jeudi 5 juin 2025

Plage Laval de Rafaële Germain

 

Publié chez Libre Expression le 14 mai 2025

432 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Lorsque le père de sa fille la quitte après vingt-cinq ans de vie commune, Laurence décide de tourner le dos au monde et de s’installer dans un vieux chalet sur le bord de la rivière des Mille-Îles. Un projet unani-mement décrié par ses proches, mais Laurence n’a que faire de leurs commentaires : à 48 ans, elle considère qu’elle est libre de commettre ses propres erreurs et d’embrasser une saine solitude.

Or la vie aura tôt fait de la rattraper, et Laurence va réaliser que ce ne sont pas seulement les rivières qui parfois débordent ; les femmes aussi, même celles qui s’étaient juré qu’elles n’avaient besoin de personne et que les grandes passions étaient loin derrière elles.

Mon avis

Je suis contente de retrouver la plume de cette auteure dans un roman de fiction. Son dernier datait de plus de 10 ans. Par contre, il est moins du genre chicklit que ses trois premiers. Vous allez renouer avec son humour, mais d’une façon plus mature puisque la protagoniste à 48 ans. Je dirais que ce sont les voisins et les jeunes adultes de son entourage qui m’ont fait rire davantage. Un autre point qui m’a un peu moins plu, vous allez y trouver plusieurs phrases en anglais. Cela me fait souvent grincer des dents lorsque je lis un roman québécois.

Il me reste encore quelques années avant d’avoir le même âge que Laurence, mais je crois qu’on est plusieurs de ma génération qui vont vivre la même chose que cela soit de prendre soin d’un parent malade ou de voir partir sa progéniture. Les discours internes de la protagoniste aident à ce que les lectrices puissent de reconnaître et rend l’histoire plus réelle. Je ne dirais pas qu’il s’agit d’une romance, mais c’est un livre où l’émotion est mise en avant-plan.

J’ai adoré qu’on parle du souhait de solitude de Laurence. Effectivement, on peut trouver cela étrange qu’une femme part loin de son entourage après une séparation, mais j’apprécie qu’elle décide de s’écouter et qu’elle va de l’avant avec ses désirs, peu importe l’âge qu’elle a.

À part Laurence, c’est difficile de choisir un autre personnage favori en sachant que chacun apporte un point de vue différent qui ajoute une touche à l’histoire que cela soit sa fille, Jean-Christophe, sa mère ou l’auteur de mauvaise humeur. Si vous cherchez quoi lire pendant vos vacances, je vous le recommande.

Extraits

Je me suis pris la tête et j’ai fermé les yeux. J’essayais de respirer, de comprendre, de voir un peu clair, mais je ne voyais que le fucking poisson et..ma pensée s’arrêtait là. (p.15)

Je me projetais dans chaque endroit, seule et loin de tout, le regard grave planté sur l’horizon, le vent dans mes cheveux, les bras croisés sur un gros pull en laine. (p.38)

« Peut-être que je suis sortie de la Matrix ? Peut-être que c’est ça ? J’ai besoin de pus voir des murs de brique ? » (p.65)

Quand t’étais petite, t’étais toujours toute seule. Tu jouais dehors dans la cour toute seule. Je sais ben pas qu’est-ce que tu pouvais faire. (p.77)

Je passais alors la plupart de mon temps à fuir les rencontres, donc ce qui constituait la raison première du voyage, préférant marcher seule, manger seule et aller seule au musée. Mais maintenant que la solitude choisie formait la fabrique de mes jours, j’avais l’impression qu’il me manquait quelque chose pour profiter pleinement de cette escapade, comme si j’avais pris un avion jusque dans les Caraibes pour constater qu’il ne faisait pas soleil. (p.180)

Lui me challengeait et m’interpellait, il ouvrait des portes et me laissait entrevoir des paysages que je ne prenais jamais le temps de considérer autrement. (p.250)

Yup. Sorry, C’est juste.ses yeux. » Il s’est mis à fredonner Ocean Eyes de Billie Eilish, et je n’ai pu m’empêcher de rire. (p.405)

 Mon entrevue avec l'auteure 

 


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