jeudi 8 septembre 2022

Je veux une maison faite de sorties de secours : réflexions sur la vie et l'œuvre de Nelly Arcan sous la direction de Claudia Larochelle

 

Publié chez les éditeurs VLB le 16 novembre 2015

4e de couverture

Nelly Arcan s'est ôté la vie à Montréal le 24 septembre 2009. Elle a laissé derrière elle une oeuvre d'une rare puissance, reconnue et traduite à travers le monde. Autour de réflexions intimes adressées à son amie, Claudia Larochelle a rassemblé des textes d'artistes, de journalistes, de proches pour qui les mots de Nelly Arcan ont eu et ont toujours une résonance particulière. Hommage à une figure marquante de la littérature québécoise contemporaine dont la voix lucide et acérée a marqué tous ceux qui ont su l'entendre, ce livre est aussi un cri d'amour lancé par-delà l'absence à une femme émouvante et entière.

Mon avis

Je suis consciente que cela fait un moment que ce livre est sortie, mais je tenais à en parler. En 2009, je lisais peu, alors à part les mentions faites par les médias, je n’ai pas eu la chance de découvrir les œuvres de Nelly Arcan de son vivant. Par la suite, j’ai lu ce recueil pour en apprendre davantage sur elle, j’ai lu son deuxième roman Folle et j’ai assisté à une pièce de théâtre pendant laquelle une actrice lisait des extraits de ses différents bouquins.

Les mots sont directs, sombres et je pense qu’il faut être dans un bon état d’esprit avant de les parcourir, car peu importe l’œuvre de Nelly Arcan vous allez choisir, vous allez en sortir bouleverser. Si vous ne la connaissez pas, c’est le livre parfait pour commencer et cela vous donnera une idée si vous souhaitez poursuivre votre découverte. Ce fut le cas pour moi. On analyse son premier roman à l’université et j’étais curieuse de savoir ce qui se cachait derrière le phénomène. Nelly Arcan est beaucoup plus complexe qu’on pourrait l’imaginer et je crois que c’est ce qui en fait sa beauté.

J’ai particulièrement apprécié la diversité des textes que cela soit ceux de Claudia qui était son amie, de gens qui l’ont rencontré à quelques reprises dans le milieu littéraire ou certaines personnes qui n’ont pas eu la chance de lui parler, mais qui ont été touchés par son œuvre. 

C’est un livre qui se dévore, mais j’ai pris le temps d’apprécier chacune des pages. Certains témoignages étaient plus lumineux, ce qui a fait en sorte que la lecture était moins lourde. Toutefois, même ceux plus sombres m’ont fait réfléchir sur la vie et les difficultés qu’on vit comme en tant que femme.

Extraits

Ceux qui ont compris Putain comme le récit scandaleux d’une simple prostituée n’ont pas lu le livre. L’écriture tout en associations fait remonter à la surface, comme par une sorte de psychanalyse, l’âme refoulée de la femme actuelle, qui porte la mémoire de toutes celles qui l’ont précédée. Être putain, c’est exister pour l’homme, pour l’autre ; c’est la condition première de l’aliénation féminine. (p.53)

Les chats, pour toi, appartenaient à l’innocence. Ils n’allaient jamais participer à ta destruction. Il ne fallait pas les craindre. Tu pouvais écrire à leurs côtés, baisser les œillères. Respirer, créer.

Je ne sais plus dans quel livre ou entretien la romancière américaine Patricia Highsmith a dit que « les chats offrent aux écrivains quelque chose que les humains ne savent pas offrir : une compagnie qui n’est ni revendicatrice, ni dérangeant, et qui est aussi apaisante et changeante qu’une mer très calme ». (p.67)

«…Elle était à la fois la femme d’avant, une Marilyn Monroe, et la femme de demain, une Emma Watson. C’est une énorme contradiction qui, dans son cas, a probablement contribué à sa mort. », a observé Francine Pelletier. (p.124)

Mon entrevue avec Claudia Larochelle

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