mercredi 28 avril 2021

Entrevue avec Claudia Larochelle

Biographie

Claudia Larochelle est à la fois journaliste, animatrice et autrice. Après avoir été quelques années à la barre de l’émission LIRE sur ICI ARTV, elle sera de nouveau à l’animation d’une nouvelle émission littéraire diffusée sur Savoir Médias à compter de juin 2021. Claudia à la page devient donc la seule émission littéraire du paysage télévisuel québécois. En plus de collaborer chaque semaine depuis 2019 à l'émission Plus on est de fous plus on lit sur ICI Radio-Canada Première, elle signe aussi régulièrement des textes dans Elle Québec et Les Libraires. On peut aussi lire chaque semaine ses chroniques en ligne sur Avenues.ca.

Crédit : https://agencerbl.com/talents/claudia-larochelle/

Questions

Qu’est-ce qui t’a motivé à aller vers le métier de chroniqueuse littéraire?

C’est venu tout naturellement après des années à travailler comme journaliste généraliste et comme autrice. C’est une convergence de passions.

Quel(le) auteur(e) recommandes-tu le plus souvent et pourquoi?

Ça change, ça varie, dépendamment à qui je m’adresse, d’après les goûts de la personne ou du lectorat, avec un penchant pour les écrivaines québécoises.

Que penses-tu du phénomène Booktube/Booktagram qui prend de l’ampleur sur les réseaux sociaux depuis quelque temps?

Plus on parle de livres, mieux la littérature se porte. Je le fais à ma manière, tu le fais à la tienne, tout le monde y met son cœur et ses tripes et personne n’en devient riche financièrement... En autant que ce soit fait de bonne foi, je n’ai rien contre, au contraire.

Quelles sont tes inspirations lorsque tu écris des livres jeunesse?

Mes enfants, ceux des autres, leurs amours, leurs angoisses, leurs fascinations, leurs chichis, leur époque… Les mots et illustrations de celles et ceux que j’admire m’inspirent aussi. Il faut lire les autres pour écrire, je pense.

Selon toi, quelle est la plus grande différence entre écrire pour les enfants et les adultes?

La réception. Les jeunes aiment ou n’aiment pas et le font savoir sans détour et sans ménagement. Ils sont le meilleur baromètre qui soit.

Quels sont tes prochains projets? 

Une nouvelle émission littéraire à la télé, un balado sur un crime non-résolu, un nouvel album de la doudou à l’automne, d’autres durant l’année 2022, des produits dérivés comme la peluche, des jeux… , un roman pour adultes que je réussirai peut-être à finir avant que mes enfants se marient!

Pour joindre l'auteure 

Ma chronique sur Les bonnes filles plantent des fleurs au printemps

Les Winchester – Tome 2 : Sous l’emprise de John Smith d’Audree McNicoll


Publié le 21 novembre 2020

333 pages

4e de couverture

 L’amour l’emportera-t-il sur la haine? LONDRES, ANGLETERRE, 1758 La vie de Marion Prettygrew est chamboulée du tout au tout lorsqu’un dénommé, John Smith se présente chez elle pour lui annoncer qu’elle doit rembourser la dette de son père disparu.

Ce n’est pas de l’argent qu’il exige d’elle, mais plutôt de détruire l’homme qu’elle désire secrètement depuis toujours, Eugène Winchester. Lui-même menacé, Eugène découvrira que la femme qu’il s’acharne à éviter, détient la clé du mystère. Ensemble, ils devront déjouer les plans d’un homme qui n’a qu’un seul but, obtenir justice. Un maître chanteur. Deux cibles. Arriveront-ils à se libérer de son emprise?

Mon avis

Je n’ai que du bien à dire à propos de cette nouvelle auteure qui a maintenant publié deux romans et le troisième sort en juin. J’ai souvent entendu des préjugés concernant les écrivains auto publiés et je l’aurais regretté si je ne m’étais pas fié à mon instinct. Elle a fait un travail remarquable pour cette série et je n’avais pas l’impression de lire un premier jet. La couverture a changé depuis mon achat, mais j’ai une préférence pour la première. Si vous avez vu les deux, j’aimerais savoir votre avis en commentaire.

Cette fois-ci, l’histoire tourne surtout autour des sentiments et de l’intrigue. J’ai noté que le côté historique est moins présent (à l’exception du vocabulaire et des endroits où l'action se déroule), mais je l’ai autant apprécié que le premier tome.  Si j’avais choisi entre les deux frères Winchester, je dirais que c’est Eugène, mon favori.  Il possède un côté rebelle, mais moins que son frère. Il semble plus stable et digne de confiance. Ne vous trompez pas, j’aime bien Lincoln, mais Eugène me rejoint plus avec sa personnalité.

Je recommanderais ce livre si vous adoré la romance parce qu’il s’agit du thème principal de l’histoire. Marion se retrouve coincée par un homme pas vraiment fréquentable. D’ailleurs, cela m’a fait un peu penser au triangle : Séraphin, Alexis et Donalda. Je vous laisse découvrir, si cela se termine mieux pour Marion. Marion est une femme assez têtue et c’est ce que j’ai apprécié chez elle.

Les chapitres sont courts, toutefois le roman demande de la concentration pour pouvoir bien suivre l’histoire et pour ne pas manquer de détails importants. Il n’est pas aussi riche que certaines romances historiques que j’ai lues, mais il vaut la peine de prendre le temps de bien le parcourir. C’est plus complexe que les romances contemporaines.

Si comme moi, vous aviez pensé que le fameux John Smith était le même qui se retrouve dans Pocahontas, ce n’est pas le cas.  Je ne vous divulguerais pas quelle est la véritable identité, mais sachez que c’est un personnage que j’ai adoré détester. Il a ajouté à l’histoire plus que je l’imaginais au début. Je n’ai pas ressenti de compassion pour lui puisqu’il est un trouduc, mais il apporte du mystère et rend l’intrigue intéressante.

Audree McNicoll est une écrivaine talentueuse et j’ai précommandé la finale de cette sublime trilogie. J’ai déjà hâte de la retrouver dans ses prochains projets. 

Ma chronique du premier tome 

 

dimanche 25 avril 2021

2 cerises sur mon sundae de Claudia Lupien

 


Publié chez Andara le 30 mars 2021

381 pages

4e de couverture


En tant qu’influenceuse Web particulièrement populaire, Magali reçoit régulièrement des cadeaux. C’est d’ailleurs ce qui lui permet de bien gagner sa vie !

Toutefois, le jour où elle réalise que certains d’entre eux proviennent d’un admirateur secret, elle tente de découvrir qui est cet amoureux anonyme qui se cache derrière d’étranges colis. Plus le temps passe, et plus le mystère s’épaissit.

À travers cette quête de vérité, Magali réalisera que l’image qu’elle a bâtie via son réseau social est plus fragile qu’elle le pensait et que sa vie publique et professionnelle ne lui fournit pas l’épanouissement souhaité.

Mon avis

Il s’agit de la troisième œuvre de cette auteure et blogueuse. J’ai remarqué qu’elle a un style d’écriture constant, un bon sens de l’humour et des personnages attachants. Toutefois, j’avoue que Hugo m’a déçu pendant un moment du livre. Cela est très possible que j’ai choisi le bord de Magali, car on entre facilement dans ses pensées, mais j’étais d’accord avec elle concernant cette situation. Je suis contente qu’elle ait pris la meilleure décision par la suite. Par contre, il demeure en 3e position de mes personnages favoris du roman.  Après Magali, c’est Arthur, son oncle qui lui a prêté son appartement pendant son absence. J’ai remarqué des ressemblances avec mon parrain. L’auteure a un don pour rendre les personnages réalistes. Le seul homme que j’ai aimé détester est Bryan. Je n’ai aucune compassion pour lui, mais il a son utilité. Je crois que c’est important que même s'il y en a un qui est détestable, il doit apporter quelque chose à l’histoire et c’est le cas cette fois-ci.

J’ai retrouvé un peu l’ambiance de Ma Bucket List de Sylvie G. J’ai noté des ressemblances entre les deux personnages principaux et Magali part en voyage même si dans ce cas-ci, ce n’est pas le thème central. J’ai d’ailleurs ressenti un petit pincement, car j’ai hâte de pouvoir repartir à la découverte du monde et revivre des sensations fortes autrement qu’en lisant.

Je m’attendais à ce que les réseaux sociaux soient très présents dans l’histoire en parcourant la 4e de couverture et je ne me suis pas trompée. Magali est une influenceuse, mais j’étais estomaquée qu’elle tenait à aviser ses admirateurs lorsqu’elle revenait à la maison ou qu’elle publiait une photo dès son réveil le matin. J’ai ressenti un malaise sûrement parce que j’essaie de bien doser pour éviter qu’ils prennent trop de place dans ma vie. Même si c’est dans un but lucratif, j’avais un pressentiment que cela pourrait devenir malsain pour elle, si elle n’avait pas eu d’autres projets. Je trouve son idée de site web extraordinaire et je l'aurais visité si Magali n’était pas fictive.

Je n’ai rien de négatif à dire à propos du bouquin sauf le fait que Bryan parlait en anglais. Cela était logique puisqu'il est un acteur américain, mais je ressens un pincement quand je vois des mots anglais dans un livre québécois. La chicklit est un genre que je lis régulièrement et l’auteure en écrit en ajoutant sa touche personnelle et de rendre l’histoire intéressante et intrigante qui donne envie de le lire du début jusqu’à la fin sans vouloir déposer le livre.  Je n’ai jamais réussi à découvrir qui se cachait derrière A, vous allez être surpris. Juste pour cette raison, cela vaut la peine de se procurer ce livre.

 


samedi 24 avril 2021

Les Bellatrices – L’âme du semi-démon de Geneviève Boucher

 




Publié chez Luzerne Rousse le 8 mars 2021

443 pages

4e de couverture

Un meurtrier en série fait rage dans les rues de Montréal, laissant d’innocentes victimes dans son sillage. Seule Kohl et ses Bellatrices peuvent l’arrêter et éviter que ce rituel sacrificiel ouvre un passage de l’enfer à la Terre; l’avenir des humains pourrait être en péril.

Cependant, la cheffe de la cellule montréalaise a la tête ailleurs depuis que leur recrue a fait Damien prisonnier. Sa mystérieuse attirance pour le semi-démon la mènera sur une route dangereuse…

Le prix à payer pour garder Damien vivant, à l’abri des anges, du démon assassin et de ses sœurs guerrières, sera-t-il trop grand pour Kohl?

Mon avis

J’ai tellement entendu en bien de cette auteure par mes collègues booktubeuses que je n’ai pas attendu avant d'acheter ce bouquin. Depuis mon adolescence, j’adore les histoires d’amour entre les démons et les chasseurs. Je les vois un peu comme les Roméo et Juliette des temps modernes. Sa série Émeraude m’intéresse aussi, mais c’est vraiment Les Bellatrices qui m’interpelait davantage. Il s’agit d’un premier tome, je vous laisse deviner donc si j’ai l’intention de me procurer la suite.

J’aime que l’action se déroule à Montréal. Je me suis dit enfin une histoire de démon qui se passe en sol québécois. Les séries télévisées du même style sont américaines, alors c’est une première pour moi. Si vous en connaissez d’autres, n’hésitez pas à me les suggérer.

Un autre point positif, l’univers est très bien construit. Cela ressemble à ceux que j’ai eu l’habitude de regarder ou de lire, mais l’auteure y a mis sa touche personnelle. Je n’avais pas l’impression de lire du réchauffé. Geneviève Boucher a le don de donner une personnalité distincte à chacun de ses personnages qui sont nombreux. Quand un roman en contient autant, je m’égare, mais ce ne fut pas si fréquent cette fois-ci. D’ailleurs pour les catégories de démons, elle a créé un lexique au début du bouquin et je lui en suis reconnaissante.

En parcourant le résumé, vous devez croire que la romance allait prendre une place importante. C’est ce que j’ai imaginé au début et heureusement l’auteure a bien dosé entre les scènes romantiques et celles de batailles. J’avoue qu’un moment, j’ai pensé que Damien avait le syndrome de Stockholm. Il s’est acclimaté un peu trop facilement à l’univers des Bellatrices qui sont pourtant ses ennemis. Toutefois, on s’attache à ce comptable qui est loin d’être un homme beige.

Je donne une étoile à l’écrivaine pour les noms des Bellatrices. Dans ce tome-ci, Kohl est celle qu’on apprend le plus à connaître et la cheffe des guerrières. Je l’ai comparé à Buffy qui a vécu une situation semblable et dont ses amis n’ont pas approuvé son choix amoureux. C’est ce qui se produit dans ce roman et je trouve les réactions réalistes puisque les guerrières doivent tuer ces démons et non partager un lit avec eux. Kohl demeure un excellent leader pour le groupe. Je me demande si cela va rester dans le prochain tome.  C’est une femme intense, mais qui sait prendre de bonnes décisions la majorité du temps.

Je vous le recommande, si vous aimez vivre des émotions fortes et de ne pas avoir envie de reposer votre livre. L’histoire s’installe lentement au début, mais une fois qu’on entre dans l'action, c'est difficile de décrocher. La réponse à la question du début est que je souhaite déjà obtenir la suite. Je vais ajouter cette autrice à ma liste. 

 


lundi 19 avril 2021

Ce Québec qui m’habite de Dominique Anglade

 


Publié chez Libre expression publié en mars 2021

271 pages

4e de couverture

« Ma mère me rappelait fréquemment – probablement pour que je ne l'oublie pas – le sort des plus vulnérables. De son côté, mon père m'a toujours dit que je pouvais voir aussi grand que je le voulais et avoir un destin à la mesure de mes rêves. Je sais que c'est entre ces deux visions que j'ai tracé ma voie. »

Née au Québec de parents haïtiens, Dominique Anglade a un parcours fascinant, inspirant. Ce livre raconte avec franchise ses souvenirs d'enfance, sa jeunesse, ses séjours à l'extérieur du Québec, le drame du tremblement de terre de 2010, de même que ses nombreuses expériences personnelles et professionnelles qui lui ont permis de se rendre jusqu'à la tête du Parti libéral du Québec en 2020. Une première pour quelqu'un qui a déjà été quatre fois minoritaire : par sa langue, son sexe, son âge et son origine ethnique.

Cette biographie, écrite en collaboration avec son amie Marie Sterlin, recherchiste et documentariste impliquée dans sa communauté, nous fait découvrir une femme authentique, fonceuse et engagée, dont le cheminement – combiné à l'héritage de ses parents – ne pouvait que la mener à la politique active.

Mon avis

Au début de 2021, j’avais décidé de lire des biographies de personnes inspirantes et quand j’ai vu que la cheffe du Parti libéral du Québec allait en publier une, j’ai eu la sensation que je devais l'ajouter dans ma bibliothèque. J’ai écouté mon instinct et il ne s’est pas trompé. Ce n’est pas parce que je suis une passionnée de politique ou que je partage les points de vue de ce parti. Je désirais savoir comment elle a réussi à percer dans ce domaine qui n’est pas évident pour les femmes.

 Je trouve son parcours impressionnant. Elle a travaillé pour plusieurs compagnies en ayant un poste exigeant et je crois que c’est ces expériences qui lui ont fourni les outils nécessaires pour se rendre où elle est en ce moment. J’ai été surprise qu’elle ait déjà fait le saut en politique avant d'être dans le Parti libéral. J'ai bien aimé en apprendre plus sur les raisons qui ont provoqué ce changement. 

Je connaissais peu son parcours avant de lire ce bouquin et je vous avoue que je l’ai dévoré en une journée. Elle raconte les détails importants de sa vie sans trop en mettre et nous permet de connaître les personnes qui l’ont influencé. Je n’ai pas trouvé qu’il contenait de longueurs ni que c’était trop court. Elle donne l’impression d’être une femme simple qui n’a pas peur des défis et qui travaille fort pour atteindre ses objectifs sans perdre son temps. J’ai été impressionnée qu’elle s'ouvrait aux opportunités qui s'offraient à elle si elle ne se sentait pas à sa place.  

Si vous craignez que cette biographie ait été écrite dans le but qu’on vote pour elle, je vous confirme que ce n’est pas le cas. On connaît mieux l'humaine derrière la politicienne, mais elle survole cette partie de sa vie. Le livre possède deux chapitres de son expérience.

Si comme moi vous recherchez une lecture inspirante et qui fait réfléchir, je vous le recommande.

2 extraits

« Devenue adulte, je tire une leçon de cette expérience : il vaut mieux tout de suite affirmer sa différence, l’expliquer, plutôt que d’essayer de se fondre dans la masse. » (p.47)

« Il n’y a qu’à évoquer les mots fonction publique ou fonctionnaire pour constater à quel point bien des gens ont une mauvaise perception et voient un gratte-papier qui «punche» tous les jours sa carte dans son bureau beige dans l’attente d’obtenir sa retraite. » (p.205)


Entrevue avec Marie-Ève Lamontagne


 

Biographie

Riche d’un parcours de plus de 15 ans dans les médias télévisuels, désireuse de communiquer

la vérité de ce qu’est l’expérience humaine au-delà des apparences, c’est à titre de blogueuse,

d’auteure et de conférencière que Marie-Ève Lamontagne s’est fait connaître. Alors que

le monde est en pleine mutation, elle souhaite plus que jamais inspirer chacun à se libérer du

carcan de la peur et des conditionnements pour être enfin lui-même, pur et vrai.

Crédit :  marieevelamontagne.podia.com

Questions

Comment décrirais-tu ton parcours d’auteure ?

À l’âge de sept ans, j’écrivais déjà des histoires. L’amour des mots et de l’écriture m’a toujours habitée. Mes trois livres ont été trois expériences complètement différentes, qui m’ont amenée au cœur de toutes sortes d’aventures intérieures. Ça serait long à expliquer ici, mais l’essence de cela est pour moi que j’ai beaucoup cheminé en tant qu’auteure et en tant qu’être humain. J’ai appris à lâcher prise et à accueillir le processus sans tenter de le contrôler. À me respecter et à tenir ma position sur ce qui était important pour moi, tout en accueillant, par exemple, de voir confrontée ma Vérité ou ma façon de m’exprimer, pour satisfaire aux règles de grammaire. Je me suis « dénombrilisée » sans me dénaturer, en laissant chaque personne impliquée faire partie du processus de cocréation, plutôt que de me croire seule créatrice du livre.

Écrire des ouvrages de croissance personnelle, à mon sens, nous implique directement. C’est du moins ce que j’ai vécu. J’ai cheminé avec mes livres. Énormément ! En ce qui a trait au livre de la Vérité, la vie m’a amenée très profondément dans ma Vérité et ce fut très confrontant par moment, comme ça le sera sans doute pour certains lecteurs. J’ai appris à être douce avec moi-même, à m’offrir la compassion, à pratiquer la patience et la bienveillance. Pour sûr, je suis la première qui vit ce que j’écris, à fond en plus !

Finalement, en résumé, je dirais que mon parcours a été extrêmement enrichissant d’un point de vue humain. Il m’a transformée en tant que personne.

En lisant le résumé de ton dernier livre : Le livre de la Vérité, j’ai l’impression qu’il parle d’écouter sa voix intérieure, afin de trouver des réponses à nos questions.  Est-ce que je me trompe ? Est-ce que tu pourrais nous en parler plus en détails ?

Tu ne te trompes pas. J’apporterais toutefois quelques nuances.

La vérité qui nous habite (que j’écris avec un V majuscule, contrairement à la vérité qui se veut l’opposé du mensonge), est cette chose qui EST en nous. C’est pour moi notre pureté, notre essence. C’est ce que nous sommes sous toutes ces croyances, ces conditionnements et ces endoctrinements qui nous étouffent et nous limitent. C’est une énergie, un fluide de vie. C’est quelque chose qui ne se décrit pas, mais qui se vit et se ressent. Ça ne peut être compris ou rationalisé d’aucune façon.

Au sens de ta question, je dirais que la vérité est davantage le moteur de notre action ou de nos choix. C’est ce que certains appellent la voix du cœur. On l’écoute ou on l’étouffe. Si, par exemple, on ressent d’appeler une amie sans raison, mais que le mental nous dit de ne pas le faire pour ne pas risquer de la déranger, on se ment. On n’écoute pas notre voix intérieure, comme tu la nommes si bien. On la trahit au profit du mental qui juge, étiquette, analyse et qui veut nous protéger.

La vérité ne cherche ni à comprendre ni à trouver des réponses à des questions. Elle EST simplement, tel que décrit plus haut. Elle s’accueille et se ressent. En ce sens, Le livre de la Vérité invite chacun à sortir du chaos mental pour revenir en lui. Pour ressentir ce qui est déjà là, qui est pour moi la Vérité de qui nous sommes. Il n’y a donc pas à chercher, mais plutôt à accueillir, ressentir, être présent à soi et à mettre en action ce qu’on ressent, que ce soit un grand projet ou une simple inspiration, qui pourrait être de sortir quelques minutes pour prendre l’air. C’est vivre simplement dans l’instant, plutôt que de tenter de trouver comment bien vivre.

Est-ce que tu crois que les gens se mentent à eux-mêmes plus qu’on l’imagine ?

Oui, et moi la première ! Je n’y fais pas exception. Nous sommes des pros de la « bullshit », nous les êtres humains. Aussi bien en rire et dédramatiser un peu. Nous avons tellement peur de nous voir tels que nous sommes, car on nous a insidieusement inculqué qu’on devait être ni plus ni moins que parfait, pour mériter le bien. Pas étonnant qu’on tente de l’être, d’une façon ou d’une autre propre à chacun, en repoussant l’idée qu’on puisse se tromper, par exemple.

Tous les humains se mentent, consciemment ou non et ce, à divers degrés. Ça fait partie de l’expérience et il n’y a rien de mal là-dedans. C’est simplement que le mensonge vient avec des conséquences, de la pression et de la tension, que nous ne vivons pas quand nous sommes alignés avec nous-mêmes et avec notre vérité intérieure.

Pour vivre sa Vérité, l’expérience du mensonge est nécessaire de la même façon que nous n’apprécierions pas autant l’été sans vivre l’hiver ou la clarté du jour sans connaître la noirceur de la nuit. Il y a toutefois une différence à faire entre « énoncer le mensonge » et « vivre dans le mensonge », pour l’exprimer ainsi. Cet extrait du chapitre 5, je crois, le résume bien :

À mes yeux, le mensonge est un masque posé sur le visage de la vérité, consciemment ou non, dont « l’épaisseur » est proportionnelle à ce que l’on se cache à soi-même ou à ce que l’on se refuse de voir ou de regarder. Il est pour moi l’action de cacher la vérité, en tout ou en partie, par le camouflage, la manipulation, le silence (absence de communication), la retenue, les non-dits, l’indifférence, le déni, l’ignorance, le contrôle et l’oppression, entre autres. C’est aussi taire consciemment ou non la vérité sur un fait, une expérience ou un ressenti. Le mensonge prend sa source dans le monde des croyances (ego) et est principalement nourri par la peur. Il cause notamment lourdeur, confusion, frustration, mal-être, agressivité, inconfort physique, maladie, stress et anxiété, pour ne nommer que ceux-là. Il nous prive de la liberté d’être et nous coupe de l’amour qui circule en nous.

Un mensonge est un mensonge, qu’on le qualifie de grand ou de petit. Comme le dit si bien mon ami Jean-Marie Lapointe dans la postface du livre, il n’y a pas de demi-vérité. Alors, on a tous des choix à faire et selon nos choix, il y a des expériences qui viennent avec. Si tu choisis le mensonge, tu peux t’assurer que tu créeras du mensonge dans ta vie. On ne peut pas planter des carottes et penser récolter des pommes. Alors, que choisis-tu de planter ? C’est à chacun de se poser la question et de faire ses choix.

Qu’est-ce qui t’a motivée à écrire des livres de croissance personnelle ?

C’est simplement ça qui est venu naturellement. Je ne me suis pas posé la question. Je me suis assise un jour devant mon ordinateur, alors que je vivais ce que la société appelle la dépression, et j’ai écrit ce qui montait en moi. Au bout de plusieurs pages et plusieurs mois, je me suis dit que je pourrais bien tenter de faire publier cette histoire. Ce fut un long processus, mais tu connais la suite ! ;)

En lisant tes deux premiers livres, j’ai remarqué que tu as vécu un parcours assez tumultueux. Si tu avais à choisir, est-ce que tu repasserais à travers les mêmes épreuves ?

Dans un premier temps, je crois que nous avons tous des vies tumultueuses, peu importe à quoi ça ressemble vu de l’extérieur. Entre la vie et la mort, la santé et la maladie, l’amour et la haine, il y a tout un lot d’expériences possibles à vivre. Certaines sont plus intenses, dramatiques ou difficiles que d’autres. Plus extériorisées, visibles ou exposées, simplement.

Ta question pourrait donner lieu à de grands échanges, mais je te répondrai que j’ai le sentiment depuis toujours que c’est ma dernière vie sur Terre. Je ne peux expliquer comment ni pourquoi. C’est simplement cela et sais-tu quoi ? Si c’est vrai, je suis contente en ciboulot ! J’aime la vie, mais je me sens profondément fatiguée de vivre l’expérience humaine d’une façon, qu’encore une fois, il m’est impossible de décrire. Comme si ça faisait 1 000 ans que je vivais ici et que j’en arrachais. C’est peut-être cela, qui sait !

Avec la publication du livre et la diffusion du cours en ligne que j’ai créé, je sens que j’ai complété ce que j’avais à faire ici-bas. C’est étrange. Je veux désormais m’amuser davantage et prendre la vie beaucoup plus à la légère, jusqu’à ce que mon heure arrive. Je suis en paix avec la vie ET avec la mort. C’est tellement beau à mes yeux. C’est un grand privilège, si on considère que la majorité des humains ont si peur de mourir, qu’ils s’empêchent de vivre.

Alors, est-ce que je choisirais de revivre le même processus de façon consciente ? Les beaux côtés et les moins beaux ? JAMAIS DE LA VIE ! Pas dans le monde actuel si cruel et violent. Dans deux ou trois mille ans peut-être, quand les consciences auront changé et que Calinours et licornes auront élu domicile sur Terre (j’aime ça rêver). D’ici là, pas question ! 

Quels sont tes prochains projets ?

C’est certain que la promotion du livre et du cours en ligne qui l’accompagne (Vivre sa Vérité sans la pression d’être parfait - disponible au marieevelamontagne.podia.com) est au cœur de mes activités. J’ai surtout envie de me stabiliser personnellement et professionnellement au travers tout ce qu’on vit, pour continuer à créer dans la paix et non le stress.

J’ai le désir d’offrir produits téléchargeables, cours en ligne, ateliers et/ou conférences pour assister notamment les gens à écrire et publier un livre en étant en paix avec le processus. La communication authentique et vraie est aussi au cœur de ce que je veux offrir et créer. Tant la communication intra-personnelle, qu’interpersonnelle. J’ai envie d’explorer l’enseignement de différentes façons. C’est à suivre.

J’ai remarqué que tu donnes aussi des cours. Est-ce que l’entreprenariat t’intéresse ? Si oui, quels conseils donnerais-tu à une femme qui aimerait se lancer en affaire ?

C’est drôle que tu me poses cette question, car au moment où je te réponds, c’est vraiment LE sujet qui au cœur de mes réflexions.

Je m’adresserai ici aux femmes qui ont le désir de créer des projets, services ou produits en alignement avec leur Vérité, où leur entreprise sera en quelque sorte une extension d’elles-mêmes. J’aimerais partager des réflexions et constatations, davantage que de donner des conseils.

D’abord à mes yeux, la plupart des femmes sont des entrepreneures dans l’âme. Le simple fait de mettre au monde un enfant, c’est tout une entreprise. Faisons donc attention quand on s’appose des étiquettes, pour ne pas s’identifier à elles avec trop de sérieux.

Accueillir le processus une étape à la fois, plutôt que me jeter dans le vide aveuglément sans autre option, sans épargne, c’est ce que je prioriserais si j’avais à recommencer dans d’autres circonstances. La pression de « devoir faire de l’argent » bloque l’accès à la vérité et au ressenti. Elle nous tient prisonniers du mental et nous fait faire des choix de peur, qui créent de la lourdeur et du chaos dans nos vies comme en nous. Tout devient alors beaucoup plus lourd, tendu, stressant et la magie ne peut plus opérer. Le plaisir disparait.

J’aime croire que la vie crée au travers nous et que lorsque nous tentons de prendre le contrôle, nous l’empêchons de faire ce qu’elle tente de faire. Pourquoi « se lancer », quand on peut simplement, avec douceur, démarrer. Ne ressentez-vous pas moins de pression de devoir réussir ? Plus de légèreté ? C’est ce que je vous propose.

 

Pour joindre l’auteure : Marie-Eve Lamontagne - Le livre de la Vérité | Facebook


dimanche 18 avril 2021

Demi-Vie – Ravages de Magali Laurent

 



Publié chez les éditions De Mortagne le 8 avril 2021

401 pages

4e de couverture

 Le sacrifice d’Ysia a engendré le chaos. Dans un monde à la dérive, l’amour peut rapidement mener à la haine.

Le Perfecto est tombé, ce qui a plongé le Jardin dans l’anarchie. Conscient du danger qui plane sur certains de ses membres, le groupe de Citoyens dirigé par Sacha franchit le champ de force, dans l’espoir de trouver une vie meilleure à l’extérieur.

Mais cette existence est-elle seulement possible?

Semée de mort et de violence, leur route les conduit à un bâtiment inquiétant. Pour percer les mystères de cet endroit, Sacha et ses camarades doivent s’allier à des rebelles qui vivent dans la forêt avoisinante, des individus ayant résisté à la demi-vie imposée il y a de nombreuses années. Toutefois, les intentions du chef de ces Affranchis restent difficiles à cerner, et lui faire confiance pourrait être risqué.

L’ordre établi par la Nouvelle Cité mondiale a engendré des ravages incommensurables que le groupe de Sacha veut fuir à tout prix. Mais une poignée de Citoyens perdus peut-elle vraiment donner naissance à un peuple libre ?

Mon avis

Il s’agit de l’avant-dernier tome de la série et je trouve que l’action s’améliore d’un livre  à l’autre. Plus on avance dans la lecture et plus l’auteure met des éléments mystérieux qui nous donnent le goût de poursuivre. Dans le bouquin précédent, on rencontrait Mars et cette fois-ci, Chérie apparaît. J’ai tenté de deviner de quel personnage il s’agissait et encore une fois, l’auteure a réussi à me surprendre.

À mon avis, même si le roman est considéré comme une série jeunesse, l’écriture devient plus sombre à partir du tome 2.  Cet univers ne ressemble pas à celui de BOA, mais je le conseillerais pour les 13 ans et plus. Je lis peu de dystopies en ce moment, car j’ai l’impression d’en vivre une dans la vie réelle. Cependant, les personnages sont attachants (ou détestables dans certains cas) et ils nous donnent envie de connaître la suite.

Mes préférées demeurent Sasha et Ysia, qui s'affirme plus depuis le premier tome. Je ne vous divulguerai pas quoi exactement, mais il se produit un événement important dans sa vie et j’avais hâte de savoir comment elle allait gérer la situation. Je sentais depuis le début qu’elle était plus que ce qu’elle paraissait et je n’ai pas été déçue sur ce point. Quant à Sasha, on découvre ses deux côtés et je l’apprécie encore plus. Je recommande de parcourir les tomes en ordre pour bien comprendre son évolution.

Au fil de ma lecture, j’ai aussi découvert une nouvelle facette de Driss qui nous réserve une surprise dans ce tome-ci. Au début, j’étais certaine qu’il s’agissait d’un garçon et depuis elle n’a pas cessé de me surprendre.

On demeure dans un univers futuriste, mais qui fait réfléchir à ce qui pourrait nous arriver si on ne prend pas soin de notre planète. L’auteure décrit le phénomène à un point que je me demandais si cela pourrait nous arriver un jour. Si je prends exemple sur les ravages que les Citoyens ont faits pendant la révolte, j’ai vécu une sensation de déjà-vu. Je vous laisse deviner à quoi je pensais.  Que cela soit les scènes épiques ou émotionnelles, elle a un don pour garder notre intérêt. Elle met suffisamment de détails pour qu’on entre dans l’histoire sans nous faire décrocher.  Je vous conseille de préparer vos mouchoirs pour affronter la fin de cette oeuvre magnifique.

 Ma chronique du tome 1

Ma chronique du tome 2

mercredi 14 avril 2021

Dans la tête d’Anna.com – T1 Tu peux pas comprendre de Catherine Francoeur



Publié chez les éditions La Bagnole en octobre 2020

341 pages

4e de couverture

J'ai 14 ans. À l'école, je suis la « gentille Anna », la fille qui ne monte jamais le ton, qui n'a jamais rien à raconter et qu'on ne remarque pas. À la maison, entre ma grande sœur qui réussit à peu près tout et mon petit frère qui est le chouchou de mon père parce qu'il joue au hockey, je suis transparente.

Quand on a envie de raconter des choses passionnantes, mais qu'on a une vie plate, il vaut mieux inventer la vie dont on rêve. C'est pour ça que j'ai créé danslatetedanna.com. Ce que j'écris là, c'est la vie que j'aimerais vraiment avoir !

(Et puis, si je n'en parle à personne, ça ne peut pas vraiment mal tourner, n'est-ce pas?)

Mon avis

Comme je possède un blogue depuis quelques années, le résumé d’histoire d’Anna m’a intriguée. J’ai peu de séries jeunesse auxquelles j’accroche maintenant que je suis rendue à l’âge adulte, mais celle-ci va avoir une place spéciale dans ma bibliothèque.

Souvent, je trouve les réactions du personnage principal enfantines et cela me pousse à arrêter ma lecture, ce ne fut pas le cas cette fois-ci. J’ai dévoré le livre d’un chapitre à l’autre en désirant connaître la suite des aventures d’Annabelle. Tout cela a commencé avec son blogue qui fonctionnait plus ou moins et je me suis immédiatement reconnue. Dans sa situation, est-ce que tout recommencer sous l'anonymat est la solution? Je ne crois pas que c’est bon à long terme d’un point de vue d’une adulte, mais Anna voulait seulement qu’on s’intéresse à l’écriture. Comme elle ne mentionnait pas que c’était elle en arrière de ce site web, ce n’était pas tellement différent qu’une auteure qui raconte une histoire. Elle est parfois centrée sur elle-même, mais pas autant que dans certaines autres séries et c’est ce qui la rend attachante et réaliste. Elle pique des colères contre ses parents, mais c’est normal puisqu’elle veut vivre son indépendance.

Par contre, cela devient un peu malsain quand elle devient colérique parce que son petit frère reverse du jus sur son ordinateur et qu’il ne fonctionne plus. Elle emprunte celui de sa grande sœur pour pouvoir continuer son projet. J’ai commencé à me poser la question si sa double vie prenait trop d’importance. J’espère pouvoir trouver la réponse dans le prochain tome.

C’est un bouquin qui se lit rapidement, mais l’histoire peut plaire aussi aux adultes surtout si vous écrivez un blogue ou un projet d’écriture en cours. J’ai pensé que les réactions de la bande d’Anna réaliste. J’ai aimé qu’elle ne sorte pas immédiatement avec son petit ami et qu’elle vive des frictions avec ses amis. J’ai trouvé Fanny un peu intense, mais c’est normal pour une adolescente. D’ailleurs, je souhaite qu’elle revienne dans la suite pour qu’on puisse en apprendre plus sur elle.

J’ai bien aimé la nouvelle élève Théa. Je comprends Annabelle d’avoir été jalouse du fait qu’elle a vu plusieurs pays alors qu’elle n’a que 14 ans. Pourtant, c’est la plus gentille de la bande et l’évolution de l’amitié entre elle et Anna sont un des points importants du roman. Je m’ennuie parfois de l’époque ou se faire des amis était notre but principal.

Je la recommande pour tous les adolescents dès la première secondaire et aux adultes qui comme moi aime se rappeler d’un temps moins compliqué.


lundi 12 avril 2021

Entrevue avec Joannie Touchette

 


Biographie

En 2015, douze mois après sa découverte inespérée, voire maladive, de la littérature adulte, Joannie cesse enfin de vouloir modifier chaque livre qui lui tombe sur la main et se lance plutôt dans l’écriture. Six mois plus tard, son tout premier roman voit le jour et l’année suivante, Rien de trop beau pour mes 18 ans ! est publié aux éditions de Mortagne. En 2019, l’auteure signe Victime collatérale dans la populaire collection Tabou, puis Jusqu’à lui, une romance jeune adulte. En 2020, Joannie participe au collectif pour ados #sanstabou, avant de nous offrir Celle de trop.

 

Questions

Qu’est-ce qui t’a inspiré pour écrire Celle de trop ?

En grande partie, de mes amies d’enfance, elles-mêmes jumelles identiques. Et de ce lien unique, indestructible, qui les liera toute leur vie, malgré ces injustices passées au sein de leur famille.

Je désirais créer une histoire entourant des jumelles depuis un moment, mais je ne trouvais pas la bonne approche. Puis, on m’a proposé de contribuer à la collection Tabou, et le déclic s’est fait lorsque j’ai terminé l’écriture de Victime collatérale. Le thème serait l’enfant préféré ! Et la pauvre Éléonore trouverait du réconfort auprès d’un tuteur quasi parfait et d’un homme-garçon original.

L’inspiration première pour Timothée vient d’un jeune client (de mon ancien magasin d’aliments en vrac), qui, malgré sa déficience intellectuelle, souriait constamment et me répétait à chaque visite : Tu es belle. Impossible de ne pas tomber sous son charme !

 

Est-ce qu’il y a un sujet que tu n’oserais pas écrire et pourquoi ?

Je crois que je vais plutôt répondre au sens large et dire : tout sujet trop violent ou trop gore. Voyez-vous, j’ai un cœur sensible (qui a parfois peur de son ombre !), et j’écris ce que j’adore lire ou visionner à la télé, soit des histoires dramatiques et romantiques qui se terminent bien... Alors, ouais, on est bien loin du sanglant. Hi ! Hi !

 

Est-ce que tu lis d’autre genre littéraire que le jeune adulte ?

Très peu, je l’avoue. J’ai lu de la romance pour adulte et pour adolescent, ainsi que de la science-fiction et du fantastique. Récemment, j’ai osé explorer les albums jeunesse, les mangas (le talent des illustrateurs, wow !), puis les thrillers. Je n’ai pas eu de coup de cœur. Mais je vais continuer d’élargir mes horizons, c’est certain ! Qui sait, une autre révélation m’attend peut-être ?

 

Si un lecteur vient de te découvrir, lequel de tes romans lui conseillerais-tu ?

Hum... J’ai envie de dire mon premier roman : Rien de trop beau pour mes 18 ans!, simplement pour lui permettre d’observer l’évolution croissante de ma plume en tant qu’auteure.

 

As-tu toujours eu l’habitude de vouloir réécrire les livres que tu lisais ?

Oh que oui ! Je le mentionne même dans ma biographie. :) En fait, ma tendance à réinventer chaque lecture est ce qui m’a menée à rédiger ma première histoire (L’amour, le destin, et moi dans tout ça ? alias Rien de trop beau pour mes 18 ans!). Fatiguée de m’entendre commenter, ma sœur m’a mise au défi de pondre l’histoire parfaite à l’automne 2015. Et bien, défi lancé, défi relevé !

 

Est-ce que tu as déjà écrit une fanfic à l’époque ? Si oui, sur quel thème ?

Non. Lorsque j’étais adolescente, l’écriture se résumait aux gribouillis dans mon journal intime et aux poèmes sur l’amour de ma vie, cachés sous mon lit ! Ha ! Ha ! Cela dit, peut-être qu’un jour je me prêterai au jeu de la fanfiction, pour mon propre plaisir.

 

Qu’est-ce qui t’inspire le plus lorsque tu écris ?

La vie en générale, le quotidien, les documentaires, les films, les séries télés et les nouvelles troublantes sur le net. D’ailleurs, c’est après avoir visionné l’entrevue d’une jeune américaine victime d’un grave accident de la route qu’est née Emilia, le personnage principal dans Jusqu’à lui. La cause, les circonstances, les conséquences de ce tragique événement ainsi que la résilience dont a fait preuve cette jeune femme m’ont grandement servi dans mon processus créatif.

 

Quels conseils donnerais-tu à un nouvel auteur ?

Crois en toi, outille-toi, n’aie pas peur de demander conseil, persévère autant de fois que tu désespères, et SUTOUT, n’essaie pas d’imiter le style d’écriture de tes auteurs préférés. Car, comme l’a dit Sacha Sperling, un écrivain français : Il faut être comme personne si l’on veut être quelqu’un... Alors, trouve ta propre couleur. <3

 

Mister Big ou la glorification des amours toxiques d’India Desjardins

 


Publié le 7 avril 2021 chez Québec Amérique

187 pages

4e de couverture

La fiction pourrait-elle influencer notre perspective du monde, et plus particulièrement nos relations amoureuses ? En décortiquant la relation entre Mister Big et Carrie, deux personnages centraux de la série Sex and the city, India Desjardins tente de démontrer, avec un regard bienveillant, que cette relation présentait tous les traits de la violence psychologique. Et que la finale, qui trouve encore un écho aujourd’hui dans la culture, n’était peut-être pas aussi heureuse qu’on pourrait le croire.

Une réflexion tout en nuances sur les comédies romantiques et leur impact sur nos amours.

Mon avis

Depuis les dernières années, je m’intéresse à la psychologie et j’essaie souvent de comprendre les raisons qui se cachent derrière les agissements des personnages. Cela n’a pas pris de temps avant que je lise cet essai.

Est-ce nécessaire d’avoir regardé Sex and the City pour comprendre ce bouquin? L’auteure donne assez de détails que si le sujet vous interpelle vous pouvez le parcourir facilement. Toutefois, je suis contente de l’avoir vu pour me remémorer certaines scènes. J’ai découvert cette série lorsque j’avais 25 ans et j’avais un point de vue plus semblable à celui de Carrie sur les relations. Avec les années et la distance, je vous avoue que je suis plus en accord avec celui de l’écrivaine en ce moment. À 35 ans, je souhaite davantage rencontrer un homme qui me respecte qu’un partenaire qui me ferait vivre des émotions intenses.

À l’époque, je trouvais cela étrange, que Carrie ait les moyens de s’acheter des chaussures dispendieuses alors qu’elle écrit une chronique dans un journal. Toutefois, j'ai toujours pensé qu'elle était amusante et attachante et qu’elle méritait mieux que Mr. Big. Est-ce que c’était sa dépendance aux émotions fortes ou simplement un désir d’obtenir un meilleur train de vie qui a fait qu’elle le choisi à la fin? Très possible que cela soit un mélange des deux. Au lieu de rêver du prince charmant, à l’âge adulte, on l'a changé pour un homme riche qui sera aux petits soins de sa dulcinée.

 

J’ai aimé que l’écrivaine ajoute les opinions des intervenants. Je trouve qu’elle a fait le tour complet du sujet et sa plume rend la lecture intéressante. J’ai dévoré le livre en une seule journée tellement que je ne voulais pas le déposer. Je me suis rappelé de bons (et mauvais) souvenirs de Sex and the City et j’ai repensé à mon héroïne Rory Gilmore qui elle a vécu son lot de relations toxiques. D’ailleurs, j’en prends note pour un prochain sujet d’écriture.

L’auteure mentionne aussi des comédies romantiques que je ne visionnerais plus du même œil (Bridget Jones), mais que je vais continuer à apprécier. Même si le genre n’est plus aussi populaire, j’aimais bien regarder ces histoires qui me permettaient de passer un bon moment et rire. Par contre, je sortais souvent du cinéma avec une impression que je ne voudrais pas être à la place de l’héroïne dans la vraie vie.

Si vous aimez la série, je vous recommande cet essai pour mieux comprendre la complexité de Carrie et de ces deux importantes relations. Aiden apparaît aussi dans le bouquin et cela m’a permis de comprendre pourquoi ça n’avait pas fonctionné entre eux. 

Ma vidéo de présentation de l'essai 


samedi 10 avril 2021

Le colis Murfy de Audrée McNicoll



Publié le 24 juin 2020

4e de couverture

Une rencontre fortuite ou prédestinée? Gloucestershire, Angleterre, 1756 Lincoln Winchester doit livrer un mystérieux colis au colonel Philip Murfy. Sur la route qui le mènera à New York, il fera la rencontre d’Isabella FitzRoy, qui doit se rendre à Fort Edward pour épouser son fiancé.

Durant cette longue traversée, le destin fera de lui son protecteur et cette proximité mettra à l’épreuve son attirance et ses sentiments pour cette femme mystérieuse. Qui est-elle réellement? Un colis vraiment

Mon avis

Je ne vous cacherais pas que quand l’auteure m’a contacté pour que je chronique son livre, j’ai un peu hésité. C’est mon intérêt pour la romance historique qui m’a donné le goût de le lire. Je ne me souvenais pas de la dernière fois que j’ai lu un bouquin qui se déroulait au 18e siècle, alors j’ai décidé de m’y lancer et ce fut un de mes romans manquants de 2020. Le tome 2 se trouve aussi dans ma pile et le 3e va être publié sous peu. J’espère pouvoir les chroniquer cet été.

L’histoire en général est très intéressante du début jusqu’à la fin. J’ai un peu hésité à croire à la relation entre les personnages quand ils vivent un coup de foudre dès leur première rencontre. J’apprécie plus l’oeuvre quand la relation évolue d’une façon plus réelle. Par la suite, je me suis rappelé qu’ils ont voyagé en bateau pendant des mois et ils ont fait énormément de route une fois rendue en Amérique. Quand on y pense, être confiné sur un navire, cela procure l’opportunité de bien connaître l’autre.

Je donne une étoile à l’auteure pour l’évolution de Lincoln. Au commencement, je ne l’aimais pas. Il était un homme à femmes et qu’il ne prenait rien au sérieux. Au fil du temps, il a eu des sentiments pour Isabella et il change pour devenir un meilleur homme. Je reste du même avis pour Isabella, qui me semblait naïve au début, mais qui grandit et prend confiance en elle au fil du roman. On dit souvent que la fille naïve avec le mauvais garçon est surutilisée en romance, mais l’écrivaine a réussi à tourner cela de façon originale et elle a su captiver mon attention jusqu’à la fin.

Le contexte historique est présent, mais il ne prend pas toute la place. Je n’aime pas quand le bouquin est surchargé de détails et ce n’est pas le cas. Toutefois, l’auteure nous fait sentir que l’histoire se déroule au 18e siècle. J’ai vécu plusieurs émotions en parcourant les aventures de Lincoln et d’Isabella. Je me suis mordu la lèvre plus d’une fois en me demandant s’ils allaient survivre. D’ailleurs, je vous laisse le découvrir en vous procurant ce magnifique tome 1.

Pour ceux qui hésitent parce qu’il s’agit d’un livre publié en autoédition, je vous conseille de lui donner une chance. L’écrivaine a fait un excellent travail et vaut la peine d’être lue. Elle fait partie de ma liste d’auteurs à suivre et j’espère qu’elle sera sur la vôtre ! 

 

Les bonnes filles plantent des fleurs au printemps de Claudia Larochelle



Publié chez les éditions Lemac le 7 avril 2021

156 pages

4e de couverture

Jeunes, moins jeunes ou bien installées dans la vieillesse, les femmes dépeintes par Claudia Larochelle marchent en talons sur le fil de fer tendu au-dessus de l’abîme.

Travaillées au ventre par le désir ou la solitude, par l’absence ou la promesse de maternité, par l’abandon et par le temps ravageur que des couches infinies de fard ne peuvent contrer, elles offrent au monde le visage de la passion et du désespoir combinés, la tension sous la beauté, et le carnage sous le visage peint. Ces femmes sont champs de bataille.

Mon avis

Même si j’en ai écrit quelques-unes, les nouvelles ne sont pas mon genre littéraire favori, mais j’ai fait une exception pour cette fois-ci. D’ailleurs, les seuls recueils que j’ai lus sont ceux auxquels cette auteure a participé. Ce livre est une réédition de celui qu’elle avait publié il y a maintenant 10 ans. Je ne possède pas la première version dans ma bibliothèque, alors j’ai découvert cette œuvre avec l’édition augmentée.

Les mots qui me sont venus à l’esprit en parcourant ce recueil sont : Féminité, famille, mort et amour. Certaines nouvelles sont écrits à la première personne et d’autres à la troisième. J’ai déjà vécu une passe où je n’appréciais pas les textes personnels, ce n’est pas du tout le cas cette fois-ci. J’ai trouvé ces changements étaient fraîchissant. J’ai noté des points communs entre eux comme la vieillesse et la mortalité. Certains sont plus sombres que d’autres, j’ai remarqué une ressemblance avec la plume de Nelly Arcand. L’œuvre n’est pas pessimiste du début jusqu’à la fin, mais par moment, j’ai pris le temps de réfléchir avant de poursuivre ma lecture.

Aucun des personnages n’a le même âge et j’aime que l’auteure ait fait le tour complet de la vie d’une femme en y apportant sa touche personnelle. Une adolescente, une mère ou une grand-mère pourrait s’y reconnaître. Je pense que c’est un cadeau qu’on pourrait offrir, peu importe son âge. Par contre, je le recommanderais à partir de 14 ans et plus à cause des thèmes abordés.

Le point positif des nouvelles est qu’il est plus facile d’ouvrir et fermer le bouquin selon le temps qu’on a devant nous et je rembarque dans ma lecture en une seule seconde. Si vous n’aimez pas parcourir de grosses briques ou que vous éprouvez de la difficulté à vous concentre, je vous le suggérerais afin que vous puissiez vous en faire une idée et qui sait enfin vivre un coup de foudre littéraire.

 



L’étrangère de Sonia Alain

  Publié chez les éditeurs Réunis le 20 novembre 2024 344 pages Lu en format papier 4 e de couverture Constantinople, hiver 986. ...