Crédit : Facebook
Elle est psychologue clinicienne en pratique privée depuis plus
de 20 ans (22 ans plus précisément ;o) auprès d’une clientèle adulte et adolescente.
Spécialisée dans le traitement cognitivo-comportemental des troubles anxieux,
elle offre également des services de supervision clinique et de formation
auprès d’intervenants dans le réseau de la santé. En écrivant L’anxiété
apprivoisée avec Isabelle Geninet, elle a voulu redonner à l’anxiété ses
lettres de noblesse.
Avec sa collègue Isabelle Geninet, elle a co-écrit les
livres « Tout savoir pour composer avec les turbulences à
l’adolescence » (Éditions Midi trente- 2016), « L’anxiété
apprivoisée » (Édition Trécarré-2020), « Les attaques de
panique : Comment déjouer les montées d’anxiété (Éditions Midi trente-
2023) et « La peur de choisir : Pour désamorcer l’anxiété de
décider » (Édition Trécarré- 2025).
Crédit : Crédit : Amélie Seidah – Trécarré
Questions
Qu’est-ce qui vous a motivé à étudier en
psychologie ?
Depuis aussi longtemps que je puisse me souvenir, j’ai
toujours eu ce penchant pour aider les gens, aller à la rencontre des personnes
plus vulnérables, chercher à alléger leur souffrance et à insuffler de
l’espoir… D’ailleurs, mon album des finissants de mon école secondaire peut en
témoigner : « Amélie, toujours à la rescousse des affamés et de ce
ceux en besoin ». Toutefois, c’est vraiment lors de mes années de Cégep
que la voie de la psychologie s’est confirmée pour moi. J’ai eu la chance
d’avoir une enseignante fabuleuse qui m’a vraiment donné le goût d’en apprendre
davantage sur la psychologie. Un véritable déclic s’est fait lors de mon 1er
contact avec cette matière! Comprendre l’être humain, sa « mécanique
interne »… fascinant! Bien entendu, la manière dont celle-ci fut enseignée
a joué un rôle sur mon attirance envers cette profession. Jusqu’à aujourd’hui,
lorsqu’il est question de remercier les enseignants pour leur travail auprès
des jeunes, j’ai toujours une pensée pour Mme Carole Ledoux. Cette enseignante m’a
vraiment transmis sa passion pour cette matière et, de par son soutien et sa
bienveillance, m’a donné confiance d’aller dans cette direction ;o)
Quels conseils donneriez-vous à une personne qui
souhaiterait devenir psychologue ?
Osez! Foncez! Les études sont longues et exigeantes, certes,
mais c’est le plus beau des métiers ! Je me sens vraiment choyée de pouvoir
faire un travail, à tous les jours, qui me permet de mettre en action des
valeurs qui me sont chères : aider, soutenir, accompagner, apaiser… Je
suis toujours très touchée par la confiance que m’accordent mes client(e)s. Et
puis… il y a tellement de facettes possibles à notre travail, c’est fort
stimulant! Dans mon cas, je fais de la pratique clinique, mais aussi de
l’enseignement et de la supervision de professionnels de la santé, des conférences
dans des établissements scolaires… Bref, exercer le métier de psychologue,
c’est riche et stimulant.
Par moment, toutefois, être en contact avec beaucoup de
souffrance humaine, une lourdeur peut se faire ressentir… une sorte de fatigue
compassionnelle. Dans de tels cas, je conseillerais à toute personne désireuse
de devenir psychologue de ne pas hésiter à se faire superviser, à échanger avec
des collègues, mettre ses limites, etc. Après tout, nous sommes notre outil de
travail. Il est donc primordial de s’inclure dans les personnes auprès
desquelles nous prenons soin.
Comment choisissez-vous vos sujets lorsque vous écrivez
un nouveau livre ?
Étant spécialisée dans l’évaluation et le traitement des
troubles anxieux, c’est certains que les « thèmes » de mes livres ont
toujours gravité autour de l’anxiété et la gestion des émotions en général.
Ensuite, je me base sur certains critères pour décider : Est-ce que le
sujet a déjà été traité? Si oui, sous quel angle? Est-ce qu’il existe encore
des mythes et des fausses croyances sur le sujet? Par exemple, avec notre livre
« L’anxiété apprivoisée », nous souhaitions démystifier et humaniser
l’anxiété, semer l’idée auprès du lecteur que l’anxiété peut être une alliée,
qu’elle peut être une force (si bien outillé) et non une condamnation.
« Outiller », voilà un mot-clé important dans notre choix de sujet de
livre. Il existe abondamment des livres théoriques voire philosophiques
sur les sujets de l’anxiété. Or, des guides pratico-pratiques, offrant des
stratégies concrètes et issues des données probantes en psychothérapie, il y en
a moins… Enfin, avec ma complice d’écriture, nous sommes attentives aux thèmes
récurrents dans notre pratique clinique. La peur de choisir, le sujet de notre
dernier livre, a d’ailleurs été choisi pour cette raison. Même si les gens ne
viennent pas consulter en psychothérapie spécifiquement pour ce sujet, on
observe que l’anxiété de décider est souvent présente dans nos vies. Plusieurs
ont du mal à prendre des décisions, par peur de se tromper, par crainte de
renoncer… un sujet assez universel que nous souhaitions approfondir.
Quels défis avez-vous rencontrés en écrivant La peur de
choisir ?
Pour être bien franche, le mot « défi » n’est pas
un mot qui me vient en tête spontanément lorsque je pense au processus
d’écriture. Je crois que cela est dû au fait que j’ai l’immense opportunité
d’écrire avec une collègue que j’estime beaucoup et avec qui c’est fort
plaisant et fluide de travailler en collaboration. On s’encourage à deux. On
réfléchit à deux. On se « challenge », ça nous permet de voir des
angles que nous n’aurions pas vu si nous rédigions seule.
Cela dit, un des défis que nous rencontrons dans l’écriture
de nos livres, c’est dans le choix du titre. C’est certain qu’un titre
« accrocheur », c’est… vendeur! Or, il a toujours été primordial pour
nous de s’assurer que le titre soit le reflet de la réalité, de ne pas laisser
miroiter l’illusion aux lecteurs qu’en se procurant notre livre, vous aurez des
outils pour enrayer-éliminer-vaincre votre anxiété. Pourquoi? Car la vérité,
c’est qu’une part d’anxiété et de doute sera inévitable.
Quels sont les avantages d’écrire un livre à 4
mains ?
Comme souligné précédemment, écrire à 4 mains est
définitivement un atout pour nous. J’insiste sur le « nous », car je
crois que j’ai vraiment eu de la chance de rencontrer une femme aussi
passionnée que moi par la réflexion, l’approfondissement de sujets, tout en
ayant le désir que ce soit concret, applicable, accessible. Une complicité
d’écriture quoi! Je dirais donc que d’écrire à 4 mais offrent plusieurs
avantages (efficacité, complicité, plaisir, échanges stimulants, un frein
à la procrastination… car l’autre attend et compte sur toi…), mais encore
faut-il trouver le ou la bonne partenaire d’écriture !
Quels sont vos prochains projets ?
Je dirais que nous avons une belle année devant nous de
conférences et de formations sur le sujet de notre dernier livre : La peur
de choisir. J’ai donc dans un premier temps le projet de savourer ces moments,
en plus de notre pratique clinique respective qui nous garde bien occupée ;o)
Mais oui, je nous connais… il y aura sans doute un autre
projet d’écriture dans les années à venir. Quelques idées en tête, mais nous
sommes encore au stade de la « contemplation » je dirais. À suivre…