Publié chez Libre
Expression le 14 mai 2025
432 pages
Lu en format
papier
4e
de couverture
Lorsque le père
de sa fille la quitte après vingt-cinq ans de vie commune, Laurence décide de
tourner le dos au monde et de s’installer dans un vieux chalet sur le bord de
la rivière des Mille-Îles. Un projet unani-mement décrié par ses proches, mais
Laurence n’a que faire de leurs commentaires : à 48 ans, elle considère qu’elle
est libre de commettre ses propres erreurs et d’embrasser une saine solitude.
Or la vie aura
tôt fait de la rattraper, et Laurence va réaliser que ce ne sont pas seulement
les rivières qui parfois débordent ; les femmes aussi, même celles qui
s’étaient juré qu’elles n’avaient besoin de personne et que les grandes
passions étaient loin derrière elles.
Mon avis
Je suis contente
de retrouver la plume de cette auteure dans un roman de fiction. Son dernier
datait de plus de 10 ans. Par contre, il est moins du genre chicklit que ses
trois premiers. Vous allez renouer avec son humour, mais d’une façon plus
mature puisque la protagoniste à 48 ans. Je dirais que ce sont les voisins et
les jeunes adultes de son entourage qui m’ont fait rire davantage. Un autre
point qui m’a un peu moins plu, vous allez y trouver plusieurs phrases en
anglais. Cela me fait souvent grincer des dents lorsque je lis un roman
québécois.
Il me reste
encore quelques années avant d’avoir le même âge que Laurence, mais je crois
qu’on est plusieurs de ma génération qui vont vivre la même chose que cela soit
de prendre soin d’un parent malade ou de voir partir sa progéniture. Les
discours internes de la protagoniste aident à ce que les lectrices puissent de
reconnaître et rend l’histoire plus réelle. Je ne dirais pas qu’il s’agit d’une
romance, mais c’est un livre où l’émotion est mise en avant-plan.
J’ai adoré qu’on
parle du souhait de solitude de Laurence. Effectivement, on peut trouver cela
étrange qu’une femme part loin de son entourage après une séparation, mais
j’apprécie qu’elle décide de s’écouter et qu’elle va de l’avant avec ses désirs,
peu importe l’âge qu’elle a.
À part Laurence,
c’est difficile de choisir un autre personnage favori en sachant que chacun
apporte un point de vue différent qui ajoute une touche à l’histoire que cela
soit sa fille, Jean-Christophe, sa mère ou l’auteur de mauvaise humeur. Si vous
cherchez quoi lire pendant vos vacances, je vous le recommande.
Extraits
Je me suis pris
la tête et j’ai fermé les yeux. J’essayais de respirer, de comprendre, de voir
un peu clair, mais je ne voyais que le fucking poisson et..ma pensée s’arrêtait
là. (p.15)
Je me projetais dans
chaque endroit, seule et loin de tout, le regard grave planté sur l’horizon, le
vent dans mes cheveux, les bras croisés sur un gros pull en laine. (p.38)
« Peut-être que je suis sortie de la Matrix ?
Peut-être que c’est ça ? J’ai besoin de pus voir des murs de brique ?
» (p.65)
Quand t’étais
petite, t’étais toujours toute seule. Tu jouais dehors dans la cour toute
seule. Je sais ben pas qu’est-ce que tu pouvais faire. (p.77)
Je passais alors
la plupart de mon temps à fuir les rencontres, donc ce qui constituait la
raison première du voyage, préférant marcher seule, manger seule et aller seule
au musée. Mais maintenant que la solitude choisie formait la fabrique de mes
jours, j’avais l’impression qu’il me manquait quelque chose pour profiter
pleinement de cette escapade, comme si j’avais pris un avion jusque dans les
Caraibes pour constater qu’il ne faisait pas soleil. (p.180)
Lui me
challengeait et m’interpellait, il ouvrait des portes et me laissait entrevoir
des paysages que je ne prenais jamais le temps de considérer autrement. (p.250)
Yup. Sorry, C’est juste.ses yeux. » Il s’est mis à fredonner Ocean
Eyes de Billie Eilish, et je n’ai pu m’empêcher de rire. (p.405)
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