Publié le 4 juin
2015
445 pages
Lu en format
papier
4e
de couverture
Écrivain en
deuil, Jack Linden n'est plus que l'ombre de lui-même depuis que sa femme et
son fils sont décédés. Seul dans sa maison de campagne, avec sa bouteille et
son chagrin, il attend que le temps passe. Il est donc éberlué lorsque Lily,
une soi-disant assistante, débarque chez lui pour l'aider à terminer son roman.
Mais qui est
cette femme, surgit de nulle part, pour lui ordonner de changer de routine et
d'écrire pendant qu'elle s'occupe de ranger le désordre de son existence ? Il
n'en sait rien. Ce dont il est sûr, cependant, c'est qu'il n'a pas la moindre
envie qu'elle s'installe chez lui, et qu’il aurait préféré que son corps reste
endormi devant sa beauté. N'est-il pas censé être en deuil ?
Pourtant, Lily répond présente à tous ses besoins : elle le nourrit, le lave,
lui coupe les cheveux... et s'agenouille pour lui faire une fellation lorsqu'il
en émet l'ordre, éméché par l'alcool. Qui est donc cette femme ? Une assistante
? Une prostituée ? Une illusion ? Peut-être est-il devenu fou ? Car dès que
tout se termine, Lily agit comme si rien ne s'était produit.
Au fil des jours, Jack retrouvera l'envie d'écrire... et de vivre. Mais
jusqu'où Lily ira-t-elle pour le satisfaire ? Et pourquoi refuse-t-elle de lui
dévoiler quoi que ce soit à son propos ?
Mon avis
Sara Agnès m’a
impressionné plus d’une fois avec ses romans, mais celui-ci est un de mes
préférés. Si vous prenez une pause d’écriture comme moi ou que vous vivez un
découragement pendant la création de votre livre, je vous le recommande
chaudement.
J’avoue qu’il y a
beaucoup de scènes de sexe et que Jack est porté sur la bouteille, mais
certains éléments m’ont redonné le goût à l’écriture surtout les réactions du
protagoniste lorsqu’il terminait un chapitre. C’est drôle, mais le voir de
bonne humeur me remontait le moral et me donnait envie d’ouvrir mon ordinateur.
Je ne l’aimais pas tant au début, je trouvais qu’il se comportait en victime et
pourtant, il prend le temps, continue tranquillement son projet et son
évolution est stupéfiante. Je me questionne si une personne pouvait changer
autant en une seule semaine dans la vraie vie.
Je ressentais de
l'indifférente envers Lily dans les premiers chapitres, je me questionnais
pourquoi elle prenait autant soin de Jack alors qu’elle n’était pas une admiratrice
et qu’elle ne le connaissait pas. Tout comme Jack, je pensais que sa maison
d’édition se cachait derrière ce stratagème pour qu’il termine son roman à
temps. Cela m’a donné envie de poursuivre ma lecture pour obtenir une réponse.
Elle garde son aura de mystère jusqu’à la toute fin. J’aime aussi l’idée de
Jack qu’elle ne soit qu’une muse. Bien qu’elle se soit présente que pendant une
unique semaine dans sa vie, elle le marque à tout jamais.
Le seul défaut
que j’ai trouvé est la répétition des fellations surtout au commencement, cela pousse
le lecteur à décrocher avant d’atteindre le bout intéressant. Cela peut faire
paraître Jack comme un obsédé du sexe, mais il est bien plus que cela si on lui
donne une chance. Les deux protagonistes ont un lourd passé, alors je crois qu'on
peut leur pardonner certains écarts.
Extraits
Écrivez. Plonger
dans votre roman, Monsieur Linden. Je suis sûre que ce sera plus facile dès que
vous reprendrez l’écriture. (p.56)
Ses gestes se
font plus amples et plus rapides, ils me transportent autre part. Loin de cette
vie de merde. (p.73)
Quoi
d’autre ? Le sexe ? Au cas où vous ne le sauriez pas, l’effet est
loin d’être aussi durable.
Je parlais d’une
activité …plus intellectuelle. Lire ou écrire, par exemple. (p.84)
Certaines choses
sont non négociables, Monsieur Linden. Vous devez absolument réduire votre
consommation d’alcool. Et continuer à écrire, aussi. (p.136)
Cette fille n’est
pas une fée. C’est une muse. Elle me redonne le goût de me lever, le matin, et
le courage d’écrire. Elle m’offre tout ce que je veux de son plein gré. (p.250)
C’est là que tu
te trompes, me contredit-elle d’une voix douce. Des témoignages comme ça, il y
en a tellement, Jack. Les gens te lisent pendant qu’ils attendent à l’hôpital,
pour s’évader de leurs problèmes, pour oublier la vie qu’ils ont. Au cas où tu
ne le saurais pas encore, tes livres font de bonnes pour ces gens. (p.286)
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