jeudi 29 février 2024

Entrevue avec Julie Dufour

 

Je remercie l'auteure pour l'envoi de la photo 

Biographie

Julie Dufour ou Anna Rose (pseudonyme) est une écrivaine de l'Outaouais, originaire de l'Abitibi-Témiscamingue. Elle a publié cinq livres, dont 4 aux Éditions Essor-Livres et aux Éditions Première Chance. C'est une autrice à la plume engagée qui exploite toujours des sujets sensibles et controversés en vue de sensibiliser ses lecteurs à diverses problématiques qui lui tiennent à cœur. Sans doute parce qu'elle aspire à un monde meilleur.

Crédit : Accueil | Julie Dufour (juliedufourautrice.wixsite.com)

Questions 

Qu’est-ce qui vous a motivé à vous lancer dans l’écriture de livres ?

Adolescente, j’écrivais beaucoup de poésie, d’aphorisme et de citations philosophiques. L’écriture de mon premier livre était la suite logique de ce parcours artistique pour moi. Un défi personnel, un rêve, mais aussi le résultat d’un trop-plein émotif. Je ressentais le besoin de m’exprimer et c’est au travers d’Amy, le personnage principal de mon premier roman intitulé Elle et Moi, que je l’ai fait, pour la première fois. Ce fut une forme de catharsis et ce même si l’histoire était fictive (comme toutes les autres d’ailleurs). Notamment, parce que l’héroïne me ressemblait beaucoup intérieurement. Nous partagions sensiblement la même vision du monde et les mêmes rêves.

J’ai eu un diagnostic de cancer quelques jours suivant la publication de ce livre. C’est ce qui m’a motivé à écrire la suite de cette histoire au cours de la même année. Une suite aux horizons plus lumineux dans l’espoir que mes mots s’inscrivent dans mon subconscient et qu’ils prolongent ainsi ma vie. Qu’ils la rendent plus belle. Elle et Moi pour toujours était aussi, un leg pour mon garçon âgé de neuf ans à cette époque.

Par la suite, les épreuves se sont enchaînées et c’est en écrivant d’une manière, je dirais, compulsive que je les ai traversées. La réalité étant souvent trop dure, je prenais la fuite dans mon imaginaire. Je me suis projetée dans chacun des personnages en vue de vivre autre chose, de changer de peau et d’alléger mon quotidien. Ce fut libérateur.

Qu’est-ce qui vous inspire lorsque vous travaillez sur une nouvelle œuvre ?

Le moteur de ma créativité, c’est toujours l’émotion et mon besoin de dire, de défendre, de revendiquer et de faire réfléchir les autres sur les sujets que je choisis d’exploiter. Seules quelques personnes m’ont inspiré et ont alimenté mes personnages.

Par exemple, le personnage principal de mon roman jeunesse intitulé Le Jardin des premiers papillons ressemble beaucoup à mon fils. La bonté, la sensibilité, le courage et l’ingéniosité de « Marie-Lune » sont toutes des qualités qui le définissent.

Quels conseils donneriez-vous à un nouvel auteur ?

D’écrire d’abord pour lui, librement en respectant le style qui lui vient naturellement.

Quels défis avez-vous rencontrés pendant l’écriture de votre premier livre ?

La révision fut et reste un défi pour moi. J’écris avec un sentiment d’urgence de partager le message véhiculé dans chacun de mes livres, alors je suis toujours trop pressée de finir et de publier. Voilà pourquoi mes écrits sont courts et qu’ils ne sont pas parfaits.

Quels défis avez-vous vécus en vous lançant dans l’auto-édition ?

L’auto-édition comporte plusieurs étapes et j’ai trouvé cela exigeant de voir à chacune de celles-ci au cours du processus menant à la publication. Honnêtement, j’ai préféré mes expériences précédentes et travailler conjointement avec un éditeur. Le travail d’écrivain est déjà assez exigeant en soit. J’aime être davantage encadré et ne pas avoir trop à me soucier de l’aspect promotionnel.

Écrivez-vous avec de la musique ? Si oui, avez-vous une chanson fétiche ? 

 Non, jamais. Ayant un déficit de l’attention, je dois écrire dans un silence absolu.

Quels sont vos prochains projets ?

Pour l’instant, je vais prendre une pause de l’écriture et me concentrer sur la promotion de mes écrits. J’aimerais beaucoup que mon dernier roman jeunesse Le Jardin des premiers papillons franchisse les portes des écoles secondaires afin d’aider le plus de jeunes possibles. Surtout, ceux victimes d’intimidation, car sensibiliser les ados à cette problématique, leur proposer des pistes de solution et leur redonner espoir comptaient parmi les objectifs que je m’étais fixés au départ.

mercredi 28 février 2024

Entrevue avec Sophie Rondeau

 


Crédit photo : Facebook

Biographie

Née à Montréal, Sophie Rondeau a grandi en Ontario puis sur la Rive-Sud de Montréal où elle habite toujours. Elle est titulaire d’un baccalauréat en enseignement du français et de l’histoire au secondaire. Elle a enseigné une quinzaine d’années, surtout en quatrième et en cinquième secondaire. Depuis vingt ans, elle a publié près d’une cinquantaine de titres, la grande majorité destinée aux enfants et aux adolescents. En 2023, son roman Moi aussi a été sélectionné dans la liste préliminaire du Prix des libraires du Québec, dans la catégorie 12-17 ans. Du chocolat plein la bouche est son premier roman destiné aux adultes. À temps perdu, elle est aussi mère de quatre enfants !

Questions

Qu’est-ce qui vous a motivé à écrire votre premier roman pour adulte ?

Ça faisait longtemps que je voulais me lancer. Je trouvais que c’était un beau défi. Je n’avais pas encore trouvé quel genre d’histoire je voudrais écrire, puis l’idée de ce roman où se mêlent enquête et amour m’est venue. J’ai tenté le coup et voilà !

Selon vous, quelles sont les différences entre écrire pour les adultes et les adolescents ?

Je peux employer un vocabulaire plus recherché, faire des phrases plus longues. Je n’ai pas besoin d’expliquer les proverbes que je glisse dans le texte, par exemple. Les thèmes abordés sont un peu différents également. C’est un travail de plus longue haleine.

Quels défis avez-vous rencontrés pendant la création de votre roman Du chocolat plein la bouche ?

Écrire une enquête policière, ce n’est pas facile. Ça m’a donné du fil à retordre… On doit fournir assez de fausses pistes, crédibles surtout. Que les méchants aient des mobiles plausibles pour commettre leur crime. Le rythme doit être soutenu, sans longueur.

Quels conseils donneriez-vous à un nouvel auteur ?

De persévérer. D’écrire. Le plus souvent possible. De lire, d’analyser les livres qu’il lit, pour apprendre et s’en inspirer. De cogner à toutes les portes. De ne pas se décourager même s’il n’a que des refus. À 22 ans, j’ai envoyé un roman à 20 maisons d’édition. J’ai reçu 20 refus. J’ai écrit un autre roman. Je l’ai envoyé à 10 éditeurs. À 26 ans, je me faisais publier pour la première fois. Même encore aujourd’hui j’ai des refus, souvent. Mais je ne me décourage pas. Je continue d’écrire.

Est-ce que vous écoutez de la musique lorsque vous écrivez ? Si oui, avez-vous une chanson fétiche ?

J’écoute toutes sortes de listes sur Spotify. Par contre, je ne suis pas capable d’écouter de la musique en français quand j’écris. Les mots se mélangent trop dans ma tête. Par contre, quand les chansons sont en anglais, je suis capable d’écouter juste la mélodie sans que les paroles s’immiscent à travers mes idées. Il y a la chanson Nevermind de Dennis Lloyd que j’aime bien ces temps-ci.

Quels sont vos prochains projets ?

Je suis en train de peaufiner un roman policier pour adolescents qui sera publié en 2025. Sinon, j’ai commencé à écrire un autre roman pour adolescents, qui parle de famille reconstituée. Il y a aura d’autres romans pour adultes, mais mes idées mijotent encore en ce moment…


Entrevue avec Claudine Rongione


Biographie

Née à Montréal d’un père italien et d’une mère québécoise, Claudine Rongione a développé la passion de raconter des histoires très tôt. Après des études en lettres au cégep, puis en scénarisation cinématographique à l’UQAM, elle effectue un changement de carrière et devient alors infirmière en néonatologie et périnatalité. Animée par les anecdotes que sa grand-mère lui racontait sur son pays natal et par l’amour de l’écriture, elle décide de prendre la plume et publie son premier roman en 2016.

Crédit : Claudine Rongione - Les Éditeurs réunis (lesediteursreunis.com)

Questions

D’où vous vient votre intérêt pour l’histoire?

Depuis mon jeune âge, ma grand-mère paternelle me racontait des anecdotes et des événements de sa vie et de son entourage.   Elle avait un don pour analyser l’humain.  Elle vivait les émotions fortes, me parlait des personnalités complexes et analysait les relations difficiles. Et l’amour… toujours!

L’amour de l’homme, l’amour de la famille, l’amour des enfants, l’amour de l’Italie!

Ce qui m’a grandement inspiré pour mon histoire.  Il ne s’agit pas de l’histoire d’amour de mes grands-parents qui y est racontée, mais j’aime à croire qu’il y a un peu, ici et là, un peu d’elle à travers les pages.

Je suis partie avec l’idée que je voulais parler des deuils et comment, selon la personnalité, chaque personnage y ferait face.  Plusieurs thèmes étaient importants pour moi, dont la résilience.

Ensuite, je voulais explorer le principe que, dans la vie, nos désirs et nos passions peuvent influencer nos choix et nos attitudes, mais ils ont surtout, des impacts majeurs quand on tente de les assouvir. 

Et le fait d’être infirmière a influencé ma vision que j’avais du milieu hospitalier.  La psychiatrie m’a toujours grandement fasciné.  Le comportement humain, le psychique et ses enjeux sont intéressants à exploiter dans un récit.

Pourquoi avoir choisi d’écrire un roman qui se déroule pendant l’entre-deux-guerres?

Cette période m’a toujours intéressée.  Elle est riche en développement autant au niveau de la technologie, de l’industrie et des inventions spectaculaires.  Par contre, c’est une époque difficile.  Surmonter l’horreur, combattre la pauvreté et défier la société ne sont que l’arrière-plan de belles histoires.  L’humain est au centre de tous ces enjeux mondiaux et cela permet d’alimenter mon imaginaire.

Quels conseils donneriez-vous à un nouvel auteur?

Écrire.  Toujours écrire, même pour soi : un journal, un carnet de voyage, une histoire…  Et surtout, se faire confiance!  Facile à dire, vous direz… mais c’est essentiel!

Et ensuite, il est très important d’avoir un ou des lecteurs.  Il faut demeurer ouvert aux critiques constructives.  Diversifier vos types de lecteurs afin d’aller chercher l’avis de plusieurs personnes de votre entourage pour ensuite cibler le lecteur type qui pourrait être le plus susceptible d’aimer votre roman.

Toujours s’assurer d’un bon français et d’une bonne structure de phrase.  Mais ce n’est pas l’essentiel.  Il demeure important que l’intrigue soit bien présente pour susciter l’intérêt.

Il faut alors cibler la maison d’édition adaptée au genre de votre roman. Et attendre.

Ne faites pas l’erreur de l’envoyer à plusieurs en même temps, sinon vous pourriez avoir de la difficulté à effectuer un choix.

Et si vous avez des refus… ne vous découragez surtout pas!  Persévérer!

Retravaillez à nouveau votre texte, sans tout jeter aux poubelles et recommencer.  Et retournez-le.

Croyez en votre rêve… tout est possible!

Quels défis avez-vous rencontrés pendant l’écriture du premier tome Des horizons incertains?

Le temps… Je travaille beaucoup et j’ai une vie de famille très prenante.  Mais quand on se passionne pour l’écriture, chaque instant libre est susceptible de se transformer en moment fructueux. Et défi relevé!

J’ai eu de la difficulté à restreindre mes pages.  J’aurais pu écrire facilement un livre de 800 pages.  J’ai dû faire et refaire plusieurs révisions. Et défi relevé!

La pré-ménopause a envahi ma vie et l’insomnie était au rendez-vous, alors très souvent je me suis retrouvée à écrire la nuit.  Mais défi plus ou moins relevé!   Il y a tout de même des choses sur lesquelles nous n’avons aucun contrôle!

Avez-vous dû faire de la recherche pour ce roman? Si oui, combien de temps cela vous a-t-il pris?

Oui, beaucoup.  Au moins 2 ans de recherche et 2 à 3 ans d’écriture.  Je crois qu’il est essentiel de faire des recherches poussées quand on écrit un roman d’époque sinon le lecteur va très vite se rendre compte que ce ne peut pas être plausible. C’est comme une mélodie avec de fausses notes.

Il faut considérer tous les aspects importants.  Tout d’abord, j’ai fait beaucoup de lecture sur la société au Québec en 1920, comment elle était composée, ses valeurs, les rôles de chaque individu.  Les relations amoureuses entre un homme et une femme dans ces années-là, comparativement à aujourd’hui, sont tout de même différentes.  L’homme pourvoyeur et la femme au foyer étaient loin de la Révolution tranquille. De grands bouleversements sont survenus au cours du siècle, mais je me devais de me renseigner sur les différents événements qui ont influencé les sociétés québécoises et italiennes : le droit de vote des femmes, le travail, le fascisme, le développement des hôpitaux, la religion, etc.

dans l’évolution de la psychiatrie : ses diagnostics, ses méthodes, ses médicaments et ses interventions.  J’ai étudié le parcours d’Émilie Gamelin, de la Congrégation des Sœurs de la Providence, qui a été à l’origine de la création de cet asile.  J’ai visité la congrégation à Montréal et j’ai pu consulter des entrevues et des archives.  J’ai poussé mes recherches sur le développement de l’Asile (son nombre de patients, du personnel, des sœurs, etc.) pour chaque année de mon livre.

La majorité de mes recherches se sont consacrées sur la culture des oliviers et l’histoire de l’évolution de la psychiatrie.  Quand on met les pieds dans les couloirs de l’hôpital Louis-H-Lafontaine (anciennement Asile St-Jean-de-Dieu), nous sommes témoins de la détresse humaine.  J’ai répertorié plusieurs éléments

Toutes ces investigations m’ont permis d’écrire des scènes adaptées sur la réalité de l’époque.  C’est ce qui rend le récit enrichissant.

Écoutez-vous de la musique pendant que vous écrivez? Si oui, avez-vous une chanson fétiche?

Pas toujours.  Cela dépend des circonstances. Habituellement. j’écoute du classique comme musique de bruit de fond.  Parfois, je vais vers la musique des années 80 (mes années d’adolescence!).  J’aime une variété de chanteurs et genres différents.  De Aznavour à Elvis à Queen à Ginette Reno…

J’avoue que ma chanson fétiche est : l’hymne à l’amour d’Édith Piaf.  Elle représente la passion et l’amour démesuré!

Quels sont vos prochains projets?

J’ai presque terminé la correction du tome 2.  Sa sortie est prévue à l’automne de cette année.

Je travaille déjà à une possible suite…  Tant que mes personnages m’habiteront, j’aurai de belles histoires à raconter.

Je ne m’arrêterai pas d’écrire et lorsque je prendrai ma retraite, mon temps avantagera assurément la création d’autres projets.


lundi 26 février 2024

Des horizons incertains – À l’ombre de l’olivier de Claudine Rongione

 

Publié chez les éditeurs Réunis le 7 février 2024

397 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Italie, 1919. À la suite du décès tragique de sa mère, la jeune Rosalie Longo doit quitter sa famille pour se réfugier dans une région voisine, chez Fillippo, un oncle vivant en ermite et qu’elle connaît à peine. Peu à peu, Rosalie développera des liens avec les gens de son village d’adoption, dont Mirko, qui gère une plantation d’oliviers, et pour qui ses sentiments dépasseront bientôt la simple amitié. Malheureusement, leur amour se révèle impossible, car le jeune homme est destiné à la prêtrise.

Parallèlement, à Montréal, Dr Charles Paradis fait son entrée à l’Asile Saint-Jean de- Dieu, où il espère révolutionner la médecine et améliorer le sort de ses patients. Il devra cependant réussir à vaincre les vieilles mentalités et les préjugés de son propre milieu envers la maladie mentale. Devant la montée du fascisme en Italie, Rosalie, Mirko et leur famille respective décident de plier bagage pour aller s’établir à Montréal. Les destins de Charles, de Rosalie et de Mirko se retrouveront dès lors inéluctablement entrelacés. Mais les temps sont incertains et l’adversité semble les poursuivre sans relâche. Les nombreux défis auxquels ils devront faire face entraveront-ils l’amour et la passion qui grondent chacun dans leur coeur ?

Mon avis

C’est le premier bouquin que je lis de cette auteure et j’ai été impressionnée par la qualité de son écriture. J’ai noté quelques ressemblances avec Les étrangers d’ici de Marylène Pion, mais c’est surtout à cause du contexte historique. J’ai bien aimé que lire les aventures de Rosalie et du Dr. Paradis en parallèle. Comme il s’agit d’un premier tome, la majorité du livre sert à créer l’univers et connaître les personnages.

J’avoue que j’éprouvais un peu de difficulté à m’attacher à Charles au commencement, j’avais l’impression qu’il était un homme froid, mais j’ai décidé de lui donner une chance. Par contre, ce fut tout le contraire avec Rosalie qui est rapidement devenue par protagoniste favorite. Elle a vécu plus que sa part d'obtascles et elle demeure forte malgré tout. Elle ne se plaignait pas bien qu’elle s’est promenée d’une famille à l’autre. Tout au long du récit, j'espérais que sa vie s’améliore. Quant à Mirko, je l’appréciais au commencement, mais mon avis a évolué, car je n’ai pas aimé sa façon d’agir. Je vous laisse deviner la raison.

Je vous le recommande si vous êtes amateurs la romance historique. Aucun des personnages n’a un parcours parfait et c’est pour cela que je prenais peu de pauses. J’espérais découvrir comment les protagonistes allaient s’en sortir. On se plaint souvent du 21e siècle, je me dis que la vie était plus complexe à cette époque. Avec la fin de la Première Guerre mondiale et la tension juste avant la seconde, je doute que j’aie voulu vivre la même chose.

Si vous n’êtes pas amateur d’histoire, vous pourriez quand même apprécier le bouquin, car ce n’est pas le thème principal. Elle se trouve en arrière-plan et cela change de la romance contemporaine que j’ai l’habitude de lire. La romance ne prend pas autant de place qu’on pourrait l’imaginer. Elle n’ajoute qu’un baume à une époque éprouvante.

Extraits

Un mois s’était écoulé depuis les obsèques de sa mère et Rosalie demeurait avec sa petite sœur chez sa grand-mère comme un ermite à l’âme perdue. On lui ordonnait de rester à la maison sans s’aventurer au village. C’est en s’occupant du bébé, avec tante Fabiana, qu’elle arrivait à survivre au chagrin envahissant. Ses gestes devenaient de plus en plus automatiques dans un quotidien bien programmé. (p.35)

Laisse-lui du temps. Si c’est la fille de l’amie de ta mère, elle doit être habituée de vivre dans les mondanités. Elle est probablement programmée pour se taire et faire la belle! (p.103)

Elle avait de la difficulté à comprendre sa personnalité. Cela faisait quelques mois qu’elle était ici et elle n’avait pas réussi à entrer en contact avec lui d’une autre façon qu’à travers les obligations quotidiennes. Il était froid et distant, du moins avec elle. Elle le voyait sous un autre jour quand il interagissait, par exemple avec Mirko et Léo. Il avait un côté attendrissant, presque paternel. (p.119)

Elle relava la tête et s’accrocha avec audace à ses yeux. Contre toute attente, il se pencha soudainement pour baiser ses lèvres avec une vigueur presque inconvenante. Elle en fut agréablement surprise et une vague de sensations anima Rosalie au point qu’elle ne put retenir son corps, comme elle avait réussi à le faire la veille. (p.181)

Rosalie sentit les larmes perler à ses yeux, mais la noirceur l’empêchait de voir la triste lueur dans ceux de son ami. Elle se dégagea de la chaleur de son étreinte en s’éloignant lentement. Après une hésitation, elle s’engea dans l’allée de pierre, sans se retourner, trop bouleversée. Elle le laissa seul sous l’olivier. Il la regarda prendre la direction vers son avenir. (p.242)

Ma chronique Les étrangers d'ici de Marylène Pion 

dimanche 18 février 2024

À jamais et pour toujours tome IV de Nadège Roy


 

Publié chez Édiligne le 15 janvier 2024

550 pages

Lu en format papier

4e de couverture

« Et si la recette du bonheur, c’était de ne plus faire semblant ?! » La vie commence enfin à offrir à Josh la saveur dont il a toujours rêvé. Pourtant, s’il a bien compris quelque chose au fil des dernières années, c’est que rien n’est éternel, les appels sporadiques de son père se chargeant constamment de le lui rappeler. Et de le faire replonger en enfer.

Entre les addictions contre lesquelles il lutte, le vide qu’il doit surmonter et la rage qui gronde en lui, Josh n’entrevoit la lumière qu’en présence de Charlie. Et c’est justement pour cette raison qu’il la repousse. Cependant, toujours aussi entêtée et lumineuse, Adams compte bien lui montrer qu’elle n’est pas la seule à posséder mille et une couleurs.

On dit que l’amour peut réparer tous
les maux, mais que la chute est parfois inévitable. Malheureusement, il faut souvent toucher le fond avant de pouvoir remonter la pente. Mais surtout, il faut apprendre à s’aimer soi-même…

Mon avis

Je vous avoue que c’était tout un défi de lire cette brique en étant malade. Heureusement, l’écriture de l’auteure est captivante et m’a tenu compagnie le temps que j’aille mieux. Comme la première partie de cette duologie était encore fraîche dans ma tête, je ne voulais pas attendre avant de découvrir la finale. Je me suis attachée à Joshua et Charlie, deux protagonistes parfaits dans leurs imperfections.

J’avais envie de dire à Joshua d’arrêter de fumer et de douter de lui-même, mais quand on connaît son lien avec l’antagoniste de l’histoire, on comprend mieux. Cela prend du temps pour reprendre confiance en soi et je crois que Charlie l’a empêché de dériver davantage. Je ne trouvais pas la relation saine dans le tome précédent, mais j’ai apprécié son évolution cette fois-ci. C’est définitivement un slow-burn, mais c’est ce que j’aime dans la romance. C'est dommage quand les deux personnages tombent amoureux dans les premiers chapitres et que c’est du je t’aime, je te fuis, je t’aime. C’est mieux quand la relation prend le temps de développer.

Pour être honnête, Charlie m’énervait moins dans cette partie. Je crois qu’elle a grandi avec les événements récents. Elle ne s’ouvre pas facilement à Joshua d'autant plus après qu’il lui avait dit à maintes reprises qu’il n’était pas bien pour elle et je vous laisse deviner si elle a fini par céder et si Joshua arrête d’agir en idiot.

L’antagoniste (je garde son identité secrète) n’apparait que pendant quelques passages, mais c’est le second personnage qui m’a fait le plus enrager. Si vous lisez le livre, vous allez découvrir qui se trouve en première position. L’auteure a un don pour créer des personnages détestables et qui sont utiles.

Je suis contente aussi d’avoir retrouvé les enfants, ils ajoutent une touche de luminosité à l’histoire. Je pourrais dire la même chose à propos de Faith et un personnage secondaire, mon second couple préféré.

Je vous recommande de commencer par À jamais sans toi et je suis certaine que vous allez vouloir lire les 4 tomes les uns après les autres.

Extraits

Les choses seraient sûrement plus simples si j’avais appris à les affronter, à l’instar de n’importe qui, plutôt que de me braquer et de tout barricader à l’intérieur de moi. Mais je ne sais pas faire comme tout le monde. Je ne sais pas comment gérer la douleur qui lamine pernicieusement tout mon être depuis l’enfance. Alors forcément, tôt ou tard, ça finit toujours par déborder. C’est inévitable. (p.35)

À chaque pas, sa voix me répète : « Tu t’attendais à qui ?! T’es ^pas assez bien. T’as rien à offrir. Elle a bien vu qu’elle valait mieux qu’un idiot bon à rien ! Qu’un raté dans ton genre ! Je t’avais prévenu ! » (p.39)

Lorsqu’elle a relevé le menton et qu’elle s’est rendu compte que mon attention était rivée sur elle, son corps a légèrement tressailli. Elle a aspiré sa lèvre inférieure entre ses dents, plus par nervosité que pour appliquer une quelconque technique de séduction. L’expression triste sur son faciès faisait gronder un truc en moi. Ça se propageait dans mes veines, me donnait envie de me précipiter vers elle et de l’obliger à me dire ce qui lui avait pris de troquer ses couleurs pour une ébène déprimante. (p.93)

 - L’art, c’est censé détendre, pas rendre tendu.

Ne saisissant rien, j’attends qu’il approfondisse.

- C’est pour se libérer de nos tensions, pour se ressourcer, reconnecter avec soi, tu vois ?

Toujours pas, mais Adams semble tellement en avoir de besoin…

 - C’est comme avec la musique. Elle nous porte, nous fait voyager. (p.122)

Qu’on possède une voiture de l’année, qu’on vive dans un palace ou que nos doigts soient garnis de bagues onéreuses, qu’est-ce que ça apporte, alors que chaque fois qu’on se regarde dans le miroir, sans ces artifices, on se sent creux et insipide ? Quand nos vêtements ne sont plus là pour attirer les regards sur autre chose que la douleur qui baigne nos yeux..On vit dans un monde où se vautrer dans les apparences est plus important que d’avoir le bonheur au fond de soi. (p.307)

Ma chronique de À jamais sans toi - tome 1

Ma chronique de À jamais et pour toujours Tome III

vendredi 16 février 2024

Du chocolat plein la bouche de Sophie Rondeau

 

Publié chez A Éditeur le 6 février 2024

304 pages

Lu en format papier

4e de couverture

ChöBi. C'est le nom de la chocolaterie-biscuiterie que mon frère jumeau et moi avons fondée il y a quelques années avec Pierrick Jolin, notre associé. Un homme pour le moins particulier. Or, ce dernier vient d'être assassiné… dans la cuisine de notre chocolaterie ! Je m'appelle Léna et j'ai vingt-neuf ans. Je vais tout vous dire. Comment Théo et moi avons créé notre commerce avec Pierrick et pourquoi, au fil des ans, nous avons décidé de mener notre barque sans lui.

Dans la mesure du possible, du moins. Je n'étais pas la grande amie de Pierrick, mais sa mort est tout de même un choc pour moi. Comme je suis de nature plutôt curieuse et que j'aime aller au fond des choses, je ferai tout en mon pouvoir pour découvrir qui a tué notre associé et pourquoi. Ce ne sont pas les suspects qui manquent ! Ah oui… Il y a aussi Alex, le fils des propriétaires de la fruiterie voisine du ChöBi, qui, pendant cette enquête, occupera une place de choix dans mon coeur. Mais meurtre et amour feront-ils bon ménage ? Un roman à mi-chemin entre la chick lit et le roman policier.

Mon avis

Il s’agit du premier livre pour adulte de l’auteure, mais je n’en avais pas l’impression en parcourant les pages. J’ai bien aimé son humour et l’histoire sort de l’ordinaire, si je compare à ce que je retrouve habituellement dans la chick lit. Je crois que c’est pour cette raison que je l'ai autant apprécié. Cela change de la trentenaire qui fête dans les bars tous les soirs et qui tente de trouver l’âme soeur. La romance est présente, mais c’est surtout l’intrigue de la disparition de Pierrick qui est la trame principale du roman.

Léna se met parfois les pieds dans les plats, mais on est loin des personnages principaux étourdis qui gaffent chaque fois. L’auteure a su bien doser tout en gardant le récit humoristique sans tomber dans le cliché. Je vous avoue même que je l’ai trouvée attachante. C’est possible que j’ai adoré Léna, car c’est une entrepreneure et j’ai conscience de tout le travail qu'il y a en arrière et en plus je suis amatrice de chocolats et de biscuits, alors cela m’a fait apprécier le thème davantage.

Alex arrive en seconde place dans ma liste de mes personnages préférés. Il n'est pas très présent, mais il nous garde des surprises. Malgré toutes les épreuves que vivent Léna et son frère, il demeure à ses côtés. Je sais que certains n’aiment pas quand leur conjoint prend le temps de bien digérer une mauvaise nouvelle avant de les recontacter, mais c’est aussi mon cas et je crois que c’est une des raisons du pourquoi je me suis attachée à lui pendant ma lecture.

L’auteure m’a surprise à plusieurs reprises en nous lançant dans de fausses pistes. Comme je regarde parfois des émissions sur Investigation et j’ai hâte de découvrir le coupable, c’était aussi le cas avec cette histoire. Alors qu’elle laissait des indices, je me faisais des idées. Ce n’est pas un roman policier, mais on y retrouve un peu d’enquêtes. C’est ce que j’ai le plus apprécié du livre.

Extraits

Je suis quand même un peu insultée qu’elle aime mieux ses céréales beiges et fades que sa tante préférée (qui est aussi sa seule) ! Si au moins c’était des Froot Loops, des Cinnamon Toast Crunch ou des Corn Pops, je trouverais la compétition plus équitable. Mais bon, je n’en fais pas de cas : elle n’a pas encore : elle n’a pas encore trois ans (p.7)

Il y a deux semaines, il m’a invitée à souper. C’était pas compliqué du tout, super sympa. J’ai toujours trouvé que les choses simples sont les plus agréables, et ça en a été un exemple. On finissait tous les deux une grosse journée, on était crevés, et on n’avait pas plus envie l’un que l’autre de se préparer à souper. Il m’a proposé d’aller manger une poutine dans un petit snack sur le bord du fleuve. (p.26)

Je te répète que tu écoutes un peu trop de séries policières. Les images de vidéosurveillance ne sont plus super pixélisées ou à moitié embrouillées comme dans le temps, quand on ne pouvait pas faire la différence entre Youppi et le bonhomme Carnaval. (p.71)

Nos visages se rapprochent doucement, sans que nos yeux se lâchent, puis je ferme lentement mes paupières, juste avant que mes lèvres touchent les siennes. (p.108)


jeudi 15 février 2024

Entrevue avec Stéphane Migneault


 Crédit photo : Facebook

Biographie

Stéphane Migneault est psychologue, conférencier, formateur et auteur. Il pratique la psychothérapie en bureau privé à Québec; il possède 20 ans d’expérience comme psychothérapeute. Il offre aussi de la supervision clinique à des professionnels de la santé mentale. En dehors de ses activités cliniques, il anime des conférences en milieu de travail pour contribuer à la prévention des problèmes de santé psychologique. Une des ses conférences portent sur un sujet qui lui tient particulièrement à cœur : la théorie des types psychologiques. Il a d’ailleurs écrit un livre sur le sujet : Sympathique : comment communiquer avec les 16 types de personnalité, publié chez Septembre éditeur inc. Stéphane Migneault donne aussi de la formation à des professionnels de la santé mentale de diverses régions (Québec, France, Guadeloupe, etc.). Enfin, il a été chargé de cours à l'Université du Québec à Trois-Rivières en 2008. Comme auteur et conférencier, il est apprécié pour sa simplicité, son sens de la pédagogie et ses conseils pratiques.

Crédit : Sympathique – Septembre éditeur

Questions

D’où vous vient votre intérêt pour la psychologie?

Très bonne question. Je me rappelle une expérience qui a semé en moi l’idée de devenir psychologue.

Quand j’étais en 2e secondaire, il y avait dans ma classe une première de classe. Elle était introvertie, timide et studieuse. L'année suivante, en 3e secondaire, elle était avec moi dans le cours de mathématique. Un jour, j’ai vu sa note au 1er examen: 72%. J’étais étonné et lui ai fait part.

Elle m’a raconté qu’elle traversait une période difficile: ses parents venaient de se séparer, elle était en conflit avec sa mère (avec qui elle cohabitait), et son frère lui tombait sur les nerfs, etc. Je l’ai écoutée attentivement. J’ai trouvé formidable d’avoir accès au monde intérieur d’une personne : ses émotions, ses pensées, etc. Je n’ai d’ailleurs jamais oublié le sentiment que j’ai ressenti à ce moment. C’est alors que l’idée de devenir psychologue m’est venu en tête. Cette idée ne m’a pas lâché, même si d’autres domaines m’intéressaient beaucoup.

Quelles ont été vos inspirations pour l’écriture de Sympathique?

Pour la portion théorique, j’ai lu plusieurs livres et carnets sur le sujet. Pour ce qui est des exemples racontés dans le livre, je me suis inspiré de plusieurs personnes :

·         Un ancien voisin qui était professeur (il nous parlait parfois de son travail)

·         Un ami qui a déjà été directeur d’une école

·         Des collègues et ami.e.s.

·         Des anecdotes personnelles ou des anecdotes racontées par des collègues

·         Mes observations personnelles et professionnelles

·         Etc.

Quels défis avez-vous rencontrés pendant l’écriture de Sympathique?

Le 1er septembre 2023, j'ai reçu les commentaires des éditrices au sujet de la version 1 de mon livre. Il y avait tellement de modifications à apporter et d'ajouts à faire que j'avais l'impression que je ne verrais pas la fin. Détail important: je disposais d'un mois seulement pour remettre la version 2. En parallèle, j'avais d'autres engagements professionnels que je souhaitais respecter.

Bref, en septembre, j'ai vécu un découragement que je n'avais pas ressenti auparavant. J'ai demandé deux jours supplémentaires (un weekend complet) afin de terminer le travail de réécriture. Ainsi, à force de persévérer, j'ai fini pas passer au travers du manuscrit. Ces efforts en ont valu la peine : la version 2 était nettement meilleure que la version 1. Et la version finale, quant à elle, était encore meilleure. Les éditrices m’ont fait des suggestions très pertinentes. Je me compte chanceux d’avoir pu travailler avec cette maison d’édition.

Comment avez-vous choisi les exemples pour décrire les 16 types de personnalité?

Dans le livre, je présente les pôles opposés sur les 4 dimensions de la personnalité :

1)      La direction de l’attention (introversion vs extraversion)

2)      La manière de recueillir l’information (sensation vs intuition)

3)      La façon de prendre des décisions (thinking vs feeling)

4)      Le style de vie (jugement vs perception)

Les personnages des 4 grandes mises en situation représentent chacun un pôle (ou préférence) de chaque dimension. Exemple : Émilie est l’extravertie. Isabelle, l’introvertie. Et ainsi de suite.

Comme mentionné précédemment, je me suis inspiré de plusieurs personnes : ami.e.s, collègues, client.e.s, témoignages, etc. En ce qui concerne mes client.e.s, j’ai pris soin de modifier des détails pour respecter la confidentialité.

Selon vous, quelles sont les qualités d’un bon psychologue?

Je dirais l’empathie et le sens de l’analyse. La capacité d’adaptation aussi: chaque personne est unique; il importe de savoir adapter son approche aux besoins des gens.

J’ajouterais la curiosité. C’est elle qui nous pousse à suivre des formations et à nous perfectionner pour mieux servir les personnes qui nous consultent.

Quels sont vos prochains projets?

Comme j’aime beaucoup la rédaction, je prévois écrire de nouveaux billets de blogue et continuer de publier sur LinkedIn (je publie 2 fois par semaine sur ce réseau social).

J’ai un tête un projet de livre, mais je ne commencerai pas avant un an. Je veux cette année promouvoir Sympathique : comment communiquer avec les 16 types de personnalités. Jusqu’à présent, j’ai reçu de bons commentaires. Ça m’encourage à continuer de le faire connaître.

D’autres projets?

Confidence : j’aimerais concevoir un atelier en lien avec l’œuvre Le Petit Prince. Il me reste à clarifier un angle de traitement. À suivre!

 


mercredi 14 février 2024

Porter plainte de Léa Clermont-Dion

 

Publié chez Le Cheval d’août le 23 octobre 2023

224 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Agressée sexuellement par son patron à l’âge de dix-sept ans, Léa Clermont-Dion décide, près d’une décennie plus tard, de poursuivre l’agresseur en justice. Elle consignera son expérience dans son journal jusqu’au procès. Pendant ce temps, l’affaire Harvey Weinstein déclenche le mouvement #MeToo, et des millions de femmes dénoncent la culture du viol à visage découvert. La déposition criante de vérité de Porter plainte témoigne de la froide autorité du droit et des luttes des victimes de crimes sexuels, qui reprennent la parole qu’on leur a soustraite.

Mon avis

Je crois que c’est un livre que chaque humain devrait lire au moins une fois dans sa vie. Le sujet est sombre, mais essentiel. Même si vous n’avez pas subi une agression, il peut donner quelques pistes si vous connaissez une personne qui a vécu un tel événement. L’essai est du point de vue féminin, mais je serai curieuse de découvrir ce que les hommes en pensent.

Certains chapitres sont ardus surtout la partie qui concerne le procès. Je ne m’attendais pas à ce que cela soit aussi difficile pour la personne qui porte plainte. Cela permet au lecteur de mieux comprendre la situation. Ce n’est pas tout le monde qui a le courage de revivre l’événement une seconde fois et se faire contre-interroger à plusieurs reprises et de douter de sa propre parole. J’ai trouvé l’auteure courageuse de faire face à tout cela et de ne pas avoir nommé l’agresseur dans le livre. Parfois, je pense qu’on leur donne trop de visibilité, mais c’est possible que cela soit seulement mon avis.

Les sections sont courtes, alors vous pouvez reprendre votre souffle pendant les passages poignants. Je lis peu d’essais, mais après avoir vu plusieurs documentaires et des entrevues de Léa Clermont-Dion, je sentais que je devais me le procurer. Je vais sûrement donner davantage de chance à ce genre littéraire spécialement si le thème m’interpelle comme c’était le cas avec Porter plainte.  Je recommande d’être dans un bon état d’esprit avant de le lire, car le message risque de passer différemment.

L’essai mentionne surtout l’expérience de l’auteure, mais elle parle aussi de l’effet #MeToo qui s’est déroulé peu de temps avant qu’elle dénonce son agresseur aux policiers. C'est un événement qui est d’une importance capitale pour ceux qui ont vécu une agression.

Extraits

Je m’efforce de m’intéresser à l’intrigue de Bonjour tristesse, qui se déroule dans une magnifique villa au bord de la Méditerranée. J’ai beau essayer, la lourdeur bourgeoise de ce roman me fait rire. Je ne suis pas émue. Je visualise le procès à venir, appréhende toutes sortes de scénarios catastrophes, m’imagine mon agresseur, sa vie dévastée. Je doute de ma décision, puis je ne doute plus. (p.14)

Dans les années quarante, on parlait couramment de « droit de cuissage ». Les puissants sévissaient et s’appropriaient le corps des femmes, un article dont on pouvait disposer à sa guise. (p.18)

« Même sans blessures physiques graves, une agression sexuelle peut laisser des blessures psychologiques importantes pouvant prendre toute une vie pour guérir. » (p.61)

Le 14 octobre, une des dénonciatrices d’Harvey Weinstein, l’actrice Alyssa Milano, a repris sur Twitter la campagne #MeToo, invitant les femmes à faire part de leurs expériences des violences sexuelles pour sensibiliser la population à l’ampleur du problème. (p.67)

En usant de son autorité, appuyé par les policiers et les juges, Weinstein a bâti au fil des années une structure qui perpétuait les abus sexuels sur des personnes vulnérables. (p.114)


samedi 10 février 2024

Rétro Love de Julie Rivard

 

Publié chez les éditions Hugo Roman le 7 février 2024

328 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Quand Élie monte dans un train, à Chicago, elle ne s’attend à rien de plus que de regagner le Limoilou de son enfance pour y visiter sa famille. Or, à la suite de violentes turbulences durant le trajet, la célibataire dans la trentaine bascule dans une aventure où sa vision de la vie et les codes de séduction qu’elle connaît étonnent grandement les gens qui croisent sa route. Ceci la placera dans des situations cocasses, fâcheuses ou carrément compromettantes.

Dans cette nouvelle réalité, elle fera la rencontre de deux hommes aux attraits et aux caractères opposés qui sauront l’émouvoir chacun à leur façon. La pétillante architecte informatique réussira-t-elle à se persuader de réintégrer sa vie d’autrefois?

Mon avis

Bien que le voyage dans le temps soit un thème utilisé à maintes reprises dans les films, j’ai trouvé l’idée rafraîchissante si je me dis à la tournure que l’auteure a prise. Ce n’est pas le genre de films que j’ai souvent regardé, alors je ne peux pas vraiment comparer, mais les personnages sont originaux et attachants.

Je donne mon étoile du match à Élie qui se sent dépaysée dans les premiers chapitres, mais elle s'intègre à un monde qu’elle n’a jamais connu. J’admire les personnages féminins qui se prennent en main au lieu de se lamenter et c’est le cas d’Élie.  Elle aurait pu rester dans la rue et se plaindre, mais au lieu de cela, elle fait des recherches pour revenir à son époque. Je vous laisse découvrir si cela fonctionne. J’ai bien aimé les parallèles entre 2023 et les années 1960, j’ai lu peu de livres qui se déroulaient pendant cette période, alors j’ai trouvé l’idée rafraîchissante.

Je sais que plusieurs n’apprécient pas les triangles amoureux, mais à part quelques paragraphes, ce n’est pas le thème le plus présent. Je dirais que c’est davantage la recherche de soi, le sujet qui m’intéresse le plus dans la romance. Les deux protagonistes sont différents et chacun possède des qualités et les défauts. Difficile de choisir, mais je comprends les dilemmes de Élie.

Je n’ai pas eu l’impression de parcourir un livre de 300 pages. Certains chapitres sont plus lents, mais les enquêtes d’Élie m’ont intriguée que je n’ai pas vu le temps s'écouler pendant ma lecture. Si vous aimez la romance, je vous le recommande. Je ne connaissais pas l’écriture de l’auteure avant de lire ce livre et je trouve que c’est l'occasion ou jamais.

Extraits

J’ai regardé un film pathétique de Jennifer Lopez et je regrette amèrement les cent douze minutes perdues dans l’abysse infini de cette nullité hollywoodienne. (p.14)

Si on est bel et bien dans les années soixante, tout le monde fume et c’est moi l’extra-terrestre. Je bredouille quelques excuses qu’il finit par accepter. (p.46)

Le lustre-creme Lotion shampoo serait le préféré de quatre vedettes hollywoodiennes sur cinq, dont Joan Collins et Marilyn Monroe. Vendu! Tandis que je parcours les allées de la pharmacie de quartier, j’en profite pour étudier la démarche et l’attitude de la clientèle. (p.60)

J’envie leur innocence et leur émerveillement face à ces nouvelles découvertes. J’ai l’impression de leur raconter un roman fabuleux que j’aimerais n’avoir jamais lu pour pouvoir en tourner la première page et revivre le coup de foudre littéraire. (p.197)

Mon entrevue avec l'auteure 


jeudi 8 février 2024

Entrevue avec Lily Thibeault

 

Crédit : Facebook

Biographie

Lily Thibeault est née à Grand-Mère et vit à Montréal. Comédienne, enseignante et scénariste, elle est également l’autrice du recueil de poésie il(s), paru en 2022. Elle est la créatrice, scénariste et animatrice de Mon guide sexu, un balado d’éducation à la sexualité réalisé spécialement pour les enfants du primaire (diffusé sur OHDIO). Dans le cœur des koalas est son premier album aux Éditions de La Bagnole. Avec ce projet, elle se donne pour mission de rejoindre les enfants qui se sentent seuls et qui vivent dans un environnement ne leur offrant pas tout le support dont ils auraient besoin. Elle prend d’ailleurs régulièrement la parole publiquement pour défendre les droits des enfants, notamment dans le cadre de son rôle d’ambassadrice au sein de la Fondation Marie-Vincent.

Crédit : Communiqué de presse de La Bagnole

Questions

Quelles ont été vos inspirations pour Dans le cœur des koalas?

J’ai eu envie de rejoindre les petits qui se reconnaissent moins dans les histoires les plus populaires. Si on devait vraiment choisir une inspiration, je dirais « Rémi sans famille », en ce sens où cette référence me permettait de faire comprendre ce que je souhaitais faire avec ce propos qui peut sembler très triste au départ.

Quels défis avez-vous rencontrés pendant la création de l’album?

Très peu, le plus grand défi était d’apprendre qu’on allait devoir décaler la date de parution car on attendait les livres avec impatience !!

Quels conseils donneriez-vous à un auteur qui souhaiterait écrire pour les enfants?

D’écrire avec le cœur.

Quels ont été les points positifs de travailler sur un livre avec un illustrateur?

Francis a cette sensibilité très particulière qui fait en sorte qu’il arrive à comprendre et ressentir parfaitement les émotions présentes dans mes mots (et parfois même entre les lignes !) et il a un talent absolument époustouflant pour les illustrer avec délicatesse et sensibilité. Je n’aurais pas pu faire ce projet sans lui.

Est-ce que vous écoutez de la musique lorsque vous êtes dans la phase création d’un projet? Si oui, avez-vous une chanson fétiche?

Non ! J’ai grandement besoin de silence !

Quels sont les prochains projets?

D’autres livres jeunesse aux Éditions La Bagnole et un essai. À suivre…!

 


mercredi 7 février 2024

Sympathique – Comment communiquer avec les 16 types de personnalité de Stéphane Migneault

 

Publié chez Septembre Éditeur le 18 janvier 2024

160 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Comment peut-on mieux communiquer et travailler avec les autres si l’on ne se connait pas soi-même et si l’on ne saisit pas la personnalité de notre interlocuteur? Dans ce livre, l’auteur propose une grille d’analyse de la personnalité : la théorie des types psychologiques. Avec pédagogie, il vous fera découvrir quatre dimensions de la personnalité et leurs polarités (ex. : extraversion-introversion). Plusieurs exemples et anecdotes agrémentent la lecture et facilitent la compréhension des 16 types de personnalités. L’auteur en profite pour prodiguer des conseils pratiques et des pistes de développement personnel. Il aborde égale- ment des thèmes comme la carrière et le monde de la gestion, à la lumière de l’approche présentée. Ce livre est l’occasion de mieux vous connaitre, d’apprécier les différences de personnalité, d’acquérir des stratégies pour améliorer vos relations interpersonnelles et de devenir plus… sympathique !

Mon avis

Si vous êtes gestionnaire ou que vous gérez une entreprise, c’est une série à lire pour y découvrir de nouvelles astuces et mieux comprendre le monde de l’entrepreneuriat et de la gestion d’équipe. C’est le troisième livre que je lis dans la collection Les pros et je vous dirais que c’est mon préféré, car il me rejoint davantage.

Comme j’ai un intérêt pour la psychologie, j’ai apprécié chacune des 3 sections de l'oeuvre et j’ai pu reconnaître mes traits de personnalités sans que j'ai à remplir des testes et les exemples étaient détaillés. Cela m’a fait réaliser que l’écriture et être chroniqueuse étaient ce qui me correspondaient avec une petite touche qui me liait au métier d’adjointe, alors cela m’a rassuré sur mes choix.

Dans la première partie, l’auteur explique les bases avant de nous lancer dans le concret. Dans la deuxième, on y va plus en détail dans les 4 dimensions de la personnalité. Le livre se termine avec comment mettre en application l’information apprise dans le milieu de travail.

Je dirais que non seulement ce livre m’a donné quelques pistes pour mieux communiquer avec les autres, mais il m’a permis aussi de découvrir davantage sur moi.  Je vous le recommande chaudement.

Extraits

Les préférences opposées extraversion-introversion de la première dimension et jugement-perception de la quatrième dimension concernent davantage notre orientation envers le monde extérieur. D’un part, notre attention se dirige soit vers le monde extérieur (extraversion), soit vers notre monde intérieur (introversion). D’une part, notre style de vie dans ce monde extérieur est soit planifié (jugement) ou plus flexible (perception). (p.20)

 L'ISTJ est minutieux, organisé et fiable dans le contexte du travail et des organisations. Il est perçu comme plutôt sérieux, pragmatique et orienté vers les détails. Il se ressource seul ou en petit groupe. Sa préférence pour les sensations (s) le rend attentif aux choses concrètes et aux faits. (p.23) 

Avec les intuitifs, il peut être judicieux de montrer la Big picture, d'offrir une vue d'ensemble. Évitez de vous perdre dans les détails. Au besoin, l'intuitif vous les demandera. (p.73)

Les différences entre le bureau de Julien (J) et celui de Pierre (P) sautent aux yeux. Le bureau de Julien (J) est en ordre. Tout est à sa place; les livres dans la bibliothèque, ses dossiers dans un classeur, les crayons dans un boitier, etc. À son domicile, c'est souvent lui qui s'occupe de mettre de l'ordre . (p.113)

Amélie se sent différente de ses collègues, d'où son expression extraterrestre. Elle a du mal à s'adapter à la bureaucratie et à certaines procédures qu'elle trouve aberrante. D'ailleurs, on lui a reproché plusieurs fois de ne pas les respecter. Elle apprécie peu les tâches répétitives. Depuis qu'elle travaille comme adjointe, cette travailleuse se sent plus fatiguée. La plupart de ses tâches ont peu de sens pour elle et lui demandent des efforts, comme si elle devait écrire avec sa main non dominante toute la journée. (p.136) 



mardi 6 février 2024

Game Night – Briser la glace de Mc Angers


Publié chez Saint Jean éditeur le 24 janvier 2024

281 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Une romance sportive remplie de frissons et de soupirs. Une incursion torride dans les coulisses du hockey !

Andie Collins réalise enfin son rêve : elle devient la première arbitre féminine de la Fédération nationale de hockey. Sous la loupe des médias (et de quelques détracteurs), elle se promet d’être à la hauteur du défi. Rien ne doit la détourner de ses ambitions. Surtout pas l’amour !

Mais ça, c’était avant de tomber sur Riley Bennett, le sublime ailier droit des Blizzards de Montréal…

Marquée par un traumatisme passé, Andie ne laissera pas facilement libre cours à ses sentiments envers Riley. De son côté, le jeune homme est conscient que ce lourd secret qui pèse sur son existence pourrait bien faire fuir la belle arbitre.

Comment aspirer au bonheur quand la peur de souffrir gâche tout ? Comment surmonter ses craintes et… briser la glace ?

Mon avis

Comme je regarde ce qui se fait aussi du côté anglophone, je me suis dit enfin, on a une série de romance qui se déroule dans le hockey. Le sport est un thème populaire dans la littérature anglaise, mais j’en ai vu peu à part la trilogie Promets-moi de Sandra Verilli. D’ailleurs, si vous avez aimé la série de Sandra, cela sera le cas avec celle-ci, bien que le style diffère.

Dans la série Game Night, les équipes sont fictives, mais l’ambiance est palpable. Toutefois, vous n’avez pas à être amateur de ce sport pour apprécier l’histoire, on peut simplement apprécier la romance. Le hockey demeure en arrière-plan même un protagoniste est un joueur et l’autre est une arbitre. Je donne une étoile à l’auteure pour avoir eu cette idée, je ne crois pas qu’il y ait beaucoup de femmes arbitres dans la ligne nationale.

J’ai hésité avant de choisir mon personnage préféré, car les deux protagonistes ont plusieurs qualités, mais j’ai opté pour Riley, qui a fait preuve d’une patience exemplaire pour obtenir la confiance d’Andie. Je doute que beaucoup d’hommes aient été aussi persévérants et je pense que c’est une qualité qui manque de nos jours. Andie arrive pas loin derrière. Elle aurait pu m’énerver avec ses questionnements et son jeu de je te donne une chance, finalement non, mais ce n’est pas le cas. Plus on en découvre sur elle, plus on s’attache. 

Si je me fie au communiqué de presse, la série se déroule sur 4 tomes dans cette série et on va pouvoir les parcourir individuellement, mais par habitude, je recommande de commencer avec ce roman avant de poursuivre avec la suite, car plusieurs personnages reviennent et cela aide à bien connaître l’univers. Le deuxième va être écrit par Janney Devreault et comme j’aime déjà son écriture, j’ai bien hâte de le lire.

Extraits

La honte me rongeait. J’avais peur de le croiser quelque part et qu’il me ridiculise devant les autres. Il était tellement aimé, à la limite vénéré. Qui aurait-on cru ? La fille du coach Collins ou la star montante des Phantoms de Boston ? (p.12)

Ma mère est, sans aucun doute, ma plus grande fan. Je la remercie et je souris chaque fois qu’elle m’envoie ce genre de petit message. Elle le fait depuis cinq ans, après chacun de mes matchs. Qu’ils soient bons ou mauvais, elle est toujours fière de moi. Rien à voir avec mon père qui, lui, se manifeste lors de chaque défaite pour me rappeler à quel point je joue comme un pied. (p.39)

.. Et que j’avais besoin de quelqu’un comme Riley dans ma vie ? Je chasse cette pensée aussi rapidement qu’elle est venue. Je n’ai besoin de personne pour être heureuse. Ni d’amour pour avancer dans la vie. Riley a beaucoup avoir une fiche parfaite sur papier, il ne peut pas être l’homme de ma vie. (p.72)

J’aimerais tellement lui en parler. Avoir cette confiance en lui qui me permettrait de tout lui dire, de lui avouer. J’ai toujours eu l’habitude d’être inébranlable et forte. Avec lui, j’ai envie d’être moi. (p.121)

Ma chronique du premier tome de la trilogie Promets-moi de Sandra Verilli

 

samedi 3 février 2024

Dans le cœur des koalas de Lily Thibeault et illustré par Francis-William

 


Publié chez les éditions de la Bagnole le 8 février 2024

32 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Tom est souvent seul chez lui. Lorsqu'elle est là, sa maman ne veut pas jouer avec lui. Il est très excité de commencer l'école, il se pose tellement de questions ! Tom y trouvera plus que des réponses, il découvrira des sourires, des amis, des bras réconfortants ! Un livre conçu pour aider petits à développer leur empathie et pour certains, à se sentir moins seuls.

La vie devant toi Les albums illustrés aux couleurs des émotions, des questions, des joies et des peines des enfants qui grandissent. Thèmes abordés dans ce livre : l’'empathie – la solitude – l'épanouissement – les adultes de confiance

Mon avis

La 4e de couverture résume très bien l’histoire, mais je ne m’attendais pas à m’attacher à Tom. Lorsque j’étais plus jeune, j’ai vécu une phase  où j’aimais les koalas à cause d’une peluche que j’avais gagnée à la ronde. En parcourant les pages de cet album, je me suis souvenue de cette anecdote. Le livre est recommandé pour les 4 ans et plus et je le suggérais aussi aux parents. Je crois que chaque enfant vit une période où il se sent seul surtout dans ce monde où on vit à 100 à l’heure et qu’on manque de temps pour faire tout ce que l’on souhaite faire.

Ma partie préférée est lorsque Tom découvre l’eucalyptus, car un ami en partage avec lui. Cela m’a fait penser que si on demeure ouvert et qu’on donne une chance même si on est triste, la vie peut nous réserver des surprises. En plus, j’aime essayer de nouvelles recettes. C'est un point que j'ai en commun avec le protagoniste.

Si comme Tom, vous connaissez un enfant qui commence l’école, c’est une belle suggestion littéraire. Les dessins sont magnifiques et je crois que le jeune lecteur voudra le relire.

Extraits

Tom se sent souvent seul dans son arbre. Quand il se réveille et que sa maman est déjà partie, il trouve le temps long.

Tom n’avait jamais entendu ce mot avant. Il est curieux d’en apprendre davantage sur cette jolie plante. Alors il goûte..et se régale. C’est délicieux et en plus, c’est tout frais dans sa bouche. C’était donc ça la merveilleuse odeur dans la classe ! C’est la meilleure chose au monde !

 

 


Entrevue avec Marie-Ève Caplette

 


Merci à l'auteure pour m'avoir envoyé la photo 

Biographie 

Marie-Ève Caplette détient une maîtrise en nutrition de l’Université Laval et fait partie de l’Ordre professionnel des diététistes du Québec ainsi que des Diététistes du Canada. En plus d’avoir accumulé 10 ans d’expérience en pratique privée, elle est également conférencière et collabore avec de nombreux médias à la télé, à la radio et sur le Web. Sa mission est de faire rimer alimentation équilibrée et plaisir de manger, le tout dans la simplicité.

Questions

Pour votre dernier livre, pourquoi avez-vous décidé de vous concentrer sur des recettes pour le souper ?

Lorsque je parle avec mes clients et à mon entourage, le souper semble être le repas qui demande le plus de charge mentale. Le déjeuner est souvent plus simple et on a moins besoin de variété. Au dîner, plusieurs mangent les restes de la veille, mangent les repas de la caféteria au travail ou aiment préparer des sandwichs ou des salades repas. C’est donc le souper qui semble être le plus grand défi.

J’avais envie de proposer des solutions simples, des recettes rapides, santé et sans compromis au goût.

Puisque parfois on a le temps de cuisiner à l’avance et d’autres fois non, je propose différentes stratégies pour simplifier les soupers de semaine. Certaines semaines, afin de gagner du temps à l’heure du souper, je choisis de préparer des ingrédients à l’avance (chapitre 2 : Planifier les restes). D’autres fois, je préfère m’assurer d’avoir différents aliments en réserve à partir desquels j’improvise des recettes très simples (chapitre 1 : J’ai touski faut). J’aime aussi les recettes qui se cuisinent sur une plaque ou dans une casserole, car elles permettent de composer un repas complet et nutritif en quelques étapes seulement (chapitre 4 : Recettes tout-en-un). Mais ce que j’aime par-dessus tout, c’est d’avoir au congélo des repas que je peux sortir au gré de mes envies et des imprévus (chapitre 3 : Préparer à l’avance). Cette méthode m’aide à réduire mon stress au quotidien, car je sais que j’ai toujours sous la main des plats déjà prêts que je n’aurai qu’à réchauffer après une journée bien remplie. Finalement, pour les périodes où j’ai moins de temps ou d’énergie pour cuisiner, j’opte pour des recettes très faciles qui prennent peu de temps à préparer (chapitre 5 : Recettes express).

J’ai voulu rassembler ces 5 stratégies dans un seul livre afin de vous offrir variété, souplesse et polyvalence. Je varie mes stratégies en fonction du temps dont je dispose, de mon inspiration et de mon énergie. Je vous invite à faire de même.

En tant que nutritionniste, quels conseils donnez-vous le plus souvent à vos clients ?

Ma clientèle est principalement composée de femmes ayant fait plusieurs diètes dans le passé, qui veulent bien se nourrir tout en s’éloignant de la culture des diètes. Ainsi, un thème récurrent est d’apprendre à écouter les signaux de notre corps plutôt que d’essayer d’avoir le contrôle. De comprendre nos besoins et de les honorer. D’apprendre à manger avec curiosité, sans culpabilité.  

Est-ce qu’il y a une recette en particulier que vous auriez aimé ajouter dans votre dernier livre, mais que vous avez dû laisser tomber ?

Oui ! Écrire un livre de recettes, c’est un long processus et le manuscrit est continuellement en changement. J’aurais aimé, dans le chapitre 2, proposer une recette à faire à l’avance qui se décline en 4 recettes différentes. Malheureusement, faute de temps, 2 des 4 recettes (le tofu mariné et le saumon grillé) sont déclinées en 3 recettes différentes. J’aurais eu de l’inspiration pour beaucoup plus. En espérant que les lecteurs s’inspirent du concept de cuisiner un aliment à l’avance pour ensuite l’intégrer dans une de leurs recettes préférées.

Quels défis avez-vous rencontrés pendant la création de votre premier livre publié en 2021 ? 

Des défis et des péripéties, il y en a plein ! Une cocotte complètement cramée, des allers-retours à l’épicerie parce qu’il manque un ingrédient, des petits dégâts ici et là… Aussi, puisque je cuisine toutes les recettes moi-même et vis seule, j’ai dû m’acheter beaucoup de plats hermétiques et c’était un défi de ne rien gaspiller. J’ai fait plusieurs soupers d’amis et heureusement que j’ai un grand congélateur ;)

Comment choisissez-vous vos recettes ? Est-ce qu’il y a beaucoup d’essais-erreurs ?

Je garde toujours en tête ma ligne directrice : je veux que mes recettes soient nutritives, savoureuses et simples. Quand je teste mes recettes, presque à chaque fois, je fais des ajustements. Mais c’est très rare que la recette ne fonctionne pas du tout. 

Quels sont vos prochains projets ?

Je viens tout juste de lancer ma formation en ligne « planifier ses repas simplement », qui est la continuité du livre pour ceux qui désirent plus d’inspiration, des menus et ma méthode étape par étape pour planifier mes repas. Je poursuis aussi avec mon programme d’accompagnement « Bien manger, simplement » , qui a lieu 3 fois par année. Plusieurs conférences sont prévues en 2024, ainsi que de belles collaborations sur les médias sociaux dans le but d’aider les gens à bien manger tout en simplifiant leur quotidien.


 


L’étrangère de Sonia Alain

  Publié chez les éditeurs Réunis le 20 novembre 2024 344 pages Lu en format papier 4 e de couverture Constantinople, hiver 986. ...