vendredi 7 mars 2025

Guerrière de Maude Michaud

 

Publié chez les éditions Saint Jean le 5 mars 2025

277 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Un véritable game changer qui réveillera la guerrière en chacune de nous?! Je suis convaincue de mériter mieux. J’ai tellement de mal à dire non. Je souffre sous le poids des attentes. Je m’excuse sans raison. Je déteste mon corps. Je tais trop souvent ma colère. Je m’oublie tout le temps. Inspiré par des expériences personnelles, cet ouvrage fait réfléchir sur les défis et les enjeux auxquels nous faisons face au quotidien, nous, les filles et les femmes.

Comme une amie, Maude Michaud lit dans nos pensées. Elle comprend nos doutes, nos peurs, nos luttes, nos rêves. Elle valide ce que nous ressentons toutes : l’épuisement de devoir tout gérer, la crainte d’être jugée, la pression de plaire, la culpabilité maternelle, la honte de notre corps, la complexité de notre rapport à la sexualité et au désir, et ce sentiment de faire passer les autres avant soi. Guerrière aide à retrouver ce qui nous a été dérobé: notre voix, notre force et notre droit d’exister pleinement, à notre manière. Sans concession.

Mon avis

Je trouve que la 4e de couverture résume très bien le livre. Je n’irais pas jusqu’à dire qu’il change quoi que ce soit, mais les opinions de l’auteure sur plusieurs sujets abordés peuvent ouvrir les esprits et c’est aux lecteurs à décider si cela les concerne ou pas. Est-ce que j’ai été en accord avec chacun des chapitres ? Pas nécessairement surtout en ce qui à attrait à sortir de sa zone de confort. Par contre, grâce à ce chapitre, j’ai réalisé qu’il y a une différence entre zone de confort et limite. J’aime découvrir de nouveaux endroits même si cela créer de l’anxiété avant que je m’y lance, mais je n’irais pas sauter en bungee juste pour ressentir des émotions fortes.

Le livre est dédié aux femmes, mais je crois que les hommes pourraient le lire aussi pour en apprendre davantage. Possible que vous le trouviez dans la section de croissance personnelle. Toutefois, il diffère des autres œuvres que j’ai lues dans cette catégorie. L’auteure y raconte des anecdotes, exprime son avis et explique comment elle y est arrivée à cette conclusion. D’une manière ou d’une autre, chaque thème porte à réflexion avec un vocabulaire qui convient à un large public.

La maternité est mentionnée à plusieurs reprises, mais vous n’avez pas besoin d’être mère pour apprécier l’œuvre. Je n’ai pas d’enfant et plusieurs thèmes m’ont rejoint. J’ai même éprouvé de la difficulté à déposer le livre et je l’ai presque terminé en une seule journée.

J’ai adoré découvrir son avis sur la romance. J’avoue qu’elle a ébranlé quelques points. Ça explique pourquoi je dis que j’aime en lire pour rêver, mais que je ne souhaiterais pas nécessairement vivre cela dans la vie réelle surtout si la protagoniste se trouve dans une relation toxique. Même chose sur la croissance personnelle, il faut en prendre et en laisser quitte à essayer une seule fois et passer à autre chose si cela ne fonctionne pas.

Extraits

J’ai d’abord cru que je n’avais besoin de personne pour être heureuse. Puis j’ai écouté les films de Disney des années 1980, lu une panoplie de magazines et de livres à l’eau de rose destinés aux jeunes filles et je suis partie en quête du prince charmant. J’ai été rejetée plus souvent qu’à mon tour et, à défaut de le trouver, j’ai cru que j’étais brisée et que mon histoire ne connaîtrait une fin heureuse que si un homme la complétait. (p.11)

Ce n’était pas vraiment mes oignons, mais j’avais l’impression qu’elle n’était pas allée au bout des choses et qu’elle aurait dû exprimer sa frustration à ses amis. Que si elle voulait qu’on la respecte et qu’elle se respecte elle-même, elle devait élever la voix lorsqu’elle jugeait qu’on ne la traitait pas comme elle méritait d’être traitée. (p.15)

On enseigne très jeune aux femmes à être douces, bienveillantes, à l’écoute des autres, à ne pas se plaindre, à ne pas faire de vagues et à accepter leur destinée, quelle qu’elle soit. Je crois que c’est ce qui fait en sorte que la plupart d’entre elles, moi y compris, nous portons des souliers remplis de minuscules cailloux tellement lourds que nous n’arrivons plus à avancer et nous restons sur place, à attendre, à subir et à survivre plutôt qu’à créer cette vie que nous méritons. (p,17)

J’ai peu à peu perdu confiance en mon instinct, en mes talents, en moi, et j’ai glissé tout ce que j’aimais le plus dans un sac poubelle et j’ai regardé le camion de vidange passer. À l’intérieur de moi, il ne restait rien. Je suis devenue beige. Non, transparente. J’ai sacrifié tout ce que j’aimais pour ne pas avoir l’air conne. (p.32)

Au cours de la première année, j’ai principalement écrit les week-ends, une fois mon fils endormi. Puis, lorsqu’il était chez son père, j’ai commencé à passer mes samedis après-midi à écrire dans un petit café en sirotant un matcha latté et en me projetant dans une vie d’autrice qui me semblait toujours aussi improbable, mais tout de même plus accessible qu’elle ne l’avait jamais été. (p.58)

Beaucoup de gens- principalement des hommes – trouvent que nous sommes un brin narcissiques et que nous en faisons trop avec notre apparence. Comme si le problème venait de nous. Comme si ce n’était pas un hasard que toutes les gemmes s’en inquiètent à ce point. (p.91)

Parce que l’expérience que vous avez acquise en travaillant, en étant en couple, en étudiant ,en vous abstenant de boire ou de fumer, en vous tenant loin du conjoint qui ne vous méritait pas, en allant courir et en construisant votre projet vous a appris une infinité de choses.

Et c’est grâce à ces choses-là que vous entreprendrez la suite de votre vie avec plus d’aplomb et ferez les changements nécessaires pour que vous vous rapprochiez toujours plus de la vie qui vous convient le plus. (p.140)

J’ai peu à peu enregistré que je ne devais pas perturber les gens d’une quelconque façon no troubler l’ordre et ce message est maintenant ancré si profondément en moi qu’il m’est presque impossible de m’en défaire même si je suis parfaitement consciente que c’est ridicule et insensé. (p.208)


mercredi 5 mars 2025

Bravestone – Luxure d’Audrée McNicoll


 

Publié chez les éditions De Mortagne le 19 février 2025

352 pages

Lu en format papier

4e de couverture

1885 . Un an s’est écoulé depuis que les sœurs Bravestone ont refait leur vie au Mexique. Elles travaillent au célèbre cabaret La vida es bella, aussi surnommé la maison des plaisirs.. Dans cet environnement dominé par la luxure, le trio croyait enfin avoir trouvé la paix, jusqu’à ce que l’arrivée d’inconnus à Chihuahua vienne tout chambouler.. Ce qui se passe dans les coulisses de leur ville d’adoption est alors dévoilé : jeux de pouvoir, manigances et mensonges.. Personne n’est à l’abri des deux bandes rivales qui se disputent le territoire.. Pour sauver ce qui lui tient à cœur, Kennedy n’aura d’autres choix que de faire équipe avec le seul homme qu’elle aurait préféré garder à distance…. 

Mon avis

Comme il s’agit d’un deuxième tome, je recommande de lire le premier avant de vous lancer dans celui-ci et même de le relire, j’avoue que j’avais oublié quelques éléments mentionnés, mais j’ai quand même pu bien suivre l’histoire qui est remplie de rebondissements.

C’est avec plaisir que j’ai renoué avec les trois sœurs. Même si le premier tome était loin dans ma mémoire, je me suis souvenue de certains événements spécialement ceux qui concernaient les protagonistes masculins. Si vous connaissez ses autres œuvres, vous savez que les personnages vivent des montagnes russes et ne s’en sortiront pas indemnes. De plus, vous allez trouver quelques scènes épicées pour un public de 16 ans et plus. Je vous rassure qu’elles apportent un avantage au roman.

Je donne mon étoile du match à Arizona et Kennedy, je ne pouvais pas décider entre les deux. Je me suis reconnue en Kennedy, car je rêve d’avoir sa répartie. On remarque qu’elle a peur de souffrir de nouveau comme sa sœur et malgré qu’elle se bat pour garder ses distances, elle risque de finir par faire le bon choix. Quant à Arizona, j’avais du plaisir à suivre son évolution et voir ce qui allait arriver.

Il reste à dernier tome à découvrir et je doute qu’il demeure longtemps dans ma pile. Vous allez possiblement noter des similarités entre les trois séries de l’auteure, mais c’est sa plume qui m'a motivé à lire ses livres.

Extraits

Il n’arrivait pas à se pardonner. Ses pensées étaient remplies de « et si » et de « si seulement ». S’il avait eu la possibilité de retourner le sablier du temps, Juan l’aurait fait sans hésiter pour revivre ce jour au bord de la rivière. Ce moment ou Arizona lui avait accordé sa confiance en lui mentionnant qu’elle ne devrait jamais être trahie. Elle lui avait tendu une perche, et lui, comme un imbécile, avait préféré se taire et tout risquer au lieu de lui avouer son secret. (p.12)

Il n’y avait pas qu’en Amérique que les femmes avaient besoin d’un coup de main, au Mexique également…Elle devait réfléchir sérieusement à tout cela. Et respecter la promesse-de vivre de se laisser courtiser – qu’elle s’état faite quand elle était assise dans le train avant que ne débarque dans son existence un certain Latino aux pupilles aussi noires que la nuit. (p.35)

Malgré tout, une émotion s’apparentant à de la déception lui était restée en travers de la gorge. S’il avait réellement été présent dans la salle, qu’il ne soit pas venu à sa rencontre la désolait. Il était le dernier homme qu’elle désirait croiser, néanmoins, Kennedy mourait d’envie de le revoir. Quel paradoxe ! (p.71)

Oui, il aimait les défis, mais ce n’était pas pour cela qu’il était déterminé à tenir bon…Il l’aurait à l’usure, elle ne le repousserait pas éternellement. Il pourrait brusquer les choses et utiliser la carte de l’indifférence, seulement, cela me servirait à rien. Leur attraction mutuelle était indéniable. Kennedy finirait bien par abdiquer et ignorer les mauvaises langues qui semblaient médire dans sa tête pour n’écouter que les doux murmures de son cœur. (p.191)

La fougue dans ses prunelles et la tension dans son corps évoquaient celles d’une pouliche sauvage refusant de se laisser domestiquer. Ce qu’il n’avait aucunement l’intention de faire. C’était ainsi qu’il l’aimait, avec son tempérament ardent et sa langue acérée. (p.225)

Ma chronique du premier tome

Mon entrevue avec l'auteure 

samedi 1 mars 2025

L’heureuse élue de France Bélisle


 

Publié chez les éditions de l’homme le 10 février 2025

248 pages

Lu en format papier

4e de couverture

« L’heureuse élue, c'était moi, en 2021.
Première femme élue mairesse de Gatineau.
Puis, d'heureuse élue, je suis rapidement redevenue une simple humaine…»

Au sortir de sa vie de mairesse, France Bélisle nous offre ce témoignage coup-de-poing qui jette un éclairage unique sur les coulisses de la politique municipale et sur les conséquences que cette vie a eues sur elle et sur ses proches. Car, s'il faut beaucoup de courage pour se lancer en politique, il en faut tout autant, sinon plus, pour la quitter, surtout quand on choisit d'expliquer les raisons de cette décision.

Riche en confidences et alimenté par des rencontres avec des élus actuels et anciens, par des experts en gouvernance, en psychologie, et par des observateurs de la scène politique municipale, cet ouvrage expose une réflexion profonde sur un milieu où la culture doit évoluer. Écrit au nom de la femme qu'est France Bélisle, il est dédié à celles et ceux qui souffrent ou qui ont souffert en silence dans le cadre de leur vie publique.

Un cri du cœur qui lance un appel au changement !

Mon avis

J’étais curieuse de découvrir le point de vue de la première mairesse de ma ville. Je ne la connaissais pas avant son élection, mais comme tout le monde je me suis questionnée sur les raisons du quoi il y avait autant d’élus qui démissionnaient en peu de temps. Les années 2020 à 2022 n’ont pas aidé à la situation, mais je me doutais que d’autres éléments se cachaient sous ce phénomène. J’admire les femmes qui se lancent en politique. Peu de gens réussissent à percer et encore moins à garder le pouvoir. Pourtant certaines s’y aventurent tout en ayant une idée de ce qui les attend. Je dédie cette chronique à elles.

Depuis le début de l’année, j’ai lu quelques biographies et je pense que j’apprends de chacune d’entre elles même si ce n’est pas des personnes que j’ai rencontrées dans la vie. Parfois, je me sens moins seule après avoir découvert leurs épreuves qu’elles ont vécues et c’est un peu ce que j’ai ressenti en fermant le livre de mon ancienne mairesse. Je le recommanderais non seulement à celles qui souhaitent se lancer en politique, mais aussi à celles qui espèrent percer dans un métier qui n’est pas typiquement féminin.

Si vous n’aimez pas la politique, vous pourriez quand même apprécier ce livre. Je crois qu’on a tous à apprendre les uns des autres. Vous trouverez une partie biographique puisqu’elle parle de sa famille, de son enfance sans que cela fasse décrocher le lecteur. Même lorsqu’elle mentionne son passage à la mairie, elle y va directement au but en expliquant le contexte pour qu’on puisse comprendre ses épreuves. Un point fort, elle exprime un peu de son avis sur les médias et puisque c’est un autre sujet qui m’intéresse grandement, j’ai noté attentivement ces passages. Comme elle a été journaliste, on a pu voir une opinion détaillée sans que ça aille trop loin.

Extraits  

Cette pause du temps des Fêtes m’aura offert un répit. J’ai 46 ans depuis cinq jours. Plus sage, probablement, et plus lucide, sans doute. Je ne peux donc pas me mentir. Je ne suis ni physiquement ni mentalement reposée. J’ai rechargé ma pile de secours. Ça devrait me permettre de continuer quelques mois. (p.16)

Je crois aussi que j’ai passé mon mandat à me préoccuper de ma posture mentale pour finalement comprendre qu’il s’agissait de santé psychologique. Cette forme de visualisation est en fait un exercice de protection. (p.46)

Ma carte pour convaincre : j’étais travaillante et vaillante, un héritage de mes parents. J’aimais ma ville, j’aimais les citoyens et les citoyennes de Gatineau, et je pouvais leur offrir autre chose dans toute mon intégrité, ma passion, ma conviction et ma colère. Oui, j’étais en colère du peu de considération accordée à Gatineau comme quatrième ville en importance au Québec et j’étais déterminée à représenter ma communauté. (p.67)

À moins d’exceptions, je n’écoutais pas les nouvelles. Il me fallait, le matin, un espace pour créer ma bulle. Mon moment solitaire avant de côtoyer la foule. La musique m’accompagnait de la maison au boulot. (p.73)

L’épicerie, la pharmacie, la quincaillerie, le restaurant, la visite chez le dentiste, le médecin, le coiffeur, la marche en arrivant le soir, étaient des activités de la communauté.  Être mairesse, c’est partout, tout le temps. (p.96)

J’aime bien cette réflexion sur l’importance des valeurs dans la performance : « Elles agissent comme une boussole, orientant la prise de décision stratégique et inspirant un engagement accru de la part des employés. » Au fil du mandat toutefois, j’ai constaté que ces valeurs n’inspiraient pas l’ensemble des élus. À défaut d’inspirer, elles auraient dû au moins être respectées. (p.138)

J’ai souvent eu l’impression que les explications transmises aux citoyens sont incomplètes. Et j’ai trop souvent eu le sentiment que pour rendre l’information politique intéressante, des médias se concentrent davantage sur le combat des clips entre des élus qu’on met en scène. (p.160)  

Guerrière de Maude Michaud

  Publié chez les éditions Saint Jean le 5 mars 2025 277 pages Lu en format papier 4 e de couverture Un véritable game changer qui ...