Publié chez les
éditeur Réunis le 27 février 2024
376 pages
Lu en format
papier
4e
de couverture
Beauce, 1925.
Adélia Tessier, 25 ans, s’installe à Saint-Théophile, un village à la croisée
des chemins entre la Beauce et le Maine. Grâce à ses talents de sage-femme et
de soignante, elle réussit à se tailler peu à peu une place dans la communauté,
où elle vit très modestement et en solitaire – c’est le prix qu’elle accepte de
payer pour son indépendance. Au coeur des liens qui se tissent dans cette zone
frontalière, elle doit composer avec Achille Fortier qui, sous le couvert d’une
compagnie de transport, fait de la contrebande d’alcool vers les États-Unis.
Généreux, Achille aide les paroissiens, allant même jusqu’à payer la jeune
femme pour les soins qu’elle leur prodigue.
Un nouveau curé,
l’abbé Provost, arrive dans la région, avec pour mission de remettre dans le
droit chemin ceux qui trempent dans les activités illicites. N’ayant pas pris
mari, Adélia est aussi dans sa mire. Sa vie prend un nouveau tournant
lorsqu’elle rencontre Daniel, un guide de chasse et de pêche d’un peuple
autochtone du Maine, avec qui elle se lie dans le secret, craignant pour sa
réputation. En dépit des barrières que les moeurs sociales et religieuses
dressent entre eux, Adélia choisira-t-elle d’affronter son destin et de suivre
son amoureux au-delà de la frontière ?
Mon avis
Dès les premières
pages, on remarque l’ampleur et l’influence qu’avait la religion catholique au
Québec durant les années 20. Le seul point positif que j’ai noté est que Adélia
a appris les bases pour devenir sage-femme avec les sœurs. Toutefois, ce n’est
qu’en pratiquant avec un médecin qu’elle a pu obtenir un diplôme, ce qui est
extraordinaire pour l’époque. Le contexte historique prend de l'importance dans
le livre, mais ce n’est pas comme assister à un cours.
Je donne mon
étoile du match à Adélia, qui ne ressemble pas à ce que l’on retrouve dans les
romans. Bien qu’elle soit amoureuse, elle n’est pas obnubilée par ses
sentiments et désire apprendre. On voit qu’elle apprécie aider les femmes à
donner naissance et soigner les gens. Achille n’est pas blanc comme neige, mais
il a bon cœur en souhaitant soutenir Adélia. C’est mon deuxième personnage
préféré, car il ajoute du piquant à l’histoire et j’adore comment il agit
lorsqu’il est amoureux, bien qu’ils doivent se cacher.
Daniel est un
personnage hors du commun. Au commencement, il me laissait un peu indifférente.
Adélia en sait peu sur lui et n’ose pas trop lui poser des questions sur sa vie
aux États-Unis. J’admire l’indépendance de la protagoniste, mais on remarque qu’elle
souhaiterait en apprendre davantage avant d’aller de l’avant dans cette
relation. Heureusement, on voit qu’elle s’approfondit avec le temps.
Si vous aimez la
romance historique, je vous le recommande. C’est le premier livre que je lis de
cette auteure et j’ai été agréablement surprise par la qualité de l’écriture et
des personnages.
Extraits
J’étais à
Saint-Théophile depuis septembre. J’y avais trouvé une liberté comme je n’en
avais jamais connu, et j’y tenais. J’y tenais tellement fort que je préférais
rester vieille fille. (p.35)
Le règlement du
Bureau d’hygiène publique, ça lui coulait sur le dos comme l’eau sur le dos
d’un canard. Le Dr Reid, lui n’avait aucune illusion sur le Bureau. Les
villages n’avaient pas les moyens d’appliquer le règlement. Et tant que la
qualité de l’eau ne serait pas contrôlée, tant que les fosses d’aisances
seraient construites trop près des maisons, c’était une bataille perdue
d’avance. (p.44)
Pendant toute mon
enfance, ajoutai-je, et ma jeunesse, j’ai baissé la tête, et j’ai dit « oui,
ma sœur », « oui, madame ». Ici, je peux marcher la tête haute, et je vis de
me métier. (p.116)
Non. Je suis
toujours occupée. Je sais que ça peut paraître triste, une vieille fille qui
vit seule au bord d’un bois. Je suis libre. Ça compte énormément pour moi.
(p.197)
Elle appartient à
la musique. Elle appartient à un monde qui n’est pas le nôtre. (p.213)
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