vendredi 22 mars 2024

Un choix déchirant d’Éliane Saint-Pierre


 

Publié chez les éditeurs réunis le 13 mars

384 pages

Lu en format papier

4e de couverture

L’année 1949 tire à sa fin lorsque Cécile Masson, vendeuse de chapeaux chez Dupuis Frères, rencontre Hubert Dansereau, un riche bourgeois du Carré Saint-Louis. Au début, il n’est à ses yeux qu’un client désagréable, mais tout changera au moment où, contre toute attente, elle le reverra. Dès lors, le jeune homme habitera ses pensées. Le destin pavera de nouveau la route à une nouvelle rencontre, décisive. Cécile et Hubert, sans plus résister, vivront une passion dévorante jusqu’à faire accepter l’idée de leur mariage. Longtemps, en effet, les familles ont tenté de s’opposer à l’union de ces deux êtres n’appartenant pas au même milieu social.

Néanmoins, les bans sont enfin publiés. Au comble du bonheur, Cécile ose toutefois faire une dernière demande à Hubert avant de devenir sa femme. Jamais elle n’aurait pu imaginer les conséquences d’une simple requête… Du jour au lendemain, Hubert est transformé et leur avenir compromis. Il faudra une immense résilience à Cécile, tout comme à Hubert, pour assumer le choix déchirant auquel la vie les oblige…

Mon avis

C’est le premier roman que je lis de cette auteure et elle m'a agréablement surprise. J'étais intriguée par ce livre, car je trouvais qu'il y avait un mystère quand on regarde la 4e de couverture. Je souhaitais savoir quel était ce choix déchirant. Je ne peux pas vous en dévoiler davantage, mais cela vaut la peine de vous procurer l’œuvre.

Je donne mon étoile du match à Cécile (et pas seulement parce qu’elle a le même nom de ma grand-mère), mais parce qu’elle a travaillé fort pour réaliser son rêve. Je garde le suspense, car elle en a plusieurs et au secondaire, j’espérais les mêmes choses. Je l’ai trouvé parfois trop émotive, mais je me suis attachée à un point que je peux lui pardonner. Je plains les autres qui ont dû endurer ses sautes d’humeur. Toutefois, on ne peut pas nier qu’elle est une femme déterminer.

Quant à Hubert, c’est le personnage qui m’a fait vivre le plus d’émotions. Il était un un mauvais garçon au commencement, pour ensuite l’apprécier, car il avait gagné en maturité pour terminer par être déçue. Il apporte énormément aux péripéties et je ne pourrais pas imaginer l'histoire sans lui. Cécile n’aurait pas évolué de la même façon si elle ne l’avait pas rencontré, alors j’ai poursuivi ma lecture en espérant lui donner une seconde chance.

J’aime la période que l’auteure a choisi. J'ai lu plusieurs romans qui se déroulent pendant la Deuxième Guerre mondiale, alors que celui-ci se passe 10 ans plus tard. J’ai pu imaginer la vie que mes grands-parents ont vécue. C’était l’émancipation des femmes et je crois que c’est pour cette raison que j’apprécie autant Cécile. On voit qu’elle assume ses décisions et qu’elle a davantage options que sa mère. Je ne sais pas si je souhaiterais être à la place des personnages, mais Cécile est inspirante.

Extraits

En fille docile et raisonnable, tout autant que vive et intelligente, Cécile avait approuvé sa décision de lui faire connaître le marché du travail, ce qui n’était pas si fréquent, en effet. Cependant, elle savait qu’il ne s’agissait que d’une expérience bonne à prendre. Elle n’avait pas l’intention de faire comme son père. (p.7)

Évidemment, ce caprice de ta part n’est pas étranger à ta passion pour ces sots romans policiers que tu ne cesses de dévorer. Je l’ai déjà dit à ta mère : tu n’as pas de bonnes lectures.

Hubert avait retenu sa colère, il respectait trop son père pour lui manquer de respect, mais cette pointe sur ses goûts littéraires l’avait fait blêmir. Il n’acceptait pas que l’on juge les livres qu’il aimait. (p.36)

Moi, je ne pourrai jamais me passer de mes radioromans, déclara-t-elle en se renfrognant. Un homme et son péché est mon préféré, je l’écoute depuis plus de dix ans. Hector Charland est tellement bon en Séraphin Poudrier. Et cette pauvre Donalda, je la plains d’avoir un époux si avare ! S’Il fallait que ces feuilletons n’existent plus, je serais malheureuse. Je n’ai pas besoin de voir une histoire pour la comprendre. En écoutant, je me fais ma propre histoire. J’ai bien assez de mon imagination. (p.55)

Pearl avait raison quand elle disait que son fils aurait pu être comédien. Il avait en effet l’âme d’un artiste, c’est-à-dire d’une grande sensibilité. Très jeune, il avait appris le piano et il s’était intéressé à la peinture. (p.67)

 

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