samedi 1 mars 2025

L’heureuse élue de France Bélisle


 

Publié chez les éditions de l’homme le 10 février 2025

248 pages

Lu en format papier

4e de couverture

« L’heureuse élue, c'était moi, en 2021.
Première femme élue mairesse de Gatineau.
Puis, d'heureuse élue, je suis rapidement redevenue une simple humaine…»

Au sortir de sa vie de mairesse, France Bélisle nous offre ce témoignage coup-de-poing qui jette un éclairage unique sur les coulisses de la politique municipale et sur les conséquences que cette vie a eues sur elle et sur ses proches. Car, s'il faut beaucoup de courage pour se lancer en politique, il en faut tout autant, sinon plus, pour la quitter, surtout quand on choisit d'expliquer les raisons de cette décision.

Riche en confidences et alimenté par des rencontres avec des élus actuels et anciens, par des experts en gouvernance, en psychologie, et par des observateurs de la scène politique municipale, cet ouvrage expose une réflexion profonde sur un milieu où la culture doit évoluer. Écrit au nom de la femme qu'est France Bélisle, il est dédié à celles et ceux qui souffrent ou qui ont souffert en silence dans le cadre de leur vie publique.

Un cri du cœur qui lance un appel au changement !

Mon avis

J’étais curieuse de découvrir le point de vue de la première mairesse de ma ville. Je ne la connaissais pas avant son élection, mais comme tout le monde je me suis questionnée sur les raisons du quoi il y avait autant d’élus qui démissionnaient en peu de temps. Les années 2020 à 2022 n’ont pas aidé à la situation, mais je me doutais que d’autres éléments se cachaient sous ce phénomène. J’admire les femmes qui se lancent en politique. Peu de gens réussissent à percer et encore moins à garder le pouvoir. Pourtant certaines s’y aventurent tout en ayant une idée de ce qui les attend. Je dédie cette chronique à elles.

Depuis le début de l’année, j’ai lu quelques biographies et je pense que j’apprends de chacune d’entre elles même si ce n’est pas des personnes que j’ai rencontrées dans la vie. Parfois, je me sens moins seule après avoir découvert leurs épreuves qu’elles ont vécues et c’est un peu ce que j’ai ressenti en fermant le livre de mon ancienne mairesse. Je le recommanderais non seulement à celles qui souhaitent se lancer en politique, mais aussi à celles qui espèrent percer dans un métier qui n’est pas typiquement féminin.

Si vous n’aimez pas la politique, vous pourriez quand même apprécier ce livre. Je crois qu’on a tous à apprendre les uns des autres. Vous trouverez une partie biographique puisqu’elle parle de sa famille, de son enfance sans que cela fasse décrocher le lecteur. Même lorsqu’elle mentionne son passage à la mairie, elle y va directement au but en expliquant le contexte pour qu’on puisse comprendre ses épreuves. Un point fort, elle exprime un peu de son avis sur les médias et puisque c’est un autre sujet qui m’intéresse grandement, j’ai noté attentivement ces passages. Comme elle a été journaliste, on a pu voir une opinion détaillée sans que ça aille trop loin.

Extraits  

Cette pause du temps des Fêtes m’aura offert un répit. J’ai 46 ans depuis cinq jours. Plus sage, probablement, et plus lucide, sans doute. Je ne peux donc pas me mentir. Je ne suis ni physiquement ni mentalement reposée. J’ai rechargé ma pile de secours. Ça devrait me permettre de continuer quelques mois. (p.16)

Je crois aussi que j’ai passé mon mandat à me préoccuper de ma posture mentale pour finalement comprendre qu’il s’agissait de santé psychologique. Cette forme de visualisation est en fait un exercice de protection. (p.46)

Ma carte pour convaincre : j’étais travaillante et vaillante, un héritage de mes parents. J’aimais ma ville, j’aimais les citoyens et les citoyennes de Gatineau, et je pouvais leur offrir autre chose dans toute mon intégrité, ma passion, ma conviction et ma colère. Oui, j’étais en colère du peu de considération accordée à Gatineau comme quatrième ville en importance au Québec et j’étais déterminée à représenter ma communauté. (p.67)

À moins d’exceptions, je n’écoutais pas les nouvelles. Il me fallait, le matin, un espace pour créer ma bulle. Mon moment solitaire avant de côtoyer la foule. La musique m’accompagnait de la maison au boulot. (p.73)

L’épicerie, la pharmacie, la quincaillerie, le restaurant, la visite chez le dentiste, le médecin, le coiffeur, la marche en arrivant le soir, étaient des activités de la communauté.  Être mairesse, c’est partout, tout le temps. (p.96)

J’aime bien cette réflexion sur l’importance des valeurs dans la performance : « Elles agissent comme une boussole, orientant la prise de décision stratégique et inspirant un engagement accru de la part des employés. » Au fil du mandat toutefois, j’ai constaté que ces valeurs n’inspiraient pas l’ensemble des élus. À défaut d’inspirer, elles auraient dû au moins être respectées. (p.138)

J’ai souvent eu l’impression que les explications transmises aux citoyens sont incomplètes. Et j’ai trop souvent eu le sentiment que pour rendre l’information politique intéressante, des médias se concentrent davantage sur le combat des clips entre des élus qu’on met en scène. (p.160)  

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