lui et seulement lui. Notre orgueil, pas pantoute. Arrête de t’occuper de ce que le monde va penser! As-tu oublié que t’as marié la petite Indienne de Maskinongé? Si t’as réussi à passer par-dessus les qu’en-dire-t-on pour moi, tu vas y arriver pour tin fils! (p.250)

Mon entrevue avec l'auteure

Ma chronique de Constance 

jeudi 11 juillet 2024

Ce qu’on ne s’est jamais dit de Sloan Harlow


 

Publié chez les éditions Le petit homme le 10 juillet 2024

376 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Connaît-on vraiment ceux qu'on aime?

Des semaines se sont écoulées depuis l'accident qui a tué Hayley, laissant sa meilleure amie, Ella, rongée par la douleur. De retour au lycée, Ella affronte quotidiennement le souvenir de celle qui accompagnait le moindre moment de sa vie. Mais elle n'est pas seule: le chagrin la rapproche de Sawyer, le petit ami de Hayley. À tel point qu'Ella finit par développer des sentiments pour lui.

À la fois confuse et désespérée, elle espère trouver du réconfort dans la lecture du journal de Hayley, qu'elle a pu conserver après avoir aidé à ranger la chambre de son amie. Au lieu de cela, Ella découvre que cette dernière lui cachait de nombreux secrets. Y compris sur sa relation avec Sawyer, finalement pas aussi parfaite qu'en apparence.

Pourquoi Sawyer agit-il si étrangement? Qui était vraiment Hayley? À qui Ella peut-elle faire confiance?

Mon avis

Le deuil est un thème qui revient régulièrement dans mes dernières lectures et ce livre ne fait pas exception. Ella n’a que peu de souvenirs de la nuit de la mort de sa meilleure amie et plusieurs personnes de son entourage agissent bizarrement. Pour un premier roman, l’auteure nous réserve plusieurs surprises. J’en ai deviné quelques-uns à cause des pistes laissées au fil des chapitres, mais elle les a tournés à sa propre sauce.

En lisant le journal de son amie, Ella découvre qu’elle ne connaissait pas Hayley autant qu’elle le croyait. Je me suis attachée à la protagoniste qui tente de gérer la perte de sa meilleure amie, tout en ayant des sentiments pour Sawyer, le second protagoniste. Bien que l’amitié et le deuil sont les points centraux du livre, on y trouve une touche de romance qui ne fait que pimenter l’histoire.

J’avoue que j’ai éprouvé de la difficulté à aimer Hayley qui semble être une adolescente ordinaire qui ne pense qu’aux garçons, mais on voit qu’Ella tient à elle et que leur lien est fort. Même après sa disparition, Ella se sent coupable d’être attirée par son amoureux. Par contre, Hayley est le personnage qui nous réserve le plus de surprise. Je dirais que Sawyer arrive en deuxième position. Il n’est peut-être pas l’homme parfait qu’il laisse paraître. À cause de son mystère, je lui donne mon étoile du match.

Le livre est bien écrit. Je n’ai pas noté de moment mort et j’ai été captivée jusqu’à la dernière ligne. Il convient autant à une adolescente de 15 ans qu’à une adulte qui apprécie ce genre littéraire. J’ai adoré ma lecture et j’espère qu’elle publiera un second roman.

Extraits

Même si j’ai l’impression que c’était dans une autre vie, je me souviens encore comme j’étais stressée le jour de mon entrée en première. Aucune quantité d’huile d’argan ne parvenait à compenser l’humidité de la Géorgie et à lisser mes cheveux noirs frisés. Le maquillage en œil de chat qui me donnait l’air d’une femme fatale la veille me faisait ressembler au Joker dans Batman. (p.9)

Elle n’a jamais été ce que j’appellerais une mère parfaite, d’accord. Mais elle a toujours été élégante et soignée. La femme décharnée que j’ai devant moi porte un T-shirt gris troué dont le motif est tellement délavé que je distingue à peine le symbole des Atlanta Braves. Ses cheveux auburn sont plats et gras, et ses traits sont tirés par le chagrin. Même ses yeux verts ne sont plus que des puits noirs de tristesse, comme si le deuil avait modifié son ADN. (p.48)

Je ne peux pas m’empêcher de penser que quelque chose m’échappe, insiste Ella., l’air peu convaincue. Peut-être que c’est parce que je ne me souviens pas du jour de l’accident. (p.117)

Si, Sawyer, et ça s’appelle la vie. Bien sûr, je sais que tu as des trucs à faire en dehors du lycée, mais ce n’est pas une excuse pour me laisser tomber comme une grosse merde et puis me faire croire que j’ai mal interprété les signaux. (p.137)

Pas à dix-sept ans. Pas alors que j’ai décidé d’aller étudier à l’étranger, en Allemagne et de vivre dans au moins trois pays différents avant d’avoir vingt-cinq ans. Pas alors que je veux avoir la liberté de passer vingt-quatre heures d’affilée sur le site de fanfictions Archive of Our Own si ça me chante, quand j’en ai envie. (p.264)

lundi 8 juillet 2024

Trio # 3 de Nancy Bourdelais

 

Publié chez A Éditeur le 13 février 2024

301 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Madison, Gabriela et Sam n’ont rien en commun. L’une est lunatique, l’autre est sarcastique, et la troisième se croit invisible… Aucune chance, donc, a priori, qu’elles puissent s’entendre, et encore moins avoir du plaisir ensemble. Un jour, pourtant, le restaurant La Toquade ouvre ses portes dans un petit village où tous les habitants sont envieux de goûter une cuisine savoureuse. Et les trois jeunes femmes apprennent à se connaître dans un fracas de vaisselle qui s’entrechoque et de soirées bien arrosées. Rapidement, elles se lient d’amitié et entament ensemble leur quête du même grand rêve : trouver l’Amour ! Si l’appétit vient en mangeant, l’Amour vient parfois en aimant…

Mon avis

C’est une bonne suggestion si vous cherchez une lecture estivale légère et que vous souhaitez rire un bon coup. C’est ce que j'espérais trouver au moment de ma lecture puisque j’étais dans une période occupée et que la fatigue m’empêchait de me concentrer. Il entre dans le genre chicklit et l’histoire ressemble à ce que l’on retrouve dans ce genre littéraire.

J’ai bien ri, mais je pense que les personnages manquaient un peu de profondeur. L’amitié entre les trois femmes tourne surtout autour de l’alcool, des sorties et de leur vie amoureuse. C’est un livre que j’aurai davantage apprécié dans ma vingtaine. Le récit est raconté par Sam qui termine ses études universitaires et souhaite à ne pas avoir à gérer plusieurs emplois pour boucler ses fins de mois. Elle tente de se remettre de sa rupture avec son premier amour. Je vous laisse découvrir si elle y arrive. Malgré ses défauts, je l’ai trouvé attachante et ses mésaventures m’ont fait oublier mon anxiété le temps que je parcours les pages.

J’ai adoré que le thème principal soit l’amitié. Les hommes sont importants dans le roman, mais c’est le lien qui se développe entre les protagonistes qui est le point central de l’histoire. Je pense que les étudiantes se reconnaîtront dans leurs aventures.

Extraits

Je me félicite de mon indifférence face à Benjamin, mon premier amour, ma première peine d’amour..Quelques souvenirs resurgissent dans mon esprit un peu trop rapidement à mon goût. Même si un an et demi s’est écoulé depuis notre rupture, en fait depuis qu’il m’a laissée pour une certaine Jessica, nous nous voyons encore à l’occasion pour « fraterniser » ou « échanger » de bons souvenirs ou pour « conjuguer la langue à tous les temps » . (p.29)

Je suis curieuse de nature et les comportements des gens, même déviants, me fascinent. Rien ne fit que je travaillerai directement avec ce genre de personnes. Je voudrais peut-être faire une mineure en psycho, aussi, pour travailler avec des enquêteurs et dresser le profil psychologique de certains criminels. (p.95)

Personne n’est tenu de savoir que je déteste Noel et toutes ces réunions dites obligatoires pendant lesquelles je dois feindre d’être heureuse de voir toute la parenté qui débarque. Chacun est trop centré sur sa petite personne, et hypocrite. Tout le monde fait semblant de s’apprécier et discute en même temps, sans jamais s’écouter. C’est d’ailleurs tout un art de jouer ainsi la comédie ; il faut voir ça au moins une fois dans sa vie. (p.140)


L’infini entre nous de N.S. Perkins

 

Publié chez les éditions Petit Homme le 10 juin 2024

360 pages

Lu en format papier

4e de couverture

« Il y a donc une infinité de souvenirs en toi et il y en a une autre en moi. Pourtant, l'infini entre nous est encore plus gigantesque.» Pendant dix-huit ans, Violet et Will ont passé des étés mémorables dans une charmante maison que se partageaient leurs familles en vacances. Mais au cours de l'ultime saison, tout a changé. Survenu juste avant qu'ils ne se déclarent leur amour, un drame les a éloignés l'un de l'autre. Cinq ans se sont écoulés depuis. Violet tente d'échapper à ses souvenirs et, pour y parvenir, ne voit qu'une solution: vendre la demeure, vestige d'un bonheur enfui. Lorsqu'elle revient sur les lieux pour finaliser la vente, elle y trouve Will, inchangé : bronzé, charmant… et incroyablement désolé.

Mon avis

C’est le livre parfait à lire pendant l’été. Ma pile en contient plusieurs qui se déroulaient pendant cette saison, alors j’ai décidé de les parcourir pour profiter encore plus de l’ambiance. Il s’agit d’une romance avec des protagonistes au milieu de la vingtaine qui se retrouve après plusieurs années. On sent qu’un événement s’est passé entre eux et a brisé le lien fort qui les liait depuis l’enfance. Je vous le recommande, si vous aimez les secondes chances.

Je me suis reconnue en Violet qui adore la peinture, mais qui croit qu’elle ne pourra pas en faire une carrière, alors elle a choisi d’étudier dans un domaine qui ne l’intéresse pas vraiment. Elle hésite énormément et éprouve de la difficulté à se décider, mais c’est ce qui la rend aussi attachante.

J’ai aimé le sens de l’humour de Will surtout avec la blague du professeur typique d’histoire. C’est la première fois que je retrouve un protagoniste masculin qui exerce ce métier que j’ai longtemps voulu faire. Il est d’une ténacité hors du commun. Il aurait pu dire à Violet de quitter la maison et insister sur le fait qu’il ne souhaitait pas la vendre, mais il a choisi de lui donner la chance d’y vivre pour un été complet. On ressent qu’il doit se faire pardonner et pendant toute ma lecture j’ai tenté de deviner pourquoi un homme aussi gentil a blessé son ancienne meilleure amie.

Le roman contient quelques scènes intimes, mais c’est la relation psychologique entre les protagonistes qui est mise de l’avant. Certains chapitres se déroulent de nos jours et le suivant 5 ans auparavant. J’ai apprécié que l’auteure mélange bien les deux époques et laisse des indices tout au long du livre. L’écriture est fluide et convient aux lecteurs à un large groupe d'âge.

Extraits

Bombe lacrymo brandie, j’inspire un bon coup avant de balancer mon poing dans le rideau de douche, style Psychose. (p.10)

C’est le dernier avant que j’entre à l’université. Le premier de ma vie d’adulte. Qui sait ce qui m’attend ? Le monde semble s’ouvrir à moi, avec la froideur de l’inconnu qui l’accompagne. Je n’ai plus que cet ultime été pour profiter de la chaleur que prodigue le familier. (p.25)

Non que mes rêves actuels soient plus roses. Ils sont plutôt plus noirs, dans la mesure où je n’en nourris aucun. Ignorer ce que je veux faire de mon existence est l’une des sources de mes insomnies. Ces cinq dernières années, j’ai changé quatre fois de spécialité, sans pour autant trouver celle qui me conviendrait. Celle qui me donnerait envie de me lever le matin. En vérité, pendant cette période, j’ai plus survécu que vécu, ce qui explique pourquoi je n’ai pas l’occasion de rêver. (p.36)

Voilà deux jours que je me suis enfermée dans ma chambre, en sortant que pour manger et me soulager. J’ai beau adorer Gilmore Girls, j’en ai marre d’être coincée dans la maison. Et puis, je suis trop vieille pour cette série. Rory a-t-elle donc été toujours aussi ennuyante ? (p.57)

Nous parcourons le chemin jusqu’à la mer en écoutant Samantha chanter Last Friday Night de Katy Perry. C’est atroce, et son frère lui demande poliment, puis beaucoup moins poliment, de la fermer. En vain. (p.73)

Chaque jour passé auprès de lui m’aide à comprendre pourquoi je l’ai tellement aimé. En revanche, ça ne m’aide pas à me rappeler que je dois garder mes distances. Malgré tout ce que je me suis racontée, il n’a guère changé par rapport au Will que je connaissais. (p.106)


vendredi 5 juillet 2024

Jamais Plus de Colleen Hoover

 

Publié chez Hugo Poche le 20 juin 2022

445 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Une jeune femme face au cycle de la violence. . Lily Blossom Bloom n'a pas eu une enfance très facile, entre un père violent et une mère qu'elle trouve soumise, mais elle a su s'en sortir dans la vie et est à l'aube de réaliser son grand rêve : ouvrir, à Boston, une boutique de fleurs. Elle vient de rencontrer un neurochirurgien, Ryle, charmant, ambitieux, visiblement aussi attiré par elle qu'elle l'est par lui. Le chemin de Lily vers le bonheur semble tout tracé.

Elle hésite pourtant encore un peu : il n'est pas facile pour elle de se lancer dans une histoire sentimentale, avec des parents comme les siens. Choisir cette vie, c'est aussi tirer un trait sur son passé et Atlas, ce jeune homme qui a été son premier amour et qui a profondément marqué son adolescence.. L'avenir semble limpide et simple mais il peut s'obscurcir très vite....

Mon avis

Je dirais que c’est un livre que la majorité des femmes devraient lire. Sans donner une leçon, je crois que l’histoire mentionne des pistes de réflexion sur la violence conjugale et les effets que cela produit sur les femmes et les enfants. Je vous rassure que l’oeuvre n’est pas aussi sombre que l’on pourrait imaginer, Atlas apporte de la luminosité à travers ce thème difficile à explorer. Je ne m’attendais pas à ce que le récit de Lily me touche autant.

Je pense que plusieurs lecteurs vont se questionner sur le fait que Lily demeure avec le neurochirurgien. Certains chapitres se déroulent pendant son adolescence, l'attention est de mise. Une vedette connue des Américains apparait à quelques reprises. Je vous laisse découvrir de son identité, j’avais le même réflexe que Lily lorsque sauf qu’on n’a pas la même idole.

C’est possible que le livre ne convienne pas à tous puisque certains passages sont éprouvants, mais j’avoue que cela m’a fait réfléchir à plusieurs aspects de la vie amoureuse. Même si je n’ai pas vécu de la violence conjugale, cela peut aussi faire penser à des relations toxiques (familiale ou amicale). Plusieurs lecteurs pourront se reconnaître en Lily. J’ai adoré son côté entrepreneure. Lorsqu’elle était adolescente, elle rêvait d’ouvrir sa propre boutique et malgré les obstacles, elle va peut-être y arriver. C’est un point positif du roman.

Mon second personnage préféré est Atlas, le sans-abri que Lily rencontre au commencement. Il prend ses distances par moment, mais j’ai apprécié sa présence pendant les événements les plus noirs de la vie de la protagoniste. J’ai autant adoré son évolution que celle de Lily. Honnêtement, j’aurai souhaité qu’il soit davantage dans le livre, mais l’histoire autait été différente.

C’est la première oeuvre que je lis de Colleen Hoover et comme le film sera au cinéma en août, je désirais lire le bouquin pour me faire une idée. Je vous avoue que je m’attendais à ce que Lily soit plus âgée quand j’ai vu que Blake Lively allait la jouer. Je vais la mettre dans ma liste d’auteure à suivre bien que je doute avoir assez de temps pour découvrir tous ses romans. Par contre, comme il a été traduit en France, j’ai noté quelques anglicismes. Je trouve dommage qu’ils choisissent des mots en anglais, alors qu’un autre thème est approprié en français. Heureusement, cela ne m’a pas trop déconcentrée.

Extraits

J’ai à peine achevé son oration funèbre que j’ai dû foncer prendre mon vol de retour pour Boston ; là, j’ai filé vers le premier toit accessible. Encore une fois, je ne suis pas suicidaire. Je n’ai aucune intention de me balancer au sol. J’avais juste besoin d’un peu d’air et de silence, choses totalement impossibles depuis mon appartement du deuxième étage, sans aucun accès au toit et où sévit une coloc qui adore s’entendre chanter. (p.10)

Lily Bloom…C’est un super nom pour une fleuriste, je reconnais. Mais j’ai un master en management. Ce serait un peu dévalorisant, vous ne croyez pas ? Je travaille pour la plus grosse société de maketing de Boston. (p.22)

Là, je reste coite. On est tous des gens qui commettent parfois des actes négatifs. Ce doit être vrai quelque part. Personne n’est complètement mauvais ou bon. Certains ont sans doute un plus grand travail à faire sur eux-mêmes pour la part mauvaise en eux. (p.26)

Je me suis demandé alors combien de gens se retrouvaient dans une situation semblable à celle d’Atlas et s’il n’avait pas d’autres élèves de notre lycée dans le même cas.

Chaque jour, je me rends au lycée en râlant intérieurement d’y être obligée, mais je n’aurais jamais cru que c’était le seul abri qui pouvait rester à certains d’entre nous. C’est le seul endroit  Atlas puisse se rendre et trouver de la nourriture. (p.144)


lundi 1 juillet 2024

Mayday ! Il y a un séduisant pilote dans l’avion de Sylvie G.

 

Publié chez les éditeurs Réunis le 12 juin 2024

376 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Nolan Bell, un séduisant pilote de ligne new-yorkais, a l’habitude de changer de maîtresse dans chaque ville où il dépose ses valises. De son côté, Jenna Gorley, une professionnelle du domaine juridique, collectionne elle aussi les aventures, sans attente ni engagement.

Quand les deux font connaissance dans un bar de Montréal, l’issue de la soirée est claire: leur relation est juste pour une nuit, pas pour la vie. Sauf que… Jenna et Nolan restent marqués par cette rencontre sensuelle d’une rare intensité. Ils vont donc se revoir deux fois, trois fois… puis sans aucune retenue!

Au point où ils commencent même à remettre en question leur célibat.

Or, Nolan se retrouve bientôt au cœur d’une poursuite impliquant la compagnie aérienne pour laquelle il travaille, après avoir expulsé de son avion un passager turbulent. Coup de théâtre: il s’agirait d’un influenceur célèbre qui sera représenté par… la firme de Jenna! Dès lors, rien ne va plus entre les deux amants impénitents. Nolan et Jenna auront-ils finalement trouvé en l’autre une âme sœur, ou un adversaire à leur hauteur?

Mon avis

C’est un roman qui se lit seul, mais certains personnages de Pour affaires..ou par plaisir?  et Objection, votre honneur reviennent dans ce roman. Comme ce sont toutes d'excellentes oeuvres, je vous recommande de les lire avant de vous lancer dans les aventures de Nolan et Jenna. Si vous appréciez la romance, c’est une auteure à suivre et si vous ne connaissez pas encore sa plume, c’est le moment de la découvrir.

J’ai aimé l’histoire en général. Toutefois, je mets un bémol sur Nolan qui parle en anglais à quelques reprises dans le bouquin. Je sais qu’il habite aux États-Unis, mais cela me fait sourciller quand je remarque cela dans un roman québécois. La fragilité du français est présente à plusieurs niveaux et cela cape mon attention dès que cela apparaît dans un écrit.

C’est difficile de choisir mon personnage préféré entre Nolan et Jenna, les deux ont de merveilleuses qualités et des défauts qui les rendent réalistes et attachants. J’ai une légère préférence pour Jenna. C'est spécialement parce que je me suis reconnue davantage à elle. J’éprouve de la difficulté à m’ouvrir aux autres et Jenna ne voulait pas s’avouer les sentiments qu’elle ressentait pour le protagoniste. J’avais hâte qu’elle se reprenne en main, mais je comprends son hésitation.

Comme Nolan est pilote, il a fait visiter plusieurs pays en peu de temps à Jenna. Cela peut sembler irréaliste sur le coup, mais j’ai bien aimé voyager en leur compagnie. Si vous n’êtes pas amateur d’aviation, je vous rassure que ce n’est pas le thème principal, mais cela ajoute du charme à Nolan.

Extraits

Ma grand-mère répète souvent : « Vis pendant que tu es jeune, ma chérie ; plus tard, il sera trop tard. Suis ce que te dicte ton cœur. » Bon, c’est vrai que j’écoute plus mon corps que mon cœur, mais j’ai quand même retenu l’essentiel du message de Mamie. (p.6)

Nolan s’arrête à tous les kiosques pour examiner les babioles inutiles et trop chères. Il discute avec les marchands et achète deux trucs absurdes, juste pour leur faire plaisir. Désormais affublé d’une casquette des Canadiens et d’un tee-shirt qu’il a enfilé par-dessus sa belle chemise et sur lequel inscrit J’aime Montréal, Nolan paraît se foutre du regard des gens. Ça me plaît. (p.70)

Je suis heureuse dans mes fonctions, plus que je ne l’ai été toute ma vie professionnelle, mais si c’était à reconsidérer, sans doute que je prendrais une décision différente. Même si mon salaire n’a rien à voir avec ceux des avocats et que, parfois, j’aimerais gagner plus, comme lorsque j’essaie de réserver mon voyage pour l’été, précise-t-elle en roulant des yeux, ce n’est pas l’argent, la motivation. C’est qu’il m’arrive de penser que je ferais peut-être de bons plaidoyers. (p.77)

Je n’aime pas trop la routine. Je crois que c’est l’imprévisibilité de mes soirées qui me plaît dans le célibat. Ce qui me vient à l’esprit quand je pense à un mari, c’est que je serais obligée de revenir vite après le boulot parce qu’il m’attend pour manger et je devrais essayer de dormir avec quelqu’un qui ronfle ou qui a des gaz la nuit. (p.171)

Mais être une femme vient avec un jugement dont vous n’avez pas à vous soucier, vous, les hommes. Vous pouvez changer de fille chaque jour et ça ne pose pas de problème. De notre côté, on s’envoie en l’air avec deux types dans la même année et on est étiquetée comme ayant la cuisse légère. (p.312)

Mon entrevue avec l'auteure

Ma chronique de Objection, votre honneur!

Un vautour parmi les faucons de Marie-Jeanne Rioux

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