jeudi 21 septembre 2023

Entrevue avec Magali Laurent


 

Biographie

Magali Laurent est franco-canadienne. Sa maîtrise de journalisme en poche, elle quitte la France en 2007 pour s’installer avec son conjoint à Québec, où ils fondent leur petite famille. C’est là qu’elle écrit le premier tome de la trilogie jeunesse Billy, finaliste du Prix de création littéraire de la Bibliothèque de Québec et du Salon international du livre de Québec en 2014.

Ne comptant pas s’arrêter en si bon chemin, Magali récidive avec une trilogie post-apocalyptique, B.O.A., dont le premier tome est édité en septembre 2017 par les Éditions de Mortagne. Aujourd’hui, elle compte 24 romans à son actif, dont trois en cours de publication. Elle écrit à temps partiel et travaille avec d’autres auteurs en proposant des services de direction littéraire et de révision linguistique.

Crédit : Magali Laurent - Éditions de Mortagne (editionsdemortagne.com)

Questions

En quelques mots, comment résumerais-tu ta nouvelle trilogie : Le pouvoir des ombres ?

C’est l’histoire d’une adolescente, Rosaly, qui vit en marge de la société à cause du terrible secret qu’elle cache : elle voit des fantômes. Étrangement, la porte de son appartement semble la protéger de ces esprits souvent terrifiants, parfois intrusifs. Au début du tome 1, elle héberge chez elle une vieille dame un peu sénile qu’elle prend en pitié. Cette rencontre inattendue va obliger Rosaly à s’ouvrir au petit monde que représentent les habitants de son immeuble. Au fil des tomes, elle devra apprendre non seulement à accepter son « pouvoir », mais aussi à le dompter, car il s’avérera beaucoup plus dangereux qu’elle ne le pense. Elle fera la rencontre de plusieurs personnes destinées à l’aider. C’est une histoire humaine qui, bien que paranormale, évoque le mal de vivre de beaucoup de jeunes (et d’adultes) aujourd’hui. La solitude, l’isolement, le manque de confiance au monde qui nous entoure, mais aussi l’acceptation de soi, l’amitié, la solidarité et le courage font partie des thèmes de ce récit.

Quels défis as-tu rencontrés lors de l’écriture du premier tome ?

À l’origine, il s’agissait d’un roman réaliste. Rosaly souffrait de phobie sociale. Mais je trouvais que le récit manquait de souffle. Comme je suis une autrice de l’imaginaire et que j’adore les histoires de fantômes, j’ai décidé d’en faire un roman paranormal. Il a donc fallu le transformer en ce sens. Ce fut un beau défi, car l’histoire a pris une tout autre dimension grâce à ça. Les fantômes ajoutent une touche d’horreur que j’aime beaucoup et qui rend, je l’espère, l’histoire plus palpitante.

Quelles ont été tes inspirations pour la création de cette trilogie ?

Le personnage de Denise, la vieille dame de mon histoire, m’est inspirée de ma grand-mère qui porte le même prénom. La maladie d’Alzheimer l’a rongée pendant de trop longues années. Je voulais lui rendre hommage, en quelque sorte, grâce à un personnage un peu ailleurs, mais drôle et rempli de lumière. Denise est mon coup de cœur dans cette série, et déjà celui de plusieurs lecteurs. C’est un beau cadeau pour ma grand-mère, qui est malheureusement décédée avant la publication du premier tome.

Selon toi, quelles sont les différences entre écrire un tome unique et une trilogie ?

La première fois que j’ai écrit un tome unique (il s’agissait de L’ogre et l’enfant), c’était après deux trilogies qui totalisaient plus de 600 000 mots. Mes 40 000 mots couchés sur le « papier », j’ai réalisé que c’était terminé, que je pouvais – déjà – passer à l’étape de correction. À ce moment-là, je me suis dit que je n’écrirais plus jamais de séries ! Ha ! ha ! ha ! En fin de compte, j’ai continué quand même, avec Demi-Vie, puis avec Le journal d’Anna et Le pouvoir des ombres. Rédiger un tome unique est certes moins exigeant, parce qu’on n’a pas à construire l’intrigue sur plusieurs livres, à se préoccuper de la cohérence de l’histoire sur la longueur, à s’assurer que toutes les boucles sont bouclées (et il y en a en masse dans les séries, c’est étourdissant !), mais ce n’est quand même pas pareil que d’écrire une série, qui laisse plus de marge de manœuvre. Là, on a plus d’espace pour construire l’univers, élaborer la psychologie des personnages (et les faire évoluer) et ajouter des sous-intrigues. C’est trippant ! Alors, quand je me sens essoufflée, j’opte pour un tome unique, et quand je suis remplie d’énergie (et motivée), je me jette dans une série.

Il y a une playlist liée au premier tome, as-tu une chanson préférée et pourquoi ?

La chanson phare du premier tome, c’est Partout, de Roxane Bruneau. Elle aurait pu être écrite pour cette histoire ! Il y est question des gens ordinaires qui en arrachent, mais qui continuent malgré tout. Chaque fois que j’entends la phrase « Je voudrais qu’on m’entende », j’imagine mon héroïne, Rosaly, en train de la crier à pleins poumons.

Selon toi, à quel type de lecteur recommanderais-tu cette série ?

On l’a classée 13 ans et plus avec ma maison d’édition, parce qu’il y a des scènes assez effrayantes, voire dérangeantes dans le tome 1. Je crois que ceux qui aiment l’horreur l’apprécieront, même s’il n’est pas classé dans ce genre littéraire, mais plutôt dans le paranormal. Mon objectif n’était pas de faire peur, mais de parler d’une jeune femme isolée socialement qui va peu à peu déployer ses ailes, notamment grâce au pouvoir qui lui pourrit l’existence. Disons que c’est un roman paranormal avec une (belle) touche d’horreur et de romance. Si tu aimes vibrer et frissonner, c’est pour toi !


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