Publié chez Saint
Jean le 15 janvier 2025
704 pages
Lu en version
papier
4e
de couverture
Pour Nica,
dix-sept ans, l'heure est venue de tirer un trait sur son passé. Son rêve est
sur le point de se réaliser : un couple est venu l'adopter. Adieu l'orphelinat
et sa terrifiante légende du fabricant de larmes. Mais dans sa nouvelle maison,
Nica n'est pas seule. Rigel, l'orphelin agité et mystérieux avec qui elle a
grandi, a lui aussi été adopté. Et il compte bien faire de la nouvelle vie de
Nica un enfer. Pour Nica et Rigel, la guerre est déclarée. Celle de la haine
qu'ils se sont vouée... ou des sentiments qu'ils n'oseront jamais s'avouer ?
Mon avis
C’est le genre de
Dark romance que je recommanderais à une personne qui n’est pas amateur de ce
genre littéraire. Il n’est pas aussi sombre que ce à quoi je m’attendais. J’ai
ressenti plus de pincement que d’habitude, mais je dirais que c’est au même
niveau que Jamais Plus avec des personnages plus jeunes.
Je trouvais Nica,
un peu naïve au commencement, mais elle a le don de contempler le beau lorsque
la majorité des gens ne voient que du laid.
Je crois que c’est ce qui la rend aussi attachante. Elle aide les
créatures que peu de personnes aimeraient aider et remarque ceux qui se sentent
invisibles comme elle. Même si la vie t’a blessée (et Nica a enduré plus que
son lot de blessure), c’est une qualité à ne pas perdre dans ce monde
individualiste. Plusieurs fois, j’avais envie de dire pourquoi tu ne t’éloignes
pas de Rigel, il ne te veut pas du bien. Elle ne l’a jamais abandonné.
Quant à Rigel, il
joue le mauvais garçon pour éviter que Nice s’approche trop de lui. Il a
conscience que s’il lui donnait cette chance, elle pourrait l’aider à guérir de
ses blessures puisqu’ils ont vécu de nombreuses épreuves ensemble. Ce n’est pas
le genre de garçon que je garderais dans ma vie, car on voit que Nica a le
syndrome de la sauveuse qui peut énerver certains lecteurs, mais elle le fait
qu’elle persévère et qu’il monte qu’il se protégeait aide à lui pardonner ses
gestes.
Il faut être
patient et aimer les longs développements, car c’est une histoire sentimentale
qui contient presque 700 pages. Cela ne risque pas de plaire à tout le monde et
l’action est parfois lente. Toutefois, je me suis tellement attachée à Nica,
que je souhaitais découvrir ce qui allait lui arriver. L’auteur a trouvé une
façon de nous garder en haleine jusqu’à la dernière ligne, mais préparez-vous à
passer beaucoup de temps avec les personnages. Cela m’a pris une semaine pour le
terminer avec un rythme de lecture soutenu.
Extraits
Les gens allaient
chez lui et lui demandaient d’être capables de pleurer, d’éprouver une once de
sentiment, parce que ce sont dans les larmes que se cachent l’amour et la
compassion. Elles sont l’extension la plus intime de l’âme. Ce qui, plus que la
joie, nous fait sentir vraiment humain. (p.7)
Il suspendit son geste
et tourna son visage pour me fixer par-dessus son épaule. Je vis alors, un
instant avant qu’il ne ferme sa porte, un sourire dangereusement cruel se
former sur ses lèvres. Un sourire qui était ma condamnation.
C’est un conseil,
Papillon. (p.19)
J’aime bien
prendre les gens en photo, c’est intéressant de les voir immortalisés sur la
pellicule. (p.34)
Je savais que
j’étais différente. Je cultivais mes étrangetés comme un jardin secret dont
j’étais la seule à avoir la clé, parce que je savais que la plupart n’auraient
pas pu me comprendre. (p.41)
« Développez votre étrangeté légitime. »
J’avais toujours
cultivé la mienne en cachette car, en grandissant, j’avais appris que la
normalité était plus acceptable aux yeux des autres. Je parlais aux animaux,
qui ne pouvaient pas me répondre. Je savais des bestioles que les gens ne
voyaient même pas. J’accordais de la valeur à ce qui était jugé insignifiant,
peut-être parce que je voulais démontrer que même les plus petites créatures,
comme moi, pouvaient compter aussi. (p.102)
Le monde n’était
pas habitué à voir ceux qui étaient différents, comme nous. Il nous enfermait
dans des institutions pour nous oublier, il nous tenait à l’écart, dans la
poussière, oubliant notre existence parce que c’était plus commode. Les gens ne
voulaient pas nous avoir près d’eux, le seul fait de nous regarder les mettait
mal à l’aise. (p.143)
Mais cette
chenille…Eh bien, elle ne le sait pas. Elle ne sait pas qu’elle peut devenir un
papillon. Si elle n’a pas envie d’être une chrysalide, si elle n’y croit pas assez. Elle ne se transforme pas. Elle reste une chenille pour toujours. (p.290)
Il avait toujours
entendu parler de l’amour comme d’un sentiment agréable, tendre, qui allégeait
le cœur. Personne ne parlait d’épines ou du tourment d’un regard non rendu,
personne n’évoquait ce cancer était l’absence. Personne ne disait à quel point
l’amour faisait mal quand il dévorait jusqu’à couper le souffle. (p.436)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire