Publié chez les
éditions Saint Jean le 12 juin 2024
400 pages
Lu en format
papier
4e
de couverture
À Maskinongé, en
Mauricie, au début des années 1950, Constance, Julienne et Marie-Belle sont les
vedettes de cette huitième série de France Lorrain. L’auteure de La
promesse des Gélinas, L’Anse-à-Lajoie et Sur la route du tabac est
clairement au sommet de son art!
Après une enfance
et une adolescence marquées par les moqueries et la mesquinerie, Julienne
travaille maintenant chez le notaire du village et prend peu à peu confiance en
elle.
À presque
23 ans, elle découvre aussi l’amour pour la première fois. Si elle est
tombée sous le charme de Philémon Ouimet dès le premier regard, ce dernier,
enseignant dans le village voisin, aurait préféré sortir avec Constance.
Toutefois, les yeux de cette dernière, devenue mécanicienne officielle au
Garage Rose, sont plutôt tournés vers son voisin… veuf, deux fois plus âgé
qu’elle.
Lorsque les
villageois découvrent la vérité sur cette relation, Constance craint que sa
réputation n’entache le garage de son père. Elle a beau être soutenue par son
amie Marie-Belle, aux yeux de Julienne, de Philémon et d’autres habitants de
Maskinongé, le comportement de Constance n’est pas digne d’une bonne
catholique.
Pendant ce temps,
Camil, le mari de Marie-Belle, ne parvient pas à accepter la maladie de son
fils; Raymond, le frère de Julienne, ne cesse de faire des choix douteux;
Jacques-Robert, le père de Constance, tente de soutenir sa fille unique malgré
sa déception. Puis, une épouvantable tragédie plonge bientôt le village et ses
familles dans un drame bien plus lourd que les incessants commérages…
Une nouvelle
série tout simplement parfaite d’une auteure qui trône désormais au sommet des
ligues majeures de la saga familiale!
Mon avis
J’avais hâte de lire la suite des aventures des trois amies.
Cette fois-ci, je donne mon étoile du match à Julienne et Marie-Belle. Julienne
développe des sentiments pour Philémon et on sent qu’elle souhaite prendre son
indépendance et devenir une femme complète. Marie-Belle m’a impressionné avec
sa résilience. Elle tente de gérer les problèmes de santé de son fils, alors
que son mari éprouve de la difficulté à accepter la situation. C’est elle qui
doit le motiver et lui faire réaliser que leur fils va être aimé comme
n’importe quel autre enfant.
Quant à Constance, autant je l’admirais dans le premier tome
à cause de son féminisme. Elle m’a déçue dans cette suite. Je trouvais qu’elle
était trop absorbée par ses sentiments envers son voisin, alors qu’elle avait
une chance d’avoir un emploi que peu de femmes pouvaient exercer à l’époque.
Elle demeure attachante, mais elle n’était pas la même que celle du début. Elle
a quand même persévéré et pour cette raison, j'espère que sa vie va s'améliorer.
On ressent encore l’ambiance des années que cela soit
l’importance de la religion surtout lorsque les personnages parlaient des
relations intimes avant le mariage. Julienne mentionne que certaines personnes
des générations précédentes ne savaient pas lire ou écrire. J’ai pensé à ma
grand-mère qui a aussi dû écouter des radio-romans ou boire des liqueurs avec
ses amies dans des snack-bars. L’auteure a un don pour décrire l’époque sans vous
donner l’impression d’assister à un cours d’histoire.
Si vous aimez les romans historiques, je vous le recommande
chaudement, mais je suggère de commencer par le récit de Constance, car ce
tome-ci est une suite. J’ai hâte de découvrir l’histoire de Marie-Belle qui vit
une vie davantage compliquée que ses deux amies et qui est la seule qui est
mariée. Je sens que l’on ne va pas s’ennuyer.
Extraits
Tu pensais que je jouais à la mécanicienne le temps qu’un
prince charmant vienne m’enlever sur un cheval blanc? C’est pas tellement mon
genre. On en a pourtant discuté assez souvent depuis qu’on se connaît. Je vous
ai même annoncé que ce serait bientôt officiel, l’autre jour, quand on est
allées à l’exposition de Louiseville. Papa et moi, on va passer chez le notaire
Lalonde la semaine prochaine pour signer les documents. Je vais pas changer d’idée
maintenant. (p.15)
« J’ai quand même pas inventé la passion qui existe entre
nous deux. Il suffit que je réussisse à l’embrasser de nouveau pour qu’il
réalise que c’est moi, la femme de sa vie! » (p.37)
En tant que fervent unioniste, Lucien était fier du
leadership de Maurice Duplessis, le premier ministre du Québec depuis 1936 et
un compatriote de Trois-Rivières, qu’il considérait comme un défenseur des
valeurs qu’il chérissait.
Notre relation, nos traditions, notre belle langue
française, c’est ce que son parti protège. Quand une nouvelle personne arrive à
Maskinongé, il faut prendre le temps de l’observer et de la questionner avant
de l’accepter. (p.87)
C’est pour ça que j’aimerais qu’on informe nos familles,
souffla-t-elle. On va avoir besoin de soutien. On est pas pour traîner
Micheline à chacun des rendez-vous médicaux de Michel. Et je suis tannée mentir
à nos parents. (p.158)
Là, tu vas arrêter de t’apitoyer sur toi-même! Michel est
important. Lui et seulement lui. Notre orgueil, pas pantoute. Arrête de
t’occuper de ce que le monde va penser! As-tu oublié que t’as marié la petite
Indienne de Maskinongé? Si t’as réussi à passer par-dessus les qu’en-dire-t-on
pour moi, tu vas y arriver pour tin fils! (p.250)
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