lundi 18 avril 2022

Match de Lili Boisvert

 


Publié chez VLB éditeur le 14 mars 2022

192 pages

4e de couverture

— J'ai le goût de t'acheter quelque chose ! Je peux t'acheter quelque chose ?
Il sautillait littéralement, me devançant sur le trottoir comme pour évacuer un trop-plein d'énergie.
— De quoi tu parles ?
— Tu voudrais quoi, Émilie ?
— Je veux rien.
— Un café ? Un nouveau manteau ?


Il revenait vers moi pour me prendre par les épaules, puis se remettait à faire des bonds en énumérant toutes les choses qu'il pourrait m'acheter.
Il jubilait. Moi, je me sentais… C'était quoi, donc, ce sentiment ? C'était flou, comme l'embryon d'une émotion. Peut-être l'humiliation.

Mon avis

J’ai rarement passé à travers autant d’émotion en si peu de page. Après avoir lu quelques avis, je m’attendais à ce que ma lecture soit intense et je ne me suis pas trompée. C’est la première œuvre de cette auteure qui se trouve dans ma pile et je vais maintenant suivre ses autres bouquins de près.

C’est une histoire importante à découvrir. Si vous avez lu Le Monstre d’Ingrid Falaise et que vous voulez en savoir plus sur le sujet ou si vous cherchez un livre à offrir à une personne qui est prise dans une relation toxique, je vous le recommande chaudement.

J’ai apprécié Émilie qui au début est une femme forte et bien qu’elle ait un emploi qu’elle aime et de  bons amis, elle se retrouve dans une relation qui la détruira à petit feu. Comme quoi, cette situation peut arriver à n’importe qui. L’auteure décrit les différentes étapes par lesquelles la protagoniste passe en un an et demi. Cela ne se produit pas du jour au lendemain et je vous laisse découvrir si Émilie s’en sort. D’ailleurs, je lui donne mon étoile. Je me suis reconnue un peu en elle avec son désir d’avoir sa propre entreprise en lien avec le journalisme et son intérêt pour la série Gilmore Girls.

Ludwig est un personnage que j’ai aimé détester. Je crois que l’auteure a fait un travail d’écriture magnifique pour dépeindre sa psychologie. Je ne souhaiterais pas le rencontrer dans la réalité, mais on peut comprendre son évolution à un point que j’ai dû déposer le livre pour reprendre mon souffle.

C’est un bouquin qui se parcourt rapidement, mais cela pourrait convenir aussi à une personne qui éprouve de la difficulté à lire des grosses briques. En peu de mot, Lili Boisvert nous fait réfléchir à travers les yeux d’Émilie.

J’ai lu quelques commentaires de gens qui hésitaient à se le procurer à cause du titre anglophone. Je vous confirme que le livre est en français et à part quelques phrases en anglais, j’ai adopté l’écriture de l’auteure.

Extraits

Dans la noirceur du cinéma, je me demandais quand même si je pourrais frencher un gars en sachant qu’il était gelé. C’était un turn-off. (p.21)

Dans mon cours de la semaine d’avant, j’avais dit au professeur de scénarisation que j’étais une fan de Gilmore Girls. Il se trouve que lui aussi était un amateur de la série, et qu’aujourd’hui, il avait apporté un épisode pour que la classe l’analyse. Sur l’écran, Lorelai, Rory, Luke et Lane se disaient des choses très drôles, très rapidement, mais je n’arrivais pas à me concentrer. (p.52)

J’ai toughé encore un an en gardant le cap et le rythme. Alors que je voyais d’autres femmes se replier hors de l’espace public, je restais active à la télé, à la radio, je continuais d’écrire en ligne, de donner des entrevues et d’être active sur les réseaux sociaux qui me faisaient vivre chaque jour les montagnes russes de l’amour des fans et de la haine des trolls. (p.92)

 Mon entrevue avec l'auteure 

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