Publié chez les
éditions Monarque le 2 août 2022
615 pages
4e
de couverture
Une archiviste,
Amandine de Pontrieux, découvre le manuscrit des Mémoires d’Agrippine la Jeune
dans les archives secrètes du Vatican. C’est un document dont la valeur est
inestimable, car il permet de connaître les arcanes du pouvoir du point de vue
de la femme la plus puissante qui ait jamais existé dans l’Empire romain.
Agrippine fut
l’arrière-petite-fille d’Auguste, la petite-fille de Tibère, la nièce et
l’épouse de Claude, la soeur de Caligula et la mère de Néron, tous empereurs
romains. Comment détourner la haine de Tibère, celui qui fit assassiner son
père ? Que faire pour ne pas susciter la colère ou les avances de son frère
débile, Caligula ? Coucher avec lui ? Le faire assassiner ?
Mon avis
Tout d’abord, je
tiens à remercier l’auteur pour le service presse et pour le merveilleux moment
de lecture. Compte tenu du nombre de pages, j’ai passé environ 5 jours en
compagnie d’Agrippine, un personnage historique que je ne connaissais pas avant
de découvrir ce livre. D’ailleurs, je le recommande spécialement aux amateurs
d’histoire, car il comporte énormément de détails et je crois que c’est le
public cible pour cette œuvre. Heureusement, j’en fais partie et j’ai apprécié
ma lecture puisque qu'on n'étudiait pas l’époque romaine en détail.
Je pense que
l’auteur a bien choisi son sujet. J’ai entendu parler de Caligula, le frère de
la protagoniste, mais je n’ai pas le souvenir d’une mention de Agrippine. J’ai
une admiration pour Cléopâtre depuis mon enfance, mais je ne savais pas qu’une
autre femme quelques années plus tard a été aussi sinon plus importante dans le
monde politique. Elle était liée aux empereurs de Rome sur plusieurs
générations et j’ai rarement vu une femme autant déterminée. Est-ce qu’elle
souhaitait devenir impératrice ? On pourrait avoir des doutes, mais elle a
tout fait pour que son fils prenne le pouvoir. Cette obsession a possiblement causé sa perte. Si vous aimez
les récits de trahison et de complot, vous allez adorer cette œuvre.
J’ai apprécié que
les chapitres soient courts malgré la densité du roman, cela me donnait
l’impression d’avancer dans ma lecture. Par contre, je trouve que la partie qui
se déroule en 2018 avec Amandine ralentissait le rythme. Je comprends sa
présence au début de l’histoire pour la mise en contexte, mais pour la suite,
j’ai éprouvé de la difficulté à m’attacher à elle. C’est vraiment Agrippine et Alevia,
une affranchie qui ont retenu mon attention. J’ai noté la présence de Caligula,
qui bien qu’il ait été un empereur sanguinaire, a marqué la période romaine à
tout jamais.
L’auteur a encore
une fois fait un travail remarquable de recherche d'autant plus que cette
période comportait plusieurs personnages avec des noms similaires. D’ailleurs,
je le remercie pour la mention au début pour mettre le lecteur en contexte et
pour le lexique à la fin. Cela m’a permis de mieux apprécier ma lecture.
Extraits
Comment Rome
réagit-elle à l’annonce du mariage entre Cléopâtre et Marc Antoine, l’enfant
chéri du peuple romain ? Avec indifférence. Basée sur le droit
pharaonique, cette union n’avait aucun fondement légal dans la République
romaine. N’était-il pas usuel qu’un conquérant romain accapare les reines des
pays soumis ? N’était-ce pas la façon dont le Divin Jules avait traité la
même Cléopâtre ? (p.21)
Depuis la nuit
des temps, des hommes avaient écrit l’Histoire. Ils avaient raconté les vies
des hommes, escomptant que celle des femmes n’avait aucun intérêt. Ils se
remémoraient leur existence dans les plus infimes détails, certains même forts
insignifiants, présentées épisodiquement dans ces récits, dans ces récits, dans
le seul but de souligner tel trait positif ou telle tare de celui dont on
relatait la destinée. Elles servaient d’accessoires dans la narration. (p.88)
Perpétuellement
mineure à cause de son sexe selon les lois en vigueur, interdite de signer
elle-même des contrats quoiqu’elle pût jouir éventuellement du jus trium
liberorum, il était possible à une femme d’exister sans qu’on le sache.
(p.122)
Le même intérêt
que les pensées les plus secrètes de Marilyn Monroe, monsieur ! Les gens
désirant sauvegarder l’image de John Kennedy ont monté de toutes pièces cette
image de pauvre enamourée en pleine déroute psychologique. Sait-on pourquoi
elle était ivre lors de sa performance mémorable ? S’est-elle saoulée
seule, comme une grande fille, ou l’a-t-on aidée, encouragée en ce sens ?
(p.170)
C’était le prix à
payer pour aspirer au pouvoir suprême. Surtout à cette époque. La vie comptait
peu pour les Romains. Il n’y avait pas que les esclaves et les prisonniers de
guerre qui succombaient sous le glaive du conquérant. Ceux qui espéraient
s’élever au même niveau que les César, les Auguste ou les Claude risquaient de
sentir la froideur d’une lame sur leur gorge. (p.389)
Mon entrevue avec l'auteurMa chronique de Cléopâtre de Sonia Alain