samedi 25 mars 2023

Les étrangers d’ici de Marylène Pion

 


Publié chez les éditeurs Réunis le 22 mars 2023

352 pages

4e de couverture

Montréal, 1940.

Galileo et Giulia Rizzoli habitent dans le quartier de la Petite-Italie avec leurs cinq enfants, où ils tiennent une boulangerie qui leur permet de vivre modestement. Leur quotidien tranquille se voit un jour bouleversé quand des agents fédéraux débarquent chez eux pour arrêter Galileo et son fils aîné sans explication, laissant Giulia complètement atterrée. En plus de devoir s’occuper de la marmaille, la pauvre femme doit maintenant garder à flot la boulangerie à elle seule afin de ne pas se retrouver à la rue. Sans nouvelles des deux hommes pendant des semaines, puis des mois, la mère de famille est rongée par l’inquiétude.

Pour ajouter à son malheur, ses clients les plus fidèles évitent désormais son commerce, craignant d’être associés à un clan suspect, et même leurs amis semblent prendre leurs distances. La solitude et la peur sont au comble alors que les Rizzoli se sentent plus que jamais abandonnés dans le pays qui les a accueillis dix-huit ans auparavant. Après avoir vu leur rêve d’une vie nouvelle abruptement menacé, ces étrangers, pourtant bien intégrés dans leur communauté, pourront-ils encore garder espoir ?

Mon avis

Je remercie Caroline Bérubé pour le service presse et l’auteure pour le beau moment de lecture. Bien que la Deuxième Guerre mondiale soit une période qu’on retrouve souvent dans les romans historiques, Marylène Pion a choisi un angle que je ne connaissais pas avant d’ouvrir le livre. J'ignorais qu'il y avait ce type camps de détention au Canada. L’écrivaine a bien décrit les réactions des familles dont les membres y étaient enfermés sans obtenir de nouvelles pendant des mois.

Le bouquin parle surtout de la vie quotidienne de ceux qui doivent se débrouiller pour survivre, alors que le patriarche est absent et que l'argent manque. J’ai été stupéfaite de la résilience de la famille Rizzoli.  D’ailleurs, je n’arrive pas à choisir parmi 3 personnes à qui donner mon étoile du match. Giulia m’a impressionnée avec sa détermination pour faire tourner la boutique de son mari, alors qu’elle connaissait peu le métier de boulangère. La deuxième va à Felicia qui a aidé sa mère à s’occuper de son frère et ses deux sœurs, alors qu’elle devait entreprendre des études professionnelles. Tout comme sa mère, elle a fait un sacrifice et cela m’a touché. Je donne la troisième mention spéciale à Pio, le petit dernier qui ajoute de l’humour en ce moment sombre. C’est le personnage qui m’a fait le plus rire et il a fait fondre mon cœur tellement il était mignon avec ses réactions. Il essayait de jouer les grands garçons, alors qu’il n’a que 4 ans au début du livre.

J’ai noté que c’est les sentiments des différents personnages qui sont de l’avant dans ce roman, on y trouve les bons et les mauvais moments. J’ai aimé la diversité des âges, je crois que les lecteurs pourront s'attacher à l'un d'entre eux.  Pour moi, trois d'entre eux se sont démarqués, mais l’univers est très bien construit et riche. On sentait l’esprit de communauté avec les voisins surtout vers la fin. On voit que l’auteure s'est renseignée pour rendre le tout réaliste et c’est un autre détail que j’ai apprécié pendant ma lecture. J’ai noté une petite touche de romance aussi, ce qui est toujours un plus dans mon cas. Je vous le suggère si vous aimez l’histoire ou que vous souhaitez découvrir ce genre littéraire, vous n’allez pas être déçus.

Extraits

Enzo gaspillait aussi beaucoup trop de temps à la Casa d’Italie. Il aurait dû se préoccuper davantage de l’entreprise familiale et de son avenir que d’écouler ses journées avec ces personnes qui adhéraient d’un peu trop près la propagande de Benito Mussolini. (p.13)

Nous sommes au Canada maintenant, Enzo, dois je te le rappeler? D’ici quelques mois, ton Mussolini ne fera rien de mieux que de s’associer avec ce fou d’Hitler. Tu m’en reparleras. (p.37)

J’aimerais étudier en journalisme. Cette profession m’interpelle de plus en plus. Il me semble que je pourrais faire aussi bien que ce qui est publié dans les journaux que je lis depuis un moment déjà. (p.51)

Je suis partante! S’exclama Carmelle. Ma mère sera d’accord, c’est certain. L’autre jour, j’ai pris les p’tits chars avec cousine pour aller acheter des partitions de musique au magasin Archambault, au coin de Sainte-Catherine et de Saint-Denis. Elle me permettra d’y aller avec vous. (p.221)

Mon entrevue avec l'auteure 


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