Publié chez les
éditions Québec Amérique le 17 janvier 2024
304 pages
Lu en format
papier
4e
de couverture
Créer et
entretenir des amitiés à l’âge adulte est difficile. On rit jaune, résigné.e,
en s’envoyant des memes et en se disant qu’on se verra quand on sera moins
fatigué.e. L’amitié est un amour durable sous-estimé. Qu’est-ce qu’on gagnerait
à l’utiliser comme pilier pour reconstruire notre vie intime, collective et
politique ?
Mon avis
J’avais envie de
sortir de mes lectures habituelles et l’amitié est un sujet qui m’intéresse
spécialement après avoir remarqué que les relations se sont beaucoup dégradées
au cours des dernières années. On ne se le cachera pas non seulement c’est
difficile de les entretenir à l’âge adulte, c’est aussi plus compliqué de rencontrer
des gens avec nos vies occupées. J’étais curieuse d’avoir l’avis et de
connaître les recherches de l’auteure à ce sujet.
Je dirais que
c’est un livre assez complet avec des citations d’experts à l’appui.
Malheureusement, beaucoup sont en anglais, mais vous pouvez trouver la
traduction à la fin en annexe. Ce n’est pas un essai sur comment se faire des
amis ou entretenir les relations avec ceux qu’on a déjà, mais plus sur l’effet
que le temps (incluant la période pandémique et les réseaux sociaux) a eu sur
l’amitié adulte. Toutefois, vous allez obtenir quelques pistes vers la fin du
livre.
Comme c’est un
essai et que l’auteure développe sur différentes facettes de l’amitié, je
recommande de le lire à tête reposée, car il contient énormément d’information.
J’ai dû reprendre mon souffle et relire certains passages pour bien comprendre.
Ce n’est pas une lecture légère de vacances, mais si vous vous questionnez sur
le sujet, je vous le suggère fortement. Je ne sais pas si ce livre va m’aider à
améliorer mes relations, mais je me suis sentie un peu moins seule en voyant qu'on
était plusieurs à vivre des difficultés avec l’amitié à l’âge adulte.
D’ailleurs, vous allez retrouver plusieurs témoignages intéressants pour
appuyer l’opinion de l’essayiste.
Extraits
Je me suis cachée
derrière ce projet pour explorer ce constat déprimant. C’est que ça fait un peu
loser d’affirmer qu’on se sent seul-e. La solitude n’a pas la meilleure équipe
de relations publiques. (p.11)
Les humain-es
avec qui on est connecté-es pemettent de trouver un sens à notre vie : de
nous sentir important-e pour des gens active le sentiment d’être utile, de
faire une différence. Ça nous motive à prendre soin de nous, des autres.
Lorsqu’on a peur ou qu’on est dans une situation stressante, la simple présence
d’une personne significative nous apaise. (p.15)
Mon intention
n’est pas (que) de critiquer le capitalisme qui force les priorités : la
productivité plutôt que les connexions, la croissance des comptes bancaires
plutôt que celle de l’esprit de communauté. Je pense que l’hypervigilance et le
pessimisme à l’autre bout du spectre peuvent causer tout autant de solitude,
mettant des bâtons dans les roues de nos amitiés. (p.17)
J’avais toujours
l’impression que j’auditionnais pour des amitiés. Et quand je décrochais le
rôle, la pression devenait plus forte, je devais me prouver, être à la hauteur.
Je me suis fait violence souvent pour ne pas être seule, mais je ne voulais
rien savoir de tirer des leçons. Chaque nouvelle amitié avait la même ligne de
vie qu’une abeille : une fois le dard planté, le dénouement est scellé,
elle mourra aussitôt qu’elle s’envolera. (p.59)
Les femmes interagissent
souvent à travers la conversation - « Comment vas-tu aujourd’hui ? Dis-moi
tout ! » - , elles bâtissent leurs amitiés sir des
fondations de soutien émotionnel, alors que les hommes préfèrent interagir un à
côté de l’autre ; « l’intimité » est vécue à travers des activités
partagées. (p.130)
Ghoster est assez
récurrent, en amitié. Une étude réalisée en 2022 a mis en lumière que le manque
d’aptitudes communicationnelles permettant une discussion honnête est la raison
la plus souvent évoquée pour justifier le ghosting par les participant -es.
Pourtant, les conséquences sur la santé mentale de recevoir cette façon de
faire sont bien réelles. Elle est liée à une diminution de l’estime de soi. (p,198)
Derrière le
populisme se cachent des personnes ayant l’impression de ne pas être
considérées, comprises et entendues, des personnes qui ne se sentent pas
appartenir à une communauté. Vivez-vous un « déjà-vu» ?
En effet, il s’agit de la définition de la solitude. (p.214)
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