lundi 26 février 2024

Des horizons incertains – À l’ombre de l’olivier de Claudine Rongione

 

Publié chez les éditeurs Réunis le 7 février 2024

397 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Italie, 1919. À la suite du décès tragique de sa mère, la jeune Rosalie Longo doit quitter sa famille pour se réfugier dans une région voisine, chez Fillippo, un oncle vivant en ermite et qu’elle connaît à peine. Peu à peu, Rosalie développera des liens avec les gens de son village d’adoption, dont Mirko, qui gère une plantation d’oliviers, et pour qui ses sentiments dépasseront bientôt la simple amitié. Malheureusement, leur amour se révèle impossible, car le jeune homme est destiné à la prêtrise.

Parallèlement, à Montréal, Dr Charles Paradis fait son entrée à l’Asile Saint-Jean de- Dieu, où il espère révolutionner la médecine et améliorer le sort de ses patients. Il devra cependant réussir à vaincre les vieilles mentalités et les préjugés de son propre milieu envers la maladie mentale. Devant la montée du fascisme en Italie, Rosalie, Mirko et leur famille respective décident de plier bagage pour aller s’établir à Montréal. Les destins de Charles, de Rosalie et de Mirko se retrouveront dès lors inéluctablement entrelacés. Mais les temps sont incertains et l’adversité semble les poursuivre sans relâche. Les nombreux défis auxquels ils devront faire face entraveront-ils l’amour et la passion qui grondent chacun dans leur coeur ?

Mon avis

C’est le premier bouquin que je lis de cette auteure et j’ai été impressionnée par la qualité de son écriture. J’ai noté quelques ressemblances avec Les étrangers d’ici de Marylène Pion, mais c’est surtout à cause du contexte historique. J’ai bien aimé que lire les aventures de Rosalie et du Dr. Paradis en parallèle. Comme il s’agit d’un premier tome, la majorité du livre sert à créer l’univers et connaître les personnages.

J’avoue que j’éprouvais un peu de difficulté à m’attacher à Charles au commencement, j’avais l’impression qu’il était un homme froid, mais j’ai décidé de lui donner une chance. Par contre, ce fut tout le contraire avec Rosalie qui est rapidement devenue par protagoniste favorite. Elle a vécu plus que sa part d'obtascles et elle demeure forte malgré tout. Elle ne se plaignait pas bien qu’elle s’est promenée d’une famille à l’autre. Tout au long du récit, j'espérais que sa vie s’améliore. Quant à Mirko, je l’appréciais au commencement, mais mon avis a évolué, car je n’ai pas aimé sa façon d’agir. Je vous laisse deviner la raison.

Je vous le recommande si vous êtes amateurs la romance historique. Aucun des personnages n’a un parcours parfait et c’est pour cela que je prenais peu de pauses. J’espérais découvrir comment les protagonistes allaient s’en sortir. On se plaint souvent du 21e siècle, je me dis que la vie était plus complexe à cette époque. Avec la fin de la Première Guerre mondiale et la tension juste avant la seconde, je doute que j’aie voulu vivre la même chose.

Si vous n’êtes pas amateur d’histoire, vous pourriez quand même apprécier le bouquin, car ce n’est pas le thème principal. Elle se trouve en arrière-plan et cela change de la romance contemporaine que j’ai l’habitude de lire. La romance ne prend pas autant de place qu’on pourrait l’imaginer. Elle n’ajoute qu’un baume à une époque éprouvante.

Extraits

Un mois s’était écoulé depuis les obsèques de sa mère et Rosalie demeurait avec sa petite sœur chez sa grand-mère comme un ermite à l’âme perdue. On lui ordonnait de rester à la maison sans s’aventurer au village. C’est en s’occupant du bébé, avec tante Fabiana, qu’elle arrivait à survivre au chagrin envahissant. Ses gestes devenaient de plus en plus automatiques dans un quotidien bien programmé. (p.35)

Laisse-lui du temps. Si c’est la fille de l’amie de ta mère, elle doit être habituée de vivre dans les mondanités. Elle est probablement programmée pour se taire et faire la belle! (p.103)

Elle avait de la difficulté à comprendre sa personnalité. Cela faisait quelques mois qu’elle était ici et elle n’avait pas réussi à entrer en contact avec lui d’une autre façon qu’à travers les obligations quotidiennes. Il était froid et distant, du moins avec elle. Elle le voyait sous un autre jour quand il interagissait, par exemple avec Mirko et Léo. Il avait un côté attendrissant, presque paternel. (p.119)

Elle relava la tête et s’accrocha avec audace à ses yeux. Contre toute attente, il se pencha soudainement pour baiser ses lèvres avec une vigueur presque inconvenante. Elle en fut agréablement surprise et une vague de sensations anima Rosalie au point qu’elle ne put retenir son corps, comme elle avait réussi à le faire la veille. (p.181)

Rosalie sentit les larmes perler à ses yeux, mais la noirceur l’empêchait de voir la triste lueur dans ceux de son ami. Elle se dégagea de la chaleur de son étreinte en s’éloignant lentement. Après une hésitation, elle s’engea dans l’allée de pierre, sans se retourner, trop bouleversée. Elle le laissa seul sous l’olivier. Il la regarda prendre la direction vers son avenir. (p.242)

Ma chronique Les étrangers d'ici de Marylène Pion 

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