Publié chez Le
Cheval d’août le 23 octobre 2023
224 pages
Lu en format
papier
4e
de couverture
Agressée
sexuellement par son patron à l’âge de dix-sept ans, Léa Clermont-Dion décide,
près d’une décennie plus tard, de poursuivre l’agresseur en justice. Elle
consignera son expérience dans son journal jusqu’au procès. Pendant ce temps,
l’affaire Harvey Weinstein déclenche le mouvement #MeToo, et des millions de
femmes dénoncent la culture du viol à visage découvert. La déposition criante
de vérité de Porter plainte témoigne de la froide autorité du droit et des
luttes des victimes de crimes sexuels, qui reprennent la parole qu’on leur a
soustraite.
Mon avis
Je crois que
c’est un livre que chaque humain devrait lire au moins une fois dans sa vie. Le
sujet est sombre, mais essentiel. Même si vous n’avez pas subi une agression,
il peut donner quelques pistes si vous connaissez une personne qui a vécu un
tel événement. L’essai est du point de vue féminin, mais je serai curieuse de
découvrir ce que les hommes en pensent.
Certains
chapitres sont ardus surtout la partie qui concerne le procès. Je ne
m’attendais pas à ce que cela soit aussi difficile pour la personne qui porte
plainte. Cela permet au lecteur de mieux comprendre la situation. Ce n’est pas
tout le monde qui a le courage de revivre l’événement une seconde fois et se
faire contre-interroger à plusieurs reprises et de douter de sa propre parole.
J’ai trouvé l’auteure courageuse de faire face à tout cela et de ne pas avoir
nommé l’agresseur dans le livre. Parfois, je pense qu’on leur donne trop de
visibilité, mais c’est possible que cela soit seulement mon avis.
Les sections sont
courtes, alors vous pouvez reprendre votre souffle pendant les passages
poignants. Je lis peu d’essais, mais après avoir vu plusieurs documentaires et des
entrevues de Léa Clermont-Dion, je sentais que je devais me le procurer. Je
vais sûrement donner davantage de chance à ce genre littéraire spécialement si
le thème m’interpelle comme c’était le cas avec Porter plainte. Je recommande d’être dans un bon état d’esprit
avant de le lire, car le message risque de passer différemment.
L’essai mentionne
surtout l’expérience de l’auteure, mais elle parle aussi de l’effet #MeToo qui
s’est déroulé peu de temps avant qu’elle dénonce son agresseur aux policiers. C'est
un événement qui est d’une importance capitale pour ceux qui ont vécu une
agression.
Extraits
Je m’efforce de
m’intéresser à l’intrigue de Bonjour tristesse, qui se déroule dans une
magnifique villa au bord de la Méditerranée. J’ai beau essayer, la lourdeur
bourgeoise de ce roman me fait rire. Je ne suis pas émue. Je visualise le
procès à venir, appréhende toutes sortes de scénarios catastrophes, m’imagine
mon agresseur, sa vie dévastée. Je doute de ma décision, puis je ne doute plus.
(p.14)
Dans les années
quarante, on parlait couramment de « droit de cuissage ». Les puissants
sévissaient et s’appropriaient le corps des femmes, un article dont on pouvait
disposer à sa guise. (p.18)
« Même sans blessures physiques graves, une
agression sexuelle peut laisser des blessures psychologiques importantes
pouvant prendre toute une vie pour guérir. » (p.61)
Le 14 octobre,
une des dénonciatrices d’Harvey Weinstein, l’actrice Alyssa Milano, a repris
sur Twitter la campagne #MeToo, invitant les femmes à faire part de leurs
expériences des violences sexuelles pour sensibiliser la population à l’ampleur
du problème. (p.67)
En usant de son
autorité, appuyé par les policiers et les juges, Weinstein a bâti au fil des
années une structure qui perpétuait les abus sexuels sur des personnes
vulnérables. (p.114)
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