Publié chez
Québec Amérique le 17 octobre 2023
152 pages
Lu en format
papier
4e
de couverture
« Quelque chose
de trop flou dans cette histoire nous incitait à ne pas avoir envie d’en
apprendre davantage. » Dans la jeune vingtaine, Claudine entreprend des études
sur le Moyen-Orient en Angleterre, où elle assiste, en compagnie de ses amis, à
l’arrestation troublante d’un étudiant. S’installe alors dans le groupe un
climat de méfiance.
Réunis près de
vingt ans plus tard à Londres, ils découvriront la vérité. Devenue journaliste
à la télévision, Claudine constatera avec stupéfaction que leurs doutes à
l’époque étaient fondés. Pourquoi se sont-ils fermé les yeux ?
Mon avis
J’aime bien la
collection III dans laquelle l’auteur raconte trois souvenirs. Cela donne
l’impression de lire une biographie sans à passer à travers toutes les étapes
de la vie. C’est le troisième livre de cette collection que je lis, mais le
premier de l’auteure. Comme le journalisme m’intéresse, j’étais curieuse de
plonger dans les souvenirs de Claudine Bourbonnais et je n’ai pas été déçue.
Les trois récits
sont interreliés, mais j’ai une préférence pour celle qui se déroule en Égypte.
Elle découvre qu’elle souhaite devenir journaliste. Vous pouvez prendre une pause,
mais certains éléments reviennent surtout dans la première et la troisième
histoire. J’ai apprécié la finale qui répond à des questions que vous pourriez
avoir en tête après avoir terminé celle qui se passe à Durham. En plus, on
voyage beaucoup en seulement quelques pages.
Le rythme est rapide,
je finissais un chapitre sans m’en rendre compte et j’avais hâte de poursuivre
ma lecture. L’auteure trouve les bons mots pour garder l’intérêt du lecteur. Il
n’y a pas de répétition et j’ai adoré suivre Claudine Bourbonnais dans ses
aventures. Cela diffère de mes lectures habituelles et m’a aidé à oublier la
grisaille de l’hiver le temps que je parcours le livre.
Depuis mes études,
j’ai développé un intérêt pour l’Égypte, alors cela m’a fait plaisir de voir
que la seconde histoire se déroule au Caire. Je trouve que j’en connais peu sur
ce pays et cela m'a permis d'en apprendre davantage. L’intrigue coule bien et
tous les éléments se retrouvent dans le troisième récit.
Je le recommande
aux gens qui adorent les biographies et les voyages. Je ne me suis pas ennuyée
et je suis certaine que cela sera aussi votre cas. On ouvre la première page et
on est déjà rendu à la fin sans s’en rendre compte.
Extraits
Dans l’étroite
bibliothèque en chêne que j’avais dénichée pour quelques quid au marché
historique de Durham, mes livres les plus « intellectuels » en
évidence : Les Sept Piliers de la sagesse, Le Quatuor d’Alexandrie, Un thé
au Sahara et d’autres romans de Paul Bowles, des dictionnaires arabes et
anglais-arabe, l’histoire de l’islam en plusieurs tomes et les derniers numéros
de Middle East Report. (p.15)
Et puis, la santé
mentale, on n’en parlait pas trop à l’époque. Ou si on en parlait, c’était
quelque chose de honteux, on préférait ne pas savoir. Alors, on ne disait rien.
(p.22)
Pour le reste,
une carrière dans un bureau était la dernière chose que je désirais : je
rêvais d’une vie professionnelle dans les aéroports et les avions, faite
d’aventures et de découvertes. Étrangement, je m’imaginais sans attaches, ni
famille, ni même amoureux, alors qu’il y avait eu des moments dans ma vie, dont
pendant ces années en Angleterre, où la solitude, même si j’y tenais,
m’oppressait comme une étreinte non consentie. (p.28)
Des images et des
impressions d’enfant me venaient à l’esprit. Cléopâtre avec Élizabeth Taylor.
Astérix, Tintin. Des mondes à l’exotisme dessiné à gros traits – et
stéréotypes-dans lesquels la petite fille que j’étais se réfugiait, rêveuse.
(p.65)
Je me sentais en
phase, comme le seraient mon corps et mon ombre sous le soleil de midi. Cette
nuit-là, sous le croissant de lune, en compagnie de mes amis journalistes, je
me disais pour la première fois : Voilà, c’est ce que je ferai. (p.80)
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