mardi 17 juin 2025

L’ironie des contes de fées de Marie Paquet


 

Publié chez les éditons De Mortagne le 4 juin 2025

336 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Valentine Vadeboncoeur a le bonheur facile et un coeur grand comme un château. A la fois responsable du vestiaire d'un bar et intervenante, elle occupe la majorité de son temps à colmater les fissures des femmes qui l'entourent.. Habituée à tendre la main dans ses deux emplois atypiques, elle est trop souvent relayée au rang de servante par ses proches. Mais en elle sommeille une princesse prête à se lancer dans la quête d'un amour digne des contes de son enfance..

Quand elle fait l'acquisition d'un loft industriel où tout est à bâtir, elle engage Vincent Murphy, un entrepreneur qu'elle doit côtoyer quotidiennement pendant les travaux. Elle découvre alors un homme séduisant, à la présence rassurante. La magie s'installe, mais le retour inattendu d'un preux chevalier pourrait venir brouiller ses cartes.. Le prince de l'histoire n'est peut-être pas toujours celui qu'on croit….

Mon avis

J’ai mis Marie Paquet dans ma liste d’auteure à suivre depuis un bon moment et encore une fois j'ai été éblouie. Je pense qu’elle trouve une façon de tourner les histoires d’une façon qui change des romances habituelles. La qualité de sa plume donne envie de la lire d’un roman à l’autre.

Cette fois-ci, elle explore un thème important et touchant. J’ai rarement lu des histoires qui se déroulent dans une maison pour femmes victimes de violence et c’est ce qui rend ce livre unique dans son genre. Ce n’est pas aussi sombre que l’on pourrait imaginer en premier, mais disons que Valentine vit des montagnes russes.

J’aime bien Vincent qui semble vouloir aider Valentine et il la respecte, mais j’avoue qu’il m’a déçu une fois vers la fin du roman, mais je vous laisse découvrir la raison.

Je donne mon étoile du match à Valentine, elle vit des hauts et des bas, mais cela ne l’empêche pas de gérer un horaire de première ministre avec deux emplois et un ex-copain qui revient dans le décor. D'ailleurs, c'est le personnage que j'ai le moins apprécié. Vous pouvrez imaginer pourquoi.

Extraits

Elle était assise en tailleur, par terre. À l’écran devant elle, Belle venait de rencontre la Bête, sur fond de musique dramatique. (p.155)

Oui, mais Val, la Bête, elle est gentille, tu sais. Il faut juste que Belle apprenne à la connaître et qu’elle soit patiente. En plus, à la fin, la Bête se transforme en prince.

Je n’ai pas su quoi répondre. Dans la vraie vie, ça n’arrivait pas. Les loups ne se transformaient pas en agneau. Dans la vraie vie, attendre après ce changement pourrait coûter la vie de Belle. (p.160)

Sheila l’avait dit sur le même ton sidéré que si elle nous avait annoncé le décès de son acteur préféré. Quoique, à bien y penser, si son Ryan Gosling avait trépassé, on aurait essuyé des larmes et des coulées de mascara sous ses yeux. (p.179)

Je ne dis pas que tu es faible, Val. Loin de là. Je crois que tu ne connais pas ta valeur et que tu te réalises seulement en sauvant les gens. En t’occupant des autres. Mais que veux-tu, TOI ? Et qui est là pour TOI quand TU en as besoin ? (p.244)

Mon entrevue avec l'auteure 

samedi 14 juin 2025

One Golden Summer by Carley Fortune


 

Published by Penguin Canada on May 1st, 2025

373 pages

I read the paperback version

Back Cover

I never anticipated Charlie Florek.

Good things happen at the lake. That’s what Alice’s grandmother says, and it’s true. Alice spent just one summer there at a cottage with Nan when she was seventeen—it’s where she took that photo, the one of three grinning teenagers in a yellow speedboat, the image that changed her life.

Now Alice lives behind a lens. As a photographer, she’s most comfortable on the sidelines, letting other people shine. Lately though, she’s been itching for something more, and when Nan falls and breaks her hip, Alice comes up with a plan for them both: another summer in that magical place, Barry’s Bay. But as soon as they settle in, their peace is disrupted by the roar of a familiar yellow boat, and the man driving it.

Charlie Florek was nineteen when Alice took his photo from afar. Now he’s all grown up—a shameless flirt, who manages to make Nan laugh and Alice long to be seventeen again, when life was simpler, when taking pictures was just for fun. Sun-slanted days and warm nights out on the lake with Charlie are a balm for Alice’s soul, but when she looks up and sees his piercing green gaze directly on her, she begins to worry for her heart.

Because Alice sees people—that’s why she is so good at what she does—but she’s never met someone who looks and sees her right back.

My review

I read it for the bookclub at the Indigo Rideau Center and since it’s the fourth book I read, I was in before I even read the first page. I have to say this one is my favorite after Meet me at the lake which is my number one since the beginning.

I could relate so much to Alice even tough I am not a good photographer, but because she is also an artist and see things in people that they don’t even see themselves, I wanted to follow her in her adventure at the lake. I understand the fact that she couldn’t imagine herself in a relationship because the last one hurt her so much, I am in the same situation. I admire her so much that she slowly opened herself to Charlie and give herself a chance as a photographer.

My favorite character was Charlie, he could seem like an interesting guy at the beginning, but he is nice and seems to hide something. He kept saying that he wasn’t ready for a relationship and I was trying to figure out why since the moment Alice met him. He brings sparks in her life and in the story. With Alice’s grandma, he is the second character that made me laugh the most.

It’s a typical contemporary summer romance that bring joy into my daily life and helped me to forget about my routine. I recommend it if you like that genre. You don’t have to read her other books to understand the story, since it’s a stand alone.

Excerpts

A great photograph makes you think you know the subject, even if you’ve never met. A great photo reaches out and pulls you inside the moment, so you can feel, smell, and taste it. And this, by all accounts, is a great photo. (p.1)

It’s another way Heather and I differ: I’ve never slept with someone I don’t love. I can’t fathom having a one-night stand. But since I have no intention of throwing myself into another relationship for a long time, if ever, I may need to rethink my strategy. (p.19)

It’s been the busiest season of my career, but far from the most fulfilling. I’ve built my reputation on giving clients what they want – my collaborators trust me to get the job done without headaches. I told myself if I worked hard enough, I’d reach the end of the rainbow and be rewarded with a windfall of artistic freedom. But the rainbow never ends. I’m stuck. (p.38)

It’s called Be Ready When the Luck Happens. (p.46)

"I was saying that you need someone who supports you in the same way you support them. You need someone who gives as much as they get." (p.85).

"I need to recalibrate, " I tell her. "I need to find my voice as a photographer again"

jeudi 12 juin 2025

La mélodie du pardon de Corneille

 

Publié chez les éditions de l’Homme le 28 mai 2025

224 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Trente ans après la tragédie qui lui a enlevé sa famille, Corneille revient sur les expériences qui lui ont permis de reconstruire sa vie. Grâce à la présence bienveillante – et critique – de son père qui est aux cieux, et dont il imagine dans ce livre les réactions à travers des dialogues savoureux, Corneille partage des idées qui font du bien et transforment la vie en un projet passionnant. Avec sa générosité et son extrême sensibilité, Corneille nous emmène sur le chemin de l’amour et du pardon.

Mon avis

Si j’avais à résumé ce livre en quelques phrases, je dirais que c’est un ouvrage philosophique, mais qu’on n’a pas besoin de se prendre la tête comme lorsqu’on suit des cours de philosophie. Toutefois, il porte à réfléchir sur des sujets sur lesquels on a tendance à s’interroger dans la vie quotidienne.

Effectivement, l’auteur mentionne la tragédie qu’il a vécue à plusieurs reprises comme point déclencheur lors des discussions avec son père qui se trouve au Paradis, mais je crois que plusieurs lecteurs pourront quand même s’y reconnaître spécialement lorsqu’il écrit à propos de sa femme, de ses enfants ou de sa vie de tous les jours.

Plusieurs passages m’ont marqué. Je vais en partager quelques-uns avec vous. C’est un bouquin qui m’a fait du bien et qui m’a aidé à voir certaines situations différemment. Si jamais, vous aussi vous vous questionnez, je vous le recommande. Il vous sortira de votre zone de confort, mais il vous permettra peut-être de vous aider à trouver des réponses.

Extraits

En plus de deux décennies, j’ai dû répondre à plusieurs milliers de questions. Et, de toute, la plus récurrente a été : « Après tout le mal que la vie t’a fait, comment fais-tu pour ne pas la haïr ? » (p.13)

Mais bonne nouvelle ! La haine et l’amour étant la même chose, il suffit de comprendre l’un pour accueillir l’autre ! Pas mal comme espoir, non ?! (p.19)

Il m’arrive souvent de me trouver franchement pas assez altruiste. Pas assez socialement militant. Pas assez politiquement engagé. Un peu trop nonchalant face à une civilisation qui, si l’on en croit les médias et plusieurs penseurs professionnels, est à l’aube de son écroulement. Mais, je me pardonne la paresse. (p.85)

La persévérance serait un avancement désiré, conscient et soutenu, n’en déplaise les résistances. Sauf que voilà, moi, les résistances sur le chemin vers mes triomphes, je ne les ai jamais senties. Je ne mérite donc pas d’applaudissements. Je ne peux exiger le mérite d’avoir défoncé des murs alors que je ne les voyais pas. (p.118)

Si une formation en informatique à Yale t’amène à inventer ce qui est aujourd’hui devenu X et TikTok, je ne suis pas sûr que les mathématiques méritent la place qu’elles occupent dans les classes de l’école primaire. (p.141)

J’ai appris avec le temps que la liberté pour un artiste n’existe pas. Puisqu’une œuvre d’art ne s’imagine jamais vraiment à huis clos. L’Autre, qui est toujours nous, qu’il nous aime ou pas, est toujours notre muse et l’on ne peut jamais en être libre. (p.168)

Ma musique affecte bien sûr superficiellement les autres puisqu’ils l’écoutent et qu’elle peut éventuellement leur procurer quelques frissons. Mais elle ne change pas le cours de leur existence. Elle ne fait pas manger leurs enfants ni n’arrête des guerres..Et si je fais une chanson tristement médiocre, le monde tournera exactement dans le même sens. (p.172)

Tu dois ton bonheur au pire de ton existence ! La sagesse, ce n’est pas quand on pardonne aux bourreaux, mais quand on les remercie. Quand on arrive à ce niveau de renoncement, là, on touche à quelque chose. (p.183)

 


mardi 10 juin 2025

Marked Men Rule & Shaw de Jay Crownover


 

Publié chez Hugo Roman le 9 juin 2025

475 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Rule + Shaw . Lorsqu'elle était adolescente, les riches parents de Shaw Landon se sont peu occupés d'elle. Elle a alors trouvé refuge dans la famille Archer où elle était particulièrement proche de Remy, le frère jumeau de Rule, aujourd'hui décédé. Elle est liée à cette famille plus qu'à la sienne. Mais Shaw est depuis toujours secrètement amoureuse de Rule, ce qui l'empêche d'avoir de véritables relations avec d'autres hommes. Rule, lui, voit en elle une fille à papa, trop sérieuse et surtout la petite amie de son défunt frère.

De plus, tout les oppose : de nature rebelle et fêtard, il est tatoueur et tatoué. Avec son look classique, elle est sage et concentrée sur ses études de médecine. Mais parfois le regard que l'on porte sur quelqu'un change. Les secrets sont révélés et rien ne sera plus jamais comme avant... . Leur amour sera-t-il plus fort que leurs différences ?

Mon avis

C’est une romance classique, la fille sage qui tombe amoureuse du mauvais garçon, mais le fait qu’elle gardait ses sentiments pour elle-même m’a intriguée. C’est le premier livre que je lis de cette auteure et la 4e de couverture m’a donné envie d’en savoir plus.

Je ne crois pas que je sortirais avec un homme comme Rule dans la réalité, mais c’est le genre de personnage que j’aime retrouver dans les livres . On voit qu’il doit se battre contre ses propres démons surtout avec sa famille à plusieurs reprises, mais Shaw semble penser qu’il est digne de confiance. D’ailleurs, c’est son évolution que j’ai davantage appréciée dans le roman.

Shaw arrive tout juste derrière. Elle n’est pas aussi fille à papa que l’on pourrait imaginer lorsqu’elle apparaît. Elle ne change pas non plus à cause de sa relation complexe avec Rule, j’ai plutôt l’impression qu’elle évolue comme toute femme lorsqu’elle rencontre son premier béguin. J’ai pu me reconnaître en elle malgré notre différence d’âge, car j’ai toujours eu un côté sérieux et je garde mes sentiments pour moi-même.

Ce n’est pas une romance qui sort de l’ordinaire, mais j’ai passé un très bon moment de lecture et je me suis attachée aux personnages. L’intrigue familiale m’a captivé jusqu’à la fin, car les parents de Rule et même ceux de Shaw m’ont donné des frissons dans le dos.

Extraits

Cela faisait trois ans que l’on avait enterré mon frère et que ma mère m’avait regardé, les larmes aux yeux, en me lançant à bout portant : « Ça aurait dû être toi », alors qu’ils descendaient le cercueil de Remy. Cela faisait trois ans, et le simple fait de prononcer son nom a suffi à me mettre à genoux, surtout venant de la seule personne au monde que Remy ait aimée autant qu’il m’aimait. (p.28)

Évidemment j’aimais Remy, je l’aimais comme un frère, comme le meilleur ami et le protecteur invétéré qu’il avait été pour moi, mais j’aimais Rule comme si c’était ma mission sur Terre. Je l’aimais comme si c’était inévitable., comme si malgré le nombre de fois ou j’avais vu à quel point c’était une mauvaise idée, combien nous n’allions pas ensemble, quel infect connard il pouvait être, je ne pouvais rien y changer. Alors chaque fois que je me prenais dans la tête le fait qu’il ne voyait en moi qu’un chauffeur, cela me déchirait encore un peu plus le cœur. (p.34)

Je ne sais pas, peut-être que la distance me fera du bien. Peut-être que passer du temps sans toute la famille me donnera enfin assez d’espace pour tuer les sentiments que j’ai pour lui. Je ne vais pas passer toute ma vie à fuir les gens parce qu’ils ne sont pas Rule. (p.53)

Non, ça ne changerait rien qu’il sache, tout que ça me ferait, c’est ce que je me sentirais encore plus mal. On sait tous les deux que je ne suis pas son genre et j’ai subi assez de rejet de la part de personnes censées m’aimer pour toute ma vie, Rule et moi, on peut continuer à être des camarades mal à l’aise quand on est obligés de passer du temps ensemble, et il faudra que ça reste comme ça. (p.134)

Parce que je n’ai jamais fait totalement confiance à quelqu’un. Ce sont les gens importants pour moi qui semblent toujours faire le plus de dégâts. (p.290)

vendredi 6 juin 2025

Je suis qui je suis et c’est assez de Camilla Sironi


 

Publié chez les éditions au carré le 13 mars 2025

128 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Je suis qui je suis est une collection de courts textes émouvants qui éveilleront la réflexion et l’introspection chez les lectrices. Ces fragments « du vivant » les accompagneront dans les moments clés de leur vie, les encourageant à faire confiance aux messages transmis par leurs émotions, afin qu’elles prennent leur place autrement dans le monde..

Rédigé dans le style évocateur de l’auteure, et empreint de spiritualité, ce recueil interpelle le côté féminin en chacune de nous, connecté à l’intuition, à la créativité et à notre capacité de guérison innée.. Par le biais de la littérature, Je suis qui je suis cherche à inspirer et à explorer ce qu’est notre essence, ce fameux qui je suis vraiment au-delà des conditionnements et des fondements de nos trajectoires..

Mon avis

Je trouve que la 4e de couverture résume assez bien l’œuvre. C’est un genre difficile à nommer puisque ce n’est pas exactement de la poésie, mais de courts textes qui portent à réflexion sans qu’on se prenne trop la tête. Je l’avais mentionné en 2023 lorsque j’avais lu le livre précédent de l’auteure, elle possède une plume que je ne retrouve nulle part ailleurs et c’est encore le cas. Elle trouve les mots justes qui vont directement au cœur du lecteur.

Je sus consciente que ce genre littéraire ne pourrait pas plaire à tous, toutefois, certaines citations m’ont rejointe dans ma pensée du moment. Si vous vivez en période de questionnement ou que vous cherchez simplement à améliorer votre vie en y apportant de petits changements, cet ouvrage pourra vous motiver.

Extraits

Que tu écoutes cette voix intérieure qui te parle de ton plus grand bien. Que tu te laisses porter par les vents, en sachant que tu demeures ferme, car tu sais qui tu es et ce que tu veux. (p.10)

Car ce qui arrive a raison. Toujours. Raison. Ce qui arrive est la vie telle qu’elle doit être : son déroulement est neutre. (p.13)

La guérison se produit exactement dans la blessure, cet endroit infernal, dans l’inconfort que cela provoque, et non dans le cerveau ni la pensée, plutôt dans les sensations, dans la connexion directe avec l’émotion, même si celle-ci est profondément désagréable. Il faut donc permettre à l’émotion d’exister et accepter de la ressentir. (p.29)

On célèbre le papillon. Sa grâce légère et ses ailes colorées. On célèbre le déploiement de sa plus haute destinée : voler. On célèbre l’apaisement qu’il inspire, en butinant de fleur en fleur sous le ciel printanier, sans s’attarder à la peur de mourir, sans craindre le vent. Sa douceur, sa splendeur, sa cadence joyeuse et éthérée. (p.54)

Ici, l’intuition peut jaillit, amenant les premières lueurs d’idées, qui donnent ensuite vie et flot créatif qui, à son tour, s’applique et se concrétise. Pour recevoir ces idées, ces intuitions, ces assistances assurées dans ton cœur, le silence et la solitude sont maître. (p.66)

Et ce qui distingue la joie du simple plaisir, c’est une forme de discipline qui l’accompagne, une connaissance qui est à l’œuvre, qui reflète la mission pour laquelle tu es là. Et ce n’est pas pour vivre de ta passion que tu dois l’exploiter. Encore moins pour devenir célèbre. (p.88)

Mon entrevue avec l'auteure 

 

jeudi 5 juin 2025

Entrevue avec Marie-Andrée Rompré

 


Crédit photo : Facebook

Biographie

Marie-Andrée Rompré réside à Rouyn-Noranda avec son conjoint et leurs deux enfants.  Quand elle n’en peut plus des hivers abitibiens, elle met le cap sur un pays chaud pour prendre une pause de son quotidien et faire le plein de vitamine D. Le reste de l’année, elle se consacre à l’énergie et au ressourcement de ses contemporains en dispensant ses précieux soins d’acupunctrice et en écrivant des romans qui font du bien.

Crédit : Marie-Andrée Rompré - Les Éditeurs réunis

Questions

Qu’est-ce qui vous a motivé à vous lancer dans l’écriture ?

J’ai toujours aimé écrire mais jamais je n’aurais imaginé devenir autrice. Puis, lors de mes vingt ans, j’ai eu une idée de roman. L’envie d’écrire cette histoire m’habitait jour et nuit alors j’ai pris un crayon et un papier ( oui, oui à l’ancienne) et j’ai commencé l’écriture. J’ai passé plus de deux ans à me plonger dans l’histoire jusqu’à ce que j’arrive à une version plus ou moins terminée. Après la relecture, j’ai réalisé que mon récit n’était pas structuré car j’écrivais quand j’en avais envie et non de manière organisée. J’ai alors repris l’écriture, sur un ordinateur  cette fois-ci,  et je me suis donné une rigueur en temps et en correction. Je crois que , parfois, il y a des projets qui sont plus grands que nous même, qui nous habitent et que l’appel est tellement fort qu’on décide de faire le saut… Ce roman n’a jamais été publié.

Quelles sont vos sources d’inspiration lorsque vous écrivez ?

Mes sources sont aussi variées que ce que l’on vit comme être humain. Je suis acupunctrice et j’écris comme j’offre mes soins, avec bienveillance et empathie. Je m’inspire de mon vécu et de ceux et celles qui m’entourent sans jamais relater de faits réels autre que les émotions perçues et ressentis qui font que mes personnages sont plus vrais que nature. Toute la charge émotive, les conversations, m’assoir à un café et regarder les gens interagir sont pour moi mille histoires à raconter. Je m’inspire de chacun d'entre vous et c’est pour cela que vous vous reconnaissez dans mes romans, dans l’histoire et que cela donne un sens à votre lecture, enfin c’est mon souhait lors de l’écriture.

Écoutez-vous de la musique en écrivant ? Si oui, avez-vous une chanson fétiche ?

J’ai besoin de toute ma concentration alors je n’écoute pas de musique et j’écris chez moi lorsque je suis seule pour créer une bulle propice à enlever toutes distractions.

Quels conseils donneriez-vous à un nouvel auteur ?

Premièrement, il faut savoir que tout le monde est différent et cela implique qu’on doit trouver la méthode qui nous convient. Mais en général, il faut avoir de la discipline et s’accorder une ou des plages horaires fixes. C’est le meilleur moyen pour arriver à un résultat. Ensuite, il faut que le projet vous tienne vraiment à cœur sinon vous risquez de trouver toutes sortes d’excuses pour ne pas le réaliser. Puis, bien entendu, il faut aussi travailler son syndrome de l’imposteur, l’impression qu’on est pas assez bon ou bonne, qu’on n’a pas les compétences nécessaires, les diplômes ou autres auto-sabotage de ce genre. Et, par-dessus tout, il faut persévérer.

Quels défis avez-vous rencontrés pendant l’écriture de votre premier roman ?

Les défis sont multiples et il faut les prendre un à la fois…

Au départ, il faut prendre le temps d’écrire sur une base régulière, ça semble évident mais souvent, on ne le fait pas car on n’a pas le temps, alors il faut se décider et le prendre ce temps pour écrire.  Puis , par la suite, corriger et corriger encore. Pour moi, écrire c’est facile et ça me fait du bien. J’ai des histoires plein la tête et j’ai toujours hâte d’en commencer une nouvelle. Par contre, je déteste corriger  mais c’est une partie essentielle du travail d’autrice. Avec le temps, j’ai su m'entourer des bonnes personnes dont ma maison d’édition.

D’où vous est venue l’idée pour Jusqu’au bout de nos vies ?

Dans les dernières années en clinique, j’ai accompagné de nombreuses personnes qui ont reçu un diagnostic de cancer. J’ai aussi vécu la perte d’êtres chers dans ma vie personnelle. Toutes ces raisons m’ont amené naturellement à parler de la maladie dans mon livre puisque pour moi, écrire, m’aide  à canaliser toutes ces émotions vécues et absorbées lors des soins. Il est toujours délicat de parler du cancer mais je crois que ce livre peut soutenir la personne atteinte et les proches aidants. L'amour est au centre de mon dernier roman et malgré le contexte, il est lumineux et positif. C'est un ami qui nous comprend et met des mots sur nos maux.

Quels sont vos prochains projets ?

Pour la littérature, j’ai débuté l’écriture de mon prochain roman. Habituellement, j’arrive à terminer le processus en deux ou trois ans.

Plusieurs autres projets sont en développement, j’ai toujours mille et une idées mais rien de concret pour le moment. Je vais profiter de l’été pour faire le plein de soleil en famille et entre amis.


Plage Laval de Rafaële Germain

 

Publié chez Libre Expression le 14 mai 2025

432 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Lorsque le père de sa fille la quitte après vingt-cinq ans de vie commune, Laurence décide de tourner le dos au monde et de s’installer dans un vieux chalet sur le bord de la rivière des Mille-Îles. Un projet unani-mement décrié par ses proches, mais Laurence n’a que faire de leurs commentaires : à 48 ans, elle considère qu’elle est libre de commettre ses propres erreurs et d’embrasser une saine solitude.

Or la vie aura tôt fait de la rattraper, et Laurence va réaliser que ce ne sont pas seulement les rivières qui parfois débordent ; les femmes aussi, même celles qui s’étaient juré qu’elles n’avaient besoin de personne et que les grandes passions étaient loin derrière elles.

Mon avis

Je suis contente de retrouver la plume de cette auteure dans un roman de fiction. Son dernier datait de plus de 10 ans. Par contre, il est moins du genre chicklit que ses trois premiers. Vous allez renouer avec son humour, mais d’une façon plus mature puisque la protagoniste à 48 ans. Je dirais que ce sont les voisins et les jeunes adultes de son entourage qui m’ont fait rire davantage. Un autre point qui m’a un peu moins plu, vous allez y trouver plusieurs phrases en anglais. Cela me fait souvent grincer des dents lorsque je lis un roman québécois.

Il me reste encore quelques années avant d’avoir le même âge que Laurence, mais je crois qu’on est plusieurs de ma génération qui vont vivre la même chose que cela soit de prendre soin d’un parent malade ou de voir partir sa progéniture. Les discours internes de la protagoniste aident à ce que les lectrices puissent de reconnaître et rend l’histoire plus réelle. Je ne dirais pas qu’il s’agit d’une romance, mais c’est un livre où l’émotion est mise en avant-plan.

J’ai adoré qu’on parle du souhait de solitude de Laurence. Effectivement, on peut trouver cela étrange qu’une femme part loin de son entourage après une séparation, mais j’apprécie qu’elle décide de s’écouter et qu’elle va de l’avant avec ses désirs, peu importe l’âge qu’elle a.

À part Laurence, c’est difficile de choisir un autre personnage favori en sachant que chacun apporte un point de vue différent qui ajoute une touche à l’histoire que cela soit sa fille, Jean-Christophe, sa mère ou l’auteur de mauvaise humeur. Si vous cherchez quoi lire pendant vos vacances, je vous le recommande.

Extraits

Je me suis pris la tête et j’ai fermé les yeux. J’essayais de respirer, de comprendre, de voir un peu clair, mais je ne voyais que le fucking poisson et..ma pensée s’arrêtait là. (p.15)

Je me projetais dans chaque endroit, seule et loin de tout, le regard grave planté sur l’horizon, le vent dans mes cheveux, les bras croisés sur un gros pull en laine. (p.38)

« Peut-être que je suis sortie de la Matrix ? Peut-être que c’est ça ? J’ai besoin de pus voir des murs de brique ? » (p.65)

Quand t’étais petite, t’étais toujours toute seule. Tu jouais dehors dans la cour toute seule. Je sais ben pas qu’est-ce que tu pouvais faire. (p.77)

Je passais alors la plupart de mon temps à fuir les rencontres, donc ce qui constituait la raison première du voyage, préférant marcher seule, manger seule et aller seule au musée. Mais maintenant que la solitude choisie formait la fabrique de mes jours, j’avais l’impression qu’il me manquait quelque chose pour profiter pleinement de cette escapade, comme si j’avais pris un avion jusque dans les Caraibes pour constater qu’il ne faisait pas soleil. (p.180)

Lui me challengeait et m’interpellait, il ouvrait des portes et me laissait entrevoir des paysages que je ne prenais jamais le temps de considérer autrement. (p.250)

Yup. Sorry, C’est juste.ses yeux. » Il s’est mis à fredonner Ocean Eyes de Billie Eilish, et je n’ai pu m’empêcher de rire. (p.405)

 Mon entrevue avec l'auteure 

 


L’ironie des contes de fées de Marie Paquet

  Publié chez les éditons De Mortagne le 4 juin 2025 336 pages Lu en format papier 4 e de couverture Valentine Vadeboncoeur a le bo...