Biographie
Née à Montréal d’un père italien et d’une mère québécoise, Claudine
Rongione a développé la passion de raconter des histoires très tôt. Après des
études en lettres au cégep, puis en scénarisation cinématographique à l’UQAM,
elle effectue un changement de carrière et devient alors infirmière en
néonatologie et périnatalité. Animée par les anecdotes que sa grand-mère lui
racontait sur son pays natal et par l’amour de l’écriture, elle décide de prendre
la plume et publie son premier roman en 2016.
Crédit : Claudine
Rongione - Les Éditeurs réunis (lesediteursreunis.com)
Questions
D’où vous vient votre intérêt
pour l’histoire?
Depuis mon jeune âge, ma grand-mère paternelle me racontait des anecdotes
et des événements de sa vie et de son entourage. Elle avait un don pour analyser
l’humain. Elle vivait les émotions
fortes, me parlait des personnalités complexes et analysait les relations
difficiles. Et l’amour… toujours!
L’amour de l’homme, l’amour de la famille, l’amour des enfants, l’amour de
l’Italie!
Ce qui m’a grandement inspiré pour mon histoire. Il ne s’agit pas de l’histoire d’amour de mes
grands-parents qui y est racontée, mais j’aime à croire qu’il y a un peu, ici
et là, un peu d’elle à travers les pages.
Je suis partie avec l’idée que je voulais parler des deuils et comment,
selon la personnalité, chaque personnage y ferait face. Plusieurs thèmes étaient importants pour
moi, dont la résilience.
Ensuite, je voulais explorer le principe que, dans la vie, nos désirs et
nos passions peuvent influencer nos choix et nos attitudes, mais ils ont
surtout, des impacts majeurs quand on tente de les assouvir.
Et le fait d’être infirmière a influencé ma vision que j’avais du milieu hospitalier. La psychiatrie m’a toujours grandement fasciné. Le comportement humain, le psychique et ses enjeux sont intéressants à exploiter dans un récit.
Pourquoi avoir choisi d’écrire
un roman qui se déroule pendant l’entre-deux-guerres?
Cette période m’a toujours intéressée. Elle est riche en développement autant au niveau de la technologie, de l’industrie et des inventions spectaculaires. Par contre, c’est une époque difficile. Surmonter l’horreur, combattre la pauvreté et défier la société ne sont que l’arrière-plan de belles histoires. L’humain est au centre de tous ces enjeux mondiaux et cela permet d’alimenter mon imaginaire.
Quels conseils donneriez-vous
à un nouvel auteur?
Écrire. Toujours écrire, même pour
soi : un journal, un carnet de voyage, une histoire… Et surtout, se faire confiance! Facile à dire, vous direz… mais c’est
essentiel!
Et ensuite, il est très important d’avoir un ou des lecteurs. Il faut demeurer ouvert aux critiques
constructives. Diversifier vos types de
lecteurs afin d’aller chercher l’avis de plusieurs personnes de votre entourage
pour ensuite cibler le lecteur type qui pourrait être le plus susceptible
d’aimer votre roman.
Toujours s’assurer d’un bon français et d’une bonne structure de
phrase. Mais ce n’est pas
l’essentiel. Il demeure important que
l’intrigue soit bien présente pour susciter l’intérêt.
Il faut alors cibler la maison d’édition adaptée au genre de votre roman.
Et attendre.
Ne faites pas l’erreur de l’envoyer à plusieurs en même temps, sinon vous
pourriez avoir de la difficulté à effectuer un choix.
Et si vous avez des refus… ne vous découragez surtout pas! Persévérer!
Retravaillez à nouveau votre texte, sans tout jeter aux poubelles et
recommencer. Et retournez-le.
Croyez en votre rêve… tout est possible!
Quels défis avez-vous
rencontrés pendant l’écriture du premier tome Des horizons incertains?
Le temps… Je travaille beaucoup et j’ai une vie de famille très
prenante. Mais quand on se passionne
pour l’écriture, chaque instant libre est susceptible de se transformer en
moment fructueux. Et défi relevé!
J’ai eu de la difficulté à restreindre mes pages. J’aurais pu écrire facilement un livre de 800
pages. J’ai dû faire et refaire
plusieurs révisions. Et défi relevé!
La pré-ménopause a envahi ma vie et l’insomnie était au rendez-vous, alors très souvent je me suis retrouvée à écrire la nuit. Mais défi plus ou moins relevé! Il y a tout de même des choses sur lesquelles nous n’avons aucun contrôle!
Avez-vous dû faire de la
recherche pour ce roman? Si oui, combien de temps cela vous a-t-il pris?
Oui, beaucoup. Au moins 2 ans de
recherche et 2 à 3 ans d’écriture. Je
crois qu’il est essentiel de faire des recherches poussées quand on écrit un
roman d’époque sinon le lecteur va très vite se rendre compte que ce ne peut
pas être plausible. C’est comme une mélodie avec de fausses notes.
Il faut considérer tous les aspects importants. Tout d’abord, j’ai fait beaucoup de lecture
sur la société au Québec en 1920, comment elle était composée, ses valeurs, les
rôles de chaque individu. Les relations
amoureuses entre un homme et une femme dans ces années-là, comparativement à
aujourd’hui, sont tout de même différentes.
L’homme pourvoyeur et la femme au foyer étaient loin de la Révolution
tranquille. De grands bouleversements sont survenus au cours du siècle, mais je
me devais de me renseigner sur les différents événements qui ont influencé les
sociétés québécoises et italiennes : le droit de vote des femmes, le
travail, le fascisme, le développement des hôpitaux, la religion, etc.
dans l’évolution de la psychiatrie : ses diagnostics, ses méthodes,
ses médicaments et ses interventions.
J’ai étudié le parcours d’Émilie Gamelin, de la Congrégation des Sœurs
de la Providence, qui a été à l’origine de la création de cet asile. J’ai visité la congrégation à Montréal et
j’ai pu consulter des entrevues et des archives. J’ai poussé mes recherches sur le
développement de l’Asile (son nombre de patients, du personnel, des sœurs,
etc.) pour chaque année de mon livre.
La majorité de mes recherches se sont consacrées sur la culture des oliviers et l’histoire de l’évolution de la psychiatrie. Quand on met les pieds dans les couloirs de l’hôpital Louis-H-Lafontaine (anciennement Asile St-Jean-de-Dieu), nous sommes témoins de la détresse humaine. J’ai répertorié plusieurs éléments
Toutes ces investigations m’ont permis d’écrire des scènes adaptées sur la réalité de l’époque. C’est ce qui rend le récit enrichissant.
Écoutez-vous de la musique
pendant que vous écrivez? Si oui, avez-vous une chanson fétiche?
Pas toujours. Cela dépend des
circonstances. Habituellement. j’écoute du classique comme musique de bruit de
fond. Parfois, je vais vers la musique
des années 80 (mes années d’adolescence!).
J’aime une variété de chanteurs et genres différents. De Aznavour à Elvis à Queen à Ginette Reno…
J’avoue que ma chanson fétiche est : l’hymne à l’amour d’Édith Piaf. Elle représente la passion et l’amour démesuré!
Quels sont vos prochains
projets?
J’ai presque terminé la correction du tome 2. Sa sortie est prévue à l’automne de cette
année.
Je travaille déjà à une possible suite…
Tant que mes personnages m’habiteront, j’aurai de belles histoires à
raconter.
Je ne m’arrêterai pas d’écrire et lorsque je prendrai ma retraite, mon
temps avantagera assurément la création d’autres projets.
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