mercredi 5 juillet 2023

Entrevue avec Julie Royer


 Crédit photo : Patrick Roger

Biographie

Julie Royer est titulaire d’un certificat de premier cycle en arts plastiques, d’un baccalauréat et d’une maîtrise en études littéraires.

Depuis plus de 30 ans, elle va où on l’invite, à titre d’auteure ou sous les traits d’un personnage appelé Gribouille Bouille, afin d’éveiller les enfants à la lecture.

Julie Royer est l’auteure de plus d’une quarantaine de titres destinés principalement à la jeunesse.

Les œuvres de Julie Royer ont été récompensées à plusieurs reprises. En 2021, elle remporte notamment le troisième prix des Grands-Prix du livre de la Montérégie, catégorie Tout-Petits, avec un texte intitulé La plus extraordinaire des randonnées.

Sa série Les 4Z (Boomerang) est parue en France aux prestigieuses Éditions Hachette.

Plusieurs des livres de Julie Royer font partie de la Sélection Communication-Jeunesse.

Julie Royer fait partie du programme Culture à l’école.

Questions

Quelles sont vos sources d’inspiration lorsque vous écrivez?

J’adore la télé et le cinéma. Je lis beaucoup, pour nourrir mes recherches et pour le plaisir. Je rencontre les lecteurs dans les salons. Je fais des animations dans les écoles. Je vois mes amis. Je vais faire l’épicerie. Je conduis ma voiture. Alors, bien évidemment, il se passe plein de choses dans la vie courante, qui stimulent mon esprit, et qui m’amènent à faire des liens avec mes projets d’écriture. Un incident, une voix, une conversation, une nouvelle, une couleur, un mot. Tout est matière à inspiration.

Qu’est-ce qui vous a motivé à vous lancer dans l’écriture?

Le premier livre que j’ai publié est une biographie romancée intitulée Roger Lemelin : Des bonds vers les étoiles (XYZ – 2002). J’ai entrepris cette aventure alors que je terminais mes études de maîtrise en études littéraires, à l’Université du Québec à Montréal. Un samedi matin, je lisais le journal quand j’ai vu une petite annonce, dans laquelle la maison XYZ disait chercher des auteurs pour écrire des biographies de grandes figures québécoises. J’avais découvert Lemelin au cours de mes études et j’avais été marquée par ses romans Au pied de la pente douce et Les Plouffe. Même si cet auteur a eu un destin hors du commun, on ne parlait plus de lui, durant les années quatre-vingt-dix. On l’avait oublié. C’est donc pour honorer sa mémoire, pour le ramener à la vie que j’ai plongé dans ce projet.

Selon vous, quelles sont les différences entre écrire pour les enfants et pour les adultes?

Excellente question. De prime abord, je dirais qu’il n’y en a pas. Je réfléchis autant. Je fais autant de recherches. Je déploie autant d’efforts pour écrire un texte pour adultes ou un texte pour enfants. Par ailleurs, on peut traiter des mêmes sujets. Moi, par exemple, j’aime beaucoup écrire des romans d’espionnage destinés à la jeunesse (série Les 4Z, chez Boomerang). Et il m’arrive, à l’occasion, de faire vivre des émois amoureux à mes personnages (Angela-Rose, Sabrinaline, dans la série Rock’Elles’Roll (Boomerang)). La Reine des amours, mon plus récent roman, mélange l’espionnage et la romance. Toutefois, dans ce roman pour adultes, le traitement des sujets diffère légèrement en ce sens qu’il décrit explicitement quelques scènes d’amour. Je n’irais évidemment pas dans ces zones-là en m’adressant à des jeunes de 9-12 ans. Bref, avant d’aborder l’écriture d’un texte, on détermine toujours à quel public on s’adresse. Ensuite, tout est question de dosage : le nombre de mots, le vocabulaire choisi, la longueur des phrases, les sujets traités. Mais on y met la même passion.

Quels défis avez-vous rencontrés lors de l’écriture de votre première œuvre?

Étant donné que mon sujet, Roger Lemelin (1919-1992), avait déjà existé, il a fallu que je m’informe sur lui. J’ai lu ses œuvres, consulté des journaux et des revues d’époque, visionné des films, lu des œuvres d’auteurs contemporains. Pour situer la pensée de Lemelin, apprendre à le connaître et apprécier ses œuvres, j’ai noté les livres, les pièces musicales, les films, les artistes, les événements historiques dont il parlait dans ses propres textes et je les ai étudiés, lus, visionnés, écoutés. L’écriture de cette biographie demandait beaucoup de minutie, d’exactitude. Je ne pouvais rien inventer puisque Roger Lemelin avait beaucoup écrit au sujet de sa propre vie. Aussi, la seule liberté que j’ai eue, en rédigeant cette biographie, c’est d’imaginer la mort de l’auteur. J’ai toutefois eu beaucoup de joie à réaliser ce projet. Roger Lemelin est un auteur, un homme inspirant. Et j’adore faire de la recherche!

Quels conseils donneriez-vous à un nouvel auteur?

Je l’encouragerais à faire preuve de patience, de persévérance, d’humilité et de discipline. En effet, avant de recevoir la réponse d’un éditeur, il faut parfois attendre plusieurs mois. Bien souvent, on reçoit des réponses négatives. Il faut donc persévérer, avec humilité, écrire sans relâche, garder le cap sur notre objectif. Un jour, on nous dit oui! Alors, un processus de publication s’enclenche, pendant lequel on continue à cultiver les qualités énumérées plus haut. Car avant que le livre se retrouve entre les mains du lecteur, il faut corriger, corriger, accepter les critiques de l’éditeur et du réviseur, corriger encore, relire, faire des compromis, corriger, relire, réécrire, et ce, à de nombreuses reprises. Publier un livre, c’est long… Or, à un moment donné, après avoir travaillé bien fort, le rêve, ô joie, devient réalité et notre livre se retrouve en librairie! À cette étape, on a le trac, car on doit maintenant faire face à la critique des lecteurs. Il faut alors apprendre à lâcher prise, rester humble, aimer notre métier, savourer les bons moments qu’il nous fait vivre, et recommencer!

Avez-vous une routine d’écriture ? 

Je suis assez routinière. Tous les matins, au réveil, je me fais un pot de café, je m’installe à l’ordinateur et j’écris. Je travaille toute la journée, en pyjama la plupart du temps, tout en écoutant la radio d’une oreille. Pour créer, j’ai en effet besoin d’entendre un bruit blanc, de sentir une présence discrète à mes côtés. Par ailleurs, je suis plus productive le matin. L’après-midi, je prends des notes, je réponds à mes courriels, je prépare mes animations, je planifie mes présences dans les salons, je réponds aux questions des blogueuses 😊. Quand je sors de mon atelier, je traîne toujours un cahier et un crayon avec moi, dans le cas où j’aurais des idées. Écrire est un travail qui m’occupe l’esprit tout le jour et même parfois la nuit!

Quels sont vos prochains projets?

Je travaille en ce moment à un roman destiné à des adultes. Il sortira probablement au cours du printemps prochain. Je ne peux pas vous en dire plus à ce sujet pour le moment, car c’est un projet top secret! Par contre, cet automne, je peux vous dire que je ferai paraître le premier tome d’une série romanesque humoristique destinée à des lecteurs de 8 ans et plus, publiée chez Boomerang et intitulée Les Pelchat. J’écris ce projet à quatre mains avec l’auteure Dominique de Loppinot. Nous rions beaucoup en y travaillant. J’ai très hâte de vous le faire découvrir.

Merci à vous, à vos lectrices. J’espère que vous aimerez La Reine de l’amour. Bonne lecture!


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