Biographie
Née à Montréal en
1976, Rafaële Germain travaille en télévision depuis plus de 20 ans. Elle a
fait ses premiers pas en littérature en 2004, avec Soutien-gorge rose et
veston noir, best-seller vendu à près de 100 000 exemplaires. Après deux autres
romans, elle a signé en 2016 un essai inspiré en partie de la disparition de
son père, Georges-Hébert Germain, qui a souffert d’un cancer du cerveau ayant
érodé sa mémoire.
Plus récemment,
elle a fait paraître, en collaboration avec Dominique Fortier, un ouvrage
intitulé Pour mémoire, qui célèbre l’émerveillement. Quand elle ne se
questionne pas sur le rapport que nous entretenons avec la mémoire, elle écrit
des blagues pour la télé et observe les oiseaux.
Crédit : Rafaële
Germain - Québec Amérique (quebec-amerique.com)
Questions
Quelles ont
été vos sources d'inspiration pour l'écriture de votre livre Forteresse et
autres refuges ?
Le livre fait
partie d’une collection, III, qui est construite autour de la mémoire et des
souvenirs des auteurs qu’elle publie. La commande est simple : partir de
trois souvenirs. Après, plus aucune contrainte. Personnellement, je n’avais pas
trop envie de raconter simplement mes souvenirs, qui ne me semblaient pas
toucher à quoi que ce soit d’universel. Je cherchais donc une porte d’entrée,
que j’ai finalement trouvée auprès de ma mère, qui était alors atteinte de la
maladie d’Alzheimer. Je la voyais partir lentement, mais comme elle n’admettait
pas être malade, elle refusait de prendre le temps de regarder un peu en
arrière, de revenir sur sa vie pendant qu’il en était encore temps. Je me suis
donc demandé : si j’étais à sa place, et que je savais que les souvenirs
s’en vont peu à peu, lesquels voudrais-je retenir ? Et qu’est-ce qui fait
que certains souvenirs en apparences insignifiants restent avec nous ?
Devez-vous
créer un plan avant de commencer à écrire un livre ?
Semi ;-)
J’en fais plus ou moins un, et je le respecte plus ou moins.
Selon vous,
quelles sont les différences entre écrire un livre et un texte pour la
télévision ?
Ce sont littéralement
deux jobs différents. L’écriture pour la télévision se fait en collaboration
avec toute une équipe – même quand on écrit seule, il faut tenir compte des producteurs,
des comédiens, du diffuseur. C’est un monde de contraintes, aussi. J’ai l’air
de chiâler, mais c’est un formidable exercice qui demande de l’agilité et de la
souplesse mentale, et une sorte d’efficacité intellectuelle. L’écriture d’un
livre, au contraire, se fait dans la solitude, et dans des profondeurs où la
pensée bouge lentement.
Quels défis
avez-vous rencontrés lors de l’écriture de votre premier roman ?
Trouver une bonne
histoire, qui sonne juste et vraie et qui en même temps va résonner avec la
plus grande masse critique possible. C’était un roman léger, mais il fallait
quand même que le lectorat croit à l’histoire, dans le sens de « ait envie
d’y adhérer ».
Quels conseils
donneriez-vous à un nouvel écrivain ?
D’essayer de
trouver sa voix. Je sais, ça sonne comme quelque chose qu’écrirait un coach de
vie, mais c’est vrai que trouver sa propre vérité, en tant qu’artiste, peut
être le défi d’une vie. Ç’a zéro besoin d’être profond, ou dark, ou deep (mais
ça peut être profond ET dark ET deep), mais c’est à partir de ce lieu là que je
souhaite à tout le monde d’écrire.
Quelles sont
les raisons qui vous ont poussé à écrire votre premier livre et qui vous
poussent à poursuivre cette aventure ?
C’est un peu tout
ce que je sais faire. Je suis tombée dans les livres quand j’avais 12 ou 13
ans, et je pense que j’en suis jamais sortie. Les livres ouvraient des portes
autour de moi, et très très vite, j’ai su que j’avais envie d’écrire. Il n’y
avait pas de raisons précises, pas de projet en particulier, c’était comme une
inclinaison naturelle. Les raisons se précisent un peu plus aujourd’hui : je
veux traduire la beauté que je vois autour de moi. C’est un vaste projet, je
sais, un peu ambitieux sur les bords, aussi je ne vise pas la traduction
totale, n’est pas Proust qui veut. Si je réussis à faire exister un vol
d’oiseau entre deux pages, ça sera ben en masse.
Quels sont vos
prochains projets ?
Je travaille sur Je
viens vers toi, le talk show de Marc Labrèche qui commence en avril, et je
me croise les doigts pour qu’une autre jolie commande comme celle de III se
fraie un chemin jusqu’à moi.
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