dimanche 18 mai 2025

Jusqu’au bout de nos vies de Marie-Andrée Rompré


 

Publié chez les éditeurs réunis le 7 mai 2025

352 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Sophie et Alexis, deux jeunes trentenaires, forment un couple uni filant le parfait bonheur. Mais leurs projets, leurs rêves et leur liberté sont compromis lorsque Sophie apprend qu’elle est atteinte d’un cancer du sein. Leur besoin de profiter de chaque instant et de s’aimer devient alors plus intense que jamais. Poussés par un puissant désir d’évasion, ils décident de partir à l’aventure en moto et aboutissent dans un petit village côtier de la Floride, où le temps semble s’être arrêté.

Là-bas, on célèbre la lenteur et la joie de vivre. Peu à peu, des rencontres marquantes les amèneront à remettre en question leur vision de la vie et la nature même de leur relation. Mais leur escapade, de courte durée, n’est qu’un intermède avant la reprise des traitements de Sophie. Bientôt, le couple devra prendre son courage à deux mains et faire face à l’implacable réalité. Trouveront-ils la force de surmonter les épreuves qui se dressent devant eux, et de vivre leur amour jusqu’au bout ?

Mon avis

Avec un Canadien sur 2 qui risque d’obtenir un diagnostic de cancer, je trouve que c’est un sujet important à aborder dans les romans. Je vous rassure, l’histoire n’est pas aussi sombre que l’on pourrait imaginer en découvrant la 4e de couverture. L’auteure l’a tournée à sa propre façon et je crois que si vous ne vivez pas les mêmes tourments que Sophie, vous allez possiblement vous poser les questions semblables, un jour ou l’autre dans votre vie. Dans mon cas, comme je connais plusieurs personnes qui sont atteintes du cancer du sein, j’ai été interpellée à le lire.

Au commencement, j’ai apprécié Sophie. Elle démontre un mauvais caractère en s’opposant à ses traitements, mais son opinion change au fil du voyage. D’ailleurs, l’idée d’Alexis de l’amener en road trip en moto serait parfaite, si la protagoniste n’était pas en si mauvaise posture. J’adore les récits de partir en voyage pour mieux se retrouver.

Là où j’ai moins accroché, c’est vers la fin. Un événement se produit qui rendra Sophie heureuse, mais je trouve que cela ne fonctionne pas avec le reste de l’histoire et que c’est une ligne directrice trop souvent utilisée en romance. Je ne peux pas vous en dévoiler plus, je dirais seulement que j'ai noté deux tropes surutilisées, mais il est possible que votre avis diffère du mien.

C’est un roman qui fait du bien, mais qui fait réfléchir par la même occasion. Même si le cancer est le thème principal de l’œuvre, le voyage prend une place importante et je crois que c’est ce qui va rejoindre la majorité des lecteurs.  Sophie est résiliente vers la fin et je ne l’admire que davantage pour cette raison.

Extraits 

Sa coquille dure ne craquait pas souvent. Mais aujourd’hui il l’avait sentie se fendre un tout petit peu. Un mince filet. Pour Sophie, c’était une crevasse, Alexis le savait. (p.10)

Du comfort food , ça ne se cuisine pas, mon amour, ça se commande. Il faut bien profiter des avantages de vivre en ville. (p.32)

Sophie se sentait comme une enfant qui venait de comprendre que tout le monde avant elle avait fait sa crise intérieure, son petit acte de rébellion. Personne ne pouvait tolérer un tel traitement, une telle charge mentale sans vouloir tout foutre en l’air au moins une fois. (p.75)

Sophie avait presque dû hurler à travers le vent et son casque de moto pour qu’Alexis puisse entendre la plus belle déclaration d’amour qu’elle lui ait jamais faite. Car aimer, c’était prendre soin de l’autre personne, penser à son bonheur. C’était se respecter et s’aider mutuellement à vaincre les doutes et les peurs. S’aimer, c’était choisir de faire la route ensemble. (p.95)

Ils éclatèrent de rire, trouvant charmant l’effort du propriétaire de satisfaire sa clientèle francophone. Ce n’était pas pour rire de la situation, mais parce que c’était un moment unique et parfait. Ils aimaient l’audace des gens qui essaient même lorsque ça ne fonctionne pas. Pour cette raison, ils adoraient l’idée que cette personne ait tenté de s’attirer la clientèle francophone en écrivant un menu qui pour eux était rigolo. (p.175)

Comme le disait Leonard Cohen: falling in love is never up to you. Ce n’est pas nous qui choississons lorsque l’on tombait amoureux. Pourquoi? Comment? Ces questions n’avaient plus d’importance lorsque cela arrivait. Mais lorsque cet amour était impossible les pourquoi et les comment envahissaient le cerveau. (p.261)

 

 

Entrevue avec Dre Amélie Seidah, psychologue

 


Crédit : Facebook

Elle est psychologue clinicienne en pratique privée depuis plus de 20 ans (22 ans plus précisément ;o) auprès d’une clientèle adulte et adolescente. Spécialisée dans le traitement cognitivo-comportemental des troubles anxieux, elle offre également des services de supervision clinique et de formation auprès d’intervenants dans le réseau de la santé. En écrivant L’anxiété apprivoisée avec Isabelle Geninet, elle a voulu redonner à l’anxiété ses lettres de noblesse.

Avec sa collègue Isabelle Geninet, elle a co-écrit les livres « Tout savoir pour composer avec les turbulences à l’adolescence » (Éditions Midi trente- 2016), « L’anxiété apprivoisée » (Édition Trécarré-2020), « Les attaques de panique : Comment déjouer les montées d’anxiété (Éditions Midi trente- 2023) et « La peur de choisir : Pour désamorcer l’anxiété de décider » (Édition Trécarré- 2025). 

Crédit :  Crédit : Amélie Seidah – Trécarré

Questions

Qu’est-ce qui vous a motivé à étudier en psychologie ?

Depuis aussi longtemps que je puisse me souvenir, j’ai toujours eu ce penchant pour aider les gens, aller à la rencontre des personnes plus vulnérables, chercher à alléger leur souffrance et à insuffler de l’espoir… D’ailleurs, mon album des finissants de mon école secondaire peut en témoigner : « Amélie, toujours à la rescousse des affamés et de ce ceux en besoin ». Toutefois, c’est vraiment lors de mes années de Cégep que la voie de la psychologie s’est confirmée pour moi. J’ai eu la chance d’avoir une enseignante fabuleuse qui m’a vraiment donné le goût d’en apprendre davantage sur la psychologie. Un véritable déclic s’est fait lors de mon 1er contact avec cette matière! Comprendre l’être humain, sa « mécanique interne »… fascinant! Bien entendu, la manière dont celle-ci fut enseignée a joué un rôle sur mon attirance envers cette profession. Jusqu’à aujourd’hui, lorsqu’il est question de remercier les enseignants pour leur travail auprès des jeunes, j’ai toujours une pensée pour Mme Carole Ledoux. Cette enseignante m’a vraiment transmis sa passion pour cette matière et, de par son soutien et sa bienveillance, m’a donné confiance d’aller dans cette direction ;o)

Quels conseils donneriez-vous à une personne qui souhaiterait devenir psychologue ?

Osez! Foncez! Les études sont longues et exigeantes, certes, mais c’est le plus beau des métiers ! Je me sens vraiment choyée de pouvoir faire un travail, à tous les jours, qui me permet de mettre en action des valeurs qui me sont chères : aider, soutenir, accompagner, apaiser… Je suis toujours très touchée par la confiance que m’accordent mes client(e)s. Et puis… il y a tellement de facettes possibles à notre travail, c’est fort stimulant! Dans mon cas, je fais de la pratique clinique, mais aussi de l’enseignement et de la supervision de professionnels de la santé, des conférences dans des établissements scolaires… Bref, exercer le métier de psychologue, c’est riche et stimulant.

Par moment, toutefois, être en contact avec beaucoup de souffrance humaine, une lourdeur peut se faire ressentir… une sorte de fatigue compassionnelle. Dans de tels cas, je conseillerais à toute personne désireuse de devenir psychologue de ne pas hésiter à se faire superviser, à échanger avec des collègues, mettre ses limites, etc. Après tout, nous sommes notre outil de travail. Il est donc primordial de s’inclure dans les personnes auprès desquelles nous prenons soin.

Comment choisissez-vous vos sujets lorsque vous écrivez un nouveau livre ?

Étant spécialisée dans l’évaluation et le traitement des troubles anxieux, c’est certains que les « thèmes » de mes livres ont toujours gravité autour de l’anxiété et la gestion des émotions en général. Ensuite, je me base sur certains critères pour décider : Est-ce que le sujet a déjà été traité? Si oui, sous quel angle? Est-ce qu’il existe encore des mythes et des fausses croyances sur le sujet? Par exemple, avec notre livre « L’anxiété apprivoisée », nous souhaitions démystifier et humaniser l’anxiété, semer l’idée auprès du lecteur que l’anxiété peut être une alliée, qu’elle peut être une force (si bien outillé) et non une condamnation. « Outiller », voilà un mot-clé important dans notre choix de sujet de livre. Il existe abondamment des livres théoriques voire philosophiques sur les sujets de l’anxiété. Or, des guides pratico-pratiques, offrant des stratégies concrètes et issues des données probantes en psychothérapie, il y en a moins… Enfin, avec ma complice d’écriture, nous sommes attentives aux thèmes récurrents dans notre pratique clinique. La peur de choisir, le sujet de notre dernier livre, a d’ailleurs été choisi pour cette raison. Même si les gens ne viennent pas consulter en psychothérapie spécifiquement pour ce sujet, on observe que l’anxiété de décider est souvent présente dans nos vies. Plusieurs ont du mal à prendre des décisions, par peur de se tromper, par crainte de renoncer… un sujet assez universel que nous souhaitions approfondir.

Quels défis avez-vous rencontrés en écrivant La peur de choisir ?

Pour être bien franche, le mot « défi » n’est pas un mot qui me vient en tête spontanément lorsque je pense au processus d’écriture. Je crois que cela est dû au fait que j’ai l’immense opportunité d’écrire avec une collègue que j’estime beaucoup et avec qui c’est fort plaisant et fluide de travailler en collaboration. On s’encourage à deux. On réfléchit à deux. On se « challenge », ça nous permet de voir des angles que nous n’aurions pas vu si nous rédigions seule.

Cela dit, un des défis que nous rencontrons dans l’écriture de nos livres, c’est dans le choix du titre. C’est certain qu’un titre « accrocheur », c’est… vendeur! Or, il a toujours été primordial pour nous de s’assurer que le titre soit le reflet de la réalité, de ne pas laisser miroiter l’illusion aux lecteurs qu’en se procurant notre livre, vous aurez des outils pour enrayer-éliminer-vaincre votre anxiété. Pourquoi? Car la vérité, c’est qu’une part d’anxiété et de doute sera inévitable.  

Quels sont les avantages d’écrire un livre à 4 mains ?

Comme souligné précédemment, écrire à 4 mains est définitivement un atout pour nous. J’insiste sur le « nous », car je crois que j’ai vraiment eu de la chance de rencontrer une femme aussi passionnée que moi par la réflexion, l’approfondissement de sujets, tout en ayant le désir que ce soit concret, applicable, accessible. Une complicité d’écriture quoi! Je dirais donc que d’écrire à 4 mais offrent plusieurs avantages (efficacité, complicité, plaisir, échanges stimulants, un frein à la procrastination… car l’autre attend et compte sur toi…), mais encore faut-il trouver le ou la bonne partenaire d’écriture !

Quels sont vos prochains projets ?

Je dirais que nous avons une belle année devant nous de conférences et de formations sur le sujet de notre dernier livre : La peur de choisir. J’ai donc dans un premier temps le projet de savourer ces moments, en plus de notre pratique clinique respective qui nous garde bien occupée ;o)

Mais oui, je nous connais… il y aura sans doute un autre projet d’écriture dans les années à venir. Quelques idées en tête, mais nous sommes encore au stade de la « contemplation » je dirais. À suivre…


mercredi 14 mai 2025

Petites douceurs de Véronique Grenier

 

Publié chez la Courte Échelle le 16 avril 2025

96 pages

Lu en format papier

 4e de couverture

Il y a des jours où tout va mal. Des jours qui nous échardent. Après avoir fui l’école sur un coup de tête, une adolescente se réfugie dans sa chambre. Avec son cahier et ses crayons, elle s’attèle à explorer différentes façons d’apaiser la douleur. De la poésie qui parle des gestes doux qu’on peut poser envers soi-même lorsque le quotidien devient trop lourd à porter.

Mon avis

Je lis peu de poésie, mais j’avoue que certains textes m’ont remémoré certaines émotions que j’avais vécues au secondaire. D’ailleurs, si vous avez une adolescente dans votre entourage, je vous recommande de lui offrir cette œuvre qui décrit les émotions que plusieurs d’entre elles (et eux) ressentent pendant les heures de classe.

Le vocabulaire est précis tout en laissant vaguer l’imagination. Il convient autant à un public de 13 ans et plus (et je dirais même à partir de la 5e année) qu’aux parents. Je crois que les adultes en profiteront aussi puisqu’ils réaliseront que la vie de leur enfant n’est pas toujours rose et que ce n’est pas évident de se mêler aux autres et de bien se sentir dans sa peau.

Plusieurs sujets sont abordés comme la famille, l’amitié, les changements corporels et l’acceptation de soi. Si vous ne vous reconnaissez pas dans un poème, cela risque d’être le cas dans le texte rejoint beaucoup de gens, peu importe votre âge.

Même si vous n’appréciez pas ce genre littéraire en temps normal, cette œuvre risque d’ouvrir une porte donc vous ignoriez l’exitance.

Extraits

Les gens pensent que ce sont toujours les grands événements, les grandes douleurs qui font qu’un jour, un jour, c’est trop

Moi, je sais qu’on peut accumuler assez d’échardes sur et sous notre peau pour avoir envie de l’enlever et d’en porter une autre. (p.11)

Les jours sont des corvées et personne ne m’avait avertie que j’égrènerais les secondes depuis que j’ai cessé de jouer avec mes poupées.

….

Ken et Barbie Barbie et Barbie ont des vies amoureuses que je n’ai pas que je n’aurai sans doute jamais

Je me suis vouée à m’entourer de chats et à regarder défiler les voitures (p.15)

***

Je reçois leurs bravos, leurs cœurs, les faces en pleurs

Il n’y a pas de symbole pour s’exprimer

La tête brouillard, le visage fleurs, les bras étoiles, le corps bin d’herbe de travers

Il n’y a pas de symbole qui dit je me sens si seule (p.50)

Tu es assez et tu vaux la peine. Tu fais rire tes amies, tu poses toujours les bonnes questions, tu es pleine d’écoute, tu as lu plein de livres, tu prends toujours le temps d’aider les gens, tu vois les petites choses qui sont belles et que la plupart du monde ne remarque pas. J’ai besoin que tu cesses de nous faire mal en espérant que ça fasse du bien, du vrai bien. (p.67)

 


dimanche 11 mai 2025

Devenir journaliste – Le métier vu du terrain sous la direction de Katia Gagnon

 

Publié chez les éditons La Presse le 12 mars 2025

368 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Comment les journalistes s’y prennent-ils pour dénicher des nouvelles exclusives, valider leurs informations, capter et conserver notre attention ?

Comment parviennent-ils à tirer les vers du nez d’un fraudeur ? À gagner la confiance de membres du crime organisé ? À aborder les proches d’une victime à la suite d’un drame ou à convaincre une personne réticente de leur accorder une entrevue à visage découvert ?
Les journalistes de La Presse vous livrent les secrets du métier dans cet ouvrage indispensable à qui s’intéresse à la couverture de l’actualité.

Devenir journaliste offre un accès privilégié aux coulisses d’un des plus prestigieux médias canadiens. C’est une incursion inédite dans le métier : vu du terrain, par des gens qui le pratiquent au quotidien, et nous racontent leurs bons comme leurs moins bons coups.
Un incontournable pour les futurs journalistes.

Mon avis

La 4e de couverture résume parfaitement le contenu de l’essai. Dans mon cas, le métier de journaliste m’intéresse depuis 2020 et je pensais que l’œuvre apporterait un avantage à mon blogue même si on mentionne le journalisme d’enquête, alors que mon thème d’intérêt est la culture.

J’ai quand même appris des points comme comment aborder les gens et comment préparer une entrevue ce qui va être un complément pour mon blogue. J’ai apprécié les anecdotes des différents collaborateurs qui m’ont permis de comprendre plus en profondeur ce métier et de savoir ce qui se cache derrière un reportage. On peut imaginer que c’est facile de passer devant la caméra ou écrire un article, j’ai découvert que c’est plus complexe que cela.

Comme le mentionne la dernière ligne, c’est un incontournable pour ceux et celles qui rêvent d’aller sur le terrain, mais je le recommande aussi aux gens qui s’intéressent de près ou de loin à ce merveilleux emploi.

Extraits

Chaque jour ou presque, en semaine, les journalistes s’installent ou passent en coup de vent dans la salle de rédaction à aire ouverte. Ils se parlent constamment, ils échangent des informations et des numéros de téléphone, ils confrontent leurs sujets et leurs angles, ils s’interrogent et se remettent en question. (p.6)

Ne négligez pas les gens qui passent souvent dans l’ombre : secrétaires, agents de sécurité. Gardes du corps. Ils peuvent être une source d’information capitale. (p.25)

L’entrevue est l’une des tâches primordiales du journaliste, puisque les propos qu’on recueille forment littéralement l’épine dorsale du texte. (p.37)

Il est certain qu’on fait du journalisme pour être lu et qu’on souhaite intéresser les gens. Mais ça ne devrait pas être notre motivation première. Le journalisme n’est pas un concours de popularité. La valeur d’un reportage ne se mesure pas en nombre de clics. (p,80)

On ne sait jamais qui l’on peut croiser dans la vie alors aussi bien être constamment respectueux des gens, qu’ils soient criminels, policiers, procureurs, criminalistes, greffières, constables, agents correctionnels, juges, et j’en passe. Chacun d’entre eux, et les journalistes, ont un rôle à jouer dans notre société. On se serait bien passé des premiers, mais ils existeront toujours. (p.195)

J’ai fait du « marketing » sur ma personne. J’ai passé ensuite quelques heures dans les corridors du palais des congrès à discuter avec plusieurs personnes qui avaient des informations à me donner. Il ne faut jamais négliger l’importance de se présenter en personne, d’aller sur le terrain et de voir les gens. (p.216)


vendredi 9 mai 2025

Le bonheur version XL de Janney Deveault


 

Publié chez les éditions Saint Jean le 1er avril 2025

350 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Comment une fille « de même » se permet-elle de soigner les autres ? Camille est une infirmière de 34 ans, nouvellement célibataire, qui adore son travail. Derrière sa relative joie de vivre, elle cache des doutes et des batailles sous un uniforme tendu par ses rondeurs... Camille a toujours été la grosse de sa gang : la fille aux fortes hanches, au ventre généreux et aux fesses qui prennent trop de place.

Bien qu’elle compose avec tout ça depuis belle lurette, elle croule sous le poids de sa honte. Du matin au soir.. Un jour, elle craque. En pleine salle de réanimation. Cette vie de restrictions aura finalement eu raison d’elle.. L’événement agit comme une révélation : elle doit cesser de se détester comme ça. Entre nouvelles expériences et éveil de soi, Camille pourra-t-elle se reconstruire et se réconcilier avec elle-même ?

Mon avis

Pour avoir lu plusieurs romances et chicklit, j'apprécie qu’une auteure décide enfin de parler de ce sujet puisque je vis la même situation que la protagoniste. Ce n’est pas évident de s’accepter quand nos propres parents commentent notre poids et mon cœur se serrait à chaque conversation que l’infirmière avait avec ses géniteurs.

Bien que le thème principal soit le poids, on mentionne aussi l’amitié, la famille, le travail et Camille tente de donner une chance à sa vie amoureuse. J’adore les histoires à propos d’éveil de soi m’inspirent probablement à cause de ce que je vis en ce moment.

La protagoniste m’énervait parfois au début avec ses doutes, mais au fil de ma lecture, j’ai pu comprendre davantage son raisonnement et j’ai pu m’attacher à elle. Sa meilleure amie est en deuxième position. Camille n’est pas la seule à aller de l'avant et c’est un des points forts du roman.

Je garde quelques mystères concernant le protagoniste masculin, mais il arrive en troisième place. Il m’a fait grincer des dents pendant les premiers chapitres, mais on doit lui donner une chance même si ce n’est pas qu’il a un beau sens de l’humour.

Si vous ne connaissez pas la plume de l’auteure, je recommande de commencer par celui-ci. Le livre est différent de ses autres œuvres, mais cela m’a permis de la découvrir sous un nouveau jour et plusieurs femmes risquent de s’y reconnaître.

Extraits

Malgré les yeux doux de Ryan Gosseling, l’envie des bananes frites ne disparaît pas. Bien au contraire…Je me sens coupable d’avoir ingurgité autant de cochonneries et de ne pas être rassasiée. (p.29)

Pour te punir, tu ne mangeras pas, marmonné-je telle une mère admonestant son enfant. (p.39)

Les cicatrices du bullying vécu à l’adolescence n’ont pas complètement disparu. Même si je suis une femme maintenant, il arrive de redevenir – comme en ce moment-, la petite grosse dont les gars se moquaient au secondaire. (p.82)

J’aimais bien célébrer la venue de la nouvelle année quand j’étais plus jeune. Pour moi, ça signifiait le renouveau. Et la naïveté de croire que mes résolutions allaient tenir le coup. J’avais enfin une chance d’effacer mes erreurs de la dernière année, les quelques livres en trop, mon manque de volonté et mes abus alimentaires. (p.147)

Personne n’a jamais pris ce temps à me découvrir, à m’apprivoiser, devrais-je dire. À travers ses gestes et son infinie patience, il m’offre quelque chose de rare : la valorisation de ma personne. (p.193)

Mon entrevue avec l'auteure 

mardi 6 mai 2025

La peur de choisir – Pour désamorcer l’anxiété de décider d’Amélie Seidah et Isabelle Geninet


 

Publié chez les éditions Trécarré le 16 avril 2025

160 pages

Lu en format papier

4e de couverture


Ce livre vous aidera à mieux composer avec l’anxiété de décider et l’inconfort émotionnel entourant celle-ci. Plutôt que de chercher à éliminer la peur, il explique comment l’apprivoiser et déconstruit certains mythes et croyances que nous entretenons face aux choix. Les autrices proposent des exercices et des stratégies pour favoriser l’indulgence envers soi et adopter un état d’esprit qui offre une tout autre perspective au processus décisionnel.

Mon avis

La 4e de couverture décrit exactement le contenu du livre. On ne parle pas ci de prendre des décisions quotidiennes comme le choix des repas, mais celles qui ont des impacts sur notre vie et celles des autres. J’ai rarement de la difficulté à faire des petits choix, mais quand vient le temps de procéder à des changements, c’est à ce moment que j’hésite et que je me questionne trop pour finalement tourner en rond.

En ouvrant ce livre, j’espérais trouver des pistes pour m’éclairer sur ce problème et c’est un peu ce que j’ai retenu de l'oeuvre. Les exemples sont clairs et le vocabulaire accessible. Je le recommande, si vous vivez la même chose.

Extraits

Ce livre se veut un outil pour aider à désamorcer l’anxiété entourant vos choix. Nous avons souvent tendance à entrevoir la prise de décision comme un phénomène à « haut risque ». Or, il est possible de concevoir le processus décisionnel comme moins dangereux et menaçant, afin que l’anxiété n’empêche plus de décider. (p.10)

Lorsqu’on définit le problème comme extérieur à soi, on diminue son pouvoir d’agir et on se met en posture d’attente : attendre que l’autre change, se mobilise, comprenne, etc. Or, nous n’avons aucun contrôle sur l’autre. (p,30)

Certes, transformer son état d’esprit n’est pas toujours facile. Nous vous invitons néanmoins à vous prêter au jeu en cultivant, au jour le jour, ici et là et autant que possible, des attitudes d’ouverture et de curiosité. (p.38)

Croyez-nous : c’est un leurre de penser qu’au terme d’analyse d’une situation, de ses avantages et ses inconvénients, un sentiment de certitude s’installera dans notre cœur et notre tête, faisant disparaître l’indécision par magie. (p.63)

Contrairement à l’anxiété, le perfectionnisme est moins centré sur la peur des conséquences découlant d’un choix. En ce sens, on ne retrouve pas forcément de scénarios catastrophes qui se multiplient chez les gens perfectionnistes. (p.66)

Prenez les phrases suivantes, qui reviennent si souvent : « Je n’y arriverai pas », « Je ne serai pas capable », « Ça ne marchera pas », « C’est toujours à moi que ça arrive, ces choses-là ! ». Ces pensées négatives nous tirent vers le cas. Si nous les écoutons et si nous les croyons, elles dicteront notre comportement. (p.69)

 

 

samedi 3 mai 2025

T’étais-où, toute ma vie ? de Marie Potvin

 

Publié chez Libre Expression le 7 avril 2025

304 pages

Lu en format papier

4e de couverture

À l'aube de sa vie d'adulte, Nicolas Laroche provoque, dans un accès de colère, un malheureux accident qui coûte presque la vue à la jeune Jeanne. Il est alors renié par son père, qui le chasse de sa maison et de sa vie. Dix-sept ans plus tard, Nicolas tente encore d'oublier son passé trouble.

Jeanne Fontaine refuse de placer Bernard, l'homme qui l'a élevée comme sa propre fille, en CHSLD. Un soir, alors que la santé du vieil homme décline rapidement, elle reçoit une demande inattendue de ce dernier : il souhaite revoir son fils avant de mourir.

Mon avis

Si vous avez déjà lu un roman adulte de cette auteure, vous allez reconnaître sa plume et si vous ne la connaissez pas encore, c’est une bonne occasion de la découvrir puisque c'est un tome unique et cela vous donnera le ton pour ses autres livres.

Alors qu’on retrouve souvent le mauvais garçon qui veut changer dans la romance, cette fois-ci, on assiste à qu’est-ce qui arrive par la suite. Nicolas s’est repris en main avant de revoir Jeanne. On peut dire qu’il s’agit d’une histoire de seconde chance, mais pas seulement dans la vie amoureuse.

J’ai adoré Jeanne aussi qui fait preuve de plus de compassion que bien des gens que je connais dans la réalité et d’un dévouement hors du commun. Elle a son caractère, mais c’est ce qui la rend unique et attachante. J’ai apprécié de lire le développement de sa relation avec Nicolas.

C’est un thème important à aborder, car ceux de ma génération ont des parents qui vieillissent et c’est une question que nous allons devoir nous poser une journée ou une autre. L’histoire de Bernard et j’avoue que sa situation porte à réflexion.

Extraits

J’ouvre mon livre de Jane Austen à la page 263, là où je l’avais laissé. J’adore l’histoire. La tension est vive entre M. Darcy et Mlle Bennett, et le meilleur est à venir. Mais je n’ai pas le temps de terminer ma page que Laurie revient et entre sans cogner. (p.123)

Tu peux pas jouer à ça. Je veux pas te devoir quoi que ce soit. Celui qui a besoin de toi, c’est Bernard; pas moi. On tourne en rond. C’est perdu d’avance. (p.143)

Mais pour être honnête. Si je n’avais pas senti cette foutue chimie entre nous dès les premières secondes où je l’ai vue, je l’aurais simplement chassée. J’aurais inventé une excuse pour me défiler. Je ne serais pas là, à me casser la tête pour trouver des façons de l’aider sans qu’elle puisse refuser. (p.150)

Je préfère le rock, mais si écouter sa musique lui fait plaisir, alors j’endurerai Jelly Roll et Sam Hunt jusqu’à Montmagny. (p.240)

 Mon entrevue avec l'auteure 

 


Jusqu’au bout de nos vies de Marie-Andrée Rompré

  Publié chez les éditeurs réunis le 7 mai 2025 352 pages Lu en format papier 4 e de couverture Sophie et Alexis, deux jeunes trent...