mardi 19 septembre 2023

Le rôle d’une vie de Sandra Lemire Wolf

 

Publié chez les éditeurs réunis le 12 septembre 2023

368 pages

Lu en format papier

4e de couverture

À 45 ans, la célèbre actrice Kelly Leblanc offre toujours un sourire radieux aux photographes. Mais derrière celui-ci se cache maintenant un immense désarroi, puisqu’elle a récemment surpris son mari au lit avec une fille qui a la moitié de son âge. Quand on lui offre un rôle secondaire dans un téléfilm tourné dans des contrées indomptées, elle accepte immédiatement. Sur le plateau, Kelly tombe sous le charme du séduisant Rob Ryan, de quinze ans son cadet. Le tournage est difficile et la réalisatrice Claude Granger, une femme fougueuse aux antipodes de Kelly, est tyrannique.

Lorsqu’une grève des techniciens éclate, l’équipe décide de poursuivre le tournage en secret dans un village reculé au Québec. Partagée entre son désir pour son jeune co-acteur et la pression de sa famille et son mari qui voudraient qu’elle passe l’éponge, Kelly est déroutée. Elle décide alors de se retirer des feux de la rampe, le temps d’y voir clair et de reprendre confiance en elle. Y trouvera-t-elle enfin l’inspiration nécessaire au retour de son immémorial sourire ?

Mon avis

J’avais adoré son premier roman Pour le temps qu’il me reste et j’avais bien hâte de découvrir la seconde œuvre de cette auteure de ma région. Ce livre un peu plus lumineux et comme j’aime tout ce qui touche le monde culturel, j’ai embarqué dans l’histoire à 100 %.

Dans le résumé, on mentionne que Claude est tyrannique, mais au cours de ma lecture, je n’ai pas trouvé que c’était le cas. On s’attache à cette réalisatrice qui m’a surprise surtout avec ses relations avec le fils de Kelly et avec l’actrice elle-même. Elle demeure à ses côtés dans une épreuve difficile.

Même si je désapprouve le tournage secret, alors que les acteurs faisaient la grève, ce passage fut mon favori du roman, car on assiste au développement de la relation entre Kelly et son partenaire. On voit la tension s’approfondir et cela me poussait à tourner les pages pour savoir ce qui allait arriver par la suite. Sans compter, qu’il y a un chien et un chat qui font un passage éclair, un aspect de plus qui m’a fait fondre le cœur.

Certaines personnes imaginent que les acteurs vivent la vie parfaite de riche sans soucis, j’aime le fait que l’auteur a dépeint une vision plus véridique de cette réalité. En tant qu’artiste, j’ai conscience que la vie n’est pas rose tous les jours et qu’ils sont plus humains qu’on pourrait le croire.

Bien que j’aie adoré Claude, je dirais que Kelly et son fils Jamie se partagent la première place pour l’étoile du match. J’apprécie qu’elle ait 45 ans, c’est un peu plus vieux que ce qu’on retrouve habituellement dans la romance dont les personnages ont soit à la fin vingtaine ou début trentaine. Je crois qu’on se pose toutes les mêmes questions qu’elle un moment ou l’autre dans notre vie. Bien qu’elle ait un métier hors du commun, plusieurs lectrices pourront se reconnaître dans cette protagoniste. J’ai aussi mis Jamie en première place, car il est vraiment mignon et on souhaiterait avoir un garçon curieux comme lui. Je ne pourrais pas imaginer l’histoire sans lui.

Quant à l’antagoniste David, j’ai adoré le détester. Je ne peux pas trop en dévoiler, mais il apporte beaucoup dans le questionnement de Kelly. Son évolution n'aurait pas eu lieu, s’il n’avait pas gaffé qui l’a marqué à tout jamais. Ce fut le moment déclencheur de cette aventure.

Extraits

À quarante-huit ans, Claude Granger pouvait être fière de ce qu’elle avait accompli jusqu’à maintenant- professionnellement du moins. Indépendante financièrement, elle avait la liberté de choisir ses projets et de s’entourer de ceux qu’elle souhaitait. Claude n’aimait pas travailler avec de grosses équipes. Pour elle, plus il y a de gens, plus c’est long, et plus il y en a pour ne rien faire. Et comme la patience et l’empathie n’étaient pas les qualités premières de Claude Granger, sa réputation de tyran n’était pas surfaite. (p.21)

À quarante-cinq ans, revenir chez ses parents avec son fils était pour Kelly Leblanc le summun de la défaite. Elle avait entendu la déception ans la voix de sa mère au téléphone et elle avait bien vu la désapprobation dans les yeux de son père à leur arrivée. Elle voyait bien que ses parents peinaient à se retenir de l’admonester pour cette fuite en catastrophe qui lui a fait remonter la quasi-totalité de la côte américaine en pleine nuit avec leur petit-fils. (p.33)

J’en ai marre d’être la boniche, celle qui fait pitié, de jouer la pauvre fille abandonnée. Celle qui est trompée. Celle qui est nominée, mais qui ne gagne jamais. (p.121)

Il faut dire que depuis ls tragédie lors du tournage du film Rust au Nouveau-Mexique, le contrôle des armes à feu sur les plateaux de tournage s’est grandement resserré. Heureusement, il ne fallut que deux prises avant que l’armurier puisse remballer le fusil de chasse. (p.136)

Les remontrances et le jugement des autres ne doivent pas mener ta vie. Il faut que tu t’écoutes, que tu te fasses confiance. Toi aussi, tu as du jugement. (p.186)


1 commentaire:

  1. Lorsque nos personnages font leur entrée dans le monde, c’est comme des enfants, on les aime inconditionnellement et on souhaite que les gens les aiment aussi.

    Merci Any

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