Publié chez Saint
Jean le 12 mars 2024
452 pages
Lu en format
papier
4e
de couverture
«Arrête de faire
ta diva, t’es pas mieux que personne!» Sous l’injure de sa mère, Anne claque la
porte de la maison la veille de ses dix-huit ans, un bloc d’argile dans le sac
à dos. Son union avec Robert et la naissance de leur fille, Erin, ne comblent
pas le vide qui l’habite. Tissé d’insuffisances et de marchandages, le
quotidien n’apporte à la jeune sculptrice qu’échecs et désillusions. Jusqu’à ce
qu’une rencontre inattendue allume en elle mille feux, éclairant le tréfonds de
son âme. L’instinct maternel à bout de souffle, Anne fuit l’existence qui
semble l’avoir choisie par erreur. . Mais on ne quitte jamais totalement une
vie qui nous a tant pris…
Des années plus
tard, lorsque les machinations diaboliques de Robert éclatent au grand jour,
Anne et Erin doivent naviguer entre non-dits, vengeances et deuxièmes chances.
Sauront-elles recoller les fragments de leurs déceptions? Une histoire
familiale où l’amour se fait et se défait, à la fois troublante et fulgurante..
Mon avis
En regardant le
titre, je m’attendais à une romance, mais je vous avoue que l’auteure m’a
réservé une belle surprise. C'est surtout l’histoire d’une mère et de sa fille
étalée sur plusieurs décennies. Quand j’ai remarqué le nombre de pages, j’étais
effrayée de commencer le livre en me disant que cela allait me prendre un temps
colossal pour parcourir l’œuvre, mais encore là je me suis trompée.
La première
partie parle surtout de la vie d’Anne jusqu’à la naissance Erin et de son
déménagement en France et je n’ai pas vu les heures passées. Les chapitres sont
courts et se terminent d’une façon à ce que le lecteur souhaite poursuivre la
lecture. Sans que cela soit irréaliste, les vies des deux protagonistes sont
loin d’être linéaires.
Bien que j’aie
trouvé Anne davantage captivante, j’ai une préférence pour Erin qui me rejoint
plus. Anne possède un côté froid à un certain moment du roman, mais je sais
qu’elle voulait seulement le bien-être de sa famille. Erin est plus forte que
je l’imaginais et elle m’a surprise à plusieurs reprises vers la fin du livre. Par
contre, j’ai adoré qu’Anne écrit dans ses carnets rouges pendant sa jeunesse
pour se défouler et s’évader. C’est encore une tactique que j’utilise
aujourd’hui.
Si vous ne
connaissez pas l’auteure, c’est le meilleur moment. Il s’agit de son deuxième roman, mais les deux
ne sont pas liés. Je suis heureuse de l’avoir découverte et je l’ajoute à ma
liste d’écrivain à suivre. Elle a une plume hors de l’ordinaire qui vous
transportera du début jusqu’à la fin sans que vous vous rendiez compte que vous
avez lu 400 pages.
Extraits
Plus tard, dans
un cahier fatigué qu’elle avait repêché dans un tiroir du buffet, Anne avait
écrit des pages et des pages jusqu’à ce que la lumière de la lune inonde sa
chambre. Son Carnet rouge est devenu son espace à elle, un monde où tout
pouvait exister. (p.12)
Robert a toujours
détesté ce mot, « moyen ». Il présumait le normal, le banal, le
sans intérêt, et comme son miroir le lui confirmait chaque matin, le moyen
était imprimé sur lui, dans ses traits et dans son corps tout entier. (p.23)
Le rejet la
projette dans un isolement qui lui rappelle les humiliations de son
adolescence. L’indifférence la tue à petit feu. Elle le déteste de l’ignorer ainsi,
de la propulser dans l’abîme de la solitude. (p.63)
L’amour dure
trois ans, paraît-il. Philippe et elle en sont rendus à quatre et leur gagnait
en couleurs, pastels de jour, fauves de nuit. Anne veille farouchement à leur
bonheur. (p.174)
Je sais juste que
le voir emmerder le reste du monde tous les matins me fait un bien immense.
(p.287)
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