Publié chez
Québec Amérique le 21 mai 2024
136 pages
Lu en format
papier
4e
de couverture
À travers ces
trois récits liés par le doute, la persévérance et le désir d’émancipation,
Claudia Larochelle revient sur les expériences fondatrices qui ont jalonné son
parcours. Un parcours semé d’embûches, mais aussi de perles de sororité,
jusqu’à sa libération grâce à la maternité et l’accueil d’une sereine
stabilité.
En revenant sur
ses années d’apprentissage dans une école de filles dirigée par la dernière
génération de religieuses à encadrer l’enseignement privé au Québec, ses débuts
de journaliste à une époque encore éprouvante pour les femmes, et son
expérience des amours malsaines, elle témoigne des tensions qui pesaient sur le
climat social au seuil de la révolution #metoo.
Mon avis
L’auteure a une
plume hors du commun. Chaque fois que je lis une de ses œuvres écrites pour les
adultes, elle réussit à me sortir de ma zone de confort tout en me faisant
réfléchir. Si vous avez lu, Les bonnes filles plantent des fleurs au printemps
et Je veux une maison faite de sorties de secours, vous allez avoir une idée à
quoi vous attendre.
Il y a plusieurs
thèmes difficiles qu’elle aborde dans ses trois souvenirs tels que le deuil,
l’amitié, les relations amoureuses ainsi que celles au travail. Son deuxièmerécit
explore ses débuts comme journaliste et Claudia Larochelle nous réserve
quelques surprises. Le premier se déroule surtout pendant son adolescence et si
vous avez grandi pendant les années 1990, vous risquez de reconnaître certains
éléments. Prenez note que c’est loin d’être aussi lumineux que La vie
compliquée de Léa Olivier.
Vous allez
retrouver plusieurs mentions culturelles comme Nirvana, Jolene de Dolly Parton
et les oiseaux se cachent pour mourir pour en nommer que quelques-unes.
Toutefois, vous n’avez pas besoin de les connaître pour bien comprendre les 3
souvenirs. Je trouve que cela ajoute un peu d’agrément et allège les passages plus
sombres.
Que vous veniez
de découvrir l’auteure ou pas, vous ne sortirez pas indemne de la lecture de ce
récit qui vous touchera directement au cœur.
Extraits
À sortir autant
de cadavres de nos placards, ça faisait beaucoup de spectres en liberté sur les
étages du collège. Je me demande s’il ne vaut pas mieux que certains secrets
restent sous le voile. (p.18)
Beaucoup de
choses allaient se passer, à commencer par quelques cachotteries et
l’apprentissage salvateur des lois grégaires. J’ai trouvé une part de mon salut
dans la déraison des filles. (p.22)
Je pense que si
elle avait pu, elle nous aurait toutes fait adopter le crâne rasé de Sinéad
O’Connor dont nous étudions Nothing compares 2 U dans nos cours d’anglais. (p.28)
En 2008,
j’utilisais Facebook pour faire passer des messages subtils à mes patrons dans
mes statuts publics, en espérant qu’ils me prennent sous leur aile, que par
miracle, ils en soient secoués. (p.58)
Pour me soigner,
j’ai adopté une chatte. Une persane blanche, folle et sourde, que j’ai appelée
Ingeborg. Je ne vais plus jamais au lit avec mes clopes. Un peu grâce à cette
chatte, j’ai gagné neuf vies. (p.66)
Carole rêvait au
père Ralph et à Meggie Cleary, et elle restait ainsi dans un fragile
équilibre., quelque part entre sa fin imminente et l’espoir de guérir. (p.74)
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