samedi 29 mars 2025

Le poids des non-dits de Laurence Côté


Publié chez les éditions Patrico le 3 mars 2025

272 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Delphine, 22 ans, jongle avec ses cours, son travail et le temps de qualité avec ses proches. Malgré tout, quelque chose semble lui manquer. Serait-ce l'amour avec un grand A? Lorsque Louis fait irruption dans sa vie de manière inattendue, il semble combler tous ses désirs. Parfait et séduisant, il coche toutes les cases de sa liste de rêve. Mais quand l'amour idéal devient une quête complexe, qui est-on prêt à devenir ? Et si, en trouvant l'amour, on se perdait un peu dans le processus ?

Mon avis

C’est un livre qui tombe au parfait moment dans ma vie. Ma situation ne ressemble pas à celle de Delphine, mais cela m’a rassuré que je n’étais pas la seule à me poser des questions. J’avoue que cela paraissait qu’elle avait 22 ans puisqu’elle manquait de confiance en elle et semblait éprouver de la difficulté à écouter sa petite voix qui lui disait que quelque chose clochait. Toutefois, je crois qu’on a tous vécu des moments comme celui-ci et l’importance de s’écouter est ce que j’ai retenu davantage de ce livre.

Dès le début, j’avais un mauvais pressentiment envers Louis, probablement parce que Delphine commençait à annuler des rencontres avec ses amis et à leur mentir. On s'attache à lui, mais il vient avec plusieurs drapeaux rouges. Je vous laisse découvrir lesquels. En tout honnêteté, c’est le personnage que j’ai le moins aimé de l’histoire. J’ai conscience de son importance. Le seul point positif, c’est qu’il a contribué à l’évolution de Delphine.

Quant à Delphine, c’est ma préférée avec sa meilleure amie. Comme je l’ai mentionné, je trouve qu’elle manquait de confiance en elle, mais je vis une période semblable en ce moment. Ce n’est pas évident de prendre des décisions quand on aime la personne et qu’on sait qu’elle disparaitera de notre vie par la suite. J’ai les mêmes problèmes de communications. Je sentais qu’elle essayait de s’exprimer, mais Louis l’arrêtait et disait le contraire avant qu’elle aille jusqu’au bout de sa pensée. Je crois aussi qu’elle gardait ses sentiments pour elle pour éviter de le perdre.

Chaque chapitre commence par une chanson et vous n’avez pas idée combien d’entre elles m’ont rejoint. J’ai même pu renouer avec Selena Gomez et découvert Olivia Rodrigo grâce aux suggestions de l’auteure. La musique prend une place importante dans la vie de la protagoniste et c’est une autre raison d’apprécier l’œuvre.

Extraits

J’avais pris l’habitude d’y aller en road trip avec des amies, des fréquentations ou en solo pour me retrouver. Chaque fois, je retournais à la maison avec une fébrilité dans le cœur, comme si toutes mes émotions se consumaient au fil de la randonnée pour me laisser complètement apaisée à la fin de mon périple. (p.8)

Mon conseil : sois authentique. Si le gars est vraiment intéressé, il va l’être, peu importe ce que tu lui écris. Ce qui compte, c’est que tu sois toi-même. (p.13)

Tu trippes sur l’automne ?

C’est ma saison préférée, elle me rappelle plein de souvenirs. J’aime les odeurs, les couleurs, la lumière unique à cette période de l’année. Connais-tu la chanson Octobre des Cowboys Fringants ? (p,52)

Personnellement, je trouve que tu changes et je suis pas certaine que j’aime la nouvelle Delphine. T’as jamais mis tes amis de côté en sortant avec un gars, on s’est toujours promis que c’était les amis pour la vie, mais on dirait bien ça tient plus depuis que t’es avec lui.

J’essayais fort de me convaincre que j’hallucinais, mais mon intuition me disait qu’il me cachait quelque chose. En même temps, mon côté rationnel me rappelait qu’on ne s’était rien promis. On n’était peut-être même pas exclusif. (p.105)

La chanson qui jouait n’aurait pu mieux tomber. Selena Gomez chantait qu’elle essayait de chasser un gars de sa tête, qu’elle devait se convaincre qu’elle ne voulait plus de leur relation, même si au fond, elle savait qu’elle en voulait encore. Il pouvait briser son cœur en deux, mais malgré ça, c’était pour lui qu’il battait. Elle lisait et relisait leurs conversations, analysant tous les mots, et elle haïssait ça parce que ça ne lui ressemblait pas. Dans le refrain, elle disait à quel point elle voulait le serrer contre elle, même si elle n’était pas supposée. Il était pris dans sa tête, elle ne pouvait pas l’oublier et elle savait qu’elle retournerait vers lui. (p.150)

C’est tellement pas évident, la communication, dans ces moments-là. C’est déjà un défi quand ça va bien, ça l’est d’autant plus quand ça va mal. Et on va se le dire, avec lui, c’était pas ta force. T’as jamais osé lui parlé franchement, tu as toujours eu peur de t’exprimer. Ça te ressemble pas. C’est sûr que si tu voulais préserver ce que vous aviez de beau, ça te dissuadait de tenter une discussion, encore moins le mettre au pied du mur. (p.213)

Les paroles de Charlotte me revenait en tête. Et si j’étais la cause de tous mes problèmes ? Et si, par un flagrant manque de communication, d’habiletés communicationnelles et relationnelles, j’avais créé cette avalanche d’événements qui s’étaient succédés ? (p.221)

Je te trouve tellement forte d’avoir réussi à quitter la relation si tôt. Moi, ça m’a pris tellement plus de temps. Si tu veux un conseil d’une fille qui vient de passer par là : à partir d’aujourd’hui, l’important, c’est toi. Juste toi. (p.230)

 

mardi 25 mars 2025

L’espoir en exil de François Guilbault


Publié chez les éditeurs réunis le 22 janvier 2025

360 pages

Lu en format papier

4e de couverture

 Février 1837. Nathanael Lamport, un Français émigré aux États-Unis, a
perdu sa femme et ses enfants de façon dramatique dans le Midwest américain. Accablé, il quitte le pays et part s’établir au Canada, où il nourrit l’espoir de se refaire une vie plus tranquille. Après un long et dangereux périple, il aboutit enfin dans le petit village de Sainte-Élégie, près de la frontière.


Nathanael décide de s’y installer et d’y défricher une terre, alors qu’il se lie d’amitié avec plusieurs des habitants. Il s’attache particulièrement à Manon Labrie, la forgeronne du village, ainsi qu’à Élise Arsenault, arrivée des États-Unis, tout comme lui. Alors que Nathanael cherche à fuir les hostilités et veut seulement vivre en paix, il ignore que les ennuis sont sur le point de le rattraper. En effet, la révolte gronde au sein de la population du Bas-Canada, tandis que les Patriotes se préparent à la rébellion.

Bientôt, la tension atteint son apogée et Nathanael ne peut plus échapper aux affrontements qui viennent frapper à la porte de Sainte-Élégie. Lui qui aspirait au bonheur dans les bras de son nouvel amour se retrouvera bientôt piégé dans des conflits lourds de conséquences qui ne laisseront personne indemne.

Mon avis

C’est toujours un plaisir de retrouver la plume de cet auteur dont j’ai eu la chance de lire toutes les œuvres et qui m’a permis de découvrir davantage certaines périodes historiques. On ressent le commencement de la rébellion des patriotes qui diffère de celle des États-Unis. On remarque que les canadiens francophones ont une opinion divergente de ceux anglophones et que quelque chose important se prépare.

J’ai apprécié le côté mystérieux de Nathanael qui prend du temps à se dévoiler et qui intrigue plusieurs villageois. Toutefois, je donne mon étoile du match à Élise à cause de son amitié avec Manon et j’avoue que je l’ai trouvé attachante.

Ce roman demande de la concentration, mais se lit bien si vous aimez l’histoire en général. Il contient un peu de romance. D’ailleurs, j’ai adoré suivre la relation entre Nathanael et celle qui a choisi. Je vous garde la surprise parce que je me suis questionnée à ce sujet à quelques reprises pendant ma lecture.

Extraits

Les Anglais avaient été rejetés à la mer et les Américains avaient pris leur destin entre leurs mains. Toutefois, les États-Unis n’avaient pas eu affaire à un autre peuple vivant dans son sein, comme le faisaient les descendants francophones de l’ancienne Nouvelle-France. (p.13)

Beaucoup de malheurs surviennent à cause de ces injustices, poursuivit-il, désaltéré. Il y a cinq ans, lors d’une élection dans le quartier Ouest de Montréal, il y a eut une rixe. Trois Canadiens ont été tués, durant la répression. Il y a plus de cinq mille personnes à leurs funérailles à l’église Notre-Dame. Les coupables comme toujours. (p.52)

Depuis son arrivée à Sainte-Élégie, il n’avait pas pris le temps de se délasser. Il avait encore moins investi dans l’établissement de rapports autres que ceux qu’exige la civilité. Même Manon aurait pu se plaindre qu’il se comportait comme un ours sauvage. Et il y avait en pris son goût inné de voyager. (p.106)

Un homme n’allait pas en Indiana pour y établir une école. Nathanel ne parlait pas que d’Antiquité. Sa conversation était tout bonnement plaisante. Il causait aussi facilement d’oiseaux, de loups, de plantes que de semis. Elle l’enviait d’avoir chassé le bison. Elle n’avait jamais vu cette bête légendaire. Néanmoins, elle se consolait en se disant qu’elle l’avait initié au sirop d’érable. (p.122)

Je ne crois pas que ce soit une bonne idée, mademoiselle Manon. Tout ce que j’ai écrit jusqu’à présent est inachevé. C’est une pénible tâche dont je préfère garder les résultats secrets, pour l’instant. (p.156)

C’est plutôt mon histoire et mes choix que je revendique, sauf votre respect. Les nations peuvent se débrouiller sans moi. Je n’ai l’intention d’en diriger une, à court ou à moyen terme. (p.240)

Mon entrevue avec l'auteure 

lundi 24 mars 2025

Entrevue avec Maude Michaud


 Crédit : Facebook

Biographie

Maude Michaud est autrice, créatrice de contenu et blogueuse engagée aux commandes de La Parfaite Maman Cinglante, une plateforme qui vise à déculpabiliser les mères devant les émotions négatives générées par la maternité (475 000 abonnées). Depuis 2018, elle a publié un guide pratique, quatre romans, deux album jeunesse, un livre de cuisine et un essai.

Crédit : Maude Michaud

Questions

Quelles ont été vos inspirations pour écrire Guerrière ?

Après quelques années à m’intéresser de près aux inégalités et aux injustices que vivent les femmes, j’ai réalisé quelque chose de troublant : une partie importante d’entre nous – les femmes – considérons comme normales des choses qui ne le sont pas. Des situations qui nous dérangent, nous épuisent ou nous mettent mal à l’aise, mais qu’on finit par accepter, parce qu’on nous a appris, souvent sans mots, que c’était comme ça. Qu’il fallait faire avec. Ce glissement progressif entre l’inconfort et la résignation crée une forme de détresse silencieuse. Une espèce de fatigue qu’on ne sait plus nommer. Et le pire, c’est qu’on finit parfois par se croire seules à vivre ça. Alors qu’on vit littéralement toute la même chose. C’est ce qui m’a poussée à écrire ce livre : pour mettre des mots sur ce qu’on vit sans toujours s’en rendre compte, mais qui finit pourtant par nous gruger de l’intérieur. Des mécanismes invisibles, des attentes silencieuses, des sacrifices qu’on banalise. Tout ça nous éloigne peu à peu de la vie qu’on mériterait vraiment. Une vie choisie, libre, alignée avec ce qu’on est profondément — et non dictée par ce qu’on attend de nous en tant que femme.

Quels défis avez-vous rencontrés lorsque vous avez écrit votre premier livre ?

Mes plus grands défis lors de l’écriture de mon premier livre ont été de découvrir/déterminer mon ton mais aussi de développer suffisamment mes idées pour offrir du contenu riche et pertinent. Souvent, j’avais une excellente idée mais après deux phrases, j’avais l’impression d’avoir tout dit. C’est d’ailleurs un sentiment qui m’a suivi tout au long de l’écriture de chacun de mes livres, à l’exception de mes albums jeunesse. Cette impression de ne pas avoir assez à dire. J’ai toutefois appris avec le temps à développer davantage mes idées mais aussi et surtout à accepter que parfois, j’avais moins de choses à raconter et ce n’était pas plus mal. C’est entre autres ce qui expliquer les courts chapitres de plusieurs de mes livres.

Quels conseils donneriez-vous à un nouvel auteur ?

Évidemment, chaque auteur et chaque autrice a son propre fonctionnement. De mon côté, je considère qu’il est impératif d’avoir un plan clair de ce que je souhaite écrire globalement mais aussi par chapitre. De cette manière, je m’assure d’avoir suffisamment de contenu mais aussi et surtout de demeurer cohérente et pertinente en évitant de m’emmêler dans mes propres idées ou de partir sur une dérape qui n’est pas forcément intéressante pour mes lectrices.

Qu’est-ce qui vous a motivé à vous lancer dans l’écriture ?

Enfant, j’adorais inventer des histoires et je rêvais d’écrire des livres. Quelques années après les débuts de La Parfaite Maman Cinglante, une maison d’édition a communiqué avec moi pour me proposer d’écrire un guide de maternité. J’ai accepté, beaucoup aimé l’expérience et le livre a connu un beau succès. C’est ce qui m’a permis de proposer à ma maison d’édition un deuxième livre, soit Pieds nus dans la gravelle, dont l’histoire me trottait dans la tête depuis plus d’un an au point où je construisais l’histoire dans ma tête chaque soir avant de me coucher.

Écrivez-vous avec de la musique ? Si oui, avez-vous une chanson fétiche ?

Avant la pandémie, j’aimais écrire dans les cafés avec de la musique. Mes chansons préférées étaient celles d’Alexandra Streliski. Avec la pandémie, j’ai commencé à écrire de la maison et depuis, je ne parviens plus à écrire que dans le silence le plus complet.

Quels sont vos prochains projets ?

Je n’ai pas de projet de nouveau livre à court terme. Une certaine idée me trotte bien dans la tête mais elle est à l’état embryonnaire et je doute qu’un livre la concernant voit le jour avant plusieurs années. Entre temps, je me concentrer principalement sur mon balado « Guerrière » par Maude Michaud donc la prochaine saison s’étalonnant sur 8 épisodes à raison d’un par semaine débutera le 7 avril prochain !


samedi 22 mars 2025

Smash – Solo de drum et prosciutto-melon d’Alexandra Larochelle

 

Publié chez les éditions Michel Quintin le 4 février 2025

232 pages

Lu en format papier

4e de couverture

La célébrité a un prix. Coralie le sait puisqu'à 16 ans, elle est déjà une vedette de la télé. À l'écran, elle interprète le rôle d'une joueuse de volleyball pleine d'assurance, mais sa vraie vie est très différente: Coralie a l'impression d'être une extraterrestre à l'école et elle n'a presque pas de temps à accorder à Greg, son amoureux.

D'ailleurs, ce dernier se sent anxieux à la suite de leur première expérience sexuelle. En plus, Greg apprend que Coralie devra embrasser son beau collègue Miguel pour les caméras. Pas facile, être un gars normal quand sa blonde a une vie aussi anormale!

Mon avis

J’avoue que quand j’ai discuté de ce roman avec l’auteure, j’ai des souvenirs de Watatatow qui me sont revenus en tête. La bonne nouvelle est que l’intrigue est plus divertissante et mieux écrite. Le public cible est surtout les adolescentes et les jeunes adultes, mais je crois que les plus vieux (incluant moi) pourront y trouver leur compte.

Je donne mon étoile du match à Coralie, même si elle n’est pas parfaite. Plusieurs lectrices pourront se reconnaître en elle, sans être une vedette de la télévision. D’ailleurs, ses questionnements n’ont presque rien à voir avec la célébrité. J’oubliais presque dans certains chapitres qu’elle était comédienne. Que cela soit sa vie amoureuse ou ses amitiés, elle vit la même chose que les autres. Je crois que c’est ce qui la rend aussi attachante. J’ai apprécié les retours en arrière qui m’ont aidé à mieux comprendre qui elle est à 16 ans.

Même s’il a une importance capitale dans l’histoire, Greg est le personnage que j’ai le moins aimé. Possible parce que j’ai lu trop de romans pour adolescents et que j’ai une théorie pour le second tome et mon cœur se serre déjà pour la protagoniste. Je me dis qu’il a seulement 17 ans et qu’il se questionne comme la majorité des garçons, mais il m’a quand même déçu. J’ai conscience qu’il apporte aussi un avantage aux péripéties de l'histoire. Toutefois, je ne souhaite pas d’échanger de place de Coralie.

Je venais de terminer un livre qui me demandait beaucoup de concentration, alors ça m’a fait du bien d’embarquer dans cette histoire qui m’a rappelé les bons et les mauvais souvenirs d’adolescence. Je pense que l’auteure a un don pour rendre les personnages réels et attachants. J’avais le sentiment de vivre les mêmes émotions qu’eux.

Extraits

On s’en fout, qu’il soit un bon attaquant! Pis on s’en fout encore plus qu’il soit beau, que je réplique d’une voix assurée. Ce n’est pas parce que tu sais smasher pis que t’as la mâchoire carrée que t’es un bon leader, ça a rien è voir! (p.7)

J’y connecte mon cellulaire et fais jouer le dernier album de Charlotte Cardin, ma chanteuse favorite. Je fredonne les paroles en chœur avec mon père alors que j’appuie ma tête contre la vitre fraîche pour savourer ce seule mini-moment de détente de ma journée. (p.17)

Je pourrais dire que je suis habituée à ce genre d’accueil, mais la vérité, c’est que je trouve ça encore bizarre chaque fois. Ça fait juste deux ans, presque trois, que j’ai commencé ma carrière, mais les gens semblent avoir oublié qu’avant ça, j’étais une élève comme les autres. (p.29)

Un soir, alors qu’on dînait en famille, j’ai connecté mon cellulaire à mon haut=parleur portatif pour faire jouer le nouveau single des Cold Blues, un de mes groupes favoris que mon père aime beaucoup aussi. Le titre de la chanson était Sex With You, ce qui a fait hurler Lily de dégoût, mais ma mère s’est interposée. (p.77)

Mon entrevue avec l'auteure

vendredi 21 mars 2025

Pourquoi personne ne m’en a parlé avant ? du Dre Julie Smith

 

Publié chez les éditions Saint Jean le 18 février 2025

420 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Une nouvelle édition pour le livre-phénomène qui a changé tant de vies !. Suivant le succès immédiat de la première version de cette boîte à outils exceptionnelle, la psy aux 20 millions de likes offre une édition enrichie qui comporte un plan d’action complet pour gérer l’anxiété, la cause de détresse no 1 au sein de la population, et une introduction étoffée de nouveaux conseils judicieux.. Dans Pourquoi personne ne m’en a parlé avant ?, la Dre Julie Smith propose des solutions simples pour maintenir sa santé mentale, mieux se comprendre, accueillir la complexité des autres et corriger des comportements qui nuisent au bonheur..

Mon avis

Il s’agit d’une nouvelle édition, alors je recommande de l’emprunter si jamais vous avez lu la première version pour y trouver quelques ajouts. Toutefois, comme c’est la première fois que je le lis, j’ai découvert tous les outils proposés par l’auteure.

Si vous avez des problèmes psychologiques, je suggère de demander de l’aide, car on partage des outils pour pouvoir s’aider soi-même. Si le problème est plus complexe, parcourir cet ouvrage va être comme mettre un pansement sans guérir la plaie. Comme d’habitude, c’est mieux de choisir ce qui nous convient et de garder l’esprit ouvert.

Comme je vis une période assez occupée et stressante, j’ai apprécié renouer avec des astuces pour m’aider à la traversée sans trop me prendre la tête. J’avoue qu’écrire un journal apporte beaucoup, mais c’est l'unique truc que j’éprouve de la difficulté à poursuivre. Je le fais seulement quand je ressens vraiment le besoin.

Je ne vous dévoilerais pas les outils, mais si vous espérez mieux gérer votre stress, ce livre peut vous aider. Elle fait le tour du sujet et vous allez sûrement trouver une astuce qui pourra vous soulager. On ne peut pas s'en débarrasser, mais c’est possible d'apprendre à mieux vivre dans ce monde changeant d’une seconde à l’autre. Les exemples et le langage utilisé conviendront à un large public. Vous n’avez pas besoin d’avoir étudié en psychologie à l’université pour bien comprendre.

Extraits

Au fil des années de pratique de mon métier de psychologue, j’ai pris conscience que les gens ont du mal à gérer cette déprime, qu’ils gardent souvent pour eux. Leurs amis et leurs proches n’en savent souvent rien. Ils la dissimulent, la repoussent et s’efforcent de continuer de répondre aux attentes. (p.19)

Supposons que notre surcharge de travail nous ait empêchés de faire de l’exercice physique pendant quelques semaines, la fatigue et la déprime s’installent. Pratiquer un sport est donc la dernière chose que nous souhaitons faire. Plus l’évitement de l’exercice physique dure longtemps, plus la léthargie nous gagne et moins nous avons d’énergie. Quand nous manquons d’énergie, la probabilité de faire de l’exercice physique diminue et notre moral chute. La déprime nous donne envie de faire des choses qui nuisent à notre moral. (p.24)

Puisque cette rumination nous amène à penser uniquement à nos pires caractéristiques et expériences, et considérant ses répercussions physiologiques sur notre ressenti, l’un des moyens les plus simples de rediriger les choses quand nous doutons de pouvoir nous en sortir est de nous poser la question suivante : « Qu’est-ce que je ferais si j’étais au sommet de ma forme ? » (p.51)

Mais comme je l’ai mentionné précédemment, transformer son mode de vie, du jour au lendemain, s’avère moins utile si nous ne parvenons pas à nous y engager à long terme. Il est en revange profitable de se poser régulièrement la question : « Quel changement modeste pourrais-je mettre en place aujourd’hui pour améliorer mon apporte nutritionnel ? » Puis il faut respecter ce changement chaque jour. (p.70)

Si nous commençons cette activité que nous souhaitons avoir envie de faire, nous avons plus de chances de stimuler notre cerveau d’une façon qui nous met en joie ou qui est propice au retour de la motivation. (p.80)

Si on n’est pas en mesure de parler, il faut écrire, sans se soucier de la forme. Coucher par écrit ses pensées et ses sentiments peut contribuer à mettre au jour ce qui se passe dans notre tête et notre corps. C’est en n’éludant pas ces émotions pénibles que l’on fait son deuil. (p.152)

Être confiant est différent d’être à l’aise. L’une des plus grandes idées fausses en matière de confiance en soi est de la prendre pour de l’intrépidité. La clé pour bâtir de la confiance est en fait l’inverse. Il s’agit de laisser la peur être présente lorsque nous faisons des choses qui nous tiennent à cœur. (p.176)

« Est-ce que tu es présent pour moi ? Est-ce que je compte suffisamment à tes yeux pour que tu restes ?  Quand j’aurai le plus besoin de toi, qu’est-ce que tu vas faire ? » Les styles d’attachement traités précédemment sont les différents moyens par lesquels nous avons appris à poser ces questions. Lorsque nous avons le sentiment d’avoir perdu ce lien, notre cerveau fait retentir l’alarme de lutte ou de fuite. (p.317)


mardi 18 mars 2025

Rôdeur mortel – Le parcours du dragon de Mel Gosselin

 

Publié chez les éditions Michel Quintin le 22 octobre 2024

208 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Maintenant conscient du danger encouru par sa mère, Luk espère que sa nouvelle adhésion au Programme Orion lui permettra de la protéger. L'adolescent doit donc trouver une façon de se faire accepter des autres candidats le plus rapidement possible.

Or, Hopkins, la vedette du programme, ne voit pas son arrivée d'un bon oeil et semble déterminé à lui faire comprendre qu'il n'est pas le bienvenu. La tension entre eux est exacerbée lorsque les candidats sont séparés en deux équipes et qu'ils se retrouvent chacun à la tête de l'une d'elles. Les concurrents devront toutefois unir leurs forces quand une nouvelle menace surgit au moment où ils s'y attendaient le moins…

Mon avis

J’avoue que j’ai un peu moins embarqué dans ce deuxième tome. Possible que c’est parce que je me reconnaissais dans le thème de l’intimidation plus présent dans le premier roman. On le revoit aussi ici puisque le programme Orion a créé un groupe de jeune qui doit vivre et travailler ensemble, alors qu’ils ont tous des personnalités différentes.

Le point positif est que chacun des personnages ajoute un avantage à l'histoire et le point négatif est que c’est facile d'oublier des détails. Heureusement qu’on retrouve le journal de la mère de Luk en commencement pour éviter de trop se perdre.

Je me suis attachée à plusieurs d’entre eux, mais c’est Willis Webber qui a capté davantage mon attention cette fois-ci. Probablement, c’est parce qu’il adore se déguiser et que je passe beaucoup de temps en convention à rencontrer des gens qui ont la même passion. En plus, il m’a fait rire à plus d’une reprise.

Je suggère de lire le premier tome en premier puisqu’il s’agit d’une suite et vous risquez d’éprouver de la difficulté à comprendre l’histoire. J’ai bien aimé découvrir l’évolution des personnages surtout celle de Luk et je suis contente de ne pas avoir trop attendu entre la lecture des deux bouquins.

Extraits

Coco était le plus jeune de mes candidats, un gentil arthropodien chenille de papillon lune. Un bon matin, je me suis levé, et il avait fait un cocon sans m’avertir. Il y est toujours au moment où on se parle. (p.12)

Décidément, mon intégration n’est pas un succès pour l’instant. Quand j’étais humain, je vivais exactement la même chose. Que je sois arthropodien ou non, ça ne change rien finalement. Continuellement rejeté et mis de côté par les autres. Avec les années, j’ai appris à accepter ma solitude et à l’apprécier. Heureusement que je suis introverti ! J’ai toujours eu énormément de difficulté à me faire des amis, mais ça a empiré quand j’ai commencé le secondaire dans cette école privé que je déteste. (p.40)

Quand Willis a retrouvé son costume de superhéros, il a constaté qu’il a été altéré, le mot « SUPER CON » écrit dessus au marqueur indélébile. (p.104)

Ma chronique du premier tome

Mon entrevue avec l'auteure 

samedi 15 mars 2025

Rose Ondine – L’éveil d’une chèlème de Véronique Le Comte

 

Publié chez Luzerne Rousse le 23 mars 2022

350 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Bienvenue à Stonewoods, là où les plus belles créatures, comme les plus monstrueuses, ont pris naissance.. Je n’aurais jamais pensé que moi, Rose Dàvila, je deviendrais la dirigeante d’un clan d’êtres surnaturels – et encore moins apprendre que ma mère l’a été avant moi… Mais j’ai décidé d’assumer mes responsabilités de Chèlème, ainsi que tous les défis qui viendraient avec elles.. J’aurais probablement souhaité entrer dans cette nouvelle vie à un moment plus calme, mais soyons francs : il n’y a rien comme un baptême par le feu pour se lancer..

Mon avis

C’est le premier roman que je lis de cette auteure et je vous avoue qu’il m'attirait depuis sa publication. Je suis contente de m’y être finalement lancée. Ce n’est pas mon genre de lecture habituellement, mais j’avais besoin de sortir de ma zone de confort et d’ouvrir mes horizons. Si vous aimez la fantaisie, je vous le recommande.

L’histoire se déroule dans le monde contemporain, mais Véronique Le comte nous réserve quelques surprises. J’ai dû relire quelques passages pour éviter de l’information importante et à cause de quelques scènes, je le suggère pour un public de 13 ans et plus.  J’avoue que ça m’a fait du bien d'embarquer dans un nouvel univers en dehors des vampires et des loups-garous qui ne sont peut-être pas absents du roman, c’est à vous de le découvrir.

Dans ce premier tome, on fait la connaissance de Rose qui se cherche elle-même après un déménagement chez son père et elle rencontre cette drôle de tante qui aménage près d’elle et sa sœur. Pour une jeune femme de 18 ans, j’ai trouvé qu’elle était mature même si elle prenait des risques inutiles, mais c’est ce que j’adore retrouver chez les héroïnes.

Le livre est bien écrit et l’auteure a réussi à créer un univers bien à elle que j’espère revoir dans le deuxième tome pour vraiment embarquer dans ce monde. Comme dans toutes les séries, le premier bouquin contient souvent plusieurs descriptions, mais cela ne m’a pas empêché de bien l’apprécier.

Extraits

La route fut moins fatigante que le vol, mais j’ai pus sentir le malaise dans l’air. Cette trop longue absence semblait avoir transformé ce qui restait de notre famille en un groupe de connaissances, sans plus. Du moins, pour mon père et moi, car en ce qui concernait ma sœur, nous avions affaire à un vrai moulin à parole. (p.21)

Qu’y a-t-il à faire un dimanche par ici ? À part jouer à Tarzan et à Jane dans les bois ? (p.50)

Ce n’est pas du tout un restaurant de sushis, s’amusa-t-elle. Mais son nom est bien Sushi. Disons seulement que ce fut une lamentable erreur du propriétaire pour tenter de donner un nom urbain et exotique afin d’attirer une clientèle jeune et branchée. (p.72)

À partir de ce moment, j’avais eu une véritable révélation pour l’art et en particulier pour les périodes telles que le romantisme, le baroque et la renaissance. Mais au fil des années, ma soif d’arts m’avait amenée à apprécier de plus en plus des courants et des artistes différents, à chercher à comprendre l’intention derrière leurs travaux. J’enviais leur liberté de création. Malheureusement, l’insistance de mes professeurs à contrôler mes réalisations et à m’imposer leur technique avait comme résultat de tuer ma liberté artistique et m’enlever tout plaisir. Maintenant, je préférais créer pour moi et regarder les réalisations des autres. (p.88)

Bonne idée ! On jouera à Superman, tu seras Lois Lane et moi Clark Kent ! Les collants me font des fesses d’enfer. (p.170)

 Mon entrevue avec l'auteure 

 

 


mercredi 12 mars 2025

Les pages perdues de la cinquième avenue de Fiona Davis


Publié chez les éditions JCL le 12 février 2025

368 pages

Lu en format papier

4e de couverture

1913. À première vue, Laura Lyons a tout pour être heureuse: son mari, Jack, est le surintendant de la bibliothèque publique de New York, et ils ont deux adorables enfants. Mais lorsque des ouvrages précieux sont dérobés de l’établissement, ses priorités se mettent à changer… 

1993. Sadie Donovan se débat avec l’héritage de sa grand-mère, la célèbre essayiste Laura Lyons, depuis qu’elle a décroché un poste de curatrice à la mythique bibliothèque de New York. Son travail de rêve se transforme bientôt en cauchemar quand des livres rares disparaissent. Deux époques. Une série de vols. Laura et Sadie trouveront-elles la clé du mystère des pages perdues de la Cinquième Avenue?

Mon avis

Si vous aimez les voyages dans le temps et New York vous allez apprécier cette œuvre. Je vous recommande toutefois de bien vous concentrer sur les chapitres pour ne pas oublier qui est la narratrice puisqu’il y en a deux et qu’elles changent à chaque deux chapitres environ.

Je m’attendais presque à lire une romance et je vous dirais que c’est surtout la famille qui ressort davantage, peu importe la génération. Les protagonistes mentionnent leurs vies amoureuses à quelques reprises, mais c’est loin d’être un des sujets principaux.

Je donne mon étoile du match à Laura qui a vécu plus que son lot de montagnes russes que cela soit avec Jack, ses deux enfants ou ses études en journalisme. Je vous laisse deviner si elle perce dans le domaine. Le seul indice : elle l’aurait mérité, car j’ai rarement vu un personnage travailler aussi fort. J’aurais aimé avoir une amie comme elle pour me motiver.

Sadie est une femme intrigante. J’ai adoré suivre l’enquête qui ressemble un peu à celle que sa grand-mère a fait 80 ans plus tôt. Même si elle ne travaille pas pour les forces policières, c’était intéressant de la regarder aller.

Le seul personnage que je n’ai pas aimé est Jack. Il semble absorbé par l’écriture de son manuscrit et rien d’autre ne compte. Il manque aussi de respect envers Laura. Il m’a donné des frissons jusqu'à la dernière ligne.

C’est le premier livre que je découvre de cette auteure et même s’il s’agit d’une traduction, j’ai apprécié ma lecture. C’est un style différent des romances que je lis habituellement et j'ai noté quelques surprises que je n’avais pas vues venir.

Extraits

Sadie avait toujours préféré les livres aux gens. Au lycée, elle déjeunait à la bibliothèque pour ne pas avoir à se perdre dans le labyrinthe des conventions sociales de la cafétéria. Elle était devenue amie avec l’une des bibliothécaires qui, lorsqu’elle fut en terminale l’encouragea à s’inscrire en licence de bibliothéconomie à Rutgers. (p.25)

Sadie parvenait à peine à suivre les sautes d’humeur de sa mère, les vagues de confusion auxquelles succédaient les moments de lucidité. Avec Lonnie, ils plaisantaient parfois en disant que leur mère était parfaitement saine d’esprit et qu’elle aimait simplement les mener en bateau. Ce genre d’humour particulièrement noir avait été salutaire pendant les premiers jours de Pearl à l’hôpital lorsque personne ne savait si elle allait survivre. (p.74)

Je le dis. Sans parler de la réputation de play-boy qu’il a à la bibliothèque. De toute manière, je veux être une femme de lettres indépendante, comme ma grand-mère. (p.149)

Il est tombé dans ce qui s’appelle l’état typhoïdique. Nous allons faire ce que nous pouvons pour nous occuper de lui, mais il aurait fallu nous l’amener plus tôt. En attendant, vous devriez vous faire vacciner. Et n’écoutez pas les idiots qui prétendent que le vaccin donne la tuberculose. (p.248)

 

vendredi 7 mars 2025

Guerrière de Maude Michaud

 

Publié chez les éditions Saint Jean le 5 mars 2025

277 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Un véritable game changer qui réveillera la guerrière en chacune de nous?! Je suis convaincue de mériter mieux. J’ai tellement de mal à dire non. Je souffre sous le poids des attentes. Je m’excuse sans raison. Je déteste mon corps. Je tais trop souvent ma colère. Je m’oublie tout le temps. Inspiré par des expériences personnelles, cet ouvrage fait réfléchir sur les défis et les enjeux auxquels nous faisons face au quotidien, nous, les filles et les femmes.

Comme une amie, Maude Michaud lit dans nos pensées. Elle comprend nos doutes, nos peurs, nos luttes, nos rêves. Elle valide ce que nous ressentons toutes : l’épuisement de devoir tout gérer, la crainte d’être jugée, la pression de plaire, la culpabilité maternelle, la honte de notre corps, la complexité de notre rapport à la sexualité et au désir, et ce sentiment de faire passer les autres avant soi. Guerrière aide à retrouver ce qui nous a été dérobé: notre voix, notre force et notre droit d’exister pleinement, à notre manière. Sans concession.

Mon avis

Je trouve que la 4e de couverture résume très bien le livre. Je n’irais pas jusqu’à dire qu’il change quoi que ce soit, mais les opinions de l’auteure sur plusieurs sujets abordés peuvent ouvrir les esprits et c’est aux lecteurs à décider si cela les concerne ou pas. Est-ce que j’ai été en accord avec chacun des chapitres ? Pas nécessairement surtout en ce qui à attrait à sortir de sa zone de confort. Par contre, grâce à ce chapitre, j’ai réalisé qu’il y a une différence entre zone de confort et limite. J’aime découvrir de nouveaux endroits même si cela créer de l’anxiété avant que je m’y lance, mais je n’irais pas sauter en bungee juste pour ressentir des émotions fortes.

Le livre est dédié aux femmes, mais je crois que les hommes pourraient le lire aussi pour en apprendre davantage. Possible que vous le trouviez dans la section de croissance personnelle. Toutefois, il diffère des autres œuvres que j’ai lues dans cette catégorie. L’auteure y raconte des anecdotes, exprime son avis et explique comment elle y est arrivée à cette conclusion. D’une manière ou d’une autre, chaque thème porte à réflexion avec un vocabulaire qui convient à un large public.

La maternité est mentionnée à plusieurs reprises, mais vous n’avez pas besoin d’être mère pour apprécier l’œuvre. Je n’ai pas d’enfant et plusieurs thèmes m’ont rejoint. J’ai même éprouvé de la difficulté à déposer le livre et je l’ai presque terminé en une seule journée.

J’ai adoré découvrir son avis sur la romance. J’avoue qu’elle a ébranlé quelques points. Ça explique pourquoi je dis que j’aime en lire pour rêver, mais que je ne souhaiterais pas nécessairement vivre cela dans la vie réelle surtout si la protagoniste se trouve dans une relation toxique. Même chose sur la croissance personnelle, il faut en prendre et en laisser quitte à essayer une seule fois et passer à autre chose si cela ne fonctionne pas.

Extraits

J’ai d’abord cru que je n’avais besoin de personne pour être heureuse. Puis j’ai écouté les films de Disney des années 1980, lu une panoplie de magazines et de livres à l’eau de rose destinés aux jeunes filles et je suis partie en quête du prince charmant. J’ai été rejetée plus souvent qu’à mon tour et, à défaut de le trouver, j’ai cru que j’étais brisée et que mon histoire ne connaîtrait une fin heureuse que si un homme la complétait. (p.11)

Ce n’était pas vraiment mes oignons, mais j’avais l’impression qu’elle n’était pas allée au bout des choses et qu’elle aurait dû exprimer sa frustration à ses amis. Que si elle voulait qu’on la respecte et qu’elle se respecte elle-même, elle devait élever la voix lorsqu’elle jugeait qu’on ne la traitait pas comme elle méritait d’être traitée. (p.15)

On enseigne très jeune aux femmes à être douces, bienveillantes, à l’écoute des autres, à ne pas se plaindre, à ne pas faire de vagues et à accepter leur destinée, quelle qu’elle soit. Je crois que c’est ce qui fait en sorte que la plupart d’entre elles, moi y compris, nous portons des souliers remplis de minuscules cailloux tellement lourds que nous n’arrivons plus à avancer et nous restons sur place, à attendre, à subir et à survivre plutôt qu’à créer cette vie que nous méritons. (p,17)

J’ai peu à peu perdu confiance en mon instinct, en mes talents, en moi, et j’ai glissé tout ce que j’aimais le plus dans un sac poubelle et j’ai regardé le camion de vidange passer. À l’intérieur de moi, il ne restait rien. Je suis devenue beige. Non, transparente. J’ai sacrifié tout ce que j’aimais pour ne pas avoir l’air conne. (p.32)

Au cours de la première année, j’ai principalement écrit les week-ends, une fois mon fils endormi. Puis, lorsqu’il était chez son père, j’ai commencé à passer mes samedis après-midi à écrire dans un petit café en sirotant un matcha latté et en me projetant dans une vie d’autrice qui me semblait toujours aussi improbable, mais tout de même plus accessible qu’elle ne l’avait jamais été. (p.58)

Beaucoup de gens- principalement des hommes – trouvent que nous sommes un brin narcissiques et que nous en faisons trop avec notre apparence. Comme si le problème venait de nous. Comme si ce n’était pas un hasard que toutes les gemmes s’en inquiètent à ce point. (p.91)

Parce que l’expérience que vous avez acquise en travaillant, en étant en couple, en étudiant ,en vous abstenant de boire ou de fumer, en vous tenant loin du conjoint qui ne vous méritait pas, en allant courir et en construisant votre projet vous a appris une infinité de choses.

Et c’est grâce à ces choses-là que vous entreprendrez la suite de votre vie avec plus d’aplomb et ferez les changements nécessaires pour que vous vous rapprochiez toujours plus de la vie qui vous convient le plus. (p.140)

J’ai peu à peu enregistré que je ne devais pas perturber les gens d’une quelconque façon no troubler l’ordre et ce message est maintenant ancré si profondément en moi qu’il m’est presque impossible de m’en défaire même si je suis parfaitement consciente que c’est ridicule et insensé. (p.208)


mercredi 5 mars 2025

Bravestone – Luxure d’Audrée McNicoll


 

Publié chez les éditions De Mortagne le 19 février 2025

352 pages

Lu en format papier

4e de couverture

1885 . Un an s’est écoulé depuis que les sœurs Bravestone ont refait leur vie au Mexique. Elles travaillent au célèbre cabaret La vida es bella, aussi surnommé la maison des plaisirs.. Dans cet environnement dominé par la luxure, le trio croyait enfin avoir trouvé la paix, jusqu’à ce que l’arrivée d’inconnus à Chihuahua vienne tout chambouler.. Ce qui se passe dans les coulisses de leur ville d’adoption est alors dévoilé : jeux de pouvoir, manigances et mensonges.. Personne n’est à l’abri des deux bandes rivales qui se disputent le territoire.. Pour sauver ce qui lui tient à cœur, Kennedy n’aura d’autres choix que de faire équipe avec le seul homme qu’elle aurait préféré garder à distance…. 

Mon avis

Comme il s’agit d’un deuxième tome, je recommande de lire le premier avant de vous lancer dans celui-ci et même de le relire, j’avoue que j’avais oublié quelques éléments mentionnés, mais j’ai quand même pu bien suivre l’histoire qui est remplie de rebondissements.

C’est avec plaisir que j’ai renoué avec les trois sœurs. Même si le premier tome était loin dans ma mémoire, je me suis souvenue de certains événements spécialement ceux qui concernaient les protagonistes masculins. Si vous connaissez ses autres œuvres, vous savez que les personnages vivent des montagnes russes et ne s’en sortiront pas indemnes. De plus, vous allez trouver quelques scènes épicées pour un public de 16 ans et plus. Je vous rassure qu’elles apportent un avantage au roman.

Je donne mon étoile du match à Arizona et Kennedy, je ne pouvais pas décider entre les deux. Je me suis reconnue en Kennedy, car je rêve d’avoir sa répartie. On remarque qu’elle a peur de souffrir de nouveau comme sa sœur et malgré qu’elle se bat pour garder ses distances, elle risque de finir par faire le bon choix. Quant à Arizona, j’avais du plaisir à suivre son évolution et voir ce qui allait arriver.

Il reste à dernier tome à découvrir et je doute qu’il demeure longtemps dans ma pile. Vous allez possiblement noter des similarités entre les trois séries de l’auteure, mais c’est sa plume qui m'a motivé à lire ses livres.

Extraits

Il n’arrivait pas à se pardonner. Ses pensées étaient remplies de « et si » et de « si seulement ». S’il avait eu la possibilité de retourner le sablier du temps, Juan l’aurait fait sans hésiter pour revivre ce jour au bord de la rivière. Ce moment ou Arizona lui avait accordé sa confiance en lui mentionnant qu’elle ne devrait jamais être trahie. Elle lui avait tendu une perche, et lui, comme un imbécile, avait préféré se taire et tout risquer au lieu de lui avouer son secret. (p.12)

Il n’y avait pas qu’en Amérique que les femmes avaient besoin d’un coup de main, au Mexique également…Elle devait réfléchir sérieusement à tout cela. Et respecter la promesse-de vivre de se laisser courtiser – qu’elle s’état faite quand elle était assise dans le train avant que ne débarque dans son existence un certain Latino aux pupilles aussi noires que la nuit. (p.35)

Malgré tout, une émotion s’apparentant à de la déception lui était restée en travers de la gorge. S’il avait réellement été présent dans la salle, qu’il ne soit pas venu à sa rencontre la désolait. Il était le dernier homme qu’elle désirait croiser, néanmoins, Kennedy mourait d’envie de le revoir. Quel paradoxe ! (p.71)

Oui, il aimait les défis, mais ce n’était pas pour cela qu’il était déterminé à tenir bon…Il l’aurait à l’usure, elle ne le repousserait pas éternellement. Il pourrait brusquer les choses et utiliser la carte de l’indifférence, seulement, cela me servirait à rien. Leur attraction mutuelle était indéniable. Kennedy finirait bien par abdiquer et ignorer les mauvaises langues qui semblaient médire dans sa tête pour n’écouter que les doux murmures de son cœur. (p.191)

La fougue dans ses prunelles et la tension dans son corps évoquaient celles d’une pouliche sauvage refusant de se laisser domestiquer. Ce qu’il n’avait aucunement l’intention de faire. C’était ainsi qu’il l’aimait, avec son tempérament ardent et sa langue acérée. (p.225)

Ma chronique du premier tome

Mon entrevue avec l'auteure 

samedi 1 mars 2025

L’heureuse élue de France Bélisle


 

Publié chez les éditions de l’homme le 10 février 2025

248 pages

Lu en format papier

4e de couverture

« L’heureuse élue, c'était moi, en 2021.
Première femme élue mairesse de Gatineau.
Puis, d'heureuse élue, je suis rapidement redevenue une simple humaine…»

Au sortir de sa vie de mairesse, France Bélisle nous offre ce témoignage coup-de-poing qui jette un éclairage unique sur les coulisses de la politique municipale et sur les conséquences que cette vie a eues sur elle et sur ses proches. Car, s'il faut beaucoup de courage pour se lancer en politique, il en faut tout autant, sinon plus, pour la quitter, surtout quand on choisit d'expliquer les raisons de cette décision.

Riche en confidences et alimenté par des rencontres avec des élus actuels et anciens, par des experts en gouvernance, en psychologie, et par des observateurs de la scène politique municipale, cet ouvrage expose une réflexion profonde sur un milieu où la culture doit évoluer. Écrit au nom de la femme qu'est France Bélisle, il est dédié à celles et ceux qui souffrent ou qui ont souffert en silence dans le cadre de leur vie publique.

Un cri du cœur qui lance un appel au changement !

Mon avis

J’étais curieuse de découvrir le point de vue de la première mairesse de ma ville. Je ne la connaissais pas avant son élection, mais comme tout le monde je me suis questionnée sur les raisons du quoi il y avait autant d’élus qui démissionnaient en peu de temps. Les années 2020 à 2022 n’ont pas aidé à la situation, mais je me doutais que d’autres éléments se cachaient sous ce phénomène. J’admire les femmes qui se lancent en politique. Peu de gens réussissent à percer et encore moins à garder le pouvoir. Pourtant certaines s’y aventurent tout en ayant une idée de ce qui les attend. Je dédie cette chronique à elles.

Depuis le début de l’année, j’ai lu quelques biographies et je pense que j’apprends de chacune d’entre elles même si ce n’est pas des personnes que j’ai rencontrées dans la vie. Parfois, je me sens moins seule après avoir découvert leurs épreuves qu’elles ont vécues et c’est un peu ce que j’ai ressenti en fermant le livre de mon ancienne mairesse. Je le recommanderais non seulement à celles qui souhaitent se lancer en politique, mais aussi à celles qui espèrent percer dans un métier qui n’est pas typiquement féminin.

Si vous n’aimez pas la politique, vous pourriez quand même apprécier ce livre. Je crois qu’on a tous à apprendre les uns des autres. Vous trouverez une partie biographique puisqu’elle parle de sa famille, de son enfance sans que cela fasse décrocher le lecteur. Même lorsqu’elle mentionne son passage à la mairie, elle y va directement au but en expliquant le contexte pour qu’on puisse comprendre ses épreuves. Un point fort, elle exprime un peu de son avis sur les médias et puisque c’est un autre sujet qui m’intéresse grandement, j’ai noté attentivement ces passages. Comme elle a été journaliste, on a pu voir une opinion détaillée sans que ça aille trop loin.

Extraits  

Cette pause du temps des Fêtes m’aura offert un répit. J’ai 46 ans depuis cinq jours. Plus sage, probablement, et plus lucide, sans doute. Je ne peux donc pas me mentir. Je ne suis ni physiquement ni mentalement reposée. J’ai rechargé ma pile de secours. Ça devrait me permettre de continuer quelques mois. (p.16)

Je crois aussi que j’ai passé mon mandat à me préoccuper de ma posture mentale pour finalement comprendre qu’il s’agissait de santé psychologique. Cette forme de visualisation est en fait un exercice de protection. (p.46)

Ma carte pour convaincre : j’étais travaillante et vaillante, un héritage de mes parents. J’aimais ma ville, j’aimais les citoyens et les citoyennes de Gatineau, et je pouvais leur offrir autre chose dans toute mon intégrité, ma passion, ma conviction et ma colère. Oui, j’étais en colère du peu de considération accordée à Gatineau comme quatrième ville en importance au Québec et j’étais déterminée à représenter ma communauté. (p.67)

À moins d’exceptions, je n’écoutais pas les nouvelles. Il me fallait, le matin, un espace pour créer ma bulle. Mon moment solitaire avant de côtoyer la foule. La musique m’accompagnait de la maison au boulot. (p.73)

L’épicerie, la pharmacie, la quincaillerie, le restaurant, la visite chez le dentiste, le médecin, le coiffeur, la marche en arrivant le soir, étaient des activités de la communauté.  Être mairesse, c’est partout, tout le temps. (p.96)

J’aime bien cette réflexion sur l’importance des valeurs dans la performance : « Elles agissent comme une boussole, orientant la prise de décision stratégique et inspirant un engagement accru de la part des employés. » Au fil du mandat toutefois, j’ai constaté que ces valeurs n’inspiraient pas l’ensemble des élus. À défaut d’inspirer, elles auraient dû au moins être respectées. (p.138)

J’ai souvent eu l’impression que les explications transmises aux citoyens sont incomplètes. Et j’ai trop souvent eu le sentiment que pour rendre l’information politique intéressante, des médias se concentrent davantage sur le combat des clips entre des élus qu’on met en scène. (p.160)  

En attendant de t’aimer d’Éliane Gagnon

  Publié chez Québec Amérique le 11 mars 2025 216 pages Lu en format papier 4 e de couverture Je prends beaucoup de photos avec ma ...